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[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 2)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 2) [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 2) Icon_minitimeLun 26 Fév - 20:53

note : pas relu

***

2. Jour de chance.

La première fois que j’ai eu dix-sept ans, je ne pensais pas au futur, je l’imaginais florissant et amusant et c’était tout. Je vivais au jour le jour, profitant de la vie, mais pas suffisamment, jamais suffisamment. Je ne savais pas à quel point c’était agréable de respirer en ayant dix-sept ans, de bouger également. Je me sentais jeune, je me sentais invincible et maintenant que j’ai cet âge pour la deuxième fois, c’est pire encore.
J’ai forcé Monty à sécher avec moi. Il n’a pas fallu longtemps pour le convaincre, ceci dit, nous n’étions pas très sérieux à cet âge-là. Je marche sur la murette à côté du trottoir, tenant à peine en équilibre :
- Tu vas finir par te casser la gueule, me dit Monty depuis le trottoir.
- Et alors ?
- Alors tu vas te faire mal.
Je ris. Comment pourrais-je me faire mal alors que la vie est si belle ? La vie, ou la mort, je ne suis encore sûr de rien. Je continue mon petit bonhomme de chemin sur cette murette, sans me préoccuper du reste. Je n’ai plus mal aux genoux, ni au dos, je ne me sens pas fatigué, je ne titube pas non plus. C’est le bonheur de se sentir aussi vivant, aussi léger.
Comme l’a prédit Monty, je trébuche. Monty est-il devin dans cette nouvelle réalité ou bien est-il seulement très malin ? Je ne me laisse pas tomber, je ne sais pas ce qui me prend ni comment je fais mais je me rattrape en sautant de moi-même puis en faisant une pirouette sur le sol. Je me relève en levant les bras en l’air et Monty s’arrête devant moi et roule des yeux :
- Normalement tu dois m’applaudir ! Dis-je.
- Je sais pas ce que tu as pris Jasper, mais c’était sacrément fort.
J’approche mon visage du sien :
- Je te l’ai dit, j’ai beaucoup bu.
- Il devait y avoir de la drogue, tu ne sens pas du tout l’alcool.
Il a l’air fâché en tournant son regard vers le mien :
- Je n’en reviens pas que tu fumes de l’herbe sans moi ! T’es un lâcheur.
- J’ai rien fumé du tout, juré.
Monty pince les lèvres puis accepte de me croire et recommence à marcher.
- Pourquoi tu es de si bonne humeur alors ?
- J’ai fait un horrible cauchemar, et je crois que je viens de me réveiller.
- C’était quoi ce cauchemar ?
- Tu allais me foncer dessus en voiture.
- Je ne conduis pas, comment est-ce possible ?
- Nous avions quarante ans et tu conduisais depuis tes dix-huit ans, d’ailleurs tu vas bientôt passer ton permis non ?
- Flippant ton cauchemar, avoir déjà quarante ans, quelle horreur.
- Tu me fonçais dessus en voiture et ce qui te marque c’est le fait que nous avions quarante ans.
- Parce que c’est stupide Jasper, jamais je ne te foncerai dessus en voiture.
- Et si ça arrive, parce que je me jette devant ta voiture ?
- Alors je te jure de faire un énorme écart et de ne pas toucher un seul de tes cheveux. Pourquoi tu te jetterais devant ma voiture ?
- C’est ce qui arrivait dans mon cauchemar.
- C’était vraiment un cauchemar idiot.
Je meurs d’envie de prendre sa main, de prendre son bras, de toucher ses cheveux et son visage. Il est si jeune, si beau. Son lui plus âgé aussi l’était, mais son visage était usé par les soucis que je lui donnais, il avait des rides d’inquiétudes au coin de ses yeux bridés et sur son front. Des rides qui n’existent pas aujourd’hui.
Tout comme moi. J’ai les cheveux en bataille, le visage lisse, une vraie peau de bébé. À quarante ans, je ressemblais à un vieux type au crâne rasé, à la barbe mal lavé, j’étais livide, je faisais trois fois mon âge. Autant dire que j’ai pris un sacré coup de jeune. Surtout que je ne ressens pas les effets de manque de l’alcool, c’est réellement comme si j’avais à nouveau dix-sept ans, le moi qui n’était pas alcoolique mais qui buvait et fumait de temps en temps avec son meilleur ami. On ne m’y reprendrait plus, je compte bien profiter de tout ça sans replonger.
Je donne un coup de coude à Monty :
- Montyyyy.
- Quoi ?
- Et si on allait faire un truc vraiment marrant ?
- Comme quoi ?
Je réfléchis un instant puis sourit de toutes mes dents en regardant mon meilleur ami, un sourire un peu carnassier.
- J’ai trouvé.
- Pourquoi je sens que ça ne va pas me plaire ?
- Tu vas adorer, allez viens.
Et je prends sa main. Je la prends, je serre ses doigts et je le fais courir avec moi, derrière moi. Sa paume est chaude, c’est presque l’été, le soleil brille. Monty ne retire pas sa main de la mienne et mon cœur bat vite, et pas seulement parce que nous courrons.

On a tous eu un meilleur ami à un moment où à un autre. Mais jamais personne n’a eu quelqu’un comme Monty j’en suis sûr. Monty c’est le type le plus gentil qui soit, le type qui pense aux autres avant de penser à lui, celui qui me ramasse encore et toujours dans la rue et qui vient me chercher quand bien même ça lui pourri la vie. C’est le type qui se cramponne à moi là maintenant, parce qu’on est sur un parcourt d’accrobranche et qu’il a le vertige. Il a le vertige mais il est venu quand même pour me faire plaisir. Comment j’aurais pu ne pas en tomber amoureux ?
- Courage Monty, nous sommes des aventuriers.
- Et c’est quoi notre quête ? Demande-t-il sans me relâcher.
J’en profite, je sais, et tant pis. Je suis jeune, je suis peut-être mort, je peux faire tout ce que j’ai envie.
- La sainte tyrolienne !
- Génial, marmonne Monty.
- Tu vas adorer.
- J’en suis sûr, ironise-t-il.
- On avance.
Bien qu’il est le vertige, tant qu’il s’accroche à moi, il réussit à passer toutes les épreuves et finit même par s’amuser et en rire. Je lui souris. Le monde est magnifique quand Monty rit. Il a un tellement beau sourire que j’en mourrais sur place si je n’étais pas sans doute déjà mort. Je réalise que je n’ai plus vu son sourire depuis des années, un vrai comme ça, l’entendre rire ainsi, quand est-ce que c’était la dernière fois ? J’ai soudain envie de pleurer. Il doit le voir parce qu’il arrête de se marrer :
- Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Y a deux secondes tu étais hilare et maintenant…
- Rien, dis-je en essayant de sourire, je suis simplement heureux de t’entendre rire.
- Heureux de m’entendre rire ? Okay stop. Jasper, dis-moi ce qu’il se passe, tu es vraiment trop chelou !
Je lui tire la langue :
- Tu ne me croirais pas.
- Je te croirais, même si tu me disais que tu venais de l’espace.
- Je viens de l’espace !
Il a un petit rire et me tape l’épaule :
- Abruti.
Je lui fais un clin d’œil puis m’accroche à la tyrolienne :
- Regarde ça Monty, la tête en bas !
Et je me jette effectivement dans le vide en me mettant la tête en bas.
- Espèce de fou, crie-t-il à mon encontre.
Mais je l’entends à peine parce que moi-même je crie de joie.
Monty est plus sage quand c’est son tour, il s’accroche bien comme il faut et ferme les yeux jusqu’à son arrivé dans le filet. Il est content de toucher terre et ça se voit.
- Regarde-toi Monty, t’es même pas décoiffé.
Il tire sur une de mes mèches de cheveux :
- Et toi tu n’es même pas coiffé.
Et nous éclatons de rire. Aujourd’hui c’est le plus beau jour de ma vie ou de ma mort, ou peu importe de ce que c’est.
Mais tout est gâché par la sonnerie du téléphone de Monty.
- C’est un message de Harper, elle se demande où je suis.
- Avec moi.
- On avait rendez-vous ce soir, dit-il, faut retourner au lycée que je la récupère.
J’ai envie de taper du pied, de piquer une crise, de pleurer, de hurler.
- Reste avec moi, je supplie. Si ça se trouve demain je serai mort, reste avec moi.
Il rit en secouant la tête :
- N’exagère pas Jasper. Et puis ça sera l’occasion pour toi de passer du temps avec Maya, dit-il avec un air malicieux.
- Maya est partie depuis longtemps, ronchonnai-je.
- Mais qu’est-ce que tu racontes encore ? C’est ta petite amie depuis trois mois, elle n’est partie nulle part.
J’ouvre la bouche puis je la referme. Je baisse la tête. Soudain je me sens lourd et triste. Rien n’a changé. Monty est avec Harper, je suis avec Maya. Je n’ai eu que quelques heures de joie.
Et puis je me rappelle. C’est ma seconde chance. Je peux encore tout changer. Je peux le faire. Je relève la tête :
- Je n’abandonnerai pas, dis-je.
- Quoi ? À propos de quoi ?
- Tu verras. Je dois d’abord m’occuper de Maya. Retournons au lycée.
- Jasper… Tu es vraiment sûr de te sentir bien ? Peut-être que je devrais rester avec toi ? Je vais repousser le rendez-vous avec Harper, okay ?
Comment résister ? Je m’occuperais de Maya plus tard.
- Okay, dis-je.
Au moins pour aujourd’hui, on me laissait Monty pour moi.
Au moins pour aujourd’hui.

À suivre.
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