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[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 14)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 14) [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 14) Icon_minitimeDim 4 Mar - 17:25

Note : chapitre un peu plus long pas relu.

***

14. Un pas en avant.

Harper est furieuse. Apparemment Monty ne l’avait pas prévenu non plus que je viendrais habiter ici pour un temps. Je crois qu’il espérait passer entre les gouttes, s’il lui demandait son avis, Monty savait que sa femme dirait non. Il m’a juste imposé et je les entends se battre derrière la porte fermée de la cuisine depuis quarante-cinq minutes.
- Ils vont divorcer, marmonne Evan.
Je tente de le rassurer :
- Mais non.
- Mais si. Ça fait longtemps qu’ils s’aiment plus. Je sais même pas pourquoi ils restent ensemble.
Je me sens coupable, j’ai l’impression que c’est moi qui ai détruit ce couple. J’ai envie d’ouvrir la porte et de leur dire d’arrêter de se battre. Evan croise les bras et ajoute :
- Ce sera mieux comme ça, ça évitera qu’ils s’engueulent à longueur de temps.
- Ça ne te rendrait pas triste.
- Si un peu, dit-il, mais j’aurais plus à consoler Lucie quand elle a peur parce qu’ils crient.
Je regarde du côté de Lucie qui est restée silencieuse le temps de cette conversation, et elle hoche la tête. Evan allume la télé et augmente le son à fond, pour masquer les cris, tellement fort que Harper fini par sortir de la cuisine et éteindre la télé avec colère :
- C’est quoi ces manières ? Crie-t-elle.
Puis elle se tourne vers Monty :
- Tu vois, ça fait cinq minutes que Jasper est là, et c’est déjà le bordel.
- C’est pas lui qui a allumé la télé, me défend Lucie. Pi t’as dis un gros mot.
- C’est hors de question que Jasper reste de toute façon, insiste-t-elle.
Monty baisse le ton devant ses enfants :
- Jasper reste.
- S’il reste, c’est moi qui pars !
La phrase est dite. Je suis prêt à me lever pour expliquer que je ne veux pas les embêter et que je vais partir, mais Monty très calmement ouvre la bouche le premier :
- Alors tu peux partir, dit-il, parce que même s’il ne restait pas, je ne supporte pas le chantage.
Je sais que Harper regrette, qu’elle ne veut pas partir, j’essaye de régler les choses :
- Monty, elle était juste en colère. C’est moi qui vais partir. J’ai un appartement en plus.
Monty se frotte le front.
- Dans ce cas c’est moi qui pars avec toi.
Je ne peux pas le laisser faire, je ne peux le regarder abandonner ses enfants. Je secoue la tête.
- Bon et si on restait tous ici, et qu’on commandait chinois ce soir ? C’est moi qui paye.
Monty hésite puis regarde ses gosses et hoche la tête. Harper est furieuse mais ne dit plus rien, elle part juste s’enfermer dans leur chambre et n’en sort pas de la soirée.
Monty décide d’installer un matelas gonflable à côté du canapé pour y dormir.
Nous ne dormons pas avant longtemps et pourtant nous ne parlons pas non plus. Ce n’est que très tard, lorsque tout le monde est endormi que Monty murmure :
- Tu m’as menti.
- Quoi ?
- Tu m’as dit que mon mariage se passait bien. Tu m’as menti.
- Je pensais… Je ne savais pas que vous vous disputiez tout le temps.
- Ça ne fonctionne pas du tout.
- Mais tu as Evan et Lucie !
- Ils sont la seule belle chose que j’ai, admet-il.
- Tu regrettes ? Je lui demande.
Il redresse la tête et me regarde.
- Si je dis oui, qu’est-ce que tu feras ?
- Rien.
Il souffle.
- Je vois.
Je ne sais pas ce qu’il voit exactement. J’ai jute compris que je ne pouvais pas le forcer à m’aimer.
- Je ne vais pas rester longtemps, dis-je à Monty.
- Ah ?
- J’ai quelques affaires à régler et ensuite je partirai en voyage. Loin.
- Tu veux vraiment partir ?
- C’est mieux comme ça.
Le silence s’éternise et alors que je m’endors, j’ai l’impression d’entendre Monty murmurer :
- Je ne veux pas que tu partes, je veux que tu restes avec moi.
Mais je ne suis pas sûr que ce ne soit pas un rêve.

xxx

D’abord, j’appelle Maya. Notre fils se nomme Aiden, il a cinq ans maintenant, je me rappelle. Au début, Maya ne souhaite pas me parler mais je lui explique que j’appelle pour lui dire pardon, que je me suis soigné et que je suis désolé de lui avoir pourri la vie, à elle et à notre fils. À force d’excuse elle finit par se laisser aller, Maya a toujours été trop gentille. Elle m’explique qu’elle s’est remarié et qu’Aiden est heureux, qu’il me ressemble beaucoup. À la fin de la communication, je lui demande si je peux la rappeler pour prendre des nouvelles. Elle hésite un peu puis finit par me dire « oui ».
Comme elle m’a donné son adresse, j’envoie un cadeau à ce petit Aiden qui me ressemble, pour me faire pardonner, encore une fois. Je sais bien qu’un cadeau n’effacera pas le mal que j’ai fait, mais j’espère qu’un jour, je pourrai lui dire pardon en face, quand Maya sera prête à me laisser le rencontrer.

Ensuite, j’appelle Clarke. Pour prendre de ses nouvelles, pour savoir ce qu’elle devient. La blonde au bout du fil ne réagit pas comme j’avais peur qu’elle le fasse. Plutôt que d’être en colère, elle est ravie que je lui donne des nouvelles.
- Ça faisait vraiment longtemps, tu m’as manqué, s’extasie-t-elle.
On décide d’aller boire un coup ensemble.
- Lexa peut venir ?
- Bien sûr qu’elle peut venir, quelle question idiote.
Je suis soulagé de savoir qu’elles sont toujours ensemble, certaines choses sont indéfectibles et leurs liens a toujours été tellement fort.
Ainsi je renoue avec Clarke, on se parle des heures autour d’un, puis de deux, puis de trois cafés. Lexa est assez enthousiaste aussi, plus que dans mes souvenirs. Elles ont vieilli toutes les deux aussi, pourtant c’est comme si rien n’avait changé. Je revois mes grandes sœurs, et j’ai l’impression, un court instant d’avoir à nouveau dix-sept ans. Je leur raconte vite fait tout ce qu’il s’est passé et comment j’ai pris la décision de me soigner, elles sont fières de moi. Elles me parlent de la petite Lisa qu’elles ont réussi à adopter après des années à se battre pour ça. Elles me promettent que la prochaine fois elles viendront avec elle. Elles agissent comme deux mères gaga de leur fille quand elles m’en parlent et c’est trop adorable à voir. Un instant, je suis vraiment heureux. De les avoir retrouvé, de savoir qu’elles vont biens, qu’elles ont un poussin et qu’il y a dans ce monde des choses belles et durables comme l’amour qu’elles se portent.

Finalement j’appelle Murphy. Je ne le connais pas depuis longtemps mais je veux garder contact avec lui quand même. Au moins un peu. Au moins avant de partir. Il m’invite à venir chez lui et je rencontre Bellamy. Ce mec fait ma taille, mais il est musclé et carrément beau, en plus de ça, il est intéressant quand il parle, il est drôle, et sympa. Murphy craque complètement pour lui-même s’il essaie de le cacher sous des couches et des couches de mauvaise foi. Revoir Murphy me fait plaisir, il parle de moi comme « le pote alcoolo », mais il se comporte bien et je sais que dans le fond il m’apprécie. Sinon, pourquoi m’aurait-il invité chez lui ?
Je passe un bon moment.
Je me rends alors compte à quel point ma vie a pris un tournant. Je ne suis plus sur le trottoir, je ne bois plus d’alcool, je tiens parfaitement debout et malgré ça, j’arrive à survivre. Je sais que ce que je fais ressemble à des adieux, mais ce sont des adieux doux et agréables, pas amer. Quand je serai parti, je penserai à eux tous, et ça me fera du bien, ce sera une belle et agréable nostalgie.

Finalement, j’ai prévu d’organiser un dîner avec Monty, un dernier petit quelque chose rien que tous les deux. M’imaginer un instant que ça aurait pu marcher nous deux, même si je sais que c’est trop tard, que c’est foutu. Qu’à un moment j’ai laissé échapper ma chance, ou pire, que je ne l’ai jamais eu.
Monty refuse de faire ce dîner. Je ne comprends pas pourquoi. Je ne lui demande que ça avant de partir mais il ne l’accepte pas.
- Allons plutôt au cinéma, me dit-il.
- Au cinéma ?
- Oui.
J’accepte, pourquoi pas ?
Monty s’est habillé pour l’occasion, il est beau comme tout et je m’attends à voir Harper débarquer à tout moment, en me disant que s’il m’invite c’est pour la reconquérir. Mais sa femme ne vient pas, il n’y a que nous. Lui et moi. Lui avec sa chemise rouge et noir et son jean.
Il prend un seul pot de pop-corn.
Et nos doigts se touchent.
Et il pose sa tête sur mon épaule au cours du film
Et j’ai peur de comprendre quand il me propose d’aller à la patinoire la prochaine fois.
- Qu’est-ce que tu fais Monty ?
- Je t’empêche de partir, dit-il.
- C’est juste pour ça, alors ? Pour que je ne parte pas ?
Il secoue la tête.
- Je vais divorcer, annonce-t-il.
- Monty…
- C’était une erreur dès le début.
- Je…
- Ça fait vingt ans que je me dis que j’aurais dû te choisir et que je me noie dans le déni.
- Tu ne peux pas me dire ça maintenant.
- Pourquoi ?
- Pas au moment où je me suis résigné, pas quand j’ai accepté l’idée qu’on ne sera jamais ensemble.
Monty pâlit et souffle :
- Alors c’est trop tard ?
Trop tard ?
Est-ce que c’est trop tard ? Est-ce que tout est perdu ? Est-ce qu’on tourne en rond tous les deux ? Quand je l’aime, il ne m’aime pas, quand je me résigne, il m’aime. Est-ce qu’il m’aime d’ailleurs ? Est-ce que je ne prends pas mes désirs pour la réalité ? Si ça se trouve je comprends mal depuis tout à l’heure, il ne m’a rien dit de si clair.
- Je vais partir, dis-je, c’est mieux comme ça.
- Je ne veux pas que tu partes. Tu ne comprends pas ?
- Qu’est-ce que je ne comprends pas ?
- Je ne peux pas vivre sans toi Jasper.
Mon cœur me fait mal, ma respiration se coupe, mon cerveau s’éteint.
- Je t’aime, ajoute-t-il. Je suis désolé d’avoir mis si longtemps. Je t’aime.
Est-ce que c’est vraiment trop tard ?
Je décide que non.
Et je l’embrasse.

xxx

Épilogue.

Le divorce dure longtemps. Harper est une garce qui nous met des bâtons dans les roues. Mais elle ne peut pas totalement arrêter le temps, ni le cours des choses. Les enfants sont à la fois tristes et soulagés que leurs parents se séparent. Ils ne me rejettent pas quand ils savent que leur père et moi on va vivre ensemble, qu’on s’aime. Evan me dit que c’est bien, qu’on ait tous les deux quelqu’un à aimer. Ce qui le dégoûte le plus c’est d’être séparé d’un de ses parents, parce que même si Monty obtient la garde alternée, Evan et Lucie ne le verront qu’une semaine sur deux. J’en suis désolé, mais je ne sais pas comment rendre heureux tout le monde.
- C’est impossible, me dit Monty.
- Sans doute.
Depuis que nous sommes ensemble, Monty me touche beaucoup, m’embrasse beaucoup, comme s’il cherchait à rattraper tout le temps perdu. Je ne m’en plains absolument pas. Si tout le monde n’est pas heureux, moi je le suis complètement.

Nous sommes allés ensemble sur la tombe de mes parents. Elle paraissait abandonnée et elle l’était puisque je n’y avais jamais mis les pieds. Je me mis à pleurer en la voyant et Monty me soutint.
- Ils me manquent, soufflai-je.
- Je sais.
C’était dur, mais ça m’a fait du bien.

Maintenant, ma vie paraît légère. Je ne bois plus, je n’en ai plus besoin. Je n’ai plus rien à oublier, juste des choses à accepter. Accepter que des fois la vie est difficile, accepter la mort de mes parents, accepter que tout ne s’est pas toujours bien passé. Accepter que je ne suis pas un minable, que j’ai été malade et triste pendant longtemps, voilà tout.
Et avec Monty à mes côtés, tout me paraît surmontable.
Quand le divorce est enfin signé, il me prend dans ses bras.
- Et maintenant, me souffle-t-il, si on se passait la corde au cou ?
- Tu veux remettre ça ? Tu as vu comment ça s’est fini la première fois ?
Il sourit et hoche la tête :
- Mais c’est parce qu’on n’avait pas choisi les bonnes personnes, voilà tout.
- J’ai quarante-et-un ans, je sais pas si je veux me remarier, dis-je.
Il fait la moue, il est adorable, je l’aime et je veux l’embrasser.
Mieux encore, je peux l’embrasser.
Alors je le fais.
- D’accord, dis-je finalement.
Et il se marre avec moi.

Et nos rires résonnent longtemps, longtemps…

Fin.
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