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[The 100 - UA] Le petit pot de beurre et mère-grand aux dents immenses (5)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [The 100 - UA] Le petit pot de beurre et mère-grand aux dents immenses (5) [The 100 - UA] Le petit pot de beurre et mère-grand aux dents immenses (5) Icon_minitimeDim 17 Sep - 16:00

Fandom : Les 100
Prompt : La fatigue engourdissait ses muscles.
Note : Pas relu ce chapitre est encore plus nul que le précédent

***

5. Manque.

Deux mois passèrent. Monty était passé de l’hôpital à une maison de repos où il avait commencé la rééducation de ses jambes et de ses mains, puis il était rentré chez lui et devait continuer ses exercices. Souvent, il s’entraînait jusqu’à ce que la fatigue engourdisse tous ses muscles. Harper l’encourageait mais s’inquiétait de le voir en faire autant, elle voulait aussi qu’il se repose. Hannah trouvait ses efforts normaux et ne voyait pas où était le problème que son fils tombe d’épuisement après une longue journée d’exercice.
Elle avait acheté une chaise roulante électrique à son fils pour qu’il puisse se déplacer plus facilement, et avait payé ses lunettes aussi, que Monty était obligé de porter s’il ne voulait pas voir le monde en flou.
Quand il était rentré chez lui, la première chose que Monty avait fait, était d’aller chez Jasper, pour lui parler, pour se mettre d’accord, pour comprendre ce qu’il s’était passé. Mais quand il était arrivé, il trouva une autre famille dans l’appartement où vivait son meilleur ami avant, et aucun des membres ne savaient ce qu’il était advenu des gens qui vivaient là avant eux. Quand il put retourner à la fac (maintenant qu’il pouvait se déplacer et qu’il voyait, il avait envie de reprendre les cours), il ne trouva pas Jasper et une de leur connaissance commune lui dit que Jasper ne venait plus, qu’il avait arrêté la fac.
Monty comprit que Jasper l’avait réellement abandonné et c’était comme s’il ne lui restait plus rien. Il avait fait répéter plusieurs fois la conversation à Harper, essayant de comprendre, essayant de savoir, essayant de changer les événements, mais c’était toujours la même chose. Jasper acceptait l’argent, parce que ça valait plus que son amitié avec Monty.
Dans le même temps, il s’était rapproché de Harper. On pouvait dire qu’ils sortaient ensemble, en quelques sortes. Rien n’avait été tout à fait dit, mais puisqu’elle l’embrassait sur la bouche de temps à autre, il n’y avait pas vraiment besoin de dire quoi que ce soit.

Monty s’améliorait chaque jour, il marchait de plus en plus facilement, et ses doigts se pliaient et se montraient plus obéissant qu’au début. Il ne se leurrait pas, il savait qu’il garderait toujours des séquelles mais au moins maintenant pouvait-il se tenir debout et prendre un verre dans ses mains. Il pouvait manger seul.
Ce soir-là, il était encore en train de faire ses exercices, alors que le soleil était couché depuis quelques minutes. Ce fut Harper qui l’arrêta.
- Tu es épuisé Monty, ça sert à rien de continuer.
- Encore un peu, marmonna-t-il.
- Non pas encore un peu, tu devrais arrêter maintenant.
- J’ai envie de continuer, je ne me sens pas assez fatigué encore.
- Et pourquoi tu voudrais te fatiguer encore ?
Monty ne répondit pas.
- Est-ce que tu penses encore à Jasper ? Demanda Harper.
Monty soupira et finalement s’assit par terre, abandonnant les exercices.
- Redit moi ce qu’il s’est passé, ordonna-t-il.
- Ça sert à rien Monty, ça ne changera pas les faits, peu importe le nombre de fois que je te le raconte, Jasper t’aura toujours abandonné contre de l’argent.
Monty posa ses paumes de mains sur ses yeux.
- Je fais des cauchemars, dit-il.
Harper vint s’asseoir à côté de lui et posa une main réconfortante sur son dos :
- Je suis toujours dans la cave.
- La cave ?
- Celle où j’étais quand on m’a kidnappé.
Harper embrassa sa joue :
- Ne te souviens pas de tout ça, ce n’est pas la peine d’en parler.
Mais Monty en parla quand même :
- Je suis là-bas et je souffre, mais mes cauchemars ont changé depuis quelques temps.
- Ce ne sont que des cauchemars Monty.
- Jasper est là, et quand je lui demande de m’aider, il me répond qu’il a accepté l’argent et qu’il doit partir.
- Chhhuuut pas la peine de te remémorer tout ça, pas la peine.
- Alors tu es vraiment sûre et certaine que Jasper a accepté l’argent.
- Sûre et certaine, certifia Harper.
Sa main remonta sur la nuque de Monty, de façon possessive :
- Oublie-le, il n’en vaut pas la peine. Je te l’ai dit, je suis là moi, je ferais n’importe quoi pour toi.
Monty tourna son visage vers elle et elle se pencha pour l’embrasser. Le baiser s’approfondit et quand Harper se recula, ce fut pour souffler :
- Si tu as besoin d’exercice pour te fatiguer encore, j’ai une bonne idée. Et agréable en plus.
Monty la regarda à travers ses lunettes et elle lui fit un petit sourire séducteur.
- T’en as pas envie ? Ça te permettrait de passer à autre chose.
- Jasper a vraiment…
- Oui il t’a vraiment abandonné, il ne reviendra jamais, ce n’est pas la peine de l’attendre ou d’espérer. Mais moi je vais te consoler, et prendre soin de toi.
Elle appuya ses deux mains sur les joues de Monty :
- Regarde-moi, ne pense qu’à moi.
Les yeux de Monty étaient fixés sur elle, mais c’est comme s’il regardait ailleurs, comme s’il ne la voyait pas vraiment, il se sentait toujours aussi vide. Harper relâcha une joue pour aller fouiller dans sa poche, puis elle mit quelque chose dans la main de Monty. Celui-ci baissa les yeux pour regarder le sachet de préservatif qu’il tenait.
- Faisons-le, dit-elle, ça te changera radicalement les idées.
Puis, sans lui laisser le temps de répondre, elle l’embrassa à nouveau.

Le cerveau de Monty se déconnecta complètement et quelques temps plus tard, il se retrouva nu par terre à côté de Harper, transpirant et un peu essoufflé, tout comme elle.
- C’était génial, dit-elle.
Monty resta silencieux.
- Depuis le temps que j’en avais envie, avoua-t-elle, je suis vraiment heureuse qu’on l’ait enfin fait.
Monty regarda le plafond. Ils avaient couché là, au milieu de sa salle d’entrainement, à même le sol. Il ne savait même pas s’il avait trouvé ça bon ou mauvais, il n’avait pensé à rien et laissé son corps agir tout seul. Harper s’extasiait, quand lui avait l’impression de ne rien ressentir. Il s’assit tant bien que mal et annonça :
- Je vais me coucher.
Elle se releva toute nue et s’étira, sans doute pour qu’il la regarde, mais il ne le fit pas, il se contenta de remettre son caleçon et son tee-shirt puis de ramasses ses autres fringues.
- Je peux dormir dans ton lit ? Demanda-t-elle.
Ce n’était pourtant pas les chambres qui manquaient chez Monty.
- Si tu veux, répondit-il platement. J’irai dormir ailleurs.
- Je voulais dire, avec toi, précisa Harper.
Il haussa les épaules :
- Je m’en fiche, dit-il. Fais ce que tu veux.
Elle se coucha donc dans son lit, à côté de lui. Monty ferma les yeux et quand il s’endormit, il fit des cauchemars.

Le lendemain, quand il se réveilla, il avait pris une décision. Jasper avait peut-être accepté de l’argent pour ne plus le voir, mais il y avait forcément une raison à cela. Peut-être qu’il avait vraiment besoin d’argent et n’osait pas en demander à Monty, peut-être qu’il y avait d’autres conditions inconnus à Monty et à Harper. Il avait beau retourner ça dans tous les sens depuis deux mois, il n’arrivait pas à accepter qu’il n’y ait aucune autre explication que « l’amitié est moins importante que l’argent pour Jasper ». Harper était collé à lui et il la repoussa doucement pour s’extirper du lit. Il avait couché avec elle parce qu’il se sentait faible, parce que les mots de Harper lui faisaient mal, parce qu’il ne se sentait plus lui-même, mais il n’en avait pas vraiment eu envie. Même maintenant, en la regardant, il ne se sentait pas amoureux d’elle, il n’avait pas envie d’elle non plus. Mais coucher avec elle, ironiquement, avait un peu réveillé Monty. Il avait repensé à la dernière fois où il avait vu Jasper, son meilleur ami lui avait paru un peu bizarre, il avait tenu à dormir avec lui, tous les deux n’avaient pas beaucoup parler mais Jasper l’avait tenu dans ses bras jusqu’à ce qu’il s’endorme. Est-ce qu’à ce moment-là, il avait déjà accepté l’argent ? Ou est-ce qu’il l’avait pris après ? Quelqu’un qui le serrait comme ça contre lui pouvait-il réellement l’abandonner contre de l’argent ? Il se souvenait du sentiment de sécurité, il se rappelait des battements de cœur de son meilleur ami, plus rapide que la moyenne.
Monty se leva, alla prendre sa douche et s’habilla, avec une idée claire en tête. Tout ça ne pouvait pas durer, il allait apprendre la vérité de lui-même, et s’il devait être repoussé par Jasper, se serait de la bouche de son meilleur ami et de personne d’autre. Pour cela, il devait avant tout trouver Jasper, ou bien faire en sorte que celui-ci vienne à lui.

xxx

Jasper avait trouvé un boulot comme caissier dans un supermarché. Son père lui posait un million de questions « pourquoi a-t-on déménagé ? » « Pourquoi as-tu arrêté la fac ? » « Tu as des nouvelles de Monty ? » « Est-ce que tu vas m’expliquer ce qu’il se passe ? », Jasper n’arrivait jamais à donner une réponse satisfaisante. Il ne savait pas quoi dire, il ne pouvait pas dire la vérité à son père, il ne savait pas comment lui mentir, rien n’allait et plus son père l’interrogeait, plus Jasper avait envie de disparaître.
Son corps lui faisait mal sans arrêt, son père pensait que c’était parce qu’il ne faisait pas assez d’exercice, Jasper avait plutôt l’impression que c’était parce qu’il existait, et que cette seule existence était douloureuse. Plusieurs fois il avait songé au suicide, en se disant que quitte à jamais revoir Monty il pouvait tout aussi bien être mort. Mais il ne s’exécuta pas, parce qu’il devait s’occuper de son père. Alors, pour lui, il se levait le matin, il l’aidait dans la vie quotidienne, il chercha du travail et en trouva, il fit tout ce qu’il pouvait faire pour s’occuper l’esprit et ne pas penser à Monty, et pourtant il y pensait tout le temps.
Son meilleur ami lui manquait. Il avait l’impression de l’apercevoir dans ses clients, de le croiser dans la rue, de le reconnaître dans des ombres la nuit. Le pire c’est qu’il ne pouvait en parler à personne, il ne pouvait rien faire, il ne savait même pas si Monty avait retrouvé la vue ou non, au final. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était se lever, aller bosser, s’occuper de son père. Encore une fois il était complètement inutile.
Jasper espérait que Monty s’en sortait mieux que lui, qu’il avait retrouvé la vue, qu’il pouvait remarquer et replier ses doigts, qu’il allait bien. Il se demandait si Monty voyait toujours Harper, et si leur relation avait évolué. Peut-être que non, mais peut-être qu’Harper avait profité de son absence pour faire tellement de rentre dedans à Monty, qu’il avait fini par tomber amoureux d’elle. Jasper ne savait pas si c’était mieux ou si c’était pire.
Des fois, Jasper se demandait si Hannah le faisait suivre, pour vérifier qu’il n’allait pas voir Monty, mais il se disait qu’elle ne prendrait même pas cette peine. Elle ne le voyait que comme un insecte, il n’était rien pour elle, elle devait être sûre qu’il ne prendrait pas ce risque.
Le plus énervant était qu’elle avait raison. Il ne le prendrait pas. De toute façon, Monty devait être beaucoup mieux sans lui.

Le temps passait lentement et vite à la fois, Jasper ne voyait pas passer les jours mais avait l’impression que chaque journée était interminable et lourde. Il attendait toujours le moment d’aller se coucher et quand il y était, il le repoussait et avait du mal à s’endormir. Il avait du mal à manger, tout lui paraissait mauvais, il se forçait uniquement pour ne pas inquiéter plus son père qu’il ne l’était déjà. Il ne s’était pas rendu compte à quel point se serait difficile d’être séparé de son meilleur ami, il savait que ce ne serait pas une partie de plaisir, bien sûr, mais il ne pensait pas que ça ferait aussi mal. Comme s’il devait subir un deuil alors que Monty était toujours vivant.
Souvent, les souvenirs l’envahissaient. Ils lui sautaient dessus par surprise et s’accrochaient à sa gorge, puis ne le lâchaient plus. Ils étaient là, si nombreux, de toutes les fois où Monty et lui étaient ensemble, et ça en fait beaucoup, beaucoup. Des fois il s’arrêtait de travailler, parce qu’il ne pouvait plus respirer, et le client s’énervait, lui criait dessus, le ramenait de force dans ce monde, loin de ses souvenirs et Jasper se remettait à bosser.
La vie était devenue incroyablement monotone, et super naze. Mais tout allait bien, tout allait bien non ? Il avait une belle maison, un portable à la mode, et un petit boulot qui leur permettait de vivre à lui et à son père.
Quelle merde.

Il aurait donné n’importe quoi pour revoir Monty, même cent mille euros, mais il ne les avait pas. S’il rompait le contrat, il était persuadé que Hannah ne le lâcherait plus et qu’elle s’en prendrait non seulement à lui mais aussi à son père. Elle n’avait aucune empathie, et aucune pitié non plus, il était impossible qu’elle ne fasse pas de leur vie un enfer s’il retournait voir Monty. Il était prêt à prendre le risque pour lui, mais pas pour son père. Il retournait ce problème pour la cent millième fois dans sa tête en rentrant chez lui. Son père l’attendait dans l’entrée quand Jasper ouvrit la porte de leur nouvelle maison. C’était un endroit très spacieux, très pratique pour la chaise roulante de son père, bien plus que son ancien appartement. Pourtant Jasper ne s’y sentait pas chez lui, c’était un endroit impersonnel où il ne se reconnaissait pas. Les meubles étaient tous super modernes, tout était fonctionnel, à sa place et Jasper avait l’impression d’étouffer. Comme si les quatre murs de cette maison se refermait sur lui, comme le piège dans lequel il s’était enfermé en signant le contrat.
Jasper enleva sa veste et l’accrocha dans l’entrée :
- Papa, qu’est-ce que tu fais là ?
- Je t’attendais.
- Tu devrais m’attendre dans le salon.
- J’avais quelque chose à te dire.
Jasper tenta de lui sourire et abandonna, il s’avança vers lui pour tourner sa chaise et l’emmener jusqu’au salon.
- Jasper arrête de me pousser, écoute moi plutôt.
- On sera mieux pour causer, dans le salon.
Son père l’arrêta au milieu du chemin en lui jetant au visage le contrat que Jasper avait signé.
- C’est quoi ça ? Demanda son père.
- Tu as fouillé dans mes affaires, constata Jasper.
- Bien sûr que j’ai fouillé, ça fait des jours que tu vas mal, que tu me caches des choses, et que tu ne m’expliques rien du tout à propos de cette maison ou de pourquoi tu as abandonné la fac. Alors oui j’ai fouillé et je suis tombé là-dessus ! C’est quoi ça Jasper, répond moi.
- J’imagine que tu l’as lu, s’agaça Jasper, donc pourquoi tu me demandes ?
- Je veux que tu m’expliques qu’est-ce que c’est que ces conneries ?
- C’est un contrat !
- Il stipule que tu ne dois plus voir Monty, ni entrer en contact avec lui !
- Tu vois que tu l’as lu, alors pourquoi tu me demandes ? S’énerva Jasper.
- Et d’où ça sort hein ? Pourquoi t’as signé un truc pareil ? Et sans m’en parler en plus.
- Je suis majeur et vacciné, je signe ce que je veux, je ne suis pas obligé de te le dire !
- Et bien si c’est pour signer des idioties pareilles, tu as beau être majeur, tu n’es qu’un gamin !
Les larmes montèrent aux yeux de Jasper :
- Je l’ai fait pour Monty, je voulais qu’il retrouve la vue okay ? Je l’ai fait pour lui, tu crois vraiment que j’avais d’autres choix ? Tu crois vraiment que Hannah m’a fait d’autres propositions plus arrangeantes ?
- Hannah aurait payé l’opération à son fils, quand même !
- Si tu crois vraiment ça, alors papa tu es vraiment naïf.
- Elle…
- Elle l’a laissé se faire torturer ! Cria Jasper. Elle l’a laissé se faire casser les doigts un par un, puis les jambes, puis quand on lui a menacé de s’en prendre aux yeux de son fils, elle l’a laissé faire encore. Elle n’a pas payé un centime, parce que ça touchait sa fierté, parce qu’elle refusait de donner de l’argent à quelqu’un qui lui faisait du chantage, peu importe que son fils souffre ou même meurt. Tu comprends ? Jamais elle n’aurait payé l’opération, si j’avais pas signé ce foutu contrat !
Jasper se mit à pleurer en relançant le contrat sur son père :
- Tu comprends ? Tu comprends ? J’avais pas d’autre choix, je ne voulais pas qu’il reste aveugle par ma faute ! Ce n’était pas cher payé non ? Je ne vois plus Monty mais lui peut voir à nouveau. On a une maison super grande et où tu peux te déplacer facilement. Et puis j’ai trouvé un travail. Alors… Alors…
Jasper s’écroula devant la chaise roulante de son père, se retrouvant à genoux devant lui, et pleurant de plus belle.
- J’avais pas le choix.
Son père se pencha en avant :
- Jasper…
- Si j’avais eu un autre choix, je l’aurais fait papa, je l’aurais fait… Mais j’ai beau y réfléchir encore et encore, il n’y aucun moyen pour moi de revoir Monty.
Le père tendit les bras, attrapa son fils par les épaules puis l’aida à se redresser.
- Viens là, dit-il.
Jasper posa sa tête sur les genoux de son père et celui-ci caressa doucement ses cheveux.
- Il me manque, papa, j’en peux plus de vivre sans lui.
- Ne dis pas ça…
Jasper ferma les yeux :
- J’en peux plus, souffla-t-il.
Son père ne trouva rien à dire pour le consoler. Il le laissa pleurer tout son saoul sur ses genoux, sans cesser de caresser ses cheveux. À un moment il parla, mais de tout à fait autre chose :
- Tu as les cheveux de ta mère, murmura-t-il.
- C’est vrai ?
- Oui, la même tignasse indomptable.
Le père se tut une seconde puis reprit :
- Quand elle est morte, j’ai cru que je n’arriverais jamais plus à vivre, je ne voulais plus rien faire, je me fichais que tu sois là ou pas, je voulais que tout s’arrête. C’était horrible, j’étais vide à l’intérieur, complètement désemparé. Et puis j’ai eu mon accident et j’ai pensé que c’était dommage de ne pas être mort. C’est à ce moment-là, que tu es venu à l’hôpital, tu tenais Monty par la main, et vous vous êtes approché tous les deux près de mon lit. Vous aviez à peine sept ans, autant dire rien du tout. Je ne voulais pas te voir, mais toi tu as pris ma main et puis tu as dit « papa je t’aime je suis content que t’a pas mourru », et ça m’a changé. C’était toujours aussi dur sans ta mère, bien sûr, mais j’ai commencé à redresser la barre et à m’occuper de toi. J’étais maintenant handicapé à vie, en chaise roulante et tout, mais je sentais que je pouvais remonter la pente, parce que j’avais un fils fantastique qui avait un meilleur ami fantastique et que je ne pouvais pas vous abandonner.
- Tu t’en es sorti, murmura Jasper.
- Oui, on peut toujours s’en sortir.
- Même sans Monty ?
- Même sans Monty, dit son père, je sais combien c’est difficile mais un jour tu remonteras doucement la pente.
- Mais il me manquera toute ma vie.
Le père ne put pas mentir à son fils :
- Il te manquera toujours, et tu auras toujours l’impression d’un trou en toi, mais ça sera plus facile quand même.
Jasper releva la tête et son père utilisa ses pouces pour essuyer ses larmes.
- Ou bien, dit-il, on trouvera une solution pour que tu puisses le revoir.
- Comme faire tomber Hannah dans les escaliers ?
Le père rit doucement :
- Rien d’aussi radicale, mais on trouvera en y réfléchissant tous les deux.
Ils ignoraient encore tout du réel prix à payer pour revoir Monty, ils ne l’apprirent que plus tard.

Jasper était sous la douche quand il entendit son père lui crier après. Comme il hurlait son nom, Jasper paniqua en se disant qu’il était arrivé un truc à son père et débarqua à poil et dégoulinant d’eau dans le salon.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
Le père ne fit pas attention à la nudité de son fils et pointa l’écran du doigt. Jasper se renfrogna :
- Tu te fous de ma gueule ? Tu as hurlé pour que je vienne voir la télé ? Je me suis inquiété moi.
- Regarde ! S’exclama son père en montant le son de la télé.
Jasper failli l’envoyer paître pour aller se secher et se vêtir, mais le journaliste devant la caméra qui parlait prononça un nom qui le fit rester :
- Monty Green est actuellement l’héritier des entreprises Green et également le fils d’une des femmes les plus riches du pays.
Jasper resta donc à poil et s’assit sur le canapé pour comprendre pourquoi son père avait beuglé comme ça. On parlait de Monty à la télé, ce qui était plutôt chouette, mais pourquoi est-ce qu’il passait aux infos ?
- Monsieur Green est actuellement dans le coma à l’hôpital Saint Germain, où sont état est critique. Selon nos sources, les médecins ignorent s’il se réveillera un jour.
- Quoi ?
Son père expliqua :
- Il vienne d’expliquer que Monty a eu un accident, c’est pour ça que je t’ai appelé.
- Un accident ?
- De voiture, son chauffeur a apparemment foncé dans un camion et est mort sur le coup, Monty a été transporté d’urgence à l’hôpital. Ils viennent sans doute d’avoir l’info du coma.
Jasper n’écouta même pas la fin des infos, il se releva d’un coup et fila dans la salle de bains pour se sécher, enfiler des fringues en quatrième vitesse puis sortir en trombe de la pièce.
- Je prends la voiture, dit-il, j’y vais.
- Sois prudent sur la route, ordonna son père, inutile que tu le rejoignes mort à l’hôpital.
- Oui, je ferai attention, promis.
Et il claqua la porte de la maison. Son père soupira. Il était inquiet, pour Monty, pour son fils, il se demandait si tout allait bien se finir.

Jasper conduisit prudemment, mais vite. Il réfléchissait en même temps. Comment allait-il faire pour voir Monty. Sa mère devait être sur ses gardes à l’hôpital, elle ne le laisserait jamais entrer. Il pouvait refaire le coup des urgences mais il ignorait totalement où pouvait se trouver Monty. Dans une chambre, certes, mais laquelle ?
Et comment pouvait-il obtenir des infos ?
Il se gara n’importe comment sur le parking de l’hôpital, se rendant compte qu’il n’avait toujours aucune solution en sortant de la bagnole. Peut-être que le mieux serait de foncer dans le tas non ?
Jasper se dirigea vers l’accueil de l’hôpital :
- Excusez-moi je viens voir Monty Green.
- Et vous êtes ?
- Jasper Jordan.
L’homme pianota un instant sur ordinateur puis dit :
- Vous pouvez y aller, monsieur Green se trouve dans le service de réanimation. Chambre 208.
- Merci.
Jasper prit l’ascenseur. Il se souvint de sa peur quand Monty s’était fait kidnapper, il se souvint d’avoir couru comme un fou quand on lui avait dit que Monty était vivant – puisqu’il n’avait pas la voiture -, il était inquiet, fébrile, complètement à la ramasse, mais ce n’était rien par rapport à ce qu’il ressentait maintenant. Jasper avait l’impression que chaque pas le désintégrait un peu plus. Il allait revoir Monty, mais il allait le revoir dans quel état ?
Il s’arrêta finalement devant la chambre 208, incapable d’entrer, incapable de bouger. La main sur la poignée, paralysé. Jasper n’avait pas croisé Hannah, ni même Harper, il se demandait si elles étaient là, dans la chambre, et si elles allaient lui demander des dommages et intérêts parce qu’il était venu vérifier l’état de son meilleur ami.
Dans le coma avait dit le journaliste.
Ça voulait dire qu’il allait se réveiller non ?
Il se fichait bien de ce que ferait Hannah et Harper, il prit une bonne inspiration, ouvrit la porte et entra dans la chambre.

À suivre.
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