[Original - Le rire de la poupée - Glauque]

Prompt : Je te cherche des yeux pour rire avec toi
Note : A la base, je n'avais pas bien compris la phrase, ce pourquoi j'ai osé écrire ceci xD

Dans une chambre gisait là une poupée. Cette poupée était différente des autres, bien que la blondeur de ses cheveux et ses boucles gourmandes paraissaient similaires à ses amies, elle ne possédait pas de yeux, un bandeau étant posé là où ils auraient dû se trouver.
De plus, la malheureuse possédait une autre grande différence de tous ces jouets de porcelaine à l’air mignon. Elle était humaine, en chair et en os, bien vivante. Pourtant, au vu de son aspect chétif, mais très remarquablement parfait, l’on aurait réellement pu la confondre avec toutes ces petites filles de cire qui l’entourait.

Elle n’y voyait rien, que des ténèbres éternelles, mais cela ne l’empêchait pas d’être la plus ravissante et gentille des demoiselles que l’on ait pu découvrir. Elle était parfaite en tout point, savait jouer du piano malgré son handicap avec brio, chanter comme un rossignol, être la plus sage et la plus douce des enfants. Tous ceux qui la voyait n’avaient qu’une envie, c’était celle de faire la remarque « Quelle parfaite petite fille, j’aimerais tant que la mienne soit pareil ».
Seulement, peu après, ils se rendaient compte qu’il manquait bien quelque chose d’effroyablement utile pour cette perfection qu’ils admiraient tant.
La petite ne souriait pas, et cela à cause de son statut d’aveugle.

Pourtant, chaque jour elle recevait la visite d’un petit garçon d’une famille voisine. Il passait son temps à s’amuser avec elle, à parler de tout et de rien, sans jamais apercevoir sur les bouches de son amie, un infime sourire.
Cela ne semblait néanmoins pas le déranger, ainsi il continuait à passer son temps avec elle. Et, un jour, comme tous les enfants, il lui fit une promesse, avec toute sa ferveur enfantine et sa détermination. Il décida ainsi de son futur :

- Je te chercherais des yeux, pour rire avec toi.

La petite fille en fut ravie. Parce que lui seul avait su la comprendre, lui seul avait pu déterminer la réelle cause de son manque de sourire. Aussi accepta-t-elle cette promesse, et les enfants vécurent heureux.

Ils grandirent ainsi dans une joie certaine, bien que la gamine n’offre toujours aucun sourire à son compagnon. D’enfants ils passèrent à adolescent, et une demoiselle aveugle et sans sourire, n’offrait aucun avantage à ses parents. Même si elle savait parfaitement jouer du piano, chanter comme un ange, et avait la voix plus douce que jamais. C’était un boulet, voilà tout.

Aussi, l’adolescent amoureux de cette demoiselle inutile, partit accomplir sa promesse. Il en fit d’ailleurs une seconde :

- Je ne reviendrais pas tant que je n’aurais pas trouvé.

Elle ne le revit jamais, pendant de longues années de peine et de douleur, où elle fut maltraité par ses parents qui ne la trouvaient plus du tout parfaite. Ils avaient décidé qu’elle finirait vieille fille et que cela serait bien fait, elle n’avait qu’à pas naître aveugle.
Elle avait alors perdu tout espoir, et restait dans sa chambre, enfermée, à se lasser et prélasser, oubliant même jusqu’alors ses anciennes compagnes de porcelaine, avec qui elle se différenciait d’autant plus de sa taille qui avait bien changé. Elle n’était plus une poupée, et aux yeux de ses parents elle n’était qu’une loque.
Et, une nuit, elle entendit une voix qu’elle aimait tant.

- C’est moi….. Je suis revenu…

Cette douce mélodie vint vibrer aux yeux de la demoiselle enfermée dans sa chambre. Cette voix si tendre, de son aimée qu’elle avait cru mort et enterrée. Qui lui ramenait l’espoir, la vie. Elle l’entendit lui demander de rester calme, et de doucement s’endormir, aussi s’y attela-t-elle avec plaisir, elle qui ne dormait plus depuis tant de temps.

Quand elle rouvrit ses yeux elle vit. La lumière brilla. Tout autour d’elle avait sens. Elle avait recouvert une vue qu’elle n’avait jamais possédé, et à cet instant, elle se dit qu’elle allait pouvoir rire avec plaisir, encore plus quand elle le vit. Il était exactement comme dans ses rêves, bien que ses rêves à elle fussent bien flous, n’ayant jamais pu voir exactement à quoi ressemblait le monde. Bien sûr, elle avait pu le toucher tant de fois, lui demander les couleurs, ce que c’était, mais il était parfait.
Pour elle, le bonheur était revenu. Sa situation allait s’arranger, et ils allaient vivre ensemble. Ensemble. Enfin. Après tant d’années d’attente. Le premier sourire de sa vie vint arborer ses lèvres, et cela lui fit du bien.

Pourtant, comme si le destin avait décidé de se moquer d’elle, malgré toutes les douleurs qu’elle avait subies, des gardes vinrent à entrer dans sa minuscule chambre si froide, et attraper l’homme qu’elle aimait.
Bien évidemment, comme toute jeune fille voyant son amant dans une telle situation, elle se mit à hurler et à se débattre pour les arrêter.

Ce n’est qu’après qu’elle apprit, pourquoi celui qu’elle admirait plus que tout, et qui avait su tenir ses promesses, et comprendre ce qu’il y avait au fond de son cœur. Ce n’est que quand elle se vit dans le miroir, et aussi quand elle entendit ses parents en parler.
Elle aurait dû, bien sûr, s’en douter, mais elle ne l’avait pas fait, voulant rester dans l’innocence ultime.
Son amant de toujours, son ami d’enfance en prison, pour elle était devenu le pire criminel de tout le pays, arrachant les yeux de ci de là à toutes les belles dames qu’il croisait, avec pour seul sentence finale « Tes yeux seront parfait pour elle ».

Il était souillé par le sang, il avait détruit sa vie, il avait oublié de vivre et de sourire.
L’homme qu’elle aimait s’était changé en monstre, pour elle.
Il allait finir à la potence, au bûcher, à la guillotine, qu’importe il allait passer devant tout le monde et reconnu comme étant une odieuse créature qui mérite ce qui lui arrive.
L’amant qu’elle désirait, allait périr, pour elle.

A cette idée, un cri des plus puissants s’accompagna, ainsi que des débris de verres. L’enfant si parfaite, si aimé de tous du temps où ils ne faisaient pas attention à sa cécité, l’enfant amoureuse, venait de se briser la tête contre ce miroir lui montrant son si doux reflet. Elle ne voulait plus voir, car il n’y avait plus lieu de rire. Pourtant, ce fut dans un rire des plus nerveux, qu’elle se jeta par dépit, à travers la fenêtre. Ce fut un corps disloqué semblable à une poupée brisée qui vint à atterrir contre le sol.

Son rire dément resta pour toujours, hantant l’endroit où elle habitait. L’on raconte encore, que parfois, on peut l’entendre lors de jour de potence, la demoiselle rêveuse et amoureuse, croyant toujours que c’est son amant qui y passe.

Fin.

woooooooow.... eh ben, tu n'avais pas menti ! C'est glauquuuueee !

Franchement, je m'y attendais pas du tout, mais c'est tellement bien raconté, on dirait l'histoire vraie !

Bravo *clap, clap*

BOUAHAHAHAHHAHA.... Quelle andouille cette fille quand même !

Wahou....C'est excellent, vraiment bien écrit ! Ca fait vraiment petite histoire d'horreur o.o

ET OMG TA RÉACTION MARIE XDDDD

Bah dis donc. *frissons* Très réussi, bravo!!!


Maeve