[MHA] La rumeur

Fandom : MHA
Prompt : Ça m'inspire des trucs glauques.
Note : BKDK complètement OOC encore, on change pas une équipe qui gagne. Ca spoil un peu.

***

Izuku n’avait pas fait attention. Il était arrivé dans les parties communes à moitié réveillé, et portant sur lui un tee-shirt noir avec une tête de mort comme cliché. Il s’était servi un chocolat chaud et le sirotait, les yeux encore tout collants de fatigue. Il ne remarqua pas tout de suite au silence qui régnait autour de lui, malgré le nombre de gens présents.
Jusqu’à ce que ce silence dure et dure encore, et qu’enfin il sentit tous les regards pesés sur lui. Il leva les yeux, l’air étonné par toute cette attention soudaine. S’était-il passé un truc grave et personne ne savait comment lui annoncer ? Est-ce qu’il avait une tâche sur le visage ? Est-ce que quelque chose n’allait pas ?
Suivant finalement les regards, il baissa les yeux et horrifié se rendit compte ce qu’il portait.
Et ce n’était pas n’importe quel vêtement. Non.
Izuku avait mit un tee-shirt qui appartenait à quelqu’un de bien précis, un tee-shirt qui était vraiment repérable quand on connaissait bien la personne, et tout le monde connaissait bien la personne.
Le garçon allait relever la tête pour bafouiller une explication, lorsque Mineta se leva d’un coup en le pointant du doigt et s’exclamant :
— Tu porte un tee-shirt à Bakugo !
Sans le savoir Izuku venait de provoquer l’apocalypse.
Quand Bakugo débarqua finalement à son tour dans les parties communes, il portait bien un tee-shirt qui lui appartenait, et tout le monde arrosait de question le pauvre Izuku, chacun y allant de sa supposition.
Tous se tournèrent comme un même homme vers Bakugo qui fronça les sourcils et marmonna hein :
— Quoi ?
Mineta, déclencheur de guerre, intervint à nouveau :
— Pourquoi Midoriya porte-t-il un de tes tee-shirt ?
Bakugo se tourna vers Izuku, regarda son torse où figurait la fameuse tête de mort. Le silence se fit complet, chacun retenait son souffre, attendant la réponse et l’explication de Bakugo. Ce dernier bailla et maugréa :
— Et toi, pourquoi tu portes des crottes de dromadaire sur la tête ? lança-t-il à Mineta.
Puis ignorant tout le monde, il alla se servir un café. Les élèves de seconde A se regardèrent tous entre eux, et commencèrent à lancer des suppositions, devant les deux concernés. Bakugo paraissait s’en foutre, mais Izuku rougissait de plus en plus. Iida s’exclama
— C’est la gentillesse cachée de Bakugo, dit-il, il a prêté un tee-shirt à Midoriya car les siens étaient tous au sale.
Izuku aurait bien acquiescé à ce que disait le délégué pour être débarrassé de cette attention qu’il ne désirait pas, mais aussitôt Kaminari renchérit en ricanant :
— Bakugo ne possède pas de gentillesse cachée.
— Et il ne prête pas ses fringues, renchérit Kirishima, je le sais d’expérience.
Uraraka intervint :
— Vous insinuez que Deku a volé un vêtement à Bakugo ? Ce n’est pas un voleur !
Les deux compères se mirent à rire :
— Bien sûr qu’il ne lui a pas volé, fit Kimimari.
— Alors quoi ? s’interrogea Mina.
Au fond, ils avaient tous la même pensée, sauf peut-être Shoto qui se fichait de cette histoire et qui s’occupait de ses propres affaires. Et c’est Mineta, encore lui, qui lâcha la bombe :
— Moi ça m’inspire des trucs glauques, dit-il, si ça se trouve ils ont couché ensemble !
Bakugo tapa des deux mains à plat sur la table devant laquelle où il était assis, renversant tout le reste de son café.
— Quand vous aurez fini de dire des conneries, vous fermerez peut-être vos gueules qu’on puisse petit déjeuner en paix ! gronda-t-il.
Les élèves se turent, sauf Mineta qui chuchota :
— C’est trop suspect, je suis sûr que j’ai raison.
Izuku ne disait rien, regardant toujours son chocolat chaud – qui s’était refroidi – les oreilles toutes rouges. Cela donnait peut-être raison à Mineta, n’empêche qu’il avait tort.
Ce n’était pas du tout ça.
Il aurait fallu le dire, l’expliquer. Se lever et dire « non en fait voilà ce qu’il s’est vraiment passé ». Mais ni Izuku, ni Bakugo ne levèrent la rumeur en parlant. Peut-être parce que ce qu’il s’était passé était trop intime. Bien plus intime qu’une simple histoire de coucherie.
Quand tous les autres retournèrent vaquer à leurs occupations, Izuku s’approcha de Bakugo :
— Désolé Kacchan, je n’ai pas vu que je prenais ton tee-shirt, c’est ma faute.
Bakugo se tourna vers lui l’air presque furieux :
— Si tu t’excuses pour cette nuit, je t’éclate toutes les dents !
— Non, ce n’est pas ça, juste… Ils vont croire que… Il va y avoir des rumeurs.
— Je me fous des rumeurs, grommela Bakugo, ils ont qu’à penser ce qu’ils veulent.
Izuku acquiesça. Puis il commença à s’éloigner :
— Je vais me changer, dit-il.
Mais avant qu’il n’ait pu faire un pas de plus, Bakugo le retenait par la manche. Izuku le regarda, mais le blond fixait un point sur la table :
— Ce tee-shirt…
— Je vais te le rendre, ne t’inquiète pas, coupa Izuku.
— Non. Ce n’est pas ça, hésita Bakugo. Il te va bien.
Les joues d’Izuku chauffèrent d’un coup et Bakugo le relâcha :
— Espèce d’idiot de nerd, maugréa-t-il, tu peux le garder. J’en ai plein d’autres.
L’adolescent aux cheveux verts acquiesça et repartit de son côté.
Pendant un temps dans la journée, les élèves continuèrent de s’interroger, puis, à part Mineta, ils passèrent à autre chose. Et de toute façon, tout le monde ignorait le garçon le plus pervers de la classe.

Izuku et Bakugo restèrent les seuls à savoir ce qu’il s’était réellement passé, et si Mineta avait tout faux, d’une certaine façon il avait raison.
Sauf qu’ils n’avaient pas couché ensemble.
Ils avaient dormi ensemble.

xxx

Izuku avait peut-être réussi à aider Eri, mais il n’arrivait pourtant pas à se réjouir. Il avait l’impression d’avoir échoué quand même, parce qu’il n’avait pas sauvé tout le monde. Il se sentait mal, et même si Mirio lui avait dit de sourire, il ne pouvait que faire semblant. À l’intérieur Izuku souffrait. Et ce soir-là, il n’arrivait vraiment pas à dormir, et son esprit tournait en boucle comme un hamster dans sa roue. Il avait fini par se relever et tourner en rond dans sa chambre. Puis, sans savoir pourquoi, ses pieds l’avaient conduit juste devant la porte de Kacchan. Ce dernier devait dormir, il allait le tuer s’il le réveillait et donc Izuku restait planté là sans oser toquer, sans trouver non plus la force de partir. Il trépignait sur place, et pendant cinq bonnes minutes il resta là, sans se rendre compte qu’il marmonnait des paroles indistinctes. J’y vais ou j’y vais pas, si j’y vais je signe sans doute mon arrêt de mort mais en même temps à quoi bon être venu si c’est pour repartir comme ça.
La porte s’était alors soudainement ouverte, faisant sursauter Izuku. Derrière elle Kacchan le regardait l’air énervé :
— Alors tu te décides à rentrer ou je dois te botter le cul ? gronda-t-il.
Izuku entra dans la pièce.
La chambre de Kacchan était sobre, bien rangé, mais il y avait quelques discrets signes que c’était bien là qu’il vivait. Une figurine d’All Might planqué au-dessus de son armoire, des vêtements noirs pendus à la penderie. Kacchan referma la porte derrière lui.
Ils étaient tous les deux en pyjama, tous les deux pieds nus, et tous les deux l’un en face de l’autre. Izuku ne savait pas quoi dire, Kacchan attendait – plutôt impatiemment – les bras croisés, ses doigts pianotant sur ses biceps.
— Alors ? grommela-t-il.
— Je ne sais pas Kacchan, murmura Izuku, je n’aurais pas dû venir.
— Mais tu es là.
— Oui, je suis là.
— Donc tu vas m’expliquer pourquoi tu fais semblant de sourire comme un gros crétin ?
La pique fit mouche, touchant en plein cœur. Les larmes montèrent aux yeux d’Izuku. Kacchan était comme ça, il pouvait toucher juste et faire mal.
— Tu vas chialer ? interrogea-t-il.
Izuku acquiesça et contre toute attente, en poussant un soupir, Kacchan posa sa main sur son crâne et l’entraîna pour que son front repose contre son torse.
— Alors chiale ! Et dépêche-toi !
Izuku avait tout lâché et à aucun moment Kacchan n’avait retiré sa main ou ne l’avait repoussé. Il n’avait rien dit, il avait laissé Izuku déversé toute sa peine sur lui. Quand il s’était calmé, le garçon aux cheveux verts s’étaient reculé de lui-même et s’était essuyé les yeux avec les mains.
— Tu te rends compte que tu as sauvé la gamine ? interrogea Kacchan.
— Oui mais…
Kacchan posa sa main sur sa bouche et cogna son front contre le sien, assez fort pour lui faire mal.
— Ta gueule le nerd ! Tu as sauvé la gamine, tu as progressé malgré ce que tu penses, et tu me fais grave chier.
— hmfchan, tenta Izuku qui ne pouvait pas parler à cause de la main de Kacchan toujours posé sur sa bouche.
— Tu m’énerves, je vais te frapper si tu continues de faire semblant de sourire quand ça va pas ? Okay ?
Il y eu un silence, puis Izuku finit par acquiescer, alors seulement son ami d’enfance le relâcha.
— Kacchan, murmura Izuku.
— Quoi ? gronda le dénommé.
— Je peux rester ?
Kacchan l’avait laissé rester.
Ils s’étaient allongés ensemble dans le lit du blond, quasi collé l’un contre l’autre à cause de la taille de la couche. Ils s’étaient regardés dans le noir, observé, scruté, jaugé. Le silence n’était pas désagréable entre eux, et Kacchan ne paraissait pas avoir envie de tuer Izuku.
— Kacchan, murmura Izuku.
— Hm ?
— Merci, sourit l’adolescent.
Kacchan souffla et lui donna une pichenette sur le front :
— Maintenant dors, ordonna-t-il. Je suis crevé.
Izuku obéit, et ferma les yeux. Il s’endormit en premier, sans remarquer le regard de Bakugo sur lui.
Bakugo qui aurait dû dormir mais qui, quelque part, avait besoin de veiller sur le sommeil de ce sale petit nerd de Deku.
C’est parce qu’il s’endormit si tard qu’il ne se réveilla pas en même temps que Deku.
Et c’est parce qu’Izuku avait prit au hasard un tee-shirt dans le noir, qu’il n’avait pas réalisé qu’on verrait que c’était celui de Kacchan.
Et les rumeurs étaient nées.

xxx

Le soir même, Izuku était dans sa chambre, prêt à dormir, quand on frappa à sa porte. Il sut immédiatement de qui il s’agissait avant même d’ouvrir. Il sauta sur ses deux jambes et derrière le battant se trouvait effectivement Kacchan. Izuku lui sourit de toutes ses dents et le laissa entrer.
— J’ai eu une idée marrante, fit Kacchan de sa voix grave.
Parce que même s’il était colérique et explosif, il avait aussi un peu d’humour.

Le lendemain il portait un tee-shirt de Deku sur lui, ce qui provoqua un joyeux bordel au sein de la seconde A de Yuei.
Et les deux zigotos qui avaient décidé d’en rire en silence, se jetèrent un coup d’œil amusé.
Le secret serait bien gardé.

Fin.

Mais avant qu’il n’ait pu faire un pas de plus, Bakugo le retenait par la manche. Izuku le regarda, mais le blond fixait un point sur la table :
— Ce tee-shirt…
— Je vais te le rendre, ne t’inquiète pas, coupa Izuku.
— Non. Ce n’est pas ça, hésita Bakugo. Il te va bien.
Les joues d’Izuku chauffèrent d’un coup et Bakugo le relâcha :
— Espèce d’idiot de nerd, maugréa-t-il, tu peux le garder. J’en ai plein d’autres.




HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII <3

C'était trop bien, ils sont trop adorables

Purée, j'adore. J'ADORE.

Et je ne sais pas de quoi tu parles, c'est parfaitement in character!

"— Tu vas chialer ? interrogea-t-il.
Izuku acquiesça et contre toute attente, en poussant un soupir, Kacchan posa sa main sur son crâne et l’entraîna pour que son front repose contre son torse.
— Alors chiale ! Et dépêche-toi !"

Qu'est-ce que je l'aime, ce Kacchan. Et la chute, avec l'humour de Kacchan, je l'aime d'amour.

C'était précieux et magique, merci!^^