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L'enfant qui ne pleurait jamais

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Alphard
Alphard
I don't feel so good
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Date d'inscription : 17/01/2018

L'enfant qui ne pleurait jamais Empty
MessageSujet: L'enfant qui ne pleurait jamais L'enfant qui ne pleurait jamais Icon_minitimeDim 28 Jan - 23:32

L'enfant qui ne pleurait jamais

Fandom: HP

Résumé: Argus est né à Poudlard, ou du moins, il est là depuis longtemps, tellement qu'on ne sait même pas comment, de nombreuses rumeurs courant alors sur lui. Le petit cracmol dont même les serpentards le regardent avec pitié. Il déteste ça, tout comme il hait le désordre qui règne tel que c'en est devenue une obsession maladive. Argus a toujours été seul et le sera pour toujours, du moins c'est ce qu'on pense... Mais elle est là, le soulageant de lui. Sans savoir que bientôt, en cette période trouble, son monde allait bientôt être bouleversé...

Prompt: Personne ne pouvait comprendre (Maliae)/Un clignement de paupière, et c'était déjà la nuit.(Maeve)


Chapitre 1:

Dégoûtant. Répugnant. Tout ce désordre. Il ne le supportait pas. Il avait envie de tout enlever. Tout nettoyer.

Il étouffait dans cette saleté. Cette crasse qui en maculait les murs, vestiges de suies éparses provenant de la cheminée. Il ne fallait pas qu'il allume la lumière. Tant que lui, cet homme, ne s'était pas levé. Il ne devait y avoir aucun bruissement. Qu'un silence assourdissant. Rien d'autre.

Toujours.

Ce silence de plomb qui était de mise où il ne pouvait faire preuve d'aplomb. Car alors, il ne pourrait plus respirer, enfermé dans sa chambre. Ne pouvant plus y sortir. Non. Il ne le supporterait pas de ne plus pouvoir partir.

Là-bas, où il était tranquille. Dans les recoins les plus sombres de Poudlard et toutes ses cachettes qu'il connaissait par cœur. Il pouvait y grimper, agile, se glisser n'importe où et  rejoindre les cuisines. La faim le tiraillait le ventre. Du lait. C'était ce qu'il prenait.
Il adorait le lait. Comme Fêlée. C'était ce qu'elle lui avait dit. De ses yeux perçants. La seule qui était présente. Avec lui.

Mais là, il devait laver, astiquer jusqu'à que la propreté règne. Qu'il puisse enfin respirer. Cette suffocation prégnante, enlevée, elle qui enserrait sa gorge comme dans un étau. C'était cette sensation qu'il avait auprès des autres. Il asphyxiait dans cette masse  grouillante, étouffante où leur regard le frôlait à chacun de ses pas. Où on ne pouvait le comprendre.

Y avait que Fêlée qui était comme lui. Elle pouvait le comprendre, elle. C'était pourquoi il aimait jouer avec elle. Même s'il avait une chose étrange dans sa bouche. Pleins de fils blanc. Qui semblait l'étouffer, formant une toison dans sa gorge. Il en crachait alors des tonnes de ces choses. Étranges. Mais c'était que durant le soir.

La journée, il décelait la moindre trace et l'annihilait sans plus attendre. Frottant encore et encore. Jusqu'à enfin la décrasser entièrement. Cette saleté qu'il ne supportait pas. Cette crasse prégnante qu'il ressentait par tous les pores de sa peau. Où cette moisissure s'infiltrait jusque dans l'air, les asphyxiant. Où lui, son gardien, s'y étalait allègrement.

Il avait tendance à rire. Comme s'il pouvait être un gardien, se targuer de l'être... Il n'était que pathétique dans la pourriture qui était la sienne. Mais il y vivait aussi dans cet encrassement. Alors il nettoyait, frénétiquement comme pour tout effacer. Balayer ce dioxygène que recelait l'air, ne le rendant plus qu'irresponsable. Mais bientôt ce serait finit. Il se libérerait. De cet homme. Il ne lui appartenait pas d'ailleurs. Ni c'était son père ni rien. Un simple gardien. On chuchotait sur son passage lorsqu'il sortait de sa chambre, qu'il était sans doute un bâtard de l'école. Mais ce n'étaient que des inepties. Comme s'il était capable ne serait-ce que d’intéresser quelqu'un. Impossible. C'était juste un être pitoyable. Ne pouvant rien faire d'autre que ramper et se traîner dans des tavernes, pour s'enivrer. Mais il finissait toujours par revenir.

Et s'il...

Ce bruit...

Ses poings se crispèrent. Qu'importe. Il n'y avait rien.

Encore et encore.

Il ferma les yeux. Se secouant. Il n'y avait rien. Que des choses sans importances. Il devait juste ranger. Tout dépoussiérer. Pour qu'enfin, il soit libéré.

Que pour un soir. Voix sournoise qui se glissait en lui. Il l'ignora.

Ses mains se penchèrent vers les livres, qui jonchaient le plancher comme les chaises renversées recouvraient le sol. Un sol couvert de tâche brunes dont il ignorait l'origine. Il grimaça de dégout. C'était révulsant. Ce désordre. Ce fourmillement dans ses bras, insatisfait. Où cette envie frénétiquement le prenait. De tout faire disparaître. Et où plus rien ne resterait. Et c'était ce qu'il pouvait faire en remettant chaque chose à sa place, à défaut de les détruire. Et alors il pourrait inspirer, avaler de grandes goulées d'air, débarrasser de cette poussière voltigeante. Et enfin, il sortirait hors des appartements, libre et  vagabondant partout et nulle part. Ailleurs. Tout sauf ici.

Alors il retroussa ses manches de son haut trop large et usé, et il rangea. Imperturbable. Les livres sur les étagères. Les chaises derrière le bureau. Les vêtements dans le panier de linge sale où on venait les prendre. Et puis, le ménage. Pour que tout devienne propre. Et alors qu'il se baissait, son éponge humide dans sa main après être allé l'humidifier dans la salle de bain, il lava.  Il ne pensa à rien d'autre que frotter. Encore et encore. Récurant les moindres coins. Jusqu'à ce que ses mains se consument, rougissant de douleur. Percluses alors qu'il desserrait que difficilement ses doigts. Il savait pourtant qu'il n'y avait pas de besoin de faire ça. Il pouvait appeler quelqu'un et personne n'en saurait rien. Pas lui.
Mais il en avait la certitude que la vérité finirait par éclater. Et...

Ce souffle, près de son oreille, chaud, écœurant...

L'eau dégoulinait de sa main alors qu'il venait de serrer trop fort l'éponge, l'essorant sur le sol. Calme. Ce n'était pas grave. Il devait juste refaire cet endroit. Mais recommencer, c'était long. Cela serait beaucoup plus rapide avec leur aide. Mais il ne pouvait pas. Et la vérité, ce n'était pas à cause de lui, mais c'était parce qu'il en avait besoin, de nettoyer.  D'astiquer, de brosser jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'épuisement. Il devenait fou ici à force de rien faire. Et cette fatigue lancinante n'en était que bienvenu. Il n'avait plus à réfléchir. Plus penser à rien. Où dans cette école, les murmures n'étaient que rejet pour l'étranger qu'il était. Qu'il ne devrait pas être ici... Cracmole...Pas normal... Magie...Un sans... Le pauvre...

Cette pitié à son encontre... Ces personnes si sales qui osaient lui dire ça. Mais il ne répliquait pas. Les laissant dire. Bien qu'il en serrait les poings. Oh, il n'était pas sourd face aux rumeurs sur son passage. On se demandait pourquoi il était là. De quel droit pouvait-il être à Poudlard. Il les entendait sur son passage alors même qu'il essayait de se faire le plus petit. Le plus discret. Mais il les ignorait tous autant qu'ils étaient.

Il n'avait besoin de personne.

Il essuya son front, moite de sueur. Tout était propre. Il avait finit. De tout dépoussiérer. D'enlever ces bouteilles d'alcool qu'il avait jeté à la poubelle, un air révulsé inscrit dans son rictus.

Il jeta un coup d’œil vers la fenêtre. L'obscurité commençait à recouvrir le ciel. Il souffla.

Un clignement de paupière, et c'était déjà la nuit.

Son regard se figea sur la vielle horloge sur le mur d'en face, celle qu'il avait dû décroché en se mettant debout sur une chaise, trop haute pour lui. C'était le temps du repas. Parfait. Il pouvait se faufiler à l'extérieur, du moins hors des appartements sans qu'on ne l'observe comme une bête curieuse.

Il avait bien encore deux heures avant qu'il revienne. Il ne comprenait pas comment il pouvait être un professeur. Avec une telle crasse, un abandon de tout chez lui, s'il ne passait pas derrière lui, pour tout nettoyer. Qu'un incapable. Auquel il ne devrait plus y porter d'attention.

Il retint sa respiration, ses songeries éparses disparaissant de son esprit. Enfin. Il ouvrit la porte, regarda d'un côté et de l'autre. La voie était libre. Alors discrètement, il s’élança dans le couloir, l'un des innombrables de Poudlard. Libre. Cette sensation. S'il se sentait suffoquer dans cet antre, où tous les murs semblaient se rapprocher de lui, l'angoissant, là il se sentait libre. S'il était un oiseau, il aurait pu prendre son envol. Même chose. Mais il n'en était pas un. Et puis... Fêlée aimait jouer avec les oiseaux. Un peu trop. Et non. Il tenait à rester en vie en s'amusant avec elle.

Il se figea.

Il y était.

Ses pensées avait tellement embrumé sa tête de brumes opaques qu'il ne s'était pas aperçu qu'il était arrivé.

Il esquissa un sourire, si lumineux, transformant son habituel expression renfrogné et crispé, que si quelqu'un avait été là, cette personne en aurait été choquait. Tellement qu'il affichait habituellement une expression silencieuse, discrète quand elle n'était pas méprisante pour les autres. Mais il était seul. Il n'y avait bien  rien alors il ne se préoccupa pas de son air surement béat, sur son visage. Aucun tableau n'était là. Il le savait déjà mais il voulait s'en assurer. Il ne tenait pas à plus de rumeurs idiotes sur son passage. Et ces fresques... Elles, qui passait leur temps à cancanait, commentant inutilement sur le passage des élèves. Il ne comprenait pas pourquoi on accrochait ces tableaux, ces choses. C'était ridicule. Inutile. 

C'était bien la seule chose qu'il saluait chez cet homme, c'était qu'il ne faisait pas l'erreur de mettre ces ornements dans ses appartements.

Il grinça des dents. Pas le moment de penser à lui quand il était n'était pas là. Mais... Elle n'était pas là. Habituellement, Fêlée apparaissait, si gracieuse et lumineuse. Elle devrait déjà lui parler. De sa douce voix. Y avait que Fêlée qu'il appréciait. Les autres, il ne les supportait pas. Il les haïssait, cet être pitoyable, le premier. Il se secoua la tête. Encore. Ses pensées dérivaient.

Nerveusement, il pria qu'elle arrive pour que ses entrailles cessent de se tordre, douloureusement. Mais c'était un espoir vain. Il ferma les yeux.  Son expression se crispant, alors que son sourire si rare s'évanouissait. Déjà.

Sa main agrippa violemment son haut. Elle était surement occupée. C'était absurde. Elle n'allait pas tout le temps venir ici. Il n'avait pas à se sentir aussi mal pour si peu. Mais il ne pouvait s'en empêcher. C'était un de leur rendez-vous secret. Où il se retrouvaient tous les soirs. Le plus souvent. Où il lui parlait. Elle seule qui le comprenait.

Il baissa son regard, sur sa montre. A moitié cassé. C'était bien la seule chose qu'on lui avait donné et qui était à lui. Pour qu'il puisse se repérer dans cet endroit. Une montre doublé d'une boussole. Imparable. Même pas besoin de cette dépense d'énergie que faisaient les autres. Il était plus petit que les élèves. Plus jeune. Et il se débrouillait mieux. C'était... Pathétique. Pas d'autre mot pour les décrire. Ni de leur manière dont ils se comportaient. Même ceux qui portaient ces habits vert, si fier, si impeccable sur eux-mêmes, comparé à lui avec ces habits trop grand... Eux, ils étaient... sales. Jetant leur déchet, par terre et attendant qu'on vienne leur ramasser. En claquant des doigts. Ils étaient pas mieux que ces autres aux habits orange,... Ils étaient juste incapable de manger correctement, leur nourriture tombant à terre, à chaque bouchée. Et ceux en bleu...trop occupé avec leur livre pour se soucier de quoique ce soit d'autre. C'était exaspérant. Alors lui avec sa tenue, dont on se moquait, était bien plus propre qu'eux. Mais toutes ces messes basses, il ne s'en souciait pas. Cela ne comptait pas pour lui. Ils étaient propres, ses vêtements. Déchirés. Oui. Mais sans aucune saleté. Il y veillait.
Alors non, personne ne pouvait le comprendre et il en avait pas besoin.

Il avait Fêlée. Et cela lui suffisait.

Il souffla. Peut-être qu'il pouvait dormir, un peu. Fatigué. Et qu'elle viendrait peut-être plus tard. Mais... Il avait encore le temps. Une bonne heure. Avant qu'il arrive. Et encore. Il était souvent en retard.
Il s'assit. Dans son renfoncement. Sombre. A l'abri des élèves, quand ils se déverseraient dans les couloirs. Une petite sieste. Il se sentirait bien. Et peut-être que cette sensation lancinante, ce mal de tête s'en irait. S'il arrivait à dormir...

Il frissonna. Un courant d'air faisant voleter la poussière. Il pouvait la distinguer. S'il avait le temps, il aurait nettoyer ce coin où il était avant de s'assoupir. Mais là... il en avait pas la force. Ses bras, endoloris par la puissance qu'il avait mis dans ses gestes, en mouillant, essorant, puis en frottant, encore et encore jusqu'à tout soit étincelant. Lisse.

Mais son énergie ne suivait pas sa volonté. Il n'avait pas le choix et il n'était pas comme ces stupides élèves aux cravates bleu à s'épuiser jusqu'à finir à l'infirmerie. Il détestait cet endroit. Aseptique. Et cette odeur de maladie si reconnaissable. C'était l'endroit où il y avait le plus de microbes. Mais eux... ne savaient sans doute même pas ce que c'était. Non. Eux, étaient dans leur bulle, alors qu'ils étaient si incapable de s'occuper d'eux-mêmes. Où même les professeurs les encourageaient dans leur immondices, n'étant pas mieux. Il suffisait de le voir. Lui.

Il eut un rictus dégoûté.

Il n'arriverait jamais à dormir avec toutes ses pensées. C'était Fêlée qui l'endormait malgré que sa tête était encombré d’inepties. Elle avait un effet si apaisant sur lui.

Sa rencontre avec elle...

Il ferma ses yeux.

Oui, elle seule était là. Sans Fêlée, il serait surement dans cet endroit qu'il détestait tant pour insomnie récurrente. Il ne passait pas de meilleur sommeil qu'avec elle. Et, c'était un de ces soirs où il ne dormirait pas assez, sans sa présence.

Il se recula, difficilement, se relevant et s'allongeant jusqu'au rebords de la fenêtre qui laissait filtrer la lueur orangé, du coucher du soleil.

Cela ne suffirait pas. Mais il avait l'impression de sentir l'odeur d'elle. Fêlée. Elle était souvent ici. Et lui, à terre, la regardant. Il l'écoutait parler. Il la comprenait. Comme elle le comprenait.

Oui. Personne d'autre. Une voix qui cria, injures. Alors que lui le regardait, silencieux, les poings serrés. Ses poings se serrèrent. Person...

Flou. Il ne savait plus à quoi il songeait juste avant. Tout s'embrouillait en lui. Plus ordonné. Il devait nettoyer. Pour... Pour... Après la voir. Fêlée.

Il gémit.

Il se releva d'un bond, courant, éperdu. Vite. De foulée en foulée. Rapide. Il ne pouvait pas lui faire de mal. Pas à elle.

Non.

Il hurlait. Pas ça. Tout tirait. Il se griffait. Il s’élançait, courant, respirant partout. Pour la chercher.  Où qu'elle soit. Il la sentait. Il suivait son odeur. Mais pas là. Pourquoi. Elle lui avait dit qu'elle serait toujours là pour lui. Fêlée. Lui avait-elle menti?

Non.

Il hurla.

Cet homme. Son odeur nauséabonde frappa en force son odorat. Et son odeur si douce, à elle. Une odeur qu'il aimait bien sans en restituer la raison.

Les deux odeur mêlées.

Il...il.

Jamais.

Il ne le laissera pas la toucher. Pas elle. Pas sa Fêlée, si belle. Pas ses sales mains sur elle. Il s’élança, plus vite. Encore. Jusqu'à chez les appartements de cet immondice. La porte s'ouvrit à son passage. Sans plus réfléchir, il franchit le seuil. Aux aguets, il s'arrêta.

Ses pupilles se figèrent.

Lui.

Avec elle.

Rouge.

Du sang.

Glissant.

Il hurla.

Il se réveilla en sursaut. La panique l'envahissant alors que les derniers images de son cauchemars lui revenait. Il regarda frénétiquement autour de lui. Mais rien. Pas là. Ni elle. Ni lui. C'était seulement après quelques minutes, son cœur battant encore, que ses épaules se relâchèrent.

Avant de se figer soudainement, à nouveau. La lumière. Jour.

Il paniqua.

Un clignement de paupière, et c'était déjà le jour.

Quelle heure était-il? Il avait dépassé l'aube. Il ne pouvait pas rester une minute de plus ici.
Il se releva, sortant de son recoin, ne se souciant même plus des élèves, marchant dans les couloirs de Poudlard alors qu'il prenait normalement les passages secrets pour les éviter... Mais pas en cet instant. Alors que cet personne déambulait surement. L'attendant. Et s'il... Non. Non. Il n'y avait aucune inquiétude à avoir.

Fêlée allait bien. Loin. Il ne la connaissait pas.

C'était absurde, cette angoisse qui venait en lui. Il courait, la vue trouble, ne pouvant pas s'empêcher de ressentir une pointe de nervosité à l'absence de Fêlée. Elle n'était même pas revenu et peu importe, si c'était irrationnel, tant qu'il ne l'aurait pas revu... De ses propres yeux.

Et il était si bien pressé, qu'il ne vit pas une forme surgir juste à sa droite et inéluctablement, il lui fonça dessus. Une douleur l'écrasa à son épaule. Forte. Puis, deux formes échevelés roulèrent sur le sol, jusqu'à s'arrêter quelques mètres plus loin, sous la violence du choc.

Il grimaça.

-Oh pardon, pardon! Désolé, désolé. Je ne t'avais pas vu. Je suis désolé.

S'il n'avait pas encore un mal de crâne à cause de sa chute, avec cette voix aigüe qui lui vrillait les oreilles, il risquerait bien d'en avoir un maintenant. Sa vision floue, il essaya de se relever, péniblement.
Quelque chose se posa sur son épaule. Un poids. Une main. Il s'écarta, rebuté. Sa vision devenant nette alors qu'à nouveau la forme devant lui se rependit en excuse et lui demandait s'il avait besoin d'aide.
Du jaune. Tout s'expliquait. La tête dans les nuages. Et cette envie d'aider les autres... Cette fausse gentillesse.

Il grimaça à nouveau. Maintenant que sa vision s'était rétablit et qu'il voyait un jeune garçon devant lui, à peine plus âgé et corpulent que lui, il avait envie de... Ce jeune garçon avait pris bien plus que lui sous le choc. Il était bien crasseux avec la saleté qui ternissait le parquet et s'était collé à lui. Mais il affichait pourtant toujours cette sollicitude qu'il exécrait. Sans même se préoccupait de ses propres blessures. Comme cette fine coupure sur son front. Et cette goutte de sang qui tomba en un...

Plic ploc.

Sur le sol.

Comme dans son rêve.

Il avait envie de tout récurer. Une telle souillure...Elle. Il eut un vertige.

 Et ces yeux si naïfs qui le regardaient...

-Qu'est-ce qui s'est passé? Que font toutes ces affaires par terre?! tonna une voix fermement.

Il tourna la tête vers sa source. Elle. Une jeune fille, plus âgée que lui et le garçon, se dirigeait à grand pas vif vers eux et il n'eut qu'à remarquer le blason sur sa poitrine pour qu'il comprenne. Une préfète... Cette investiture dont il ne comprenait pas l'utilité. Ces préfets qui n'était pas mieux que les autres et ne savaient rien faire. Un air méprisant dû se voir sur son visage parce que l'expression de la jeune fille se durcit, encore plus en voyant la blessure de l'autre.

Il plissa des yeux. Il la reconnaissait en fait. C'était Minerva McGonagall. Préfète depuis peut-être sa première année.

C'était peut-être l'une des seules un peu respectables.
 
-Vous vous êtes battus? questionna durement Minerva.
-Non, non, on a rien fait de mal, j'ai couru parce que j'étais en retard et j'ai foncé sur lui. Et...
-Vous ne vous êtes pas battus, mais tu as quand même enfreint le règlement, il y a bien une raison pour laquelle on interdit de courir dans les couloirs.

Elle l'avait dit d'une voix sévère.

Penaud, le garçon à la cravate jaune baissa la tête.

-Va en cours maintenant avant d'être plus en retard mais que je ne te prennes plus à recommencer, prévint la préfète d'une voix plus douce avant de reprendre en voyant le garçon récupérer d'un accio ses affaires et se diriger vers l'autre sens en courant, et sans courir!

Il vit le garçon s'arrêter, s'excusant-encore lamentablement- puis repartir calmement. Elle soupira, lasse alors qu'elle tournait son regard vers lui.

Ses mains se crispèrent.

Il n'était pas parti. Alors qu'il en avait pourtant eu le temps. Il...

Pouvait pas.

Elle...

Il se recula avant de faire volte-face. Elle n'avait rien à lui dire. Aucun droit. Il n'était pas un élève.

Rien.

Il ne s'arrêta pas lorsqu'elle le héla. Il courut même.Il savait quelle ne le poursuivrait pas.

C'était une certitude. Elle n'allait pas perdre son temps pour quelqu'un qui n'était même pas élève. Car elle l'avait reconnu. Forcément.

Aucune importance. il ne pouvait s'attarder plus.

Lui qui détestait courir et ne pas respecter les règles, il le ferait cent fois pour elle. il n'oubliait pas son rêve. Et cette sensation lancinante que tout n'était pas un rêve. Même si c'était absurde.
Mais c'était Fêlée. Et rien n'était ridicule quand il s'agissait d'elle. Cette angoisse si sourde qui envahissait ses membres. Ne le lâchant plus. Alors non. Il n'avait pas de temps à perdre à débattre avec une préfète de cette école, qui n'avait de toute manière aucune autorité sur lui. Et peu importe l'image qu'il laissait de lui. Ce n'était pas comme si on le considérait mieux avant.

Il n'avait que trop tergiversé.

Alors il s'élança, plus vif. Ne s'apercevant pas que des filaments bruns glissaient lentement sur son passage.
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