Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Partagez

[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 1)

Aller en bas
Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 1) Empty
MessageSujet: [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 1) [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 1) Icon_minitimeDim 25 Fév - 22:00

Fandom : Les 100 UA
Prompt : Il était bourré comme un petit lu.
Note : Jonty, chapitre un peu dur, fic qui sera difficile.

***

1. Alcoolique.

Au début l’alcool, c’était marrant. C’était une fête avec des copains copines, on se murgeait puis on se réveillait et on se racontait les souvenirs débiles de personnes alcoolisées. Au début c’était la rigolade et le fun. Jusqu’à ce qu’on commence à boire tout seul. Et que le mec là, par terre, à moitié mort sur le trottoir, qui vomis ses tripes pendant que les piétons l’évitent, ben ça devienne toi, et que ça ne soit plus drôle du tout. Du tout.
Tu te regardes de haut, tu sais que t’es pathétique, que tu ne vaux plus rien. Ta femme s’est barrée, elle a emmené ton gosse, même pas sûr qu’il se souvienne de son père tellement il était petit. Toi, tu sais même plus comment vous l’avez appelé, tu sais même plus si tu l’as aimé, tu sais même plus pourquoi t’as fait tout ça.
Puis quelqu’un te lève en te tirant le bras, tu titubes, tu tombes à moitié contre lui. Tu le reconnais. Ce mec qui t’a relevé, ce type qui est là, c’est le soleil de ta vie. Même qu’il fait nuit-là, mais tout s’éclaire depuis qu’il est là, tout devient plus lumineux et tu te mets à rigoler alors que tu tiens plus debout.
- Monty !
Il te soulève, te porte à bout de bras, il te secoue et te regarde avec colère et avec lassitude. Il commence à en avoir marre de toi, marre de te ramasser, marre que tu sois dans sa vie et que tu la gâches et pourtant il est là quand même à quatre heures du mat’, loin de sa femme et de ses gosses pour te relever et te ramener chez lui. Chez lui, pas chez toi. Il sait que chez toi, tu vas encore boire, jusqu’à te tuer. Chez lui. Tu dormiras sur le canapé après avoir mangé un bout de chocolat, et il y aura une bassine pour que tu puisses vomir. Ses gosses demanderont pourquoi tonton Jasper est toujours malade, sa femme, qui te méprise, ne te regardera pas.
Tonton Jasper, comme si t’étais son frère, son frère et c’est tout. Son frère et son meilleur ami, et c’est tout. Alors que le problème vient de là, vient de tout ça. Tu n’es pas son frère, ce serait plus facile si tu l’étais, peut-être que tu serais toujours marié, que tu prendrai soin de ton enfant, peut-être que tu ne serais pas là pathétique petit être à t’étaler sur le trottoir parce que Monty te lâche.
- J’en ai marre, hurle-t-il, marre tu m’entends ? C’est la dernière fois, la dernière fois que je viens te chercher. La prochaine fois tu dormiras dans la rue !
Ça fait mal. Comme si la dernière petite étoile qui te restait s’éteignait et te laissait dans la nuit noire.
- Debout, crie-t-il.
Tu essaies, tu titubes et tu retombes. Il t’aide à nouveau et te tient plus fort cette fois, il ne te lâchera plus.
- Jasper, je t’en prie, faut que tu te reprennes.
Tu ricanes et tu pleures à l’intérieur de toi. Tu es trop ivre pour demander ce que tu veux demander, alors tu te tais.
- Ce n’est pas drôle. Mon meilleur ami me manque.
- Ton meilleur ami est mort.
- Quand ? Et pourquoi ?
- Tu sais quand, tu sais pourquoi.
Tu essayes d’avancer pour fuir mais il te retient.
- La voiture est de l’autre côté.
Il n’insiste pas. En fait, lui non plus ne veut pas en parler, il ne veut pas en parler comme vous n’en avez pas parlé il y a vingt ans. Du coup toi maintenant t’as envie d’en parler, t’as envie de lui dire des trucs, de lui rappeler ce qu’il s’est passé. Il te pousse dans la voiture, sur la banquette arrière et te tends un sac :
- Et si tu vomis, tu vomis dedans d’accord ? On sent encore l’odeur de la dernière fois.
- Bien chef.
- Merci.
Il monte en voiture et toi tu te tais. T’attends. Vous êtes bientôt chez lui. Il te couche sur le canapé, comme prévu. Tu es bien là, juste un instant, tu es bien parce qu’il est là, que tu n’es pas seul chez toi, que son canapé sent son odeur, tu es bien et tu prends sa main. Il la retire.
- Bonne nuit Jasper.
Il est trop cruel.
- Bonne nuit Monty.
Et ta vie c’est de la merde, alors tu te mets à pleurer, parce que tu sais que tu ne vas pas t’en sortir.

xxx

Je suis bourré, bourré comme un petit lu, pourquoi on dit ça d’abord, t’as déjà vu un petit lu bourré, toi ? J’ai appelé Monty, je l’appelle toujours quand je suis bourré. Je veux lui dire « pardon Monty » ou mieux encore « je t’aime Monty », mais à la place je dis « viens me chercher Monty je suis bourré Monty ». Cette fois-ci il ne viendra pas. Je le sais. Il l’a dit la dernière fois, et il tiendra parole. Il veut en finir. Moi aussi d’une certaine manière, alors je continue à boire pour pas avoir à rentrer et bientôt on me fout hors du bar parce que je fous trop la merde. Parce que ces putains d’alcooliques, on en veut pas ici.
Trottoir, mon cher trottoir. Toi tu m’aimes n’est-ce pas ? Tu ne m’abandonnes jamais, tu es toujours là, comme le caniveau, là où je roule et où les gens m’évitent. Nous nous aimons, petit trottoir, tu es mon seul amour, le seul qui sera toujours là pour moi, le seul qui ne m’abandonnera jamais, le temps qu’il me reste de ma vie. Pas grand-chose sans doute, pas grand-chose, du tout.
Monty ne vient pas, comme promis. Je me relève quand je peux, je me relève et je vois les phares de la voiture avant même de penser à faire quoi que ce soit. Je les vois et je fais un pas en avant, un deuxième pas, et j’entends les klaxons. Tuuuut, tuuuuut. Pousse-toi hurle-t-il, pousse-toi. Mais je me mets face aux phares et je tends les bras.
Adieu, veau, vache, cochon, alcool, trottoir, caniveau, Monty. Tout le reste.

xxx

STOP. Le temps s’arrête. Une seconde, dix secondes, deux minutes. Une voix.
« Tu as une deuxième chance, ne la gâche pas ».
Jasper voit que dans la voiture c’est Monty au volant. C’est Monty bon sang. Monty était là. Il a envie de pleurer.
Puis le temps recule, recule, recule. Jasper a envie de vomir.
Il voit sa femme, enceinte, heureuse, il voit sa femme qui l’embrasse, leur mariage, il voit Harper la femme de Monty, il voit le mariage de son meilleur ami, le même jour, il voit… Il voit…
Leur baiser, entre deux portes fermés. D’un Monty et d’un Jasper qui ont peur soudainement de se faire passer la bague au doigt, la corde au cou, un baiser qui n’a rien changé pour Monty et tout pour Jasper. Ce n’est rien a dit Monty. Ce rien a empoisonné la vie de Jasper jusqu’à le rendre incapable de faire autre chose que de boire pour arrêter d’y penser.
Il était amoureux, il était fou amoureux.
Jasper ferme les yeux.

xxx

Quand je les rouvre c’est parce que quelqu’un fait claquer sa règle à deux centimètres de mon visage. Je sursaute et me redresse. Où suis-je ? Où est la voiture de Monty ? Qu’est-ce qu’il vient de se passer.
- Jasper, j’aimerais que vous vous intéressiez un peu plus à mon cours.
- Votre cours ?
- L’histoire, vous vous souvenez ? Ou vous étiez trop perdus dans vos rêves ?
- Mes rêves ? Je ne comprends pas.
Elle tape à nouveau sa règle et je sursaute une nouvelle fois. La femme s’éloigne l’air énervé contre moi et je regarde autour de moi, mes yeux s’arrêtent sur un très jeune Monty qui rit dans sa main et qui vient me chuchoter :
- Ben alors, tu as les nerfs fragiles ?
- Monty ?
- Oui.
- C’est toi ?
- Qui d’autre, se marre le très jeune Monty.
- Qu’est-ce qu’il se passe, c’est une farce ? Je suis dans le coma ? Je suis mort et c’est le paradis ?
La femme crie :
- Jasper ! Vous allez faire cours dehors si vous continuez.
Je lève les bras au ciel :
- Et alors ? Quelle importance puisque je suis mort !
Le très jeune Monty tire ma manche :
- Qu’est-ce que tu racontes ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
- Tu ne te souviens pas ? Tu m’as foncé dessus en voiture !
- Je n’ai même pas mon permis, fit Monty, tu as dû faire un cauchemar.
La femme s’énerve :
- Jasper, Monty, vous continuerez votre conversation hors de cette classe.
Le très jeune Monty prend ses affaires mais moi je sors sans rien, je ne pige plus rien.
- Ton sac, Jasper !
- Mon sac ? Qu’est-ce que je ferais d’un sac au paradis ?
Mais était-ce le paradis ou l’enfer ? Je ne le sais pas encore. Le très jeune Monty secoue la tête, et prend mon sac à ma place. À l’extérieur de la classe il me le tend :
- T’as complètement perdu la boule ou tu le fais exprès pour rendre dingue la prof ?
- La prof ?
- Allô Jasper, redescend sur terre. Notre prof d’histoire madame Alie.
- Madame Alie ? Becca Alie ? Quoi ? Mais c’était il y a une éternité que ce n’est plus notre prof… Très jeune Monty, explique-moi ce qu’il se passe ?
- Non toi explique moi, Jasper tu commences à me faire peur, t’es tombé sur la tête ou quoi ?
Nous marchons dans le couloir et je finis par me voir dans une vitre en passant à côté. Je suis moi, je suis moi mais très jeune. Très jeune moi, comme Monty.
- C’est quoi ce délire ? Criai-je. Monty on a quel âge ?
- Dix-sept ans.
- On est en quelle année ?
- 2002 pourquoi ?
J’éclate de rire :
- Alors je suis vraiment mort et quand on meurt voilà ce qu’il se passe, on retourne dans le passé.
La main de Monty se pose sur mon front :
- Je suis sûr que t’as perdu la boule maintenant, lâche Monty, tu as pété les plombs complets. N’est-ce pas ?
Je tourne mon visage vers le très jeune Monty et le prend par les épaules :
- Peu importe que je sois mort ou vivant, peu importe ce qu’il se passe, c’est la chance de ma vie Monty, la chance de ma vie.
- Je pige rien.
- Moi non plus, je dois être encore sacrément saoul !
- Eh ! On avait dit qu’on devait pas boire d’alcool, l’un sans l’autre, quand est-ce que tu as bu ?
- Tout à l’heure.
- Je le croiiiiis pas, tu bois avant d’aller au lycée, t’es complètement malade ou quoi ?
- Je ne savais pas que j’allais arriver au lycée, dis-je, puis tu as dû m’écrabouiller avec ta voiture et me voilà.
- J’ai pas de voiture ! L’alcool te rend fou, y a pas d’autres explications.
Je prends les mains de mon très jeune meilleur ami et commence à tourner avec lui. Je n’ai plus été aussi heureux depuis tellement longtemps, je me sens libre, léger, complètement fou. Ironiquement, je ne suis plus du tout saoul mais je me sens réellement ivre, ivre de bonheur.
J’ai une nouvelle chance.
Monty finit par exploser de rire et danse avec moi. Je serre plus fort ses mains.
Ma chance.
Et je ris avec lui.

À suivre.
[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 1)
Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 5)
» [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 6)
» [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 7)
» [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 9)
» [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 10)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: The 100 / Spleen-
Sauter vers: