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Original - pas de spoil - Chapitre 4

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
Messages : 1062
Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: Original - pas de spoil - Chapitre 4 Original - pas de spoil - Chapitre 4 Icon_minitimeDim 18 Jan - 15:29

Fandom: Original
Prompt: Je marche dans ton ombre.




Chapitre 4





A l'école, il y avait un garçon. On racontait qu'une femme mystérieuse l'y avait amené un jour, pour rendre visite à la directrice et qu'elle était décédée d'une longue maladie, abandonnant l'enfant derrière elle, avec personne d'autre pour s'en occuper que l'école elle-même.

Personne ne savait le nom de ce garçon, personne ne l'avait réellement aperçu. Eugénie se souvenait d'un temps où Bessie lui parlait cet enfant.

— Il a ton âge, lui disait-elle. Il a des cheveux aussi bruns que l'ébène et de grands yeux, comme ceux d'une biche. Il est très gentil, mais il ne veut jamais me dire son prénom.
— Pourquoi ne puis-je pas le voir ?
— Il n'est pas convenable pour un garçon de fréquenter un établissement de jeunes filles, la raisonnait-elle. Sa présence ici doit rester un secret, tu ne dois le révéler à personne, promis ?

Eugénie ne croyait pas aux dires de Bessie, certaine qu'elle lui racontait des histoires pour lui faire oublier sa peine à la mort de Chaussette. Elle avait promis malgré tout. La présence d'un garçon dans l'école était devenu une légende, tout le monde en parlait, les versions différaient à chaque fois.

Un jour, le garçon était un esprit protecteur, envoyé par le ciel pour veiller sur toutes les jeunes filles en perdition.
L'autre, le garçon était un esprit vengeur que le diable en personne avait amené pour hanter l'école et avilir les jeunes filles pures.

La peur la saisissait en entendant ce genre de récit, Bessie la réprimandait quand elle lui racontait ce qu'elle disait être "des sornettes". La nuit, elle venait à son chevet et lui parlait doucement:

— Puisque tu es sottes comme toutes les autres, je me dois de corriger les calomnies que vous proférez à l'égard de ce pauvre garçon.
— Comment est-il ? Comment se fait-il que personne ne l'ait jamais vu à l'école ?
— Personne ne le voit parce que personne ne se donne la peine de regarder, disait-elle mystérieusement. C'est une gentille personne, il est très calme et ordonné. Il a des cheveux bruns très bouclés et des yeux aussi bleus que le ciel.

Elle soupirait, ses yeux se perdaient au loin.

— Mais ses parents lui manquent beaucoup, continuait-elle. Il a eut énormément de chagrin lorsque sa gouvernante est montée au ciel.
— J'aimerais bien le voir... De cette façon, je saurais si tout cela est vrai.

Bessie souriait tendrement, pinçait gentiment sa joue, la faisant grogner:

— Parfois, il suffit de croire pour voir et non de voir pour croire.

Eugénie ne comprenait jamais ce que Bessie disait. La jeune-femme prenait plaisir à confondre ses pensées, à lui embrouiller l'esprit.

Puis un jour de décembre, alors qu'elles étaient toutes en classe, étudiant les rudiments de l'herboristerie, un cri avait retenti en direction de la grange, les surprenant. Leur professeur avait bien tenté de les contenir mais elles s'étaient précipitées au dehors, curieuse de savoir qui avait poussé ce cri strident et pourquoi.

Eugénie n'oublierait jamais.

— Mesdemoiselle, voyons, retournez en classe, avait grincé la maîtresse de maison, paniquée, blanche comme un linge.

On les avait poussé à l'intérieur, mais pas avant qu'elle ait aperçu la forme inanimée sur le sol de la grange. Eugénie s'était débattue de toutes ses forces mais on l'avait traîné de force à l'intérieur. Elle s'était écroulée en larmes devant la cheminée, ignorant le réconfort de ses amies, l'image de ce qu'elle avait vu dans la grange se gravant au fer rouge sous ses paupières.

Les classes avaient été suspendues, on les avait rassemblé dans la salle commune où on leur avait offert du thé et des biscuits. Eugénie n'avait rien pu avaler, le coeur brisée. La directrice était finalement descendue de son boudoir, les lèvres plissées vers le bas, ses yeux étaient rougies par les larmes mais étaient à présent secs.

— Mes enfants... Un tragique incident s'est produit dans la grange, Bessie a rejoint les anges au ciel...

La voix de la directrice avait vacillé, de nombreuses petites filles avaient éclatés en sanglot, les plus vieilles avaient réconforté les plus jeunes... Elle était inconsolable.

Eugénie n'avait jamais oublié.


oOo



Eugénie aimait se promener dans les couloirs de l'école la nuit. Tout y était plus calme, les autres filles dormaient... La peur de se faire prendre la tenait en alerte, elle appréciait le frisson que cela lui procurait. Elle passait par la cuisine, chipait un morceau de fromage, un verre de lait et s'appropriait les lieux.

La journée, elle était la jeune-fille de treize ans, studieuse et appliquée, timide presque.
Et la nuit, elle se transformait en petite chapardeuse, pressée de briser les règles.

Apprendre en cachette lui plaisait également. Les quelques enchantements qu'on leur enseignait en classe étaient banals, ceux qu'elle apprenait seule demandait plus de travail, de concentration, d'énergie. Des picotements saisissaient sa peau, cherchaient à s'enfuir par le bout de ses doigts et lorsque la sensation devenait trop pressante, les enchantements quittaient ses lèvres sans effort, avec soulagement, et la laissaient reposée.

Contourner les règlements étaient son péché mignon, elle ne pouvait s'en empêcher.

Cette nuit de juillet ne fut pas différente des autres.

Eugénie sortit de sa chambre sur la pointe des pieds, tendit l'oreille. Quand elle fut sûre que personne ne traînait plus dans les couloirs, elle referma le battant derrière elle. L'obscurité enveloppait l'école dans un manteau de ténèbres, le halo de la lune passait par les quelques fenêtres, créant de petites flaques de lumière sur le sol. Elle passa devant la chambre de la maîtresse de maison en retenant son souffle.

La troisième marche de l'escalier craquait toujours, elle la sauta avec prudence et se tint à la rampe. Elle était la reine de l'évasion. Si un jour il lui venait l'idée de s'enfuir, elle le pourrait sans que personne ne remarque son absence avant que l'aube ne soit levée. Un sourire malicieux étira le coin de ses lèvres.

Elle vérifia que personne n'était apparu dans son dos et reprit son chemin pour percuter quelque chose de plein fouet. Le choc la laissa sans souffle, elle manqua de tomber à la renverse mais on la retint. Un sursaut la saisit, l'angoisse d'avoir été prise la main dans le sac serra son cœur, le fit se loger dans sa gorge.

Soudain, les mains la lâchèrent.

La personne se recula dans l'obscurité. Eugénie retrouva son équilibre mais pas son souffle. Elle cligna des yeux et plissa les paupières. Il y avait quelque chose d'étrange, pourquoi ne la réprimandait-on pas ? Qui avait-elle percuté ?

— Attends, souffla t-elle.

L'ombre se retourna et partit en courant, Eugénie marcha dans ses pas. Elle la poursuivit sans relâche, silencieuse mais rapide. Ils firent le tour de la salle commune, passèrent par les cuisines... Un rire léger faillit franchir ses lèvres, elle s'amusait comme jamais. Ils terminèrent leurs courses dans la salle à manger et Eugénie savoura sa victoire, se plaçant devant la seule issue possible.

— Je t'ai eut, sourit-elle.

La personne qu'elle avait pourchassé jusque là était plus grande qu'elle d'une tête, des épaules carrées et une silhouette fine et élancée. Il faisait trop noir pour qu'elle voit les traits de son visage mais Eugénie ne se risque pas à avancer de peur de lui laisser la voie libre. Elle haussa les épaules:

— Tu ne peux plus te sauver. J'ai gagné.
— Ce n'est pas un jeu.

La voix lui fit l'effet d'un coup de tonnerre dans un ciel dégagé, douce mais surprenante. Eugénie se crispa, la bouche ouverte sous la surprise.

— Qui es-tu ?

L'ombre recula d'un pas et fut éclairé par un rayon de lune, dévoilant un visage rondelet, une masse de boucles brunes et deux yeux aussi bleus que des saphirs. Eugénie recula, son dos se colla contre le mur. Un garçon. Il y avait un garçon dans leurs écoles.

— Que fais-tu ici ? C'est une école pour fille ! Chuchota t-elle furieusement.
— Je vis ici. Mais personne ne doit me voir, laisse-moi partir, supplia t-il.

Les histoires de Bessie lui traversèrent douloureusement la tête. Ainsi, son amie n'avait pas menti. Il y avait vraiment un garçon sous leur toit. Une vague d'émotion noua sa gorge:

— Bessie ne m'avait pas menti...

Le prénom eut l'effet d'un coup de poing sur le garçon, il s'avança vers elle, les traits chiffonnés par la tristesse.

— Tu as connu Bessie ? Demanda t-il.

Eugénie ne parvint pas à y croire. Tout cela était trop étrange, ce qui avait été légende s'avérait être vrai, elle en avait la preuve sous les yeux. Le garçon soupira:

— Bessie était ma meilleure amie.
— Elle était la mienne aussi.

Les yeux bleus se rivèrent aux siens, Eugénie sut. Elle ne pourrait plus ignorer l'héritage que lui avait transmis Bessie. Elle savait qu'il était là, elle ne le répéterais à personne mais elle ne ferait pas comme si rien ne s'était passé. La même résolution sembla passer sur le visage du garçon, un lien se tissa entre eux en une fraction de seconde.

Eugénie revint le lendemain. Et le surlendemain. Et le jour après celui là.

Les escapades nocturnes eurent un goût de mystère, ils se rejoignaient dans la salle commune. Parfois, ils ne disaient rien. Eugénie révisait ses enchantements et il la regardait faire avec de grands yeux curieux et attentifs. Ils lisaient chacun de leurs cotés ou se parlaient jusqu'à l'aurore.

Certains soirs, il regardait par la fenêtre et quand il pensait qu'elle n'écoutait pas, murmurait:

— On va me punir pour cela...

Les semaines passèrent et il prononça ces mots de moins en moins souvent pour finir par ne plus les dire du tout. Eugénie avait trouvé ce qu'elle avait cherché durant toutes ces années: une compagnie qui s’accommodait de la sienne, qui l'appréciait et qui la complétait.



A suivre...


Dernière édition par Swato le Lun 19 Jan - 18:19, édité 1 fois
Maliae
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Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 4 Original - pas de spoil - Chapitre 4 Icon_minitimeLun 19 Jan - 14:33

Oh Bessie a pas fait long feu du coup :'( !
Je me demande si Eugénie va pas mourir non plus.
C'est un porte malheur ou quelque chose comme ça, je ne sais pas.
En tout cas ils sont dans une école de filles de magie apparemment Very Happy
Bref je m'amuse, c'est trop génial comme tu entraînes le lecteur dans ton histoire !
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