Prompt : J'ai toute la peine comme un royaume, Mais l'amour n'est pas un remède et Ce que je déteste chez toi, c'est toi
La pluie tombait, comme par une certaine ironie, comme pour faire en sorte de masquer toute la douleur de Domeki, qui, était sur le chemin du retour pour chez lui.
Les paroles de Watanuki lui remontaient dans la tête. Ce n’était pas n’importe quoi, l’amour. C’était quelque chose qui vous prenait trop vite, que vous compreniez trop tard, trop mal. Quelque chose, qui vous donnait autant mal au ventre que couper votre faim, comblé par la simple présence de la personne que vous aimez.
C’était quelque chose que Domeki ne pouvait pas décrire, invisible comme l’était les esprits avant.
Finalement, il aurait aimé ne jamais se rendre compte de ce qu’il ressentait, des raisons de son mal être envers les brailleries du médium. De tout cela. Ne jamais se rendre compte que l’amour était quelque chose d’aussi douloureux.
Il rentra chez lui, tandis que toute sa peine se déversait en lui, lui laissant certes un visage de marbre, mais le solidifiant un peu trop, le rendant presque glacial. A cet instant, il eut l’impression d’avoir toute sa peine comme un royaume.
Et autant dire, que ce n’était pas n’importe quoi ce genre de mal. Lui qui tombait rarement malade, avait l’impression qu’à la moindre respiration, il allait mourir.
Et c’était terrible, quand, la chose qui nous faisait vivre, nous donnait l’impression que notre vie allait se finir si on le faisait. C’était quelque chose d’horrible, et pourtant, Domeki restait stoïque comme une statue grecque, refusant d’émettre la moindre émotion, intériorisant tout cela au fond de lui, n’en montrant rien.
Mais après tout, dans ce temple vide de monde, à qui aurait-il pu le montrer ?
* * *
Pourquoi il le détestait.
A vrai dire, bien sûr que Watanuki s’était exclamé tout un tas de raisons.
Parce qu’il aimait Himawari. Mais cela ne marchait plus.
Parce que Himawari l’aimait. En avait-il seulement la preuve ?
Parce qu’il était capricieux au niveau de ses bentô. Il ne lui avait jamais ordonné de mettre tout ce qu’il demandait. Oui, il se contentait de demander. C’était Watanuki qui mettait les choses dans le bento comme prévu.
Parce qu’il était meilleur que lui en sport. Et alors, c’était normal, il faisait du tir à l’arc tous les jours.
Parce qu’il était obligé de se le coltiner. Quitte à mourir, autant l’avoir près de lui pour qu’il le sauve.
Parce qu’il avait toujours cet air taciturne, cet air d’idiot. Et alors, Watanuki lui bougeait dans tous les sens, était-ce mieux.
Alors, qu’est ce que Watanuki détestait vraiment chez Domeki ?
Ce qu’il détestait chez lui, c’était lui.
Sa force pour le sauver.
Sa confiance qui ne semblait jamais faillir.
Sa patience incroyable qui l’avait une fois sauvé.
Ses yeux pleins de bonheur quand il mangeait son bentô.
Sa façon d’être gentil avec Kohane.
Ses capacités d’exorcistes.
C’était tout ce qu’il détestait chez Domeki. Tout ce qu’il ne pouvait pas supporter, parce que tout cela résultait à une seule solution, qu’il détestait reconnaître, qu’il refusait de voir passer dans son esprit, qu’il balayait aussi vite que possible.
Il préférait faire l’Aveugle plutot que de devoir s’en rendre compte. Pourtant, cette fois ci, tout cela s’imposait à lui de force.
Pourquoi détestait-il Domeki, parce qu’il l’aimait. D’une manière trop forte. Plus forte qu’une simple amitié.
Plus forte qu’une petite rivalité. Watanuki retournait chez Yuko, et il pleuvait. Il était déjà trempé, quand soudain, sans prévenir il fit demi-tour.
Tant pis, la sorcière attendrait son saké, son repas, et tout cela. Elle lui ferait sûrement payer tout cela, mais de toute manière, il était impossible de lutter contre ça.
Contre cette maladie qui l’avait pris. L’amour n’était jamais un remède, c’était un mal qui vous envahissait, vous faisant autant de bien que de mal, s’imposant à vous et vous forçant à admettre sa présence, un jour ou l’autre.
Alors, le voici à courir sous la pluie. Pour tenter de rattraper sa haine, d’effacer son amour, tout en sachant qu’aucune de ces deux choses n’est possible.
La douceur de la main de Domeki sur sa joue lui reviens en tête, et il secoue la tête, mais déjà ses jambes n’en font qu’à leur têtes et se dirigent vers un endroit qu’il sent qu’il va détester.
Pendant une seconde ou deux.
Et ensuite….
Fin.