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Original - pas de spoil - Les règles ont changé 1

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: Original - pas de spoil - Les règles ont changé 1 Original - pas de spoil - Les règles ont changé 1 Icon_minitimeSam 2 Aoû - 17:15

Fandom : Original
Prompt: Tu possèdes le monde, mais tu ne l'as jamais regardé
Note: Il n'y a pas de couple dans cette histoire pour le moment, je précise lol, je ne suis qu'à la première partie de cette histoire, j'ai mis en place l'univers, mais je m'attendais pas à ce que ça prenne autant de temps en fait :S



Les règles ont changé



N°159 resserra ses bras autour de ses jambes et se mordit fort les lèvres pour ne plus avoir à penser. Il aurait aimé se jeter contre les murs mais ça ne servait à rien, ils étaient rembourrés de tissus et de mousse pour éviter que ce genre de chose ne se produise. Il n'était pas le seul à vouloir s'éclater la tête contre un mur pour en finir une bonne fois pour toute, ceux qui les détenaient étaient expérimentés et savaient comment les rendre fou juste assez, juste ce qu'il fallait pour qu'ils continuent à fonctionner, animés par la colère, par la folie et par cette envie de revanche qui les tiraillaient à l'estomac et leurs donnaient envie de tout casser autour d'eux, de longer les murs comme un fauve en cage. Tourner en rond ne servait à rien, N°159 l'avait depuis longtemps compris. Il fallait réprimer la rage, la garder dans le creux de son estomac et la bercer pour l'endormir juste assez tout en ne la laissant pas sombrer pour autant.

Il allait leur faire payer. A tous. Pour ce qu'on lui avait fait, pour tout ce qu'on lui avait fait subir, à lui et aux autres. N°159 passa sa langue sur ses lèvres sèches et craquelées et posa sa tête contre le mur rembourré, il attendait son heure. Au plafond, dans le coin gauche, le haut parleur crachota, crépitant avant qu'une voix féminine ne retentisse, douce et mielleuse :

« N°159, levez-vous et dirigez-vous vers le fond de votre cellule. Les règles ont changé. »

Il haussa un sourcil mais obéit, se levant lentement pour reculer contre le mur. Une porte s'ouvrit devant lui, il ne fit rien pour s'échapper, ça ne servait à rien, on le rattraperait avant qu'il ait pu attendre l'issue et la punition serrait exemplaire. N°159 attendit. Une minute s'écoula avant qu'un homme ne passe finalement la porte. Il était chauve et avait la peau hâlée, les mains grandes comme des poêles. Il s'approcha lentement de lui, il avait tout le temps du monde, il savait que N°159 ne protesterait pas. L'homme se planta devant lui et attacha ses poignets avec les sangles qui se trouvaient contre le mur, faisant la même chose avec ses chevilles. N°159 savait ce qui l'attendait. Il y avait le droit tout les deux jours depuis plus de... Un ans ? Deux ans maintenant ? Il avait perdu le compte. L'homme se releva et le dévisagea, un sourire suffisant aux lèvres et les yeux perçants. Ce dernier tapota sa joue, comme on le ferait avec un chien bien obéissant, ricanant avec amusement avant de tourner les talons. N°159 sentit la haine s'enrouler autour de son ventre comme une vague brûlante, menaçant de déborder. Il prit une ample inspiration et la réprima. Pas maintenant.

La porte ne se ferma pas derrière le garde. Elle resta grande ouverte. Un bruit métallique se fit entendre et deux chaines tombèrent du plafond, s'agitant comme des serpents avant de s'immobiliser. Un bruit de lutte parvint aux oreilles de N°159 et il serra les dents. Ils se débattaient toujours avant d'apprendre. Un jeune homme fut poussé dans la pièce, deux gardes le maintenaient, un à chaque bras. C'était nouveau, d'habitude il n'y avait qu'un garde. Celui-ci avait dû leur causer du soucis. N°159 enregistra l'information, examinant la scène. Le jeune hurla en se débattant furieusement, il ne devait avoir plus de vingt-cinq ans. Un garde lui donna un coup de poing dans les côtes, le faisant se plier en deux et siffler avec colère :

« Arrête un peu ton cinéma, prends exemple sur ton petit copain, dit-il en montrant N°159 du menton.
- Allez vous faire foutre, cracha le jeune avec fureur. »

Le deuxième garde poussa le captif dans le dos et attrapa une chaine pour la lier autour de son poignet. N°159 regarda la scène, détaché, froid. Du moins il aurait aimé que ce soit le cas. Le jeune hurla une fois de plus, ruant, mordant, donnant des coups de poings. Il aurait aimé avoir eut autant d'énergie le jour de son propre appel. Les gardes ne partirent pas lorsque le prisonnier fut attaché, ils restèrent dans son dos. L'un d'entre eux pencha la tête et posa son index sur son oreillette, écoutant ce que la personne à l'autre bout lui disait. Il hocha la tête et son regard dévia sur N°159 avant de se fixer sur le nouvel arrivé.

« Ton appel a été fait le 17 janvier 2016, ton nom est à présent N°357.
- Allez au diable, ragea t-il. »

N°159 réfléchit. Cela faisait bien deux ans qu'il était là. Le garde sortit la matraque qu'il avait à la ceinture et en donna un coup dans les côtes du nouveau. Ce dernier se plia en deux et cria de douleur.

« Comment t'appelles-tu maintenant ? Demanda le garde. »

Le jeune homme haleta et releva vivement la tête. Ses yeux se plantèrent dans ceux de N°159, son regard brillait de fureur, de haine.

« Je m'appelle Eden et je vous emmerde. »

Un nouveau coup de matraque s'abattit sur N°357. N°159 ne ferma pas les yeux. On le faisait regarder pour lui rappeler ce qui lui arriverait s'il se débattait, s'il refusait de plier aux règles. Il n'observait pas pour les mêmes raisons. S'il gardait les yeux ouverts, c'était pour alimenter sa haine, pour nourrir le monstre qui sévissait dans son âme. Si on forçait N°357 à subir cette épreuve face à lui, c'était pour qu'il plie plus facilement, pour lui montrer l'exemple, ce qui l'attendait, pour l'humilier. Les coups pleuvaient sur lui, son corps n'allait plus tenir longtemps. Et pourtant le jeune homme ne céda pas, criant à s'en briser les cordes vocales :

« Eden ! Je m'appelle Eden ! »

Les gardes commencèrent à s’essouffler, ils râlèrent entre eux, se demandant quand le jeune allait craquer, renoncer à se débattre et répéter son nouveau prénom. N°159 ne put qu'admirer sa ténacité. Et le traiter d'abruti lorsqu'il persista. Les gardes ne renonceraient pas. Tout le monde devait se soumettre. Les gardes prirent une pause, reprirent, répétant sans cesse la même question. N°159 serra les doigts en poings, enfonçant ses ongles dans ses paumes et serrant les dents.

Cède. Cède, pensait-il.

Personne ne résistait si longtemps. Le jeune allait perdre la vie. Ce qui n'était peut-être pas plus mal finalement. Le garde regarda son compère avec effarement, le souffle court, il secoua la tête, ne sachant apparemment plus quoi faire. Le deuxième garde serra les dents, vexé, blessé dans son orgueil. Il détacha N°357 avec brutalité, se fichant de le ménager, le laissant tomber au sol sans se soucier de sa forme tremblante. Les larmes roulaient depuis longtemps sur les joues du nouvel appelé, sa respiration était saccadée, tremblante, entrecoupée de pleurs. Le garde passa une jambe au dessus de lui et s'assit lourdement sur son ventre, passant ses deux mains énormes autour de son cou pour l'étrangler. L'angoisse se referma autour du cœur de N°159 et il ne put se retenir de tirer sur ses liens tandis qu'il se remémorait les nombreuses fois où on lui avait fait subir la même chose. Le garde qui ne s'affairait pas au dessus du nouveau le darda d'un regard dur, le clouant sur place :

« Ne commence pas, toi. Je serais ravi de passer mes nerfs sur quelque chose, je serais toi, je me tiendrais à carreaux. »

N°357 s'agita, remuant les jambes, plaquant ses mains au dessus de celle de son agresseur avec panique pour desserrer la prise de fer qu'elles exerçaient sur sa gorge. N°159 se mordit si fort l'intérieur de la joue qu'un goût de sang se déversa dans sa bouche, lui donnant envie de se débattre aussi fort que le supplicié. Les ruades de ce dernier diminuèrent, ses jambes tremblantes s'affaissèrent doucement et le garde retira ses mains pour le laisser respirer. Il releva durement son menton.

« Comment tu t'appelles ? Demanda t-il. »

Le nouvel appelé avait les paupières fermées, la bouche largement ouverte sur un souffle qui n'arrivait pas à lui revenir. Un torrent de larmes coulait de ses yeux. N°159 retint sa respiration, tendant l'oreille. Le garde perdit patience et voulut l'étrangler à nouveau pour lui arracher la réponse, le jeune ouvrit brutalement les yeux en un sursaut, un sanglot le secouant violemment.

« 357, répondit celui-ci, la voix rendue rauque par les larmes. »

Le garde s'immobilisa au dessus de lui. Il soupira un bon coup et un sourire apparut sur ses lèvres hideuses. Il hocha la tête et ébouriffa les cheveux de N°357.

« Ben voilà, c'était pas si compliqué, pas vrai ? »

Les chaines au plafond se replièrent sur elles-mêmes, disparaissant finalement. Les gardes se redressèrent et l'un d'entre eux vint vers N°159 pour le détacher. Encore un fait nouveau, mais il n'était pas étonné, les règles avaient changé apparemment. Le garde dénoua ses sangles et le darda d'un regard noir avant de rejoindre son complice, ils quittèrent la pièce sans un regard en arrière. N°159 se frotta les poignets et jeta un œil rapidement à son nouveau compagnon de cellule pour s'assurer qu'il ne risquait pas de mourir asphyxié. Le haut parleur grésilla une fois de plus, la voix féminine ordonna :

« N°159 et N°357, au milieu de la pièce. »

N°159 s'empressa de faire ce que la voix lui disait. Il avait l'habitude, c'était un rituel à présent. Toutes les règles n'avaient pas changé, il lui suffisait d'obéir aux ordres pour le moment. N°357 ne fut pas aussi prompt que lui a obéir, trop faible pour bouger ou alors trop têtu pour céder une fois de plus, il ne le savait pas. Mais il était plus où moins au milieu de la pièce, la voix ne se fit pas entendre, N°159 supposa qu'il était bien positionné. Il baissa la tête, ferma les yeux et leva les bras pour boucher ses oreilles, bandant tout ses muscles pour supporter ce qui allait suivre. Trois coups brutaux s'élevèrent et N°357 tressaillit, se recroquevillant sur lui-même. Deux secondes plus tard, des jets d'eaux puissants sortaient des murs pour les percuter avec violence. N°357 hurla de souffrances et N°159 ne put qu'imaginer ce que les geyser d'eau glacés produisaient sur sa peau mutilé. Il n'avait pas subit autant de dommage à son arrivée et il se souvenait combien il avait souffert lors de ce qu'il appelait « la douche ».

N°159 souffla pour chasser l'eau de sa bouche et boucha plus fort ses oreilles, à la fois pour empêcher l'eau gelée de se frayer un chemin dans ses conduits auditifs et pour ne plus entendre les plaintes déchirantes de son nouveau compagnon.

La douche prit fin une dizaine de minutes plus tard et N°159 grelotta, il attendit un moment avant de bouger, frottant ses bras pour que la chaleur retrouve ses membres, ses vêtements collaient son corps désagréablement mais il n'y attarda pas. Dans son coin, N°357 avait perdu conscience.

N°159 aurait aimé que quelqu'un le redresse ou prenne soin de lui lorsqu'il était arrivé pour la première fois dans le bunker. Ce fut uniquement pour cette raison qu'il adossa N°357 contre le mur et frotta ses bras pour y faire revenir la circulation. Il allait falloir qu'il s'habitue à ses nouvelles conditions de vie.

« N°159, éloignez-vous de N°357, crépita le haut parleur. »

Il fit ce qu'on attendait de lui. Il laissa le nouveau tranquille et s'éloigna. N°159 s'adossa de son coté du mur et continua de frotter ses membres endoloris par le froid tout en observant le jeune. La nuit allait être longue.


oOo


« N°159 et N°357, levez-vous et attendez les instructions. »

N°159 secoua la tête et grimaça. Ses muscles étaient encore perclus de crampes, le froid n'avait pas aidé cette nuit. Son regard glissa vers N°357, celui qui s'était anciennement appelé Eden. Il était recroquevillé sur lui même en une boule compacte, comme si ça avait pu le protéger du monde extérieur. N°159 se leva, s'étirant pour détendre ses muscles. Le haut parleur crépita :

« N°357, levez-vous. »

Le jeune homme ne réagit pas. Il devait être trop profondément endormi. N°159 fronça les sourcils, ses yeux faisant un allé retour entre le haut parleur, la porte et le nouveau. La silhouette de N°357 se soulevait doucement en rythme avec ses respirations, preuve qu'il était toujours vivant et il fallait qu'il se lève. Maintenant serait préférable.

« N°357, levez-vous, insista le haut parleur. »

N°159 grimaça. Il ne manquait plus que le troisième rappel. Le troisième rappel n'était jamais bon. Le haut parleur menaça de crépiter une fois de plus et il agit impulsivement, se précipitant vers N°357 pour passer un de ses bras par dessus son épaule, le soulevant difficilement pour le mettre sur ses pieds. Le jeune grogna, les yeux toujours fermés. Son visage était coloré de bleu et de rougeur. Son corps ne devait pas être mieux. Le haut parleur ne broncha pas. La porte s'ouvrit et un garde apparut. Il haussa les sourcils en les voyant comme ça, s'approchant avec lenteur, comme s'ils préparaient un mauvais coup. N°159 se fichait de son air ébahi, ses yeux étaient fixés sur ce qu'il avait dans les mains. Des menottes.

Le garde ricana en suivant son regard, il s'approcha et referma les menottes autour de son poignet et de celui de N°357.

« Vous êtes appelé dans l'arène. Divertissez la plèbe. »

N°159 savait ce que ça voulait dire. Il réajusta sa prise sur N°357, le jeune ne pesait pas vraiment lourd mais ils étaient épuisés tout les deux. Le garde les laissa, repartant d'où il était venu. N°159 en profita pour secouer son fardeau, avisant les menottes qui blessaient son poignet, le garde avait trop serré.

« Réveille-toi, 357, chuchota t-il. »

Le jeune ouvrit les yeux et le fusilla du regard.

« Ne m'appelle pas 357. Je m’appelle Eden, protesta t-il.
- Dis-le plus fort encore, ironisa t-il à voix basse. Je ne savais pas que tu aimais te faire tabasser tant que ça.
- La ferme, rugit-il. »

La trappe de l'arène s'ouvrit sur leurs droites et N°159 se demanda si c'était sa dernière brimade, s'il survivrait à celle-ci avec de poids mort sur ses épaules. Il ne s'était pas fait remarquer depuis deux ans, il n'avait pas de supporter, il n'avait pas une musculature hors normes, il n'avait pas de style de combat, il était banal, sans intérêt pour la plèbe. N°159 avait survécu en laissant les autres combattre à sa place, en ne sortant de l'ombre qu'au moment opportun. Seul les favoris avaient un nom, les autres avaient un numéro.

N°159 ferma son esprit à ses propres jérémiades et se mit dans la peau de celui qu'on attendait qu'il soit, laissant l'instinct de survie prendre le dessus. S'il entrait dans l'arène, la première chose qu'il faudrait qu'il fasse, c'était trouver une arme. La seconde, se mettre en retrait pour observer ses concurrents. La troisième... dépendrait de N°357.

Ce dernier se redressa un minimum, ne laissant plus peser tout son poids sur lui, ce qui allégea incroyablement sa charge. Il sortit, entrant dans l'arène. Tout était calme, silencieux. Pourtant N°159 pouvait la plèbe s'exciter derrière les doubles vitrages, encourageant leurs favoris, levant le poing, les yeux exorbités et la bouche grande ouverte. Une voix synthétique s'éleva, les assourdissant un instant :

« La première brimade de la journée va commencer. Je vous rappelle les règles : 20 concurrents, un combat à mort, 10 survivants uniquement sont autorisés. 3... 2... 1... Commencez ! »

Il grimaça avec mépris. Le sol était dur, sec, c'était de la terre rouge. Le paysage était encombré, il y avait des voitures renversées sur le cotés, des arbres, des fourrés et quelques cabanes miteuses. N°159 savait que se cacher dans une de ces masures étaient une mauvaise idée. Les nouveaux se laisseraient prendre au piège, comme d'habitude. Il tira N°357, le jeune n'était pas en état de décider, ni de sa battre, ils s'en sortiraient en se cachant.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? Demanda ce dernier. »

N°159 serra les dents et donna un coup de coude à son fardeau. Mauvaise idée. Celui-ci poussa un cri de douleur qui ne manquerait pas d'attirer l'attention sur eux s'ils continuaient à se montrer aussi bruyant. Il plaqua sa main livre sur sa bouche pour le faire taire et les fit longer le mur de l'arène. Une arme. Il fallait qu'il trouve une arme pour se défendre. Les pas de N°357 étaient tout sauf silencieux, sa démarche était lourde et mal assurée, il trainait les pieds. Ils allaient se faire tuer. L'arrivée du nouveau était la pire chose qui aurait pu lui arriver. Des bruits de combats se firent entendre de l'autre coté de l'arène et N°159 enleva sa main de devant la bouche de son complice pour le laisser respirer. Il y avait des planches de bois par terre et il prit la plus légère qu'il put trouver en attendant de tomber sur mieux.

Les brimades ne duraient qu'une heure et demi généralement, les combats se terminaient rapidement, les favoris tuaient efficacement et rapidement. N°159 ne voulait pas se retrouver parmi les dix morts. Il n'était qu'un pion mineur, il s'en sortirait s'il faisait profil bas.

Il dévia sa main pour mieux soutenir N°357 et les adossa contre la première planque qu'il put trouver, espérant qu'ils passeraient inaperçu jusqu'à ce qu'ils aient finis de s'entretuer. N°159 chercha désespérément l'horloge pour savoir combien de temps il leur restait avant de pouvoir sortir de leurs cachettes.

1:25


Il ne s'était écoulé que cinq minutes depuis leurs entrées dans l'arène. Il tendit l'oreille, N°357 avait compris et s'était tu, il observait tout ce qui se trouvait autour d'eux avec des yeux écarquillés. Les bruits de combat résonnaient toujours.

« Qu'est-ce qu'on fait ? Murmura N°357. »

N°159 grinça des dents. Apparemment, son compagnon de cellule n'avait pas compris. Il lui lança un regard noir, le toisant avec intensité.

« On se tait et on reste en vie, répondit-il en chuchotant. »

La voix synthétique coupa la parole à N°357 qui avait ouvert la bouche pour émettre son avis :

« 6 morts. »

Ça allait plutôt vite aujourd'hui. Il devait y avoir beaucoup de nouveau inexpérimenté dans le tas. Des jeunes naïfs, comme celui avec qui on l'avait liés. Il ne restait donc plus que 4 morts avant qu'ils ne puissent s'estimer hors de danger. N°357 tourna un regard horrifié vers lui et N°159 se revit à sa place, jeune et effrayé, pas encore appris, pas encore habitué à ce qu'il allait vivre. Il ravala une boule d'émotion qui était venu se loger dans sa gorge sans sa permission, il mit son index contre ses lèvres pour dire à N°357 de se taire, de ne plus parler. Ce dernier hocha la tête, fermant la bouche et fermant les yeux. Ils avaient choisis une bonne cachette, les combats étaient loin d'eux, N°159 avait toujours eut de la chance, il parvenait toujours à fureter, à se planquer. Quand la plupart des appelés avaient déjà plusieurs balafres sur leurs peaux, il ne comptait que quelques cicatrices qui témoignaient de ce qu'il avait vécu dans le bunker et dans l'arène. Il regarda l'heure :

58:00

« 9 morts »

Ça allait incroyablement vite aujourd'hui, N°159 ne se souvenait pas d'une brimade qui avait été aussi rapide avant. Il restait encore une heure environ et plus qu'un assassinat à accomplir. N°357 porta son poing à ses lèvres et mordit ses doigts, des larmes roulants de nouveau sur ses joues. N°159 ne protesta pas lorsqu'il pesa plus lourd contre son épaule. Son regard fut attiré par les tribunes, là où la plèbe les observait et les contemplait. La foule était responsable. N°159 sentit la bile lui monter à la bouche, si le public n'était pas si friand de meurtre, les brimades n'existeraient plus. Une femme élégante était assise au premier rang, ses yeux clairs suivaient les événements avec intérêt. N°159 se demanda comme une femme qui avait l'air si raffiné pouvait se réjouir de voir le sang couler. De son coté du double vitrage, elle possédait le monde, mais ne se donnait pas la peine d'ouvrir les yeux sur lui.

« 10 morts ! L'appel va être effectué. N°654, N°852, N456, N°258... »

On attendait d'eux qu'ils se mettent en ligne, qu'ils montrent leurs visages, qu'ils saluent la foule, qu'ils leur sourient... N°159 en était malade. Il aurait presque fallu qu'ils remercient leurs bourreaux ! N° 357 s'était écroulé contre lui, cachant son visage dans son épaule pour y dissimuler ses larmes.

« N°159 et N°357, termina la voix. »

N°357 sursauta et releva ses yeux grands effrayés vers lui. N°159 tenta de lui envoyer un sourire rassurant mais ne parvint qu'à faire un rictus. Il secoua la tête et voulut se lever, seulement la tête lui tourna. Il n'avait pas mangé à sa faim depuis longtemps. N°159 se remémora les plats qui s'étalaient sur sa table lorsqu'il était encore chez lui, avant qu'il ne soit appelé. Il ferma les yeux un instant, se rappelant :

« N°159 sera votre nom à partir d'aujourd'hui. Vous avez été appelé à servir votre plèbe. »
« N°159 et N°357, veuillez vous lever et montrer vos visages à votre plèbe. »

N°159 prit une inspiration et rouvrit les yeux, il leva la tête vers le ciel. Les nuages étaient bas, le ciel était magnifique. Il passa son bras autour de la taille de N°357, soupira et tourna la tête vers lui pour regarder s'il était en état de se mettre sur ses pieds. Les vitrages bougèrent et le silence s'évanouit, laissant les bruits de la plèbe s'élever dans l'arène. N°159 se mit sur ses pieds, aidant son compagnon de cellule à en faire de même, le soutenant grâce au bras qu'il avait passé par dessus son épaule et à celui qu'il avait passé autour de sa taille. Le jeune était faible et les coups qu'il avait reçu  le faisait s'appuyer lourdement contre lui, il prit le plus gros de son poids pour avancer, contournant les planches de bois derrière lesquelles ils s'étaient cachés pour révéler leurs visages.

Une vision d'horreur leurs apparut. N°159 avait cru qu'il était le seul à avoir été affublé d'un handicap avec N°357 mais il s'était trompé. Les autres avaient également été mis en paire avec des nouveaux. Et sur les dix nouveaux, seuls N°357 avait survécu. Seul N°159 avait épargné la vie de son binôme, les autres les avaient tués, décidant de se débarrasser de leurs fardeaux plutôt que de s'en accommoder. N°357 haleta, les yeux toujours grands ouverts sur les cadavres qui rougissaient la terre, l'horreur peignit ses traits et il tourna la tête vers la plèbe avec incrédulité et fureur.

« C'est pour ça que j'ai été appelé ! Hurla t-il, fou de rage. »

La plèbe s'agita, chuchotant avec ébahissement. N°159 ne demanda pas à N°357 de se taire, ça ne servirait à rien. Plus d'une personne avait geint, avait hurlé de la même façon mais personne n'avait jamais réagit. Les brimades continuaient depuis plus de trois ans maintenant, les gens étaient assoiffés de sang. Les autres numéros les contemplait en fronçant les sourcils, regardant l'autre menotte vide qui pendait à leurs poignets ou le corps auquelle elle était rattachée. Aucun d'entre eux n'avait envisager de laisser à leur binôme la vie sauve. N°159 leva la tête, les affrontant du regard.

« 20 participants, 10 survivants. Plèbe, voici vos vainqueurs. »

La voix répéta leurs numéros et N°357 s'agita entre ses bras, empli de colère. N°159 en sentit l'écho dans sa propre personne, comme une vague de lave menaçant de tout calciner sur son passage. Il la réprima. Pas maintenant.

« Je m'appelle Eden ! Eden ! S'époumona t-il. »

La plèbe était soudainement devenu silencieuse, tout les yeux étaient braqués sur eux. Quelqu'un applaudit. Et l'instant suivant tout le monde applaudissait. N°159 sentit le jeune trembler contre lui, de rage. Ce dernier ne voulait pas qu'on les applaudisse. Les trappes contre les parois de l'arène s'ouvrirent et ils furent sommés de rentrer.

En attendant la prochaine brimade.



A suivre...
Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Les règles ont changé 1 Original - pas de spoil - Les règles ont changé 1 Icon_minitimeLun 4 Aoû - 16:16

OHLALALALA Quelle horreur cette histoire, et le fait que les autres aient tous tué leur binôme, brrrr, ça fiche les ch'tons. Les gens se repaissent vraiment des pires spectacles, et plus tu leur montres que c'est horrible, plus ils vont venir regarder.
En tout cas ça donne envie de lire la suite alors j'y vais pour voir comment ça va tourner Smile
Maeve
Maeve
Je suis ton père Luke
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Date d'inscription : 17/08/2012

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Les règles ont changé 1 Original - pas de spoil - Les règles ont changé 1 Icon_minitimeJeu 7 Aoû - 23:00

Coucou. Smile

Alors je tiens d'abord à dire que j'ai quasiment tout lu d'une traite. Enfin... entrecoupé par mes obligations de la journée. Mais dans le tram sur mon portable, ou même en marchant dans la rue (oui, je lis en marchant dans la rue, parfois^^'), je revenais toujours aux différents chapitres, impatiente de lire la suite.

Du coup, je triche: je te laisse mes reviews maintenant, mais j'ai déjà lu tous les chapitres, ahaha! :'D Mais pour dire que ton récit est "compelling", comme disent les anglophones: il te happe, et tu ne peux t'empêcher de vouloir en apprendre plus.

...Quel monde horrible. Il y a une ambiance qui fait très "Hunger Games". C'est tellement glaçant et immonde que je n'ai pas de mots. J'espère juste de toutes mes forces que nous n'en arriverons jamais à un point pareil.

La différence entre n°159 (Ryan, hihi ;D) et Eden est tellement intéressante! Eden "vient d'arriver". Il fait tellement pur, il n'est pas encore désillusionné. Tout le contraire de Ryan (allez, je vais utiliser son prénom, ce sera plus facile à taper^^'). Le mélange est détonant, et le reste est tellement horrible qu'on ne peut pas s'empêcher, même à ce stade de l'histoire, de se dire que le lien qui va naître entre les deux va être magnifique.

C'est totalement ce que je me suis dit à la lecture de ce premier chapitre, en tout cas.^^

Allez, au prochain chapitre!


Maeve

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Les règles ont changé 1 Original - pas de spoil - Les règles ont changé 1 Icon_minitime

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