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[The 100 - UA] Le petit pot de beurre et mère-grand aux dents immenses (7)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [The 100 - UA] Le petit pot de beurre et mère-grand aux dents immenses (7) [The 100 - UA] Le petit pot de beurre et mère-grand aux dents immenses (7) Icon_minitimeDim 17 Sep - 22:25

Fandom : Les 100
Prompt : Je t'aime tellement que je vais exploser.
Note : BOUAHAHAH, pas relu (ça vous étonnes?)

***

8. Mariage.


Harper ne pouvait pas aller voir Monty, c’était au-dessus de ses moyens, il ne ressemblait plus… à Monty. Plus à rien. Plus à celui qu’elle aimait. Elle l’avait vu une seule fois, dans cette chambre d’hôpital, avec tous ces bandages et ça avait été trop dur pour elle, maintenant elle ne voulait plus jamais retourner à l’hôpital, sauf si on lui disait que Monty s’était réveillé et que tout allait bien, qu’il n’avait pas de traces de brûlure, ni aucune cicatrice. Ou alors elle ne pourrait pas rester fiancé avec lui, impossible. Elle ne voulait pas épouser quelqu’un qu’elle ne pourrait même pas regarder en face. Et cette idée la détruisait. Enfin, oui enfin, elle avait réussi à avoir Monty pour elle, à le séduire, à coucher avec et sans doute à – bientôt – officialiser leurs fiançailles et voilà que tout était gâché, tout était réduit en miette. Harper pleura, comme si Monty était mort, et peut-être qu’il était mort pour elle, peut-être que c’était comme ça que tout se terminerait.

Hannah se fichait que son fils soit couvert de cicatrices, il existait de très bonnes chirurgies réparatrices et elle ne doutait pas qu’avec un peu d’argent, le problème serait vite réglé. Ce qui la dérangeait, c’était le coma, si Monty ne se réveillait pas bientôt elle perdrait patience, cela faisait déjà une semaine et elle en avait plus que marre de cette mascarade.
- Bon Monty, il est temps de te sortir du lit.
Oui, elle savait que ce n’était pas aussi simple, mais selon les médecins, il n’était pas en mort cérébral, donc que faisait-il encore couché à rien faire ?
C’était la deuxième fois qu’elle passait le voir et elle espérait que ça le sortirait de là, mais il ne réagit pas. La femme médecin qui s’occupait de son fils lui fit remarquer que personne ne venait le voir.
- Je suis là moi.
- Oui mais vous ne venez pas assez souvent, votre fils a besoin qu’on lui parle, qu’on interagisse avec lui.
- Pour quoi faire ? Il est dans le coma.
- Rien ne prouve qu’il ne peut pas vous entendre. Avoir des liens avec l’extérieur lui permettrait peut-être de se réveiller plus vite.
- Bon, dans ce cas, j’enverrai mon secrétaire pour lui faire la causette.
La femme écarquilla les yeux :
- Vous ne pouvez pas venir vous-même ? Vous êtes sa mère non ?
- Je n’ai pas que ça à faire que de parler un quelqu’un dans le coma.
- Mais c’est votre fils.
- Ça ne change rien.
La femme n’insista pas, elle voyait bien que ça ne servait à rien.
- Comme vous voulez.
- Bien entendu, dit la mère.
Elle s’éloigna dans le couloir, et la médecine entra dans la chambre.
- C’est bon, tu peux te lever, elle est partie.
L’homme allongé sur le lit s’assit :
- Combien de temps encore va durer cette comédie ?
- Monty m’a contacté et dit que demain ce serait fini. En même temps, personne n’est venu te voir de la semaine, ton boulot n’a pas été difficile.
- Clair, je comprends pourquoi Monty a voulu fuir, sa mère c’est un glaçon.
- L’Himalaya, renchérit la femme.
- Le pauvre. Je le plains.
- Moi aussi.
L’homme sourit à travers ses bandages et dit :
- Je ne regrette pas d’avoir joué la comédie pour lui.
- Moi non plus.

xxx

La semaine passa trop vite et Monty et Jasper la passèrent ensemble, quasiment tout le temps à moitié nus. Ils se firent livrés la nourriture, mangèrent sur le lit, regardèrent la télé ensemble, essayèrent la baignoire tous les deux, firent l’amour plusieurs fois, discutèrent pendant des heures, dormirent dans les bras l’un de l’autre, engagèrent une très longue bataille d’oreiller, s’embrassèrent souvent, se dirent je t’aime beaucoup, se taquinèrent, se séduisirent, se firent des câlins, se touchèrent les cheveux, s’embrassèrent les mains, jouèrent aux cartes, firent un concours de roulades, s’aimèrent comme des fous. Puis la réalité reprit ses droits et Monty expliqua à Jasper qu’ils allaient devoir se séparer.
- Il faut que je rentre chez moi, ma mère va finir par se douter de quelque chose, ou par comprendre que ce n’est pas moi, et je ne peux pas me faire remplacer définitivement par un acteur.
- Simule ta mort, plaisanta Jasper.
- Ce n’est pas aussi simple, sourit Monty.
- Je sais bien. On fait quoi alors ?
- On se sépare ici et cette fois-ci ce sera à toi de m’attendre.
- Tu vas retourner coucher avec Harper ?
- Je ne la toucherai plus jamais. C’est toi que j’aime.
- Même pas un petit peu ?
- Rien du tout, promis.
Jasper sourit et Monty posa ses doigts sur son sourire.
- Tu me fais confiance ?
Jasper hocha la tête.
- Ça va peut-être prendre du temps avant que je trouve une solution pour qu’on puisse se voir.
- Combien de temps ? Deux heures ?
Monty lui pinça la joue :
- Non, plus !
- Dix ans ?
- Moins !!!! Est-ce que tu n’as pas un juste milieu ?
- Bon, dis une marge alors.
- Six mois, un an.
Jasper sembla se dégonfler :
- Tout ça ? Je ne sais pas si je vais réussir à t’attendre, je devrais peut-être me trouver un autre petit-ami.
- T’as pas intérêt !
- Je pourrais me fiancer avec Harper, proposa Jasper.
- Si tu fais ça, je te botte le cul.
- Parce que je t’aurai piqué ta fiancée ?
- Ne fais pas l’imbécile ! Je ne veux pas que tu fiances avec quelqu’un d’autre que moi, voilà tout.
Jasper retrouva son sourire et appuya son nez contre celui de Monty.
- Parce que tu m’aimes.
- Oui !
- Redis-le.
Monty roula un peu des yeux mais dis :
- Je t’aime.
- Encore.
- Je t’aime.
- Encore encore encore.
- Je t’aime tellement que mon cœur va exploser !
Jasper l’embrassa longtemps.
Quand ils se séparèrent Monty eut besoin de reprendre sa respiration :
- Donc pour en revenir au sujet, je vais essayer de coincer ma mère et Harper également. Alors il se peut que j’accepte les fiançailles et qu’elles soient annoncés officiellement.
- Je refuse.
- Je ne veux pas qu’elles se doutent de quelque chose. Elles seront heureuses, elles penseront avoir totalement gagné, ce sera plus facile pour les piéger.
Jasper grinça des dents, forts, Monty attrapa son menton pour qu’il arrête.
- T’as dit que tu me faisais confiance.
- À toi oui, à elles non.
- Tout se passera bien, chuchota Monty près de sa bouche.
- Vraiment ?
- Vraiment. Et quand tout sera fini, ce sera toi mon fiancé.
Les joues de Jasper se colorèrent en rouges et Monty les embrassa.
- Tu veux ? Demanda-t-il.
Jasper hocha la tête :
- Carrément.
Monty posa sa bouche sur la sienne.

Ils firent une dernière fois l’amour, prirent tout leur temps, redécouvrir le corps de l’autre, la texture de la peau, son odeur et son goût. Ils restèrent ensuite un long moment dans les bras l’un de l’autre, puis Monty embrassa Jasper et se sépara doucement de ses bras, pour se rhabiller.
- Je vais payer la chambre, quitte là d’ici un quart d’heure.
- D’accord.
Monty enregistra son numéro dans le portable de Jasper, et prit le sien mettant un faux nom.
- Tu m’attendras ? Demanda-t-il à Jasper.
- Toute la vie, répondit Jasper.
Monty lui sourit, se liquéfiant d’amour sur le sol. Et puis même si ce fut dur, il s’arracha à cet endroit et quitta la chambre. Quand la porte se referma et qu’il fut séparé de Jasper, ce fut comme un déchirement. Il eut envie de rouvrir la porte, et de se jeter dans ses bras, mais il ne devait pas, il ne pouvait pas. D’abord il avait un problème à régler.

Jasper eut envie de pleurer, mais se leva et s’habilla. Monty l’aimait, il aimait Monty, alors tout irait bien. Et puis ils avaient le numéro l’un de l’autre, ils ne se perdraient plus tout à fait de vue, et Monty trouverait une solution. Il faudrait attendre, ce serait dur, ce serait peut-être long, mais ce ne serait jamais aussi horrible que quand Jasper pensait ne plus jamais revoir Monty.
Il attendit un quart d’heure et quitta l’hôtel puis rentra chez lui. Jasper avait prévenu son père qu’il ne reviendrait pas pendant un temps, et lui avait expliqué par téléphone ce qu’il se passait. Comme son père avait une infirmière qui venait s’occuper de lui à domicile, il ne s’était pas retrouvé totalement seul, mais Jasper s’excusa quand même pour avoir disparu comme ça. Son père lui sourit simplement :
- Qu’est-ce que tu racontes, je suis assez grand pour m’occuper de moi-même. Comment va Monty ?
- Il se porte bien.
- Tu t’es amusé ?
- Oui.
- Tu as un gros suçon dans le cou, constata son père.
Jasper posa sa main sur son cou et baissa les yeux. Le père fit rouler sa chaise juste devant lui :
- Tu l’aimes n’est-ce pas ?
- Oui.
- Alors tout va bien.
- Tu ne vas pas me crier dessus et me mettre dehors ne me traitant de sale pédale ?
- Il y a vraiment des parents qui font ça ? Demanda le père de Jasper.
- Je crois.
- En tout cas moi ça m’est égal, donc bon. Ce que j’aimerais savoir si cette histoire de contrat a été réglé ?
- Non, soupira Jasper, pas encore. Monty va essayer d’arranger les choses de son côté, en attendant il vaut mieux qu’on ne se rencontre pas.
Le père grimaça.
- Mais j’ai son numéro de portable, dit Jasper, donc on reste en contact. Par exemple, là maintenant je peux lui envoyer tout ce que j’ai envie. Comme « mon père a tout capté pour nous deux, je suis à la rue, bisou ».
- Ne fais pas ça ! Il risque de s’inquiéter.
- Je plaisante papa. Je vais juste lui envoyer que je l’aime.
Et il s’exécuta en écrivant « Je t’aime Montydroïde ». Sa réponse ne vint que très très tard, quand Jasper dormait déjà.
« Je t’aime aussi, mais évite ce genre de SMS, j’ai cru faire un arrêt cardiaque quand je l’ai lu devant ma mère, la prochaine fois, utilise des messages codés, je compte sur toi ».

xxx

Monty contacta l’acteur et la doctrice complices. Le premier enleva ses bandages et rentra chez lui, l’autre nettoya la chambre de fond en comble et continua de s’occuper des autres patients. Les vrais. Monty leur versa la somme promise sur leurs comptes, puis il rentra chez lui, simplement. Les serviteurs qui bossaient dans la maison n’en crurent pas leurs yeux :
- Monty, mais que faites vous ici ? Vous n’êtes à l’hôpital ?
Monty feinta l’incompréhension.
- À l’hôpital ?
- Vous étiez dans le coma !
- Dans le coma ? Mais qu’est-ce que vous racontez ? J’ai décidé de partir une semaine en voyage pour me ressourcer. J’ai même laissé un mot dans ma chambre.
- Mais vous avez eu un accident de voiture !
- Je crois qu’il s’agit d’une erreur, je n’ai jamais eu d’accident de voiture.
La réaction de Hannah fut un peu différente :
- Tu t’es enfin réveillé, il était temps.
- Je n’étais pas à l’hôpital !
- Ah bon, où alors ?
- En vacances.
- Alors c’était qui l’homme couché dans la chambre ?
- Quel homme ?
Hannah téléphona à l’hôpital et on lui annonça que l’homme couché dans la chambre 209 était décédé tôt ce matin.
- Mais mon fils est bien vivant.
Le personnel de l’hôpital dût s’excuser pour cette effroyable erreur, les médias durent revenir sur leurs propos, il y eut tout un remue-ménage, un bordel incroyable et Monty se sentit un peu coupable pour ceux qui auraient des problèmes à cause de son coup monté. Il invita d’ailleurs sa mère à y aller mollo.
- Le plus important c’est que je sois vivant et en bonne santé, lui dit-il, tu perds beaucoup de temps et d’argent à poursuivre tout le monde pour avoir des excuses.
L’argument du temps et de l’argent pesa fort dans la balance et la mère décidé d’abandonner ses poursuites pour se concentrer sur autre chose.

Harper se jeta sur lui quand elle sut qu’il était vivant et qu’il allait bien, elle le serra super fort dans ses et Monty fit l’anguille pour s’échapper de l’étreinte.
- J’ai tellement eut peur ! Pleurnicha-t-elle. Je te voyais déjà couvert de cicatrices horribles sur le visage. Cela aurait annulé nos fiançailles et j’en était malheureuse au possible.
Monty lui sourit :
- Pas d’inquiétude, je compte bien me fiancer avec toi, dit-il d’un ton rassurant.
- Merveilleux.
- Mais voyager m’a permis de me rendre compte qu’il serait mieux pour nous deux de garder une certaine distance.
- Pourquoi ?
- Je trouve que c’est mieux, plus sain, nous ne sommes pas encore marié après tout.
- On a déjà couché ensemble, tu te rappelles ?
- Certes mais désormais je préfère qu’on s’abstienne, on aura bien le temps pour ce genre de choses plus tard.
- C’est un peu frustrant, soupira Harper, mais okay, comme tu veux.
- De toute façon nous ne devrions pas attendre trop longtemps non ? Un ou deux ans seulement.
- Un ou d…
Monty vit Harper pâlir et se couper au milieu de sa phrase, il tapota son épaule :
- Je savais que tu serais compréhensive, puisque tu m’aimes.
Harper hocha la tête et eut besoin de s’asseoir, Monty lui servit une limonade et la laissa seule.

Monty continua la fac. Sa mère apprit qu’il acceptait les fiançailles et fit une fête pour les rendre officielle de vive voix. Maintenant, il faudrait penser au mariage et Monty ferait tout pour ralentir les préparations.
Entre temps, il dût aussi témoigner à son procès, et des souvenirs très douloureux lui explosèrent en pleines tronches. Revoir ses kidnappeurs lui donna envie de se terrer dans un trou et de ne plus en sortir, il failli craquer et appeler Jasper pour lui parler, pour entendre sa voix, pour qu’il vienne et il savait que Jasper serait venu, mais à quel prix ? Il se contenta d’un texto.
« C’est dur, je voudrais que tu sois là, que tu me sers dans tes bras, je voudrais que tu dises quelque chose qui me fasse rire ».
Jasper renvoya :
« Quelque chose qui te fait rire ».
Et Monty se sentit un peu mieux.
Les ravisseurs furent condamnés à une peine de dix ans de prison. Hannah trouva ça trop peu, Monty s’en fichait tant qu’il n’avait plus jamais affaire à eux.
Une fois le procès fini, Monty mit une bonne semaine avant de réussir à calmer ses nerfs, et il ne réfléchit à aucun plan pour régler le problème du contrat de Jasper. Il ne supporta pas Harper du tout durant cette période, et l’évita au maximum. Pareil pour sa mère, voir son visage le rendait totalement dingue, il se rappelait qu’elle l’avait simplement abandonné à son sort pour une question de fierté et ça lui faisait mal.
Monty finit par doucement remonter la pente cependant et par se reprendre. Il fallait qu’il agisse s’il ne voulait pas attendre dix ans avant de pouvoir revoir Jasper. Il eut l’idée de s’introduire dans l’entreprise, comme un virus. Quand il parla de son projet à sa mère de commencer à travailler au sein de l’entreprise, elle applaudit son idée :
- Tu prends enfin conscience de l’importance de tout ça. Je vais donc te recommander auprès du vice-président, il te montrera comment tout se gère et te trouvera un travail.
La première pierre sur l’édifice était posée.
L’avantage d’aller à la fac et de bosser en même temps pour sa mère, c’était qu’il n’avait absolument pas le temps de voir Harper et donc n’avait pas besoin de lui donner dix mille excuses pour qu’elle arrête de poser ses mains sur lui et de parler de leur futur mariage (qui n’arriverait jamais). Quand il la voyait, il lui conseillait de rajouter dix milles trucs (qu’il piochait sur Internet) pour leur mariage, puis la semaine d’après, il changeait d’avis et proposais d’autres choses, transformant Harper en bourrique et lui laissant le temps de trouver un plan.
Le vice-président lui lécha les pieds dès le début, c’était du « monsieur Green par-ci » « Monsieur Green par-là » et « votre mère est une femme incroyable n’est-ce pas ? » et vas-y que je te fais des compliments, et que je t’embrouille. Monty finit par s’agacer :
- Vous perdez trop de temps en courbette, j’aimerais bien que l’on commence à travailler.
- Bien sûr, bien sûr, oui oui.
L’homme lui trouva une place où Monty dût s’occuper de trucs compliqués parlant d’argent.
- Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à demander à vos collègues ou bien même à me contacter.
- Je n’y manquerai pas.
Monty joua les travailleurs sérieux pendant cinq minutes, puis il commença à pirater les ordinateurs de l’entreprise depuis le sien. Il n’avait aucune idée de ce qu’il cherchait, mais l’informatique ça le connaissait bien et il voulait connaître le plus de donnés possible sur l’entreprise de sa mère, il voulait se venger d’elle et de Harper, et régler toute cette histoire.
Il voulait se blottir dans les bras de Jasper.

Jasper continua de travailler à la supérette, mais il était de bien meilleur humeur désormais, il souriait à la clientèle, se rappelait de Claudette qui venait toujours à sa caisse, et disait bonjour et au revoir sans avoir l’air morose. Son travail restait plutôt ennuyeux, mais lui-même se sentait mieux. Quand il était en manque, il envoyait un SMS à Monty, et en message codé il lui avouait tout son amour.
« La maison est froide, il va sans doute neiger », voulait dire qu’il lui manquait, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Il n’était pas sûr que Monty comprenne ce qu’il racontait à cent pourcent, mais rien que de lui écrire, lui faisait du bien. Savoir qu’à l’autre bout, il y avait Monty. C’était rassurant.
Quand il était tombé sur le journal, parlant des fiançailles de Monty et Jasper, il avait cependant fait la gueule, brûlé le journal et envoyé à Monty :
« Je vais demander le divorce, tu en penses quoi ? Il me trompe, je ne le supporte plus ».
Monty lui avait répondu un long long SMS :
« J’ai dit à Harper que puisque nous nous fiancions, nous ne ferions plus rien avant le mariage car c’était mauvais, elle était pâle comme la mort et c’était trop drôle. En attendant je fais tout pour repousser le mariage, tu aurais vu sa tronche quand je lui ai proposé de broder tous les napperons à la main, elle-même. « Mais c’est plus romantique si c’est toi qui le fait », lui ai-je dis et elle s’est sentie obligée d’accepter. Je suis génial non ? Ne t’inquiète pas, tu es le seul pour moi. Sais-tu depuis combien de temps je t’aime ? Devine. Pense à moi, attend moi. Monty. »
Jasper avait demandé :
« Depuis que je t’ai manqué en disparaissant de ta vie ? »
« Non. »
« Depuis quand alors ? »
« En fait, je ne sais plus, je n’ai pas compté les années. »
« Menteur. »
« Je dis la vérité. Et toi ? Depuis quand ? »
« Depuis que tu m’as sauté au cou en voyant un énorme mille pattes dans ta chambre. »
« On avait six ans. »
« Alors depuis tout ce temps » répondit Jasper.
Monty, à l’autre bout, avait très bêtement serrer son portable contre lui.

Monty mit plusieurs mois avant de bien saisir tout ce qu’il se passait dans l’entreprise, à quoi correspondait certains chiffres et ce que signifiait d’autres. Il posait énormément de question et passait pour un gars intéressé. On lui répondait facilement, parce qu’il était « l’héritier » et qu’un jour il serait leur patron, mais également parce que Monty était d’un abord assez facile, il était doux et pas du tout condescendant, tout le contraire de sa mère.
Cela lui prenait du temps, parce qu’il ne venait pas assez souvent, il continuait les cours à côté et ne travaillait pas tous les jours, ni jamais toute la journée, et ce n’était pas suffisant pour tout apprendre et tout comprendre.
Monty commençait à désespérer de jamais rien trouver d’intéressant, quand il tomba sur une transaction qui lui parut un peu bizarre. Il resta bloqué dessus et commença à faire des recherches autour de celle-ci, avant d’en découvrir d’autres, tout aussi suspecte. Il lui fallut encore au moins un mois avant de piger de quoi il s’agissait, puis de deux semaines pour rassembler toutes les preuves possibles de ce qu’il avait découvert. Il n’envoya pas de SMS à Jasper, il préféra ne rien dire au cas où rien ne fonctionnerait, au cas où ça ne serait pas suffisant.

Monty mit quelques jours afin de tout préparer, puis il alla frapper à la porte du bureau de sa mère.
- Je peux te parler ?
- Je suis occupée, dit-elle.
- Je dois prendre un rendez-vous ? Demanda Monty sarcastique.
Elle releva les yeux de ses papiers :
- Ça ne peut pas attendre ?
- Si si, donne-moi une date, une heure, je noterai tout ça dans mon agenda.
- Monty, je t’ai déjà dit que les sarcasmes ne sont pas une bonne chose.
- Ah oui tu me l’as dit, mais en fait tu sais quoi ? J’en ai plus rien à foutre de ce que tu me racontes.
- Monty ! Qu’est-ce qu’il te prend ? Est-ce une façon de parler à sa mère ?
- Ma mère ? Quand est-ce que tu as été une mère pour moi franchement, Hannah, dis-le-moi. Au moment où tu m’as laissé tout seul toute mon enfance, au moment où tu as préféré que je me fasse torturer plutôt que payer une rançon, ou quand tu as demandé à Jasper de sortir de ma vie pour que je puisse me faire opérer ?
- Tu es au courant ! S’énerva Hannah. Jasper a donc rompu son contrat, je vais devoir…
- Rien du tout Hannah, tu vas rien faire du tout.
- Je vais me gêner.
Monty s’avança alors jusque devant le bureau de sa mère et y jeta les papiers qu’il avait dans la main.
- Qu’est-ce que c’est ? Demanda-t-elle.
- Des transactions d’argent sur un compte fictif pour une autre entreprise qui n’existe pas.
Hannah se mit à pâlir.
- Je ne comprends pas, dit-elle.
- Tu comprends très bien, fit Monty. Tu as créé une entreprise fantôme pour pouvoir faire des transactions à cette même entreprise et ainsi détourner de l’argent.
- Ce n’est pas vrai ! S’écria Hannah perdant son calme.
- Pourtant tous les papiers sont devant toi, les dates des transactions, les sommes. Mais quand on cherche l’entreprise ? Rien.
- Monty… Ce n’est pas ce que tu crois. Cela arrive dans toutes les entreprises, c’est une façon de… Mettre de l’argent de côté, tu comprends ?
Monty ne fut pas dupe et lâcha :
- Je me demande ce qu’il se passerait si les médias tombaient sur ça, puisque tu ne faisais que mettre de l’argent de côté, j’imagine que la police n’ouvrira pas d’enquête.
- Tu ne ferais pas ça… Tu risquerais de tout perdre, tu le sais ? Je serais peut-être condamné, mais si tu perdais l’entreprise, tu n’aurais plus rien.
- Plus rien, vraiment ? Je me fiche de l’argent contrairement à toi. Moi ce que j’aime, ce sont les fleurs, la mécanique et les ordinateurs. Je pense que même si l’entreprise ferme, les fleurs continuerons d’exister et on aura encore besoin de mécaniciens ou d’informaticiens. Et puis, bien sûr, je pourrais revoir Jasper.
- Tu bluffes, lança-t-elle, tu dis que tu n’aimes pas l’argent mais comment ça se passerait si tu n’en avais plus hein ? Tu serais réduit à la pauvreté, tu ne serais plus rien, plus rien du tout.
- Je serais toujours Monty. Rétorqua-t-il. Et je trouve ça suffisant.
- Tu bluffes, répéta-t-elle.
- Est-ce que tu serais prête à en faire le pari ? Demanda Monty calmement.
Sa mère resta silencieuse un long moment et finit par demander :
- Qu’est-ce que tu veux ?
- Rompt le contrat de Jasper.
Hannah écarquilla les yeux :
- Et c’est tout ?
- Non, je vais rompre les fiançailles avec Harper aussi.
- Bien. Comme tu veux. On t’en trouvera une autre, peut-être qu’elle sera un peu moins riche voilà tout.
- Non, je ne veux pas d’une autre. Hannah. Je vais me fiancer à Jasper et puis l’épouser.
Cette fois-ci elle se leva et claqua ses mains sur le bureau :
- Moi vivante, ça n’arrivera jamais !
- Et bien tu seras vivante, mais en prison et pauvre, lança Monty en lui tournant le dos pour quitter le bureau.
- Attend, attend… On peut s’arranger non ?
Monty s’arrêta.
- Tu… Monty, sois raisonnable, tu ne vas pas épouser un homme, pauvre de surcroît.
- Et pourquoi pas ?
- Parce que… Pense à notre image, pense au fait qu’il ne t’apportera rien, tu ne seras jamais heureux avec lui.
- J’ai toujours été heureux avec lui, pourquoi est-ce que ça changerait ?
- Tu ne sais pas ce que tu dis, tu as dû prendre un coup sur la tête, tu…
- J’en ai assez entendu, lâcha Monty en recommençant à marcher vers la sortie.
- Attends ! Cria sa mère.
Il s’arrêta à nouveau. Elle souffla puis dit :
- C’est bon j’ai compris. Épouse qui tu veux, gâche ta vie, je m’en lave les mains. Je vais aussi rompre le contrat avec Jasper. Autre chose ?
Monty se tourna vers elle et lui sourit de toutes ses dents :
- Laisse-moi annoncer tout ça à Harper.
La mère acquiesça, et se rassit. Cette fois-ci, elle avait vraiment perdu.

xxx

Monty était allé acheter des alliances. Il n’avait pas pris les plus chers, mais celles qui correspondaient le plus à leurs goûts à tous les deux. Puis il avait invité Harper au restaurant. Tout au long du repas, il s’était montré charmant, adorable, il avait même baisé sa main. Finalement au dessert, il avait sorti la boîte et l’avait ouverte :
- Hannah a rendu officiel nos fiançailles au cours d’une fête, mais nous ne nous sommes jamais échangé de bagues, dit-il.
- C’est vrai.
Les yeux de Harper brillaient de bonheur. Monty lui sourit :
- J’aimerais donc te faire une demande…
Elle posa une main sur son cœur :
- Oh Monty, tu connais déjà ma réponse. Tu sais que je vais dire oui.
- Vraiment ? Je craignais que tu refuses, au contraire.
- Comment pourrais-je refuser ? Alors que je t’aime tellement.
- Tu ferais n’importe quoi pour moi n’est-ce pas ?
- C’est vrai.
- Tu es là pour moi, tu me l’as dit.
- Oui.
- Et tu ne m’as jamais menti, même pas à propos de Jasper, n’est-ce pas ?
- Jamais ! Lâcha-t-elle avec assurance.
Monty sourit se leva en prenant la boîte de bagues et dit :
- Je suis content Harper que tu ais accepté.
- Tu en dotais réellement ?
- Et bien je pensais effectivement que tu ne serais pas ravi d’être invité à notre mariage.
- Bien sûr que je… Attends quoi ? Votre mariage ? Qu’est-ce que tu racontes ?
Monty fit un geste de la main puis s’agenouilla en face de la personne qui était assise derrière eux. Harper pâlit en la reconnaissant.
- Jasper, veux-tu m’épouser ? Demanda Monty.
- Bien sûr.
Ils échangèrent leurs bagues et s’embrassèrent, puis Jasper tourna sa tête vers Harper et lui offrit son plus beau sourire :
- Oh Harper, tu étais là. Permets-moi de te présenter Monty, mon fiancé.
Harper s’enfuit du restaurant. Leur vengeance était complète.

xxx

Monty emménagea chez Jasper, il ne supportait plus de voir Hannah et le père de Jasper faisait plus partie de sa famille que sa propre mère. La maison était assez spacieuse pour tous les trois et Jasper ne voulait pas laisser son père seul, et puis ça ne dérangeait Monty qu’ils soient tous ensemble. Leur mariage n’aurait pas lieu tout de suite, mais ils s’en fichaient, le plus important pour eux deux c’était de pouvoir se voir et d’avoir des câlins de temps en temps.
Allongés sur le lit double de Jasper, Monty lui faisait un massage.
- Tu vas reprendre la fac à la rentrée ? Demanda-t-il.
- Carrément, et toi tu continues ? Répondit Jasper.
- Je pense.
- Tu vas continuer à travailler dans l’entreprise de ta mère ?
- Non, j’arrête. Ce n’est pas mon truc, y a d’autres trucs que je voudrais faire.
- Comme quoi ?
- Fleuriste. Ça doit être cool comme boulot.
- T’es dans une fac de sciences et communication et tu veux devenir fleuriste.
- Tu trouves ça nul ? Demanda Monty.
Jasper se tourna sur le côté et Monty arrêta de le masser :
- Non je trouve ça génial ! Et puis fleuriste ça t’irait bien, je te vois bien entouré de fleurs.
- Hannah va faire un arrêt cardiaque.
Jasper haussa une épaule et tourna son alliance autour de son doigt :
- Je suis sûr qu’elle survivra, teigne comme elle est, rien ne peut la tuer.
Monty ricana et Jasper tira doucement sur ses cheveux :
- Et puis on s’en fout de ce qu’elle pense.
- C’est vrai.
Jasper passa son bras autour de Monty et l’attira dans ses bras :
- Montydroïde le fleuriste, ça sonne bien.
Monty ferma les yeux et écouta les battements du cœur de Jasper.
- Oui, ça sonne bien.
Ils s’endormirent ainsi, tous les deux, ensemble.
Et ils le restèrent.
Longtemps.
Longtemps.
Toute la vie.

Fin.
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