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[Les 100 - UA] Spleen (chapitre 6)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 6) [Les 100 - UA] Spleen (chapitre 6) Icon_minitimeJeu 1 Mar - 12:50

Note : pas relu.

***

6. L'emmener quelque part.

Numéro 2 : L’emmener au cinéma.

Dans la série des clichés, j’ai pensé à cet endroit intimiste. Des sièges proches, une pièce sombre, une ambiance romantique avec le film qui va avec. Les doigts qui se mêlent dans le pop-corn, la tête fatiguée qui se pose sur l’épaule, le baiser à la fin du film. J’ai beau avoir quarante ans, je suis un vrai gamin pleins d’espoir. Peut-être que quelque part, mon cerveau a rajeuni en même temps que mon corps.
Ils organisent justement une soirée spéciale Moulin Rouge dans notre cinéma et j’en profite pour y inviter Monty.
- On est déjà allé le voir, se plaint-il.
Comment j’étais censé m’en souvenir ?
- S’il te plaît, je l’ai adoré, ça me dit vraiment de le revoir. Tu veux pas ? S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît !
Il acquiesce simplement :
- Si ça peut te faire plaisir.
- T’es le meilleur !
Monty n’a pas l’air de piger pourquoi je tiens tant à y aller, mais c’est pas important tant qu’il a dit oui. Je crois qu’il s’est habitué à mon comportement un peu étrange depuis que j’ai de nouveau dix-sept ans. Je dis parfois des bêtises, je parle de films ou de jeux qui ne sont pas sortis, je lui demande d’aller sur Instagram, j’ai parfois du mal à taper des textos avec mon vieux portable. S’il n’a pas encore compris que je venais du futur, c’est parce que c’est sans doute dur à imaginer qu’une chose pareille soi possible.
Même moi ça m’arrive de me réveiller au milieu de la nuit, transpirant, le cœur battant, la peur au ventre. Soulagé de me rendre compte que je suis toujours là et qu’on ne m’a pas encore repris ma chance. Ça fait déjà plus de deux semaines que je suis ici. J’ignore combien de temps ça va durer, longtemps j’espère.

Je me suis bien habillé pour le cinéma. J’ai remis la chemise que j’ai acheté, la belle blanche et noire, je n’allais pas la laisser au fond d’un placard. Bizarrement, Monty a fait un effort aussi. Il porte également une chemise, rouge et noire pour sa part. Il est à tomber par terre. Un instant je me dis qu’il a compris mes intentions et veut me les rendre, qu’il s’est fait beau pour moi. Je me sens tout bêtement content, jusqu’à ce que des talons claquent sur le sol et que le bruit se dirige vers nous. Je remarque alors qu’Harper porte un jean et un débardeur décolleté avec un gilet. Je remarque qu’elle embrasse Monty sur la bouche. Je remarque que Harper est là.
- Qu’est-ce qu’elle fait là ? Demandé-je froidement.
- Je l’ai invité, sourit Monty, elle n’a jamais vu le film et elle avait envie de venir.
Je comprends mieux. C’est pour elle qu’il s’est fait beau, pas pour moi. Pourquoi aurait-il fait des efforts pour un type qu’il considère comme son frère. Harper me sourit franchement, satisfaite d’avoir pourri mon rendez-vous, sans doute. C’est une guerre entre nous deux, à celui qui réussira à gagner le cœur de Monty. Elle a tellement d’avance que j’ai presque envie de baisser les bras, de laisser tomber. Mais je ne peux pas.
C’est ma seconde chance, je ne dois pas la gâcher.
Je compte encore sur l’histoire du pop-corn, jusqu’à ce mon cher meilleur ami propose qu’on en prenne un pot chacun pour que ce soit moins compliqué. On s’en fiche que ce soit compliqué, je voulais que nos doigts salés se frôlent dans le pot, moi. Comme dans tout bon film. Quel intérêt de prendre du pop-corn si on ne peut pas faire ça ?
Harper prend du pop-corn sucré de son côté, contrairement à nous deux et Monty la taquine :
- Le salé c’est du vrai pop-corn. Le sucré c’est de la contrefaçon.
Elle prend un morceau dans son pot et le colle sur la bouche de Monty pour le faire goûter. Il ouvre la bouche et je roule des yeux quand il lui lèche les doigts.
- Alors ? Demande-t-elle, que penses-tu de cette contrefaçon ?
Il prend sa main et lui sourit :
- Alors j’aime aussi, répond-il.
Je dois vraiment prendre sur moi pour ne pas renverser mon pot sur la tête de la blonde.

Je sais que mon rendez-vous est vraiment gâché lorsque Harper s’assoit entre nous deux. Je me sens soudain lasse, triste. Je profite à peine du film et c’est pire quand je la vois qui pose sa joue contre l’épaule de mon meilleur ami. J’ai envie de partir, pourtant je reste. Je me sens humilié et j’ai déjà fini mon pop-corn, je l’ai mangé par brassé, dévoré, engloutit, par rage et amertume. Je comprends à peine ce qu’il se passe à l’écran. À la fin du film, mes entrailles se tordent, voilà, rien ne s’est passé comme prévu, tout est raté et je n’ai fait que rapprocher Monty et Harper un peu plus. La blonde a les larmes aux yeux et j’ai envie de la gifler.
Quand on sort de la salle, Harper propose à Monty de rester avec lui. En gros elle voudrait que je parte, mais je reste :
- On pourrait aller manger quelque part, proposé-je.
Elle ne m’évincera pas comme ça. Mon meilleur ami hoche la tête, Harper grimace. Elle le veut pour elle toute seule et je le veux pour moi tout seul. Pourtant Monty n’est pas un objet que l’on peut se disputer, c’est un être humain avec des pensés et des sentiments. Tout ce que je désire en vérité, c’est qu’il me regarde un peu plus, qu’il m’aime un peu plus, mais s’il choisit Harper, que pourrais-je y faire au final ?
Au fast food, je commande le plus gros hamburger avec beaucoup de frites. L’amertume et la tristesse m’ont donné faim. Monty s’en amuse, Harper ne dit rien.
- Alors heureux d’avoir revu ce film ? Me demande Monty.
- Ça va, dis-je.
Harper décrit sa scène préférée, je ne sais même pas de quoi elle parle. Monty l’écoute en mangeant ses frites, comme je n’ai rien à dire je me tais et dévore mon hamburger. Le rendez-vous prend fin assez vite. Monty et Harper se roule une pelle avant de se séparer.
- Tu as été bien silencieux, me dit Monty.
- Pourquoi tu l’as invité ? Demandé-je amèrement. Je voulais passer la soirée avec toi.
Il lève un sourcil :
- Je pensais qu’on pourrait passer un moment tous ensemble, que ce serait fun.
- Pour qui ça a été fun ? Pour le mignon petit couple ou pour celui qui a tenu la chandelle toute la soirée ?
Monty semble se sentir mal :
- Je suis désolé Jasper, je ne voulais pas que tu te sentes mis de côté ! Je pensais que ce serait cool. C’est dommage que tu ais rompu avec Maya on aurait pu y aller tous les quatre et…
- J’ai rompu avec elle parce que j’aime quelqu’un d’autre !
- Alors pourquoi ne pas l’avoir emmené aussi au cinéma ?
Je ferme les yeux pour contenir ma colère et secoue la tête :
- Je rentre, dis-je, bonne nuit.
Il me retient par le bras :
- Attend, je comprends que tu sois fâché, je veux me rattraper.
- Et comment ?
- Propose un autre endroit, et on ira ensemble ? D’accord ?
Je réfléchis. Puis hoche la tête :
- Okay.
Et je connais déjà l’endroit.

Numéro 3 : l’emmener à la patinoire.

C’est un endroit hypra romantique non ? C’est un peu comme danser ensemble, sur la glace, main dans la main. Je nous vois déjà Monty et moi, faire le tour de la piste sur nos patins en se tenant très fort. Je porte un pull blanc et un pantalon noir chaud, des gants. Monty ne s’est pas particulièrement fait beau que je m’y attendais mais ça n’a pas d’importance, je le trouve magnifique dans son vieux pull de noël.
J’ai oublié un détail, je n’ai pas patiné depuis plus de vingt ans, je ne me sens plus à l’aise sur la glace et à peine y ai-je posé les patins, que je me gamelle. Ce qui fait marrer Monty, aussi à l’aise que s’il en avait toujours fait. Je m’accroche à la rambarde comme je peux, mes pieds glissent et veulent partir chacun de leur côté. Mon meilleur pote est hilare et m’abandonne pour faire le malin sur la glace.
Je passe l’heure à tenter tant bien que mal d’avancer, tout en me tenant fermement. Monty fait dix mille tours sans trop se préoccuper de moi. Pour ma part j’ai le temps de grogner contre moi-même. J’aurais plutôt dû proposer quelque chose où j’étais doué. Quelque chose où je m’en sortirais et où Monty aurait pu admirer mon talent.
Je suis jaloux de ces deux patineurs qui font exactement ce que j’aurais voulu, patiner main dans la main. Ils ont l’air de deux nationalités différentes, ils se parlent en anglais, mais ont chacun un accent. Ils sont mignons tous les deux, je les envie.
Monty finit par revenir vers moi et me tends finalement la main.
- Je crois que tu ne vas jamais y arriver, dit-il.
Je m’en fiche, je me précipite vers sa main avant qu’il change d’avis et me casse la figure, la tête la première sur la glace.
Le rendez-vous se fini à l’infirmerie alors que j’ai le nez qui saigne. Ça aurait pu être pire, j’aurais pu me casser les dents. Et Monty reste près de moi l’air inquiet. Il a sa main sur mon dos, juste en dessous de ma nuque, il ne veut plus me quitter de peur que je fasse un traumatisme crânien. Il passe la nuit avec moi.
C’était loin d’être comme prévu, mais ce rendez-vous n’était pas si mauvais après tout.
Je me retrouve à être celui qui lui chante une berceuse pour le rassurer.
- Je ne vais pas mourir, dis-je. Je te le promets.
- Tu as intérêt.
- Promis promis.
- Je serais perdu sans toi.
Je ne sais pas comment je fais pour ne pas l’embrasser tellement tout mon corps et mon esprit en a envie à cet instant.
- Je serais perdu sans toi, moi aussi, dis-je.
Et je recommence à chantonner.

À suivre.
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