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[The 100 - UA] Le petit pot de beurre et mère-grand aux dents immenses (3)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [The 100 - UA] Le petit pot de beurre et mère-grand aux dents immenses (3) [The 100 - UA] Le petit pot de beurre et mère-grand aux dents immenses (3) Icon_minitimeSam 16 Sep - 23:07

Fandom : Les 100
Prompt : Il devait comprendre à quel point c'était important.
Note : Pas relu donc bourré de fautes, comme d'hab. Dodo.
Ah oui, vous allez adorer Harper et Hannah :p

***

3. Intrus.

Harper était apparue dans la vie de Monty parce que les McIntyre étaient riches, que les Green l’étaient encore plus, et que fusionner leurs entreprises par un mariage les rendraient tous deux encore plus riches. Elle avait donc fait sa rencontre au cours d’un repas d’affaire entre la mère de Monty et son père à elle. Harper était la fille chérie de son père, il lui accordait absolument tout ce qu’elle désirait, mais pour cette rencontre, il s’était montré intransigeant.
- C’est notre chance ma fille, accepte au moins de rencontrer l’héritier Green, et si jamais vraiment il ne te plaît pas alors j’accepterai de reconsidérer cette offre.
Harper avait donc accepté de voir ce fameux héritier. Elle était persuadée qu’elle allait rencontrer un autre de ces gosses de riche arrogant et ridicule, un pauvre dragueur à deux balles à moitié drogué et qui balançait l’argent par les fenêtres pour se donner une importance. En fait, Monty n’était pas du tout comme ça. Elle l’avait trouvé hyper sérieux, un brin timide aussi et super doux. Il avait des bonnes manières, il savait bien parler, il pouvait se montrer amusant, il avait un jolie sourire. Elle en était tombée amoureuse quasiment tout de suite et avait bien fait comprendre à son père qu’elle ne voudrait pas d’autres fiancées que lui, quand bien même il l’avait rejeté quand elle lui avait fait sa déclaration.
- Désolé mais je ne veux pas me fiancer avec toi, c’est juste une lubie de ma mère. Je considère de mon côté que j’ai le droit de choisir avec qui je souhaite me fiancer.
- Et tu ne voudrais pas que ce soit moi ? Je suis un bon choix.
Monty avait souri et calmement répondu :
- Je ne suis même pas amoureux de toi.
Qu’à cela ne tienne, Harper avait décidé qu’elle ferait tout pour qu’il tombe amoureux d’elle. Comme il avait bien voulu qu’ils restent amis, elle obtint son numéro de téléphone. Grâce à Hannah Green, la mère de Monty, elle en apprit plus sur ses goûts ou du moins le crut-elle, jusqu’à ce qu’elle comprenne que la mère de Monty ne savait rien de son fils ou avait une image faussée de lui. Le livre préféré de Monty n’était pas du tout Markets and Hierarchies : Analysis and Antitrust Implications de Oliver Williamson, mais comme le garçon lui avoua plus tard, L’attrape Cœur de J.D Salinger. Et s’il appréciait la musique classique, ce n’était pas ce qu’il écoutait en priorité. Bref, Harper dût compter sur elle-même pour en apprendre plus sur Monty afin de lui correspondre au maximum pour qu’il comprenne qu’elle était faite pour lui.
Harper changea même de fac pour se retrouver dans celle de Monty et c’est là qu’elle découvrit le seul et unique défaut de celui qu’elle aimait. Jasper. Ce type était une véritable verrue, grosse, énorme même, suintante et qui refuse de se faire oublier. Pire que tout, il en savait plus sur Monty qu’elle et il refusa de lui donner la moindre info.
- T’as qu’à le découvrir par toi-même, lui avait-il dit, sinon quel est l’intérêt ?
Elle l’avait presque immédiatement détesté, viscéralement, et réciproquement.
- Je comprends pas pourquoi tu traînes avec ce type, vraiment, il est con comme un manche, il a un humour limite et il n’a absolument aucune manière, en plus de ne pas posséder d’argent. Avait-elle dit à Monty.
Ce sur quoi il avait répondu :
- Et moi, je ne comprends pas pourquoi tu traînes avec moi.
- Parce que je t’aime, c’est évident.
- Et je ne comprends pas pourquoi tu m’aimes.
- Parce que tu es bien élevé, doux, gentil, amusant. Tu n’es pas du tout arrogant. Tu parles bien et je te trouve charmant.
Monty avait ri et n’avait rien ajouté. Elle n’avait pas changé d’avis, elle l’aurait. Il lui appartiendrait. Il était son fiancé. Plusieurs fois elle lui fit sa déclaration, lui dit que ses projets n’avaient pas changé, chaque fois Monty refusa ses avances, chaque fois elle décida de persévérer.

Alors qu’elle donnait la becquer à Monty pour qu’il mange, Jasper lui racontait des blagues et le faisait rire, ce qui le faisait tout recracher et l’empêchait de se nourrir convenablement.
- Jasper, arrête ça, on aimerait un peu de calme.
- Désolé, dit-il en étant pas du tout désolé.
Harper soupira, tenta de donner une autre bouché à Monty au moment où Jasper s’exclama sans raison :
- Ornythorinque.
Monty se remit à rigoler et Harper recula la fourchette d’un air des plus exaspéré. Voilà ce qui empêchait Monty d'être à elle, le caillou dans sa chaussure, bien gênant et qui prenait trop de place. Jasper.
Il fallait qu’elle s’en débarrasse, définitivement.
- Allez Jasper, va faire un tour, tu reviendras quand j’aurai fini de manger.
Jasper se leva enfin et s’étira :
- À toute Monty.
- À toute.
Quand il quitta enfin la pièce, Harper souffla de soulagement. Monty tourna son visage vers elle, sans réellement la voir :
- Je sais qu’il t’agace.
- Comment tu fais pour le supporter ?
- Va savoir, sourit Monty.
Pendant un instant il eut ce sourire gentil, qu’il n’avait que pour Jasper et Harper serra plus fort la fourchette avant de lui coller contre la bouche :
- Mange va !
Harper se sentait folle de rage à l’intérieur, déterminée aussi. Il y avait sûrement un moyen d’arracher à Monty cette grosse verrue purulente, sans avoir besoin de se salir les mains.
Monty serait à elle ensuite, elle en était persuadée. Sans l’influence néfaste de Jasper, il lui tomberait dans les bras.
Il fallait qu’elle y réfléchisse plus calmement. Seule.
Elle termina de nourrir Monty, puis lui essuya gentiment la bouche :
- Je peux le faire tout seul, se plaignit Monty.
- Ça me fait plaisir de prendre soin de toi, sourit Harper.
Elle embrassa son crâne puis caressa sa joue.
- Harper, soupira-t-il.
- Oui oui, je sais, je sais, mon fiancé ne veut pas qu’on soi fiancé.
- Nous ne le sommes pas.
Pas encore, pensa Harper. Elle se recula :
- Bon de toute façon, j’ai des trucs à faire, je dois y aller.
Il hocha la tête, elle l’embrassa encore, sur la joue cette fois-ci et tant pis s’il ne voulait pas. Elle profitait un peu du fait qu’il était difficile pour lui de la repousser dans son état, mais bon. Bientôt il le voudrait aussi.
- À demain, lança-t-elle.
- À demain, répondit-il.
Harper quitta la pièce et resta quelques secondes contre le bois de la porte. Jasper choisit ce moment pour revenir. Il la regardait l’air narquois et elle ne put s’empêcher de balancer :
- Tu ferais mieux de surveiller tes arrières Jasper.
Jasper posa ses mains sur ses fesses et lâcha :
- Mes arrières sont biens fermes.
Elle lui jeta un regard noir, s’écarta de la porte et lâcha :
- Monty n’a rien à faire avec toi.
- C’est à Monty de choisir ça non ? Ou tu veux aussi contrôler sa façon de penser ? En plus de décidé arbitrairement que vous êtes fiancé.
- Ce n’est pas arbitraire, c’est la décision de nos parents, Monty aura beau la repousser, au final c’est à moi qu’il reviendra.
Jasper cracha :
- Monty n’est pas l’objet d’Hannah, elle ne peut pas décider de le donner à quelqu’un, et tu ne peux pas le prendre parce que tu en as envie.
- Il n’est pas à toi non plus, lâcha Harper.
- Je n’ai jamais prétendu le contraire, répondit-il. Mais je ne vous laisserai pas jouer avec lui.
- Je ne joue pas ! S’exclama Harper. Je suis sérieuse, je le veux et je l’aime.
Jasper haussa les épaules :
- Tu l’aimes ? Ça ne te donne pas le droit de « le vouloir » pour autant.
Il cogna son épaule en passant à côté d’elle et elle clama dans son dos :
- Je le veux et je l’aurai.
- Tu n’as vraiment rien écouté de ce que je viens de dire, soupira Jasper.
Harper l’ignora et s’en alla.
Oui, elle ferait disparaître Jasper et elle aurait Monty. Voilà comment ça se passerait.
Elle ignorait que la solution viendrait de la mère de Monty, elle-même.

Hannah commençait à trouver Jasper envahissant. Il était le fils d’une de leur servante, et quand il était petit, il était tout le temps à la maison et jouait avec Monty. Elle n’avait rien remarqué au début, parce qu’elle était souvent absente, et quand elle s’en était enfin rendu compte, elle s’était dit que ce n’était pas une si mauvaise chose. Hannah était persuadée que de toute façon, Monty se lasserait, se ferait des amis plus importants.
Mais tout alla de travers. Monty réclama d’aller à l’école public et se fit virer de son école privée pour arriver à ses fins quand sa mère refusa. Il invita Jasper à tous ses anniversaires et ignora les enfants biens que sa mère avait invité elle.
Hannah restait positive, il se lasserait, forcément, parce que son fils était un garçon intelligent et qu’il se rendrait compte qu’il n’a rien à faire avec ce môme de bas étage. Donc la mère était servante, et le père un moins que rien victime d’un accident et handicapé depuis.
Quand la mère de Jasper mourut, Hannah en fut grandement soulagée et pensa qu’elle n’entendrait plus parler de Jasper, elle se trompait, Monty au lieu de le repousser, devint encore plus proche de lui.
Et maintenant, il avait dix-neuf ans et ce parasite était toujours collé à son fils.
Sauf que maintenant, elle avait une carte majeure pour se débarrasser de lui et elle n’allait absolument pas hésiter à s’en servir. Elle utiliserait d’ailleurs toutes les pièces qu’elle avait en main et contacta Harper pour lui en parler. La jeune femme, sur qui Hannah plaçait de très grands espoirs, fut ravie de ce que lui racontait la mère de Monty.
- Je vais vous aider, annonça-t-elle, je pense que je pourrai le faire plier avant que vous n’interveniez.
- Très bien, fit Hannah, je te laisse faire.
Elles raccrochèrent tous les deux en bon thermes, persuadée d’être celle qui utilise l’autre.

Jasper ne savait rien des plans qui se jouaient sur son sort, à la place il fit sortir Monty et commença à courir en poussant sa chaise roulante, puis à tourner à toute vitesse en rond, offrant des sensations de dingues à son meilleur ami.
- Alors comment tu te sens ? Demanda-t-il.
- Je vais vomiiiiiir.
- T’as l’estomac fragile !
- Je viens de manger.
- Ah oui, oups pardon.
Jasper s’arrêta et Monty respira par la bouche.
- Dégobille pas, dégobille pas, paniqua Jasper.
- Ça va aller, le rassura Monty, je vais respirer un peu et la nausée va passer.
Jasper hocha la tête même si Monty ne put pas le voir. Il s’assit par terre, à côté de la chaise roulante de Monty et son ami vint poser sa main sur ses cheveux.
- J’ai mon chien d’aveugle, ricana Monty.
Jasper aboya puis demanda :
- Tu en as parlé à ta mère ?
- Pas encore, répondit-il. Déjà qu’elle me trouve impotent et inutile, alors si en plus elle se met penser qu’un chien est plus utile que moi…
- Ça craint, soupira Jasper en attrapant la main de Monty pour caresser ses cicatrices.
- Arrête de faire ça, se plaignit Monty.
- Mais j’aime bien, ça me détend.
- Mes doigts sont horribles, je le sais bien.
- Je ne trouve pas, fit Jasper en embrassant son index.
- Arrête !
Jasper relâcha sa main puis se releva :
- Tu n’as plus envie de vomir ?
- Non, ça va.
- Bon alors allons voir les fleurs.
Jasper poussa la chaise roulante jusqu’au jardin, puis il raconta à Monty qu’il voyait des lilliputiens s’amuser à faire du toboggan sur les fleurs.
- Oh, l’un d’entre eux vient de s’empaler sur une épine de la rose.
Monty se mordit les lèvres pour ne pas rire :
- Tu es horrible Jasper, s’amusa-t-il.
- Alors j’ai bien fais de ne pas te parler de celui qui a glissé de la fleur et s’est écrabouillé comme une crêpe sur le sol.
Le rire de Monty sortit tout seul de sa gorge sans qu’il n’arrive à le retenir plus longtemps. Jasper continua :
- Oups, dommage pour celui-là.
- Quoi ? Quoi ? Demanda Monty qui se prenait totalement au jeu.
- Il s’est fait couper la tête par la patte d’une menthe religieuse, commenta Jasper sur un ton très sérieux.
- Aïe.
- Ce n’est pas très malin un lilliputiens en fait.
- Pas très, fit Monty. Tu vois autre chose ?
- Y a deux abeilles qui batifolent entre elles.
- N’importe quoi, sourit Monty, les abeilles ne font pas ça entre elles.
- Faut croire qu’elles ont décidé d’aller contre la nature, dit Jasper. Elles s’aiment, c’est comme ça, elles se fichent que nous autres petits humains nous ayons décidé que les abeilles ne fonctionnaient pas comme ça.
Monty sourit.
- Peut-être qu’en fait, les abeilles font ça entre elles et tout, et qu’on n’en sait rien, parce que d’habitude ce sont de grandes timides.
- Tu crois qu’on vient de tomber sur les deux abeilles exhibitionnistes de la ruche ?
- Je crois bien Monty, je crois bien.
Il y eut un silence puis :
- Jasper ?
- Oui.
- T’es con.
Ils éclatèrent de rire.

Ils étaient loin de se douter que ces moments pouvaient prendre fin. Surtout pas Monty qui en avait besoin comme de l’air qu’on respire. La présence de son meilleur ami chassait ses peurs, et quand ça devenait trop dur, Jasper le laissait craquer. Il ne pensait pas que sa mère et Harper désirait à ce point voir Jasper disparaître de sa vie, parce que pour lui Jasper était destiné à y rester jusqu’à la fin. Ils se connaissaient depuis si longtemps, ils avaient toujours été ensemble ou presque, pourquoi cela devrait-il changer ?
Ce soir-là, il repensa à sa journée avec Jasper et réussit à ne pas être terrifié par la solitude et les cauchemars. Il dormit mal, mais moins mal que depuis qu’il était revenu. Monty doutait que les cauchemars disparaissent complètement un jour, mais il espérait qu’ils deviendraient plus flous, moins effrayants et moins nombreux.

Jasper prépara le repas pour lui et son père, en sifflotant.
- Tu as passé une bonne journée, constata son père.
- Comment tu as deviné ? Sourit Jasper.
- Monty va bien ?
- Beaucoup mieux depuis qu’il a craqué l’autre jour, il se libère petit à petit et ses sourires sont plus naturels.
- Tu le connais vraiment par cœur hein ?
- J’aimerais bien, mais il arrive toujours à me surprendre, répondit Jasper. Tu veux de la sauce tomate dans tes pâtes ?
- Oui.
- Bon j’ouvre le pot alors.
Le père de Jasper roula jusqu’à la table de la cuisine et Jasper lui mit une assiette et des couverts. Il servit les pâtes et la sauce tomate. Puis mangea.
- Je me demande comment Hannah a pu avoir un fils aussi adorable, commenta Jasper entre deux bouchés.
- Elle ne s’en est pas beaucoup occupé, il est un peu comme une mauvaise herbe, il a poussé tout seul et prit son indépendance.
- Il n’est pas une mauvaise herbe, marmonna Jasper.
- Je n’ai pas dit ça dans un sens péjoratif.
- Je sais, mais je le vois plutôt comme une fleur des champs poussant dans un buisson de roses. À la fois libre et prisonnier. Sans cesse menacé par ses comparses, il continue quand même à pousser et à s’affranchir.
- Monty est donc une fleur des champs, plaisanta son père.
Jasper hocha la tête :
- Et ne te moque pas, ça lui va bien.
- Et toi alors ? Demanda son père. Qu’est-ce que tu es ?
- Tu en penses quoi ?
- Peut-être que tu es la terre dans laquelle pousse la fleur, ou l’eau qui la nourrit ou le soleil qui la fait vivre.
- Nope, répondit Jasper, ça c’est vachement me surestimer. Moi je dois être une ortie.
- Une ortie ?
- Je file de l’urticaire à sa mère et Harper.
Et il éclata de rire. Son père secoua la tête.
- C’est ta façon de protéger la fleur des champs.
- Ouaip, répondit Jasper.
Il était loin de se douter que les épines des roses pouvaient trancher les feuilles des orties sans sourciller.

Il le découvrit quand Hannah le contacta pour le rencontrer dans un café. Il hésita à refuser, mais quand elle lui dit au téléphone que ça concernait Monty et sa santé, il se sentit obligé d’accepter. Quand il arriva, ce n’est pas Hannah qu’il trouva assis à une table, mais Harper. Tout de suite Jasper fut sur ses gardes, ça sentait mauvais, qu’est-ce qu’elle voulait cette fille ?
- Sois pas tant crispé, je ne vais pas t’empoisonner, lui sourit-elle.
- Alors quoi ?
- Je voudrais te parler de quelque chose d’important.
- Je devais voir Hannah.
- Je sais, mais je me suis arrangée pour la retarder, pour pouvoir te parler en premier.
- Pourquoi ?
- Je sais ce qu’elle veut te demander.
- Quoi ?
- Tu ne veux pas essayer de te détendre avant ? Commande quelque chose, je te le paye.
Jasper commanda un chocolat chaud pour qu’elle arrête de tourner autour du pot et lui explique pourquoi Hannah l’a contacté.
- En fait j’ai un service à te demander, fit Harper après que la serveuse les a servis.
- Dis-moi d’abord ce que veut Hannah.
- Mon service est en rapport avec sa demande.
Les mains de Jasper se crispèrent sur sa tasse, Harper touilla son café noir, et perdit finalement son sourire. Devint même incertaine. Jasper pencha la tête sur le côté, étonné de la voir hésiter.
- Tu dois comprendre à quel point c’est important, murmura-t-elle.
- Je ne comprends pas ce que tu racontes, s’agaça Jasper.
- Hannah connaît un chirurgien très renommé qui pourrait opérer Monty pour qu’il retrouve la vue, dit-elle finalement tout de go.
- C’est vrai ? S’exclama Jasper perdant toute sa méfiance pour se réjouir. C’est génial ça ! Monty va peut-être pouvoir retrouver la vue alors ! Elle va lui demander qu’il l’opère ?
- Oui.
- Super ! Bon après je suppose que ça va lui coûter cher, mais l’argent n’est pas un problème.
- Non effectivement, fit Harper. L’argent n’est pas le problème.
Jasper fronça les sourcils et redevint méfiant. Il demanda alors :
- Quel est le rapport avec moi ?
Harper baissa les yeux, ce qui étonna Jasper une nouvelle fois. Elle murmura :
- Jasper, jusqu’où tu es prêt à aller pour Monty ?
- Hein ? Jusqu’où ? Comment ça ?
- Qu’est-ce que tu serais prêt à faire pour lui ? Pour qu’il retrouve la vue, par exemple.
- Ben je ferais n’importe quoi pour ça, bien sûr.
Elle attrapa sa main et la serra dans la sienne, fort.
- Jasper, Hannah a une condition.
- Quoi ? Une condition ?
- Oui.
- Pour que son fils se fasse opérer des yeux et retrouve la vue, elle a une condition ?
- Oui.
Jasper tira sur sa main pour que Harper le lâche et ricana, la voix tremblante :
- J’aurais dû m’en douter. Elle ne fait rien gratuitement n’est-ce pas ? Surtout pas pour son fils. Elle ne peut surtout pas l’aider par amour, il faut toujours qu’il y ait une magouille derrière. Elle l’a laissé pourrir chez ses kidnappeurs pour une raison débile, alors évidemment qu’elle a une condition.
Harper resta silencieuse, l’air contrite. Jasper n’avait toujours pas touché à son chocolat chaud.
- Je voudrais… Je voudrais que tu acceptes ses conditions, souffla Harper finalement.
- Parce qu’elles me concernent, compris Jasper.
Elle hocha la tête.
- Je t’en supplie Jasper, il faut que tu acceptes, pour Monty, pour qu’il retrouve la vue. Tu sais à quel point ça le pèse, il n’en parle pas, mais il semble toujours nous chercher du regard.
- Pas moi, fit Jasper.
- Quoi ?
- Moi, il ne me cherche pas du regard, il me trouve.
Pendant un instant, le regard de Harper se fit plus noir, puis elle redevint simplement triste et suppliante.
- Il n’empêche que tu sais à quel point il est malheureux.
Jasper hocha la tête malgré lui, il savait que ça faisait mal à Monty de ne plus voir, de juste apercevoir les couleurs. Il le savait bien.
Harper se leva, puis vint se mettre en face de Jasper et s’agenouilla.
- Je t’en supplie, il est ton meilleur ami, et tu veux autant que moi qu’il retrouve la vue non ? Tu as dit que tu ferais n’importe quoi. Je t’en prie Jasper, il faut que tu acceptes. Je t’en prie.
Son ton était désespéré, elle suppliait réellement Jasper, elle était prête à se mettre à genoux pour qu’il accepte. C’était stupide, Jasper savait qu’il accepterait pour Monty.
- Quelles sont les conditions ? Demanda-t-il.
- Jasper… Souffla Harper en relevant la tête.
- Je dois faire quoi pour que Hannah paye cette opération à Monty ?
Ce ne fut pas Harper qui lui répondit, mais Hannah qui arriva derrière lui :
- Tu dois accepter de ne plus le revoir.
Elle lui aurait mis un coup de poing, ça n’aurait pas été aussi douloureux. Harper se releva et vint se rasseoir. Hannah s’installa à côté d’elle et ne commanda rien pour elle. Jasper serra sa tasse, toujours pleine, entre ses mains.
- Je voudrais que tu sortes de la vie de mon fils, pour lui tu n’es qu’une nuisance.
- Vous me tutoyer maintenant.
- Je te traite comme tu dois l’être, voilà tout, comme un moins que rien qui ne sera jamais à notre niveau.
Jasper se vit lui renverser son chocolat sur ses cheveux, mais il se retint.
- Alors tu acceptes ? Demanda Hannah.
- Et si je refuse ?
- Alors Monty restera sans doute aveugle, il me sera inutile et je choisirai un nouvel héritier pour mon entreprise. Quant à lui je le laisserai dans une maison de repos. Tu pourras bien sûr continuer à le voir, mais il ne sera plus rien, plus personne, et sera handicapé à vie.
- Mais je le verrai, alors pourquoi je devrais accepter ?
Harper lui jeta un regard de supplication et ouvrit la bouche pour parler, mais Hannah leva la main pour la faire taire et dit :
- Il se fera opérer et il y a des chances qu’il recouvre la vue. N’est-ce pas ce que tu souhaites pour lui ? Son bonheur ?
Jasper avait envie de pleurer, mais il resta fort et leva la tête :
- Vous êtes horribles, vous savez ça ? Vous êtes prêt à sacrifier votre propre fils uniquement pour me voir disparaître de sa vie.
- C’est pour son propre bien.
Jasper éclata de rire :
- Me faites pas rire, vous faites ça juste pour vous.
- Monty me remerciera plus tard, j’en suis persuadé.
- Il vous haïra vieille peau, il vous haïra et vous le fera payer, j’ai hâte de voir ça.
- Je crois que tu t’estimes beaucoup trop, tu n’as pas autant d’importance pour mon fils, une fois que tu ne seras plus là, il t’oubliera bien vite. Et il raisonnera à nouveau convenablement. Il sera soigné, puis il se fiancera enfin à Harper.
Jasper se cramponna à sa tasse pleine.
- C’est toi qui vois Jasper, tu as le pouvoir sur le sort de Monty.
Il resta silencieux. Il savait déjà depuis le début ce qu’il allait répondre, il le savait même avant de connaître la condition. Seulement, il voulait faire mariner la vieille peau et sa petite pétasse de complice. Qu’elles aillent se faire foutre, qu’elles aillent en enfer toutes les deux.
- Alors ? Insista Hannah. Ta décision ?
Jasper ferma les yeux. Il revécu toute sa vie depuis le début, depuis sa rencontre avec Monty. Elle défila devant ses yeux, comme un vieux film, il y avait le son, mais pas les couleurs. Jasper sut qu’il allait mourir au moment où il ouvrirait la bouche.
- J’accepte.
Il signa ainsi et avec ces mots, un pacte avec pire que le diable.

À suivre.
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