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[Les 100 - UA] Le prince et l'assassin (chapitre 15)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - UA] Le prince et l'assassin (chapitre 15) [Les 100 - UA] Le prince et l'assassin (chapitre 15) Icon_minitimeMar 13 Fév - 20:19

Note : Jonty, pas relu

***

15. Proposition.

Harper venait de me prendre pour le prince. Tandis que Jasper riait de l’erreur, je la corrigeai :
- Je suis désolé mademoiselle, mais vous vous trompez. Je suis le duc Green, le prince se tient à mes côtés.
Le duc reprit sa fille également :
- Voyons Harper, c’est une sotte erreur que tu fais là.
La duchesse s’excusa pour elle, se pliant en deux devant Jasper :
- Nous sommes désolés majesté, comme je vous l’ai dit, notre fille ne vous a vu qu’une fois étant encore bébé, elle ne se souvient pas de vous. Elle ne pensait pas à mal en saluant la mauvaise personne.
- Ne vous inquiétez pas, sourit Jasper, il n’y a pas de mal.
Bien au contraire. Pour Jasper, être pris pour un autre, était une situation extrêmement plaisante. Il ne m’en voulait guère d’avoir plus l’air d’un prince que lui. Il fallait avouer que j’étais tiré à quatre épingles, quand il portait une chemise dont les premiers boutons étaient déboutonnés et une veste ouverte, malgré le froid.
Harper se tourna vers lui, et au vu du sourire malicieux qu’elle avait sur le visage, je me demandai si elle n’avait pas fait exprès de nous confondre. Le prince la salua l’air amusé, il n’était pas le genre de personne à se formaliser de ce genre d’erreur, bien au contraire, cela le distrayait au plus haut point.
- Veuillez pardonner mon erreur, majesté, fit-elle, mais le duc Green a tellement de charme naturel, qu’il est bien normal qu’on vous confonde.
J’ignorais si elle me faisait un compliment, ou si elle insultait le prince. Un autre que Jasper aurait pu très mal le prendre et faire comprendre à Harper quelle était sa place, mais le prince étant ce qu’il était, il se contenta de dire :
- N’est-ce pas ? Je suis tout à fait d’accord avec toi.
Harper alla pousser l’impolitesse jusqu’à demander :
- D’ailleurs, n’aurait-il pas dû être prince à votre place ?
Je savais que Jasper allait répondre oui, mais le duc et la duchesse coupèrent leur fille et se répandirent en excuse. Le prince se contenta de secouer la tête en souriant. Harper avait raison de toute façon, j’aurais dû être prince à sa place, et bientôt cette erreur serait réparée.

Il s’avéra dans les heures et les jours qui suivirent que la jeune fille était très entreprenante et n’avait pas sa langue dans sa poche. Ses parents ne cessaient de s’excuser pour elle.
- Nous lui avons pourtant apporter la meilleure éducation possible, disait le duc.
- Je vais de ce pas écrire à son pensionnat pour me plaindre de son comportement, si c’est cela qu’ils apprennent aux jeunes filles, mieux vaut faire fermer cet établissement, ajoutait la duchesse.
- Maman, papa, inutile de faire fermer cet établissement, ils n’y sont pour rien, je suis simplement une femme de caractère, voilà tout, rétorquait Harper.
Et elle savait ce qu’elle voulait.
Au cours de notre séjour chez les McIntyre, la jeune fille faisait de son mieux pour passer le plus de temps possible avec moi. Elle proposait à Jasper une activité puis, petit maligne, à moi en proposait une autre, qui se passait à l’opposé de celle du prince. Nous nous retrouvions donc seul, tandis que Jasper devait nous attendre stupidement ailleurs.
- Ne craignez-vous pas de réveiller la fureur du prince à votre égard ? Lui demandai-je la troisième fois qu’elle utilisa cette entourloupe.
- Devrais-je avoir peur ?
- Je l’ignore, répondis-je. Le prince est impulsif et il peut être vite fatigué d’être tourné en bourrique, je pense.
- Dans ce cas-là, j’accepterai sa punition. Mais j’aimerais qu’il soit magnanime et comprenne que j’ai simplement envie de passer du temps en tête à tête avec vous.
- Je lui expliquerai vos raisons.
Connaissant Jasper, il ne la punirait pas. Peut-être allait-il s’agacer de nous attendre pour rien, mais il était du genre plutôt indépendant et quand il comprendrait qu’il s’était fait avoir une troisième fois, il se trouverait une activité.
- Vous savez, dis-je, d’autres personnes que vous donneraient n’importe quoi pour passer du temps en compagnie du prince.
- Eh bien, disons que je suis une personne unique, qui n’en fait qu’à sa tête et qui vais contre les principes établis.
- En cela, vous lui ressemblez, annonçai-je.
- À qui ?
- Au prince.
Ses lèvres se tordirent dans une grimace, qu’elle essaya de dissimuler en penchant la tête vers les fleurs.
- Vous m’avez dit l’autre fois que vous aimiez les fleurs.
- C’est vrai.
- Pouvez-vous me dire le nom de celles-ci alors ?
- De simples tulipes, répondis-je.
- Simples ? Je les trouve magnifiques.
Je hochai la tête, j’étais d’accord, les tulipes étaient de jolies fleurs. Je les aimais plus que les roses mais moins que les orchidées. C’était amusant, c’était comme si j’avais dans la tête une longue liste de plantes défilant dans l’ordre de mes préférences.
- Quelle est votre fleur préférée ? Me demanda-t-elle.
- Le gerberas rouge, répondis-je, appelé plus communément marguerite rouge.
- C’est une très jolie fleur, répondit-elle, mais je trouve que la fleur de lys vous va mieux.
C’était une fleur utilisée dans d’autre royauté je le savais, elle représentait le roi et la couronne. Nous n’avions pas ce genre de symbole en Arkadia (nous en avions d’autres) mais ce n’était pas quelque chose que ceux qui avaient reçus une éducation ignoraient. Je savais ce qu’elle sous entendait en utilisant ces mots. Que j’aurais dû être le prince, que la place me revenait. Je préférai ne pas répondre et une nouvelle fois elle changea de sujet, à mon grand soulagement.
- Vous savez, les pensionnats sont tellement ennuyants. Les autres filles sont tellement naïves pour la plupart. Elles sont comme vous dites, elles rêvent d’avoir l’honneur de rencontrer le prince. Mais moi, je ne veux pas de tout ça.
- Que voulez-vous alors ?
Harper me regarda droit dans les yeux :
- Quand je vous ai vu, quelque chose s’est passée en moi, c’est pour cela que je vous ai salué comme si vous étiez le prince lui-même. Bien que je ne me souvienne pas de lui, je savais qu’il avait les cheveux longs et qu’il était de grande taille. Simplement c’est vous que j’ai remarqué, pas lui.
La jeune fille reprit sa marche dans les jardins, les graviers du chemin crissant sous nos pas, le silence s’installa doucement mais pas longtemps, car elle reprit :
- Si je dois me marier un jour, je souhaite faire un mariage d’amour, dit-elle, pas vous ?
- Si.
Je la vis sourire, mais elle n’ajouta rien. Notre conversation prit un autre tournant et je me mis à lui parler de la plage près du château et de la vue inestimable de la mer.

Jasper était allongé près de moi sur mon lit, il venait tous les soirs, et quand il ne s’endormait pas, il repartait dans sa chambre ensuite. Je lui avais raconté une partie de notre conversation avec Harper. Pas tout. Je n’avais pas parlé des sous-entendus de la jeune fille.
- Tu lui plais c’est évident, commenta Jasper. Je le savais déjà, il faut voir la façon dont elle te regarde.
Je haussai les épaules, et m’enfonçai sous ma couverture. Il faisait vraiment froid ces temps-ci.
- Ça ne t’intéresse pas ? Me demanda-t-il sérieusement.
- Pas vraiment.
J’avais d’autres choses à penser qu’à une histoire d’amour. Ma tête et mon cœur étaient déjà pris par une réalité bien plus lugubre et triste. Jasper se pencha vers moi et une mèche de ses cheveux tomba sur mon visage :
- Elle ne te plaît pas ? Elle est jolie, drôle, intelligente.
Je louchai sur la mèche et avec la main, repoussai Jasper. Peut-être qu’il ne faisait pas si froid que ça, tout compte fait.
- Je vais dormir, dis-je pour toute réponse, ne t’endors pas et pars !
- Tu n’as pas répondu. C’est qu’elle te plaît ?
Je soupirai et fermai les yeux. Il m’agaçait.

Jasper ne rentra plus dans le jeu de Harper, une fois qu’elle lui avait donné rendez-vous dans un endroit, il venait vers moi tout simplement et allait au rendez-vous qu’elle m’avait donné en ma compagnie. Je voyais bien que cela ne ravissait pas la jeune fille. Elle n’était pas très discrète, il était évident qu’elle n’appréciait guère le prince. Étrangement, il me semblait que Jasper ne l’aimait pas non plus. Je ne saisissais pas pourquoi. Lui-même disait la trouver intelligente et drôle. Alors pourquoi, arrivait-il qu’il la regarde froidement ?
Cet après-midi-là, Harper nous emmena aux écuries pour non montrer ses chevaux. En me prenant le bras, elle me fit faire le tour des lieux. De mon côté, je lui parlai d’Alphard et quand je me tournai vers Jasper pour qu’il mentionne Chocolat, ses sourcils étaient froncés et il semblait faire la tête.
- Que t’arrive-t-il ? Demandai-je.
Il secoua la tête et retrouva aussitôt son sourire, puis attrapant le bras de Harper, la détachant de moi, il se mit à lui parler de sa jument. Je le regardai faire ainsi tout l’après-midi, dès que Harper était proche de moi, il faisait en sorte de nous éloigner.
Était-il possible qu’il soit jaloux ? J’avais pensé que ses regards froids étaient adressés à la jeune fille, mais peut-être qu’en vérité ils étaient tournés vers moi. Peut-être que Harper lui plaisait ? Peut-être qu’il aurait voulu la mettre dans son lit et que j’étais sur son chemin ?
Je ne savais pas comment lui poser la question. Contrairement à lui, je n’étais pas à l’aise avec ce genre de choses.
- Elle te plaît vraiment Harper n’est-ce pas ? Me demanda-t-il alors que je cherchais encore mes mots.
- Pourquoi me demandes-tu ça ?
- Pourquoi ne réponds-tu pas ?
- Je l’apprécie, dis-je. C’est une personne intéressante.
Et je trouvais que par certains côtés, elle ressemblait à Jasper. Elle était butée, elle se montrait indépendante, elle ne faisait pas ce qu’on attendait d’elle.
- Je savais qu’elle te plaisait, bouda Jasper.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Demandai-je. Pourquoi demander si la réponse te déplaît ?
Jasper me tourna le dos et ronchonna :
- Dépêche-toi de t’endormir que je puisse rejoindre ma chambre.
- Si cela te déplaît d’être ici, tu n’as qu’à partir maintenant.
Je regrettai ces mots lorsque Jasper se leva et quitta effectivement la pièce. Me laissant seul dans l’obscurité, troublé par une seule et unique petite bougie. J’avais bien deviné alors, il était jaloux, il voulait Harper. J’avais l’impression désagréable d’être pris au milieu d’un triangle amoureux au quel je n’avais aucune envie de participer.

Pour la suite de notre séjour, je tentai de laisser Jasper et Harper seuls, histoire que le prince cesse de m’en vouloir pour une histoire dont je ne voulais surtout pas me mêler. Je proposai de passer la journée avec le duc et la duchesse, nous pourrions faire un court voyage en carrosse par exemple, proposai-je. Je voulais bien entendu y aller avec eux, sans être accompagné du prince et de la fille des McIntyre. Mais Jasper et Harper décidèrent soudainement qu’ils avaient tous deux très envie de venir eux aussi faire cette petite balade. Je fis les gros yeux à Jasper, je ne comprenais pas pourquoi il avait décidé de nous suivre, alors que c’était l’occasion pour lui de rester avec la jeune fille. Il aurait pu tenter de la convaincre de passer un moment en tête à tête avec lui, tenter également de la séduire puisqu’il semblait tellement y tenir. Dès lors, pourquoi insister pour venir avec nous ? Je n’obtins aucune réponse, puisque Jasper ignora le regard que je lui lançai.
Ce que je comprenais le moins, c’est que Jasper et Harper se parlaient très peu au final. Je savais que la jeune fille n’appréciait que peu le prince, mais je ne saisissais pas pour quelles obscures raisons, Jasper, qui avait beaucoup de bagout, n’essayait pas plus d’avoir une conversation avec elle. Il ne lui parlait que quand moi, je lui parlais d’abord. S’il ne voulait pas que je discute avec Harper, pourquoi ne prenait-il pas la parole en premier ?
Et à leur façon d’échanger, j’avais par moment l’impression nette que Jasper n’aimait pas Harper. Alors pourquoi était-il jaloux ?
Pourquoi me retrouvais-je mêlé à tout ça ? Et pourquoi me questionnais-je à ce propos ? Mes objectifs étaient pourtant simples et ne concernaient aucunement Harper, ou le pseudo amour de Jasper pour elle. Ils étaient bien plus sombres et plus violents. Les amourettes ne m’intéressaient guerre et je ne désirais pas participer à leur danse.
Je décidai donc de ne plus m’en préoccuper et de plutôt réfléchir à un moyen de convaincre Jasper de faire de moi son héritier, ou bien de persuader ma mère de ne plus jamais m’enfermer. Supportant tant bien que mal leurs caprices et leurs sautes d’humeur.

Le dernier jour de notre voyage arriva bien vite. Je me demandai comment je me sentais à l’idée de bientôt retourner au château. Contrairement à quand j’étais avec Hannah, je n’étais pas aussi pressé de partir aujourd’hui. Je n’avais pas vraiment hâte de revoir ma mère et lui annoncer qu’une fois de plus j’avais échoué. Je sentais déjà la gifle venir, pire encore. Je ne savais pas à quoi m’attendre, ce qu’elle me ferait subir encore pour me faire payer son impatience. D’un autre côté, j’étais fatigué de la petite comédie que me jouais Jasper et Harper depuis plusieurs jours. Quand Harper m’entraînait quelque part, Jasper voulait aller exactement à l’opposé et tentait de l’emmener avec lui, et ça devenait pénible de faire des allers retours entre les deux. J’aurais aimé qu’ils règlent leurs comptes une bonne fois pour toute sans me mêler à leurs histoires.
Jasper et moi restâmes longuement au coin du feu ce soir-là, accompagné de Harper qui ne cessait de soupirer :
- Je suis fort triste que vous partiez si vite.
- Nous vous écrirons, promis-je.
- Cela m’étonnerait que nous ayons le temps pour cela. Monty et moi-même sommes souvent très occupés.
- Je n’aurai besoin que des lettres de Monty, dit-elle.
- Je vous en écrirai aussi, dit-il.
Je levai les yeux au ciel :
- Je vais me coucher, fis-je.
Jasper voulut me suivre mais je secouai la tête :
- Reste avec Harper, lui murmurai-je, vous avez des choses à régler tous les deux. Je vous laisse discuter.
Une fois seul dans ma chambre j’éprouvai quelques regrets mais tant pis, il faudrait bien que je m’habitue à supporter les ténèbres de la nuit. Une demi-heure plus tard, on frappa à ma porte. Je fus surpris que Jasper le fasse, lui qui ne se gênait pas pour entrer sans ma permission. J’ouvris le battant pour me rendre compte qu’il ne s’agissait pas du prince, mais de Harper.
Elle portait une longue chemise de nuit blanche, en soie, qui épousait parfaitement les formes de son corps. Elle était très séduisante. Je n’avais pas fait attention plus tôt au fait qu’elle soit si bien faite pour son âge. Il n’était pas étonnant que Jasper soit attiré par elle. Avant que j’ai le temps de bouger ou de dire quoi que ce soit, Harper se serrait contre moi et nouait ses bras autour de mon cou. Moi qui n’avait reçu des câlins que de la part de Jasper, j’en restai cloué sur place. J’étais obligé de faire la comparaison, j’étais obligé de me rappeler des étreintes de Jasper, forte, puissante, il me serrait souvent comme s’il voulait me garder bien contre lui. Ici Harper, agissait plutôt comme un papillon, elle était douce, son étreinte était légère, un seul coup de vent aurait sans doute pu nous séparer mais je ne bougeai pas d’un millimètre.
- Je vous aime Monty, je voudrais que vous restiez ici pour toujours.
- Ne dites pas de bêtises, dis-je, nous nous connaissons à peine.
- Cela n’empêche pas l’amour.
Je n’y connaissais rien, aussi qu’aurais-je pu dire ? Je gardai le silence. Elle se recula pour me regarder, mais garda ses mains autour de ma nuque. Son visage était proche du mien, à la simple lueur de la bougie ses yeux paraissaient gris.
- Ne me trouvez-vous pas désirable ainsi ? N’avez-vous pas envie de moi ?
Je pouvais répondre oui à la première question, bien sûr qu’elle l’était et à sa façon d’en jouer, elle le savait très bien. Où avait-elle appris ça ? Dans son pensionnat ? Peut-être avec d’autres filles ? Je retins une grimace. Ma mère m’avait toujours appris que l’amour entre deux personnes du même sexe était une abomination.
- Je pense que vous vous trompez Harper, dis-je mal à l’aise, vous confondez désir et amour.
- Les deux vont de pairs.
Je n’avais pas envie d’avoir cette conversation.
- Il est tard, nous partons tôt demain et…
- Si vous ne voulez pas de moi, j’ai une autre façon de vous convaincre.
- Laquelle ? Demandai-je bêtement curieux.
- Je peux vous aider à récupérer votre place de prince, annonça Harper sérieusement. Mes parents sont stupides, ils m’aiment, ils feront ce que je réclame, ils seront de votre côté.
- Qui vous dis que je veux récupérer ma place de prince ?
- N’est-ce pas évident ? Vous feriez un bien meilleur roi que lui au final. Vous êtes plus beau, plus intelligent. Vous savez mieux vous tenir. Ce prince n’est rien qu’un idiot, mais vous, vous avez la prestance, vous êtes parfait pour ce rôle.
- Et que ferez-vous ?
- Écoutez-moi, si mes parents sont de votre côtés, ils pourront rallier d’autres personnes à votre cause. Tous n’ont pas oublié le roi James.
Je ressentis un frisson à la mention de mon père et m’éloignai d’elle, croisant les bras sur ma poitrine. Elle tenta de se rapprocher à nouveau, posa ses mains sur mes avant-bras, pencha sa tête vers la mienne :
- Vous récupéreriez le pouvoir qui vous reviens de droit, souffla-t-elle.
- En échange de quoi ? Demandai-je.
- En échange, je vous veux au moins le temps d’une nuit, plus si vous le désirez ensuite.
Je levai un sourcil :
- Savez-vous ce que vous êtes en train de me demander ?
- Je le sais, dit-elle, je vous l’ai dit, je ne suis pas naïve, je sais comment fonctionne le monde et j’ai très envie de finir dans votre lit.
- Vous voulez qu’on couche ensemble et en échange vous m’assurez d’être de mon côté dans la quête du pouvoir ?
- Exactement.
Je pris ses mains dans les miennes un instant. J’aurais pu accepter, lui dire oui, elle était attractive, je n’avais rien à perdre et tout à gagner et ma mère serait satisfaite. Pourtant je repoussai Harper et la relâchai :
- C’est non, dis-je.
Elle n’eut pas l’air de le croire, tenta de s’accrocher à nouveau à moi, en vain. Je ne voulais pas d’elle.
- C’est non, répétai-je.
- Vous ne me trouvez pas à votre goût ?
- Vous l’êtes très certainement, dis-je.
Je ne pouvais nier sa beauté et son côté très séduisant.
- Alors pourquoi ? Ma proposition n’est-elle pas assez bonne ?
Je soupirai :
- Je ne peux pas accepter. Je n’en ai pas envie. Et même si, comme vous dites, je cherchais à renverser le prince, je ne pourrais accepter.
- Mais pourquoi ? Avoir des alliés fidèles vous aiderais dans votre quête et…
- Parce que, la coupai-je, ceux qui donnent leur loyauté en échange de sexe ou d’argent, ne sont en vérité pas très fidèle.
Elle ouvrit la bouche et je rabattis son clapet :
- Et je ne compte pas renverser le prince, dis-je.
C’était un mensonge, elle n’avait pas à le savoir. Jasper choisit cet instant là pour applaudir. Il se tenait dans l’encadrement de la porte que nous avions bêtement laissée ouverte.
- J’apprends pas mal de choses à écouter les autres parler, dit-il.
Harper devint très pâle alors qu’il s’approchait d’elle :
- Ainsi tu comptes me renverser mademoiselle McIntyre ? En échange d’une nuit avec Monty ?
Il souriait, mais ce n’était pas un sourire amusé. Jasper avait l’air plutôt froid et énervé.
- Je suis désolé Majesté, je… Vous n’auriez pas dû entendre ceci.
- C’est le principe d’un complot contre moi, que je ne l’entende pas. Mais cela a été très instructif, il semblerait en effet que vos parents et vous-mêmes me soyez plutôt infidèles. Je devrais donc peut-être donner votre duché à des gens plus loyaux et compétent.
Harper donna l’impression qu’elle allait vomir. Je soupirai :
- Jasper, pardonne-lui, elle a fait une erreur et de toute façon j’ai refusé sa proposition.
- Et si elle cherchait à me renverser d’une autre façon ?
- Je voulais simplement que Monty m’appartienne, dit-elle, j’ai fait ça parce que je pensais qu’ainsi je pourrais l’avoir. S’il vous plaît Majesté, mes parents ne sont pas au courant de ce que j’ai dit ou fais, ne les punissez pas.
Jasper se tourna vers moi et je hochai la tête :
- S’il te plaît Jasper, dis-je, pardonne-lui.
Il poussa un soupir agacé puis leva les bras au ciel :
- Bien, très bien, Harper, je te pardonne pour cette fois, mais recommence et tu verras que ma générosité a des limites.
Elle rougit et baissa la tête, le remercia puis s’enfuit de la chambre. Jasper me regarda froidement et marmonna :
- Je me demande pourquoi tu as refusé ses avances, puisque tu as l’air de tellement tenir à elle.
- Je n’ai pas envie d’être avec elle, dis-je.
- Mais elle te plaît.
Je roulai des yeux :
- Quand ais-je dis ça ?
Je m’éloignai de lui pour me mettre dans mon lit et il me rejoignit :
- Et pourquoi écoutais-tu à la porte au lieu de tenter de nous arrêter ?
- J’étais intrigué.
- Tu voulais savoir si j’allais te trahir ? Demandai-je.
- Non, je voulais savoir si tu allais accepter ses avances.
- Elle ne me plaît pas, lâchai-je finalement. C’est à toi qu’elle plaît.
Le prince eut l’air sincèrement étonné :
- À moi ?
- Ce n’est pas le cas ?
- Non pas du tout. Elle me déplaît au possible. Je préfère encore être ami avec Sterling.
Je levai un sourcil et lâchai :
- Sterling est déjà ton meilleur ami.
Cela le fit sourire.
- Je croyais qu’elle te plaisait, dis-je, à la façon dont tu agissais.
- J’ignore comment j’ai agis pour que tu crois une chose pareille.
Je haussai les épaules sans répondre et il n’insista pas. Je me mis sur le dos et regardai la tenture du lit. Jasper se rapprocha de moi. Je tournai les yeux vers lui et l’observai :
- Tu n’as pas peur qu’un jour je te trahisse ?
Jasper secoua la tête :
- Non, pourquoi aurais-je peur ? Je te fais confiance.
- Mais comme elle l’a dit, je pourrais penser que la place de prince me revient.
- Tu n’aurais pas tort.
- Et je pourrais tenter quelque chose contre toi.
- Peut-être, mais je te l’ai dit, je te fais confiance.
J’avais envie de lui dire la vérité, là maintenant, alors que nos visages étaient si proches et que ses yeux scrutaient les miens. J’avais envie de tout lui avouer. Jasper, je vais te tuer au final, je n’ai été élevé que pour te trahir, ne me fais pas confiance. Mais avant que je puisse me jeter à l’eau il reprit la parole :
- J’ai bien réfléchis, dit-il.
- À quoi ?
- Je vais faire de toi mon héritier.
Voilà, j’avais réussi. J’aurais dû me réjouir, sauter de joie, le prendre dans mes bras, le remercier. À la place je sentis une bile acide me remonter dans la gorge. On approchait de la fin, du dénouement. J’allais bientôt perdre mon meilleur ami.
Je n’arrivais pas à en être content.

À suivre.
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