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[Les 100 - UA] Les barres de chocolat (1)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
Messages : 1927
Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Les 100 - UA] Les barres de chocolat (1) [Les 100 - UA] Les barres de chocolat (1) Icon_minitimeSam 18 Aoû - 14:02

Prompt : Tu en fais du bruit !
Note : Pas relu, c'est pas terrible mais c'était pas mal à écrire.


xxx

1. Le vélo.

Jasper

À l’écran, Chat Noir et Lady Bug essaient de sauver Paris d’un Akumatisé. J’enfourne une nouvelle cuillère de céréales dans ma bouche sans lâcher la télé des yeux, complètement fasciné. J’adore ce dessin animé et je regarde dès que je peux regarder. Actuellement je prends mon petit déjeuner devant, même s’il est déjà onze heures. Mais c’est les vacances d’été, j’ai le droit de me lever à l’heure que je veux. Chat Noir drague Lady Bug, nouvelle cuillère de céréales.
C’est ma tante qui change de chaîne en pleins milieu de l’épisode. J’émet un petit gémissement outré alors qu’elle s’assoit à côté de moi sur le canapé et allume sa clope.
- Va jouer dehors Jasper, me dit-elle.
- Mais c’était Miraculous, me plaignis-je.
- La télé ça rend abruti, insiste-t-elle.
Je fronce les sourcils. Ma tante a mis un jeu télévisé. C’est marrant qu’elle me dise ça, alors qu’elle passe son temps devant la télévision quand elle n’est pas au travail. Je fini mon bol de céréales alors que l’animateur dans l’écran fait une blague pas drôle – qui fait rire ma tante. Je me lève, pose mon bol dans l’évier et en passant derrière moi ma cousine me fout une claque sur le crâne :
- Nettoie ton bol sale gosse.
- Bonjour à toi aussi Lau’.
- Maman n’est pas ta bonniche, alors tu nettoies !
Je m’exécute après lui avoir tiré la langue. Elle me regarde exaspérée, se prend une barre de céréales sans calorie et va s’asseoir à côté de sa mère, puis sans manger, elle sort sa cigarette électronique et commence à la fumer. Ce n’est pas qu’elle arrête de fumer, mais elle trouve ça plus cool de vapoter. Quelle bouffonne.
- Maman, change de chaîne, c’est nul ça.
S’en suit une bagarre entre la mère et la fille. Laureline finit par se lever en gueulant que sa vie est nulle et que ses parents sont des cons, puis elle claque la porte. Une journée normale en gros.
Je prends mon temps pour nettoyer mon bol. Aujourd’hui va être merdique, comme tous les jours depuis une semaine. Mon meilleur ami est malade, cloué au lit par un virus et pas moyen de le voir. Sa mère le couve comme si c’était un œuf, elle veut qu’il guérisse vite et ne veut pas que je traine dans ses pattes. Selon elle, je ne ferais qu’empirer la maladie. Quand elle m’a dit ça, elle m’a regardé comme si j’étais une petite chose pleine de microbes qui allait empoisonner son fils chéri. Je l’ai remercié comme si elle m’avait fait un compliment et je suis rentré chez moi. Et depuis je m’ennuie en attendant un appel de Monty qui me dirait qu’il va mieux et qu’on peut se voir.
En vrai, je soupçonne madame Green de l’avoir enfermé de force dans sa chambre pour l’empêcher de me voir toutes les vacances. Mais c’est peut-être un peu parano de ma part.
Quand mon bol est si propre qu’on pourrait se mirer dedans, je le pose sur l’égouttoir. J’observe un instant ma tante, ses cheveux fins bruns parsemés de blanc, sa peau un peu parcheminée, sa petite robe à fleur usée. Elle se racle la gorge en s’allumant une nouvelle cigarette, abandonnant son mégot dans un cendrier déjà pleins. Je connais son visage par cœur, ses dents jaunes et abimés, ses yeux marrons qui ressemblent aux miens, son nez en pointe, sa maigreur. Je vais pas passer la journée à l’observer, je m’ennuierais vite. À la place je prends mes clés et je sors de chez moi. Quitte à s’ennuyer et puisque je ne peux pas utiliser la télé, autant le faire dehors.

Je vis dans un immeuble un peu crasseux, un peu miteux. Il vient en paire avec un autre immeuble et les gens de la ville appellent ça « les barres » d’un air dédaigneux. Ceux qui vivent dans les barres sont connus pour être des racailles, des dealeurs, des gens de la pire espèce qui profitent des sous des gens qui travaillent. En vrai c’est pas trop comme ça. C’est vrai que les gosses sortent beaucoup, qu’on peut rester tard le soir dehors, c’est vrai que y a un peu de drogue qui passe, mais les gens sont plutôt gentils en fait, et on se connaît tous, comme une grande famille. Moi j’appelle plutôt ça les barres de chocolat, parce que j’adore le chocolat et que c’est plus sympa. Ça rend les lieux un peu plus vivables. Ya la mère de Clarke par exemple, qui distribue les dessins de sa fille à tout le monde avec fierté. J’en ai un au-dessus de mon lit qui représente un panda roux très mignon. Y a Miller, qui parait super dur et méchant, il est grand et black et même pour onze ans il est déjà super baraqué, mais qui a l’intérieur est une vraie crème. Il aide sa voisine à porter ses courses, il joue avec nous, c’est un bon gars. Y a aussi Raven, la fille la plus intelligente que je connaisse, elle sait déjà démonter des ordinateurs et les remonter, elle rêve d’être mécano et parle toujours avec mon oncle (dont c’est le boulot) avec animation. Et puis la seule racaille que je connaisse, c’est John Murphy. Tout le monde connaît sa réputation de petits voleurs. Je l’ai déjà surpris une fois en train de taguer un mur dans l’escalier. Quand il m’a vu, il a fait comme si de rien, et il a continué. « Le premier fils, le premier à mourrir » a-t-il écrit.
- Y a une faute, je lui ai dit.
- Ta gueule, a-t-il répondu.
Je n’ai pas compris de qui il parlait par « premier fils », mais je crois que lui non plus. Il voulait juste faire chier le monde. Ce qu’il savait très bien faire.
Mais même lui, je suis pas sûr qu’il soit si méchant, surtout que comme moi il n’a que onze ans. Les gens parlent mal de nous parce qu’ils ne nous connaissent pas. J’entends des fois la mère de Monty dire qu’on est des rebuts, que y a plus rien à sauver. J’ai regardé dans le dictionnaire ce que voulait dire rebut et c’est comme si elle nous traitait de déchets. Pour elle, les barres sont une poubelle de gens et c’est pas très gentil. Alors des fois je me demande. Dans leurs belles maisons dans les quartiers plus riches, ils ne se droguent jamais ? Ils ne font jamais de bêtises ? Est-ce qu’ils sont vraiment parfaits ?
Monty m’a dit que non. Il m’a dit que Jaha par exemple, le père de son ami Wells faisait partie d’une secte et qu’il fumait plus d’herbe qu’il y en avait dans son jardin.

Je descends par les escaliers, j’aime pas trop l’ascenseur, on dirait un placard qui pue la pisse. J’ai toujours peur qu’il s’arrête entre deux étages et que personne ne vienne me chercher. Ça me dérange pas de dévaler les marches, je salue ceux que je croise et je continue ma course jusqu’à la cave où est accroché mon vélo. Comme à peu près tout ce que je possède, il s’agit de l’ancien vélo de ma cousine. J’enlève l’antivol, je monte dessus et pédale jusqu’à la cours de l’immeuble. Là je fais des allers-retours en faisant des figures. Sans les mains, juste la roue avant, juste la roue arrière, hop je saute cette petite bosse. Je fais un peu le foufou, ça m’occupe. Ça aurait été plus drôle de faire ça avec quelqu’un ou de voir Monty, mais bon. Les autres jeunes doivent tous être devant des dessins animés, eux.
Je continue de faire plusieurs tours, j’oublie de manger à midi, et en début d’après-midi, la cours s’anime un peu. Des jeunes vont jouer au basket sur le terrain que nous avons. Je les suis en vélo jusqu’à ce que j’aperçoive Bellamy. Bellamy est la preuve que les barres de chocolat ne sont pas si mal. C’est un mec ultra gentil, toujours poli, qui a un sourire d’enfer. Sans parler de son physique tout court. Il est beau, et il n’a que quinze ans mais il est déjà pas mal musclé. J’ai un crush sur lui depuis longtemps, et je ne crois pas être le seul. En tout cas, c’est ce qui m’a permis de réaliser que j’étais attiré par les filles et par les garçons aussi. On appelle ça : bisexuel.
Je pose mon vélo à côté du terrain, pour mater Bellamy qui a enlevé son haut et qui fait profiter tout son entourage de son physique de rêve. J’entends une fille qui glousse. Je la reconnais c’est Gina. Bellamy lui fait un clin d’œil de loin tout en driblant avec le ballon et elle se pâme. Je la comprends.
Je reste là un moment, quasi hypnotisé par le jeu. Quand je me retourne enfin, je vois alors que mon vélo a disparu.

xxx

Murphy

Je me lève tôt. Je nettoie un peu l’appartement. Je ramasse les cadavres de bouteilles de bières et les jette dans la poubelle prévue pour le verre. J’ai tellement l’habitude de ce geste, qu’il me rend totalement indifférent. Ensuite, je prépare un petit déjeuner. J’allume la cafetière, je fais cuir des œufs brouillés parce que c’est facile à manger, je prépare des toasts. Ma mère se lève, elle passe une main dans mes cheveux.
- Salut mon chéri, me dit-elle.
- Salut.
Elle attrape son paquet de clope, en sort une puis se met à la fenêtre, l’ouvre et commence à fumer.
- Il faut que tu manges maman, dis-je.
- Pas faim.
- Mange un peu, j’ai fait des œufs.
- C’est du gâchis, dit-elle.
- C’est de la nourriture.
Elle se tourne vers moi. La fumée de sa cigarette part par la fenêtre. Nos yeux se trouvent et c’est bizarre comme réflexion, mais j’ai l’impression de me voir dans ma mère. On se ressemble tous les deux. Les mêmes yeux bleus, les mêmes cheveux châtains même si les siens sont longs. Je me demande ce qu’elle voit en moi. Est-ce qu’elle cherche une trace de mon père ? Ce n’est pas ma faute si je ressemble plus à ma mère qu’à lui.
- Viens manger, j’insiste.
Elle tapote sa clope et l’éteint sans la terminer, puis dans un soupire vient s’asseoir en face de moi à table. Elle prend un peu d’œuf, mord dans un toast. Je compte dans ma tête. Il ne lui faut pas longtemps pour se lever, se servir une bière dans le frigo et l’ouvrir.
- Ce n’est pas de la nourriture ça, dis-je.
- Je sais. Je vais manger.
Elle grignote. Un vrai moineau. Pas étonnant qu’elle soit si maigre. Je cesse de la harceler quand elle porte le goulot de la bouteille à sa bouche. Je la regarde boire avec un drôle de poids sur le cœur. Je secoue la tête pour ne plus y penser, je mange, je bois mon café pendant qu’elle sirote sa bière.
Ensuite je nettoie tout pendant qu’elle s’assoit sur le canapé pour terminer sa bouteille. Je vais prendre une douche vite fait, je m’habille, et vient m’asseoir à côté d’elle. Elle veut bien qu’on regarde les dessins animés. Des fois je ne sais pas si je le fais pour moi ou pour elle. Elle sourit par moment devant la télé, ça me fait quelque chose. Je la taquine :
- T’es une vraie gamine !
- T’es un vrai gamin, rétorque-t-elle.
- Tu parles, j’ai onze ans maintenant.
- Onze ans ! Comme le temps passe vite. Mais pour moi tu seras toujours un gros bébé.
Je grimace et sourit en même temps. Je pourrais me dire que tout va bien. Qu’on s’amuse bien ensemble. Mais je me mens. C’est juste parce qu’elle est encore assez lucide pour qu’on fasse bien semblant que tout est normal.
À midi, elle a déjà bu une bière de plus et je me bagarre encore pour la faire manger. Nous n’avons pas beaucoup d’argents, alors je cuisine des choses simples. Des pâtes, du riz, des œufs. Ça doit la saouler de toujours manger la même chose, même moi des fois j’en ai marre. Mais si on ne mange pas, on meurt. On ne peut pas survivre juste en s’ouvrant des bières. Pour l’après-midi, elle fait une sieste. Je la couvre avec une couverture malgré la chaleur et ça la fait sourire. Au moins pendant qu’elle dort, elle ne boit pas.
L’atmosphère de l’appartement, je le trouve par moment étouffant et je décide de sortir. Les barres, ce n’est pas l’endroit le plus cool du monde, mais c’est là où je vis avec ma mère, alors je fais avec. Y a pas grand-chose à faire, alors il faut que je trouve une occupation. Comme taguer les murs, ou trouver quelqu’un à faire chier. Je réserve mon côté artistique pour plus tard et je sors à l’extérieur, vers le terrain de basket qui semble animé. Je reconnais tout de suite Bellamy, qui se la pète sans son tee-shirt et fait des clins d’œil aux donzelles. Je roule des yeux. Ce mec fait craquer tous les ados et gamins à la ronde. Filles, garçons, aucune importance. Je dois être le seul à être insensible à son charme ténébreux, à ses bouclettes brunes, à ses tâches de rousseurs qui parsèment son visage et à ses muscles. Et pourtant, c’est mon voisin et il m’a aussi servi de baby sitter, alors je le connais mieux que personne.
Sur ma droite, je remarque Jasper qui le regarde avec la bave aux lèvres. Tiens, même la petite fille de cendre craque pour Bellamy. Lamentable.
« La petite fille de cendre » c’est comme ça que tout l’immeuble surnomme Jasper – et il est le seul à l’ignorer -, parce que la plupart du temps, il porte des fringues de filles et qu’il sent la cigarette à quatre kilomètres. Comme s’il était le seul à puer la clope. C’est stupide. Je suis sûre que c’est une vieille dame bigleuse qui lui a donné ce surnom, en croyant réellement avoir à faire à une fille, et depuis tout le monde a suivi. Faut dire que Jasper a les cheveux un peu longs, en vrac dans tous les sens, aujourd’hui, il porte un chemisier à fleur et à manche courte et un short un peu court. C’est pas sa faute, de ce qu’on en sait, il récupère les vieilles fringues de sa cousine, et lui, ça n’a l’air de le déranger. J’ai rien contre ce môme de toute façon, mais là, il regarde Bellamy avec un air un peu trop insistant, alors j’ai envie de le faire un peu chier.
Je souris en mon fort intérieur quand je remarque qu’il a abandonné son vélo sans surveillance près de lui. Pas de bol pour toi Jasper. Je n’ai pas de vélo et il m’en fallait justement un. Je m’approche, invisible, je prends le vélo et je file avec. J’entends alors derrière moi qu’on me crie dessus :
- Murphyyyyyy !
Je pédale plus vite après lui avoir fait un fuck.

xxx

Jasper

Je cours après mon vélo. Je n’ai qu’un vélo. Si Murphy me le vole, je n’en aurai plus jusqu’à ce que j’hérite de celui de ma cousine, ce qui n’est pas prêt d’arriver. Je cours et je me casse la gueule, le nez en avant. Je m’écorche les genoux sur le béton et un peu aussi le bout du nez. Mais je me relève et recommence à courir. Murphy va planquer mon vélo quelque part et je le reverrai jamais si je le lâche. Il est capable de le revendre ou bien même de le garder, de dire que c’est le sien depuis le début. Que je suis un menteur. Personne ne le croira, mais qui prendrait le risque de lui reprendre mon vélo ? Qui s’en préoccuperait surtout. J’ai les genoux en sang, ce qui ne m’empêche pas de courir. Quand je rattrape Murphy, il n’a déjà plus mon vélo. Je grommelle :
- Murphy, rends-moi mon vélo !
- Quel vélo ? Demande-t-il l’air ingénu.
Ingénu ça veut dire qui fait l’innocent. Alors qu’il ne l’est pas. Pas du tout.
- Rends-moi mon vélo, j’insiste.
- Je ne sais pas de quoi tu parles.
Il baisse le regard et me dit :
- Tu saignes, tu devrais aller te faire soigner. Sinon on va devoir te couper les jambes.
- Rends-moi mon vélo.
- Tu délires Jasper. C’est la perte de sang qui fait ça.
Je bouillonne à l’intérieur.
- Je vais très bien, rends-moi mon vélo ! Criai-je.
Murphy enfonce son petit doigt dans son oreille.
- Tu en fais du bruit, je t’ai dit que je comprenais pas de quoi tu parlais.
Je suis tellement en colère que je serre les poings.
- Tu sais ce que ma tante dit de toi ? Je lui lance.
- Non.
Il lève un sourcil, surpris que je change de sujet.
- Elle dit que tu débloques.
- Et alors ?
- Elle dit que ta mère est une salope et que tu vaux pas mieux.
Je ne vois pas le coup venir avant de le recevoir. Mais je fixe quand même Murphy avec colère :
- Elle dit que t’es que de la racaille sans avenir.
Murphy serre les dents, ça se voit qu’il va exploser, il a déjà explosé en me frappant. Je me calme un peu.
- Mais moi je le pense pas, dis-je.
Murphy fronce les sourcils :
- Moi je pense pas tout ça, je suis sûr que dans le fond t’es gentil.
- Alors pourquoi tu me dis tout ça ?
- Pour que tu transformes les propos de ma tante en mensonge. Rend moi mon vélo.
Murphy reste silencieux et j’insiste :
- On pourrait faire du vélo ensemble, je m’ennuyais. Tu as déjà fait du vélo à deux ?
- J’ai l’air d’avoir un vélo ? Crache-t-il.
Murphy vit seul avec sa mère, je sais qu’ils ne sont pas biens riches (personne n’est riche ici mais eux c’est pire).
- Non, mais si tu me le prends, je n’en aurai plus non plus. Alors qu’on pourrait devenir amis. On ferait du vélo tous les deux. On s’amuserait bien.
Il semble hésiter et je fais un pas vers lui :
- S’il te plaît Murphy, ça pourrait être marrant. C’est mieux que de s’ennuyer chacun de notre côté non. On pourrait pédaler jusqu’à la forêt ensemble et on s’amusera dans les descentes à aller le plus vite possible.
Je le vois sur son visage qu’il réfléchit à la proposition. Il baisse les yeux vers mes genoux en sang et marmonne :
- Qu’est-ce qui me dit que tu vas pas juste récupérer ton vélo et encore traiter ma mère ?
Je lui tends la main :
- Je suis pas un menteur, dis-je, je tiendrai ma promesse.
Murphy hésite.

xxx

Murphy

J’hésite. Sa proposition n’est pas mauvaise, mais j’ai son vélo, je pourrais faire ça tout seul. Une petite voix me souffle alors « mais à deux ce serait plus amusant ». Je n’ai pas beaucoup d’amis, en fait à part Bellamy, je n’ai pas d’amis du tout (et je ne suis même pas sûr à cent pourcent que Bellamy soit mon pote), et l’idée de Jasper est alléchante. Je nous imagine tous les deux sur le même vélo, lui à pédaler comme un fou, moi à profiter de la vitesse, ou inversement. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance, je ne fais confiance en personne à part en moi-même, normalement. Les gens ont la trahison facile, on ne peut compter que sur soi-même et rien ne me dit que Jasper n’est pas en train de me mentir pour récupérer son vélo.
Je fixe un moment sa main tendue, ses genoux en sang. Son short trop court, son chemisier moche, ses cheveux tout décoiffé qui ne doivent pas souvent rencontrer une brosse et ses grands yeux marrons qui pétille. Il vient de traiter ma mère de salope, ou plutôt sa tante traite ma mère de salope, mais selon Jasper, je serais gentil. Foutaise.
Je tape dans sa main :
- Laisse tomber, je dis.
- Alleeeeeeez Murphy.
En fait il insiste tellement qu’il m’a à l’épuisement. Je suis le pire voleur du monde, il suffit qu’on batte un peu des cils, qu’on me dise « s’il te plaît » avec une promesse d’amitié, et je craque. Je finis par serrer sa main et je lui rends son vélo. Et je me retrouve ensuite à lui soigner les genoux chez moi, parce que selon lui, il n’y a rien chez son oncle et sa tante pour se soigner. Bah ça me dérange pas et ma mère dort alors ça va. Puis j’ai bien plus d’alcool qu’il n’en faut pour désinfecter tout ça.
Bon en vrai, je fais couler de l’eau sur ses genoux, je nettoie avec un désinfectant et je lui mets des pansements.
- Maintenant, tu dois tenir ta promesse, dis-je.
Il hoche la tête tout sourire.
Jasper ne m’a pas menti. Il me fait monter derrière son vélo, je me mets debout sur le cale pied et me tient à ses épaules.

xxx

C’est le début de notre amitié.

À suivre.
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