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[Les 100 - pas de spoil] Anatomie de l'Abîme (7)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil] Anatomie de l'Abîme (7) [Les 100 - pas de spoil] Anatomie de l'Abîme (7) Icon_minitimeDim 27 Nov - 18:11

Note : pas relu, chapitre en dents de scie et un peu bordélique, mais bon.

***

7. La voix.

Monty se disait que le brouillard devait ressembler à sa vie. Du flou, distinguer des choses sans tout à fait les voir. Devoir se concentrer pour que ça devienne clair.
Mais il n’en savait rien puisqu’il n’avait jamais vu de brouillard, et Jasper ne lui décrirait pas.  
- Monty mange ! Ordonna sa mère. Arrête ton cinéma.
- Oui maman.
Monty obéit, mangea. La nourriture sur l’Arche n’avait jamais été bonne, on mangeait parce qu’il fallait se nourrir et pas pour un quelconque plaisir. Maintenant, Monty avait l’impression qu’elle n’avait même plus de goût.
- Je sais que tu es triste pour Jasper mon chéri, et ça va être dur pour un temps, mais ça ne changera rien de te laisser mourir de faim. Ajouta Hannah.
Le père de Monty avait fini par comprendre le pourquoi de la crise de nerfs de son fils. La mort de Jasper. Il l’avait partagé à Hannah, apparemment.
Monty hocha la tête, avala une autre bouchée. Il avait du mal à ne pas haïr sa mère. Il obéissait à ce qu’elle lui disait, se comportait comme le meilleur des fils, juste pour ne pas lui sauter à la figure.
- Tu t’en remettras.
Ta gueule.
- Ce sera moins dur au bout d’un moment.
Ta gueule, ta gueule, ta gueule.
- Tu te feras d’autres amis.
La fourchette crissa dans l’assiette. Monty la serrait tellement fort que ses doigts lui faisaient mal.
Il se força à tout manger.
- On cherche toujours qui a pu déclencher ainsi toutes les alarmes de l’Arche, dit Hannah en changeant de sujet.
Monty sentit le regard de son père sur lui, mais il ne bougea pas.
- Il y a eu un gros mouvement de panique à cause de ça et plusieurs blessés. La personne qui a fait ça est irresponsable et sera sévèrement punie. Ajouta la mère.
- J’ai fini de manger, fit Monty en se levant.
Il en avait marre de l’entendre parler. Si elle avait su qu’il était responsable, elle l’aurait dénoncé, comme elle l’avait déjà fait une fois. Ça l’écœurait.
- Mon chéri, tu ne veux pas rester à table ? Demanda Hannah de son ton doucereux.
Monty secoua la tête, nettoya son assiette et ses couverts, puis alla s’enfermer dans sa chambre.
Il se fichait d’être arrêté et puni, de toute façon.
Il en voulait à sa mère, il en voulait à son père, et son meilleur ami était quelque part, mais pas ici. Quelque part. Ou nulle part.
Monty oscillait. Depuis qu’il avait vu la fiche d’identité de Jasper s’éteindre, il passait de phases de dénis à des phases de tristesse profonde.
Il n’arrivait pas à croire que…
Il n’arrivait pas à s’habituer à…
Il ne pouvait vraiment pas penser que…
Jasper n’était pas mort, voilà tout. Jasper ne pouvait pas mourir. Jasper devait être vivant.
Il y avait forcément une explication à ce qu’il avait vu, et peut-être qu’il avait mal vu.
C’était difficile de se dire que plus jamais il ne verrait Jasper, plus jamais il ne lui parlerait. Monty se réveillait en sursaut la nuit, s’accrochait à son oreiller et se souvenait que Jasper était sans doute mort et qu’il avait perdu son meilleur ami et ça le déchirait. Il ne voulait plus dormir, il voulait juste vivre dans le brouillard et se mentir.
Jasper était vivant, parce que Monty ne pouvait pas vivre sans lui.

Ils ne trouvèrent pas qui avait déclenché les alarmes, en revanche, les gens apprirent assez vite que des adolescents avaient été envoyé sur Terre, cela secoua un peu tout le monde et les gardes durent une nouvelle fois intervenir pour calmer les fouteurs de merde. Monty ne s’en préoccupa pas tellement. Puisque tout le monde savait désormais la vérité, il pouvait maintenant sortir de chez lui et reprendre le boulot, sans réel plaisir.
Il se demanda où était passé Raven – puisqu’il bossait avec elle, et apprit par des rumeurs qu’elle était partie sur Terre pour voir ce qu’il se passait. Raven avait donc rénové une vieille navette et était descendu là-bas. Les mots atteignirent Monty assez puissamment pour le sortir violemment du brouillard, de force.
L’Asiatique s’en voulu immédiatement. Il avait été idiot, complètement idiot. La jeune fille avait dû vouloir rejoindre Finn, et c’était chose faites. Alors que Monty… Et bien Monty s’était terré dans sa chambre, avait déclenché des alarmes et c’était tout. La mort de Jasper l’avait tellement retourné que son cerveau avait dû s’arrêter en cours de route. Au lieu de rester immobile, il aurait dû chercher un moyen de rejoindre la Terre. Au moins, il aurait été fixé sur l’état de Jasper, et même si son meilleur ami était effectivement mort, il aurait au moins pu lui dire adieu.
Mais Jasper n’était pas mort. Il ne pouvait pas être mort, et plus les jours avançaient, et plus Monty s’accrochait à cette idée. À cause d’autres rumeurs qu’il entendait. Comme quoi les adolescents envoyés sur Terre enlevaient les bracelets qu’on leur avait mis avant de partir, ceux par lesquels on contrôlait leur état de santé. Monty pensait que jamais Jasper n’aurait enlevé le sien, parce qu’il n’avait aucun intérêt à passer pour mort, il voulait quand même croire en cette rumeur. Croire que quelque chose avait poussé son meilleur ami à retirer le bracelet. Garder l’espoir que Jasper était toujours vivant sur Terre, et qu’il pourrait le revoir.
Et ça le maintenait en vie de penser ça, ça lui donnait la force de se lever le matin, mais également de réfléchir. Il fallait qu’il aille sur Terre lui aussi, peu importe le moyen qu’il utiliserait pour ça.

Les jours passaient. Monty avait essayé de savoir s’il restait une autre navette à réparer, mais personne n’en savait rien. L’Arche n’avait pas le matériel nécessaire pour ne construire une autre et Monty devrait trouver une autre idée, n’importe laquelle. Même s’il devait se propulser à l’aide de réacteur jusque sur la Terre dans une idée totalement suicidaire, il le ferait. Mais il n’abandonnerait pas, il finirait par rejoindre son meilleur ami.
D’un autre côté, Raven ne donnait aucun signe de vie, l’espoir des gens disparaissaient de plus en plus. D’autant plus que le Chancelier prit la décision d’en éliminer certains, car l’oxygène sur l’Arche venait à manquer. Voilà à quoi ressemblait la vie ici, on envoyait des adolescents se faire tuer, on éliminait ceux qu’on considérait comme des poids.
Quand bien même les victimes se désignèrent d’elles-mêmes, ce fut un massacre. Monty serra les dents, il devait se concentrer sur son objectif. Rejoindre la Terre. Ou sinon, il allait devenir fou.
C’était facile à dire, mais il n’y avait aucune solution. Il n’existait plus de navette comme celle que Raven avait volée et réparée. Le seul moyen de partir était de voler le vaisseau prévu pour redescendre sur Terre, mais s’il le volait et partait tout seul, il sacrifiait toute l’Arche complète. Monty ne pourrait pas vivre avec ça sur la conscience, pas même pour rejoindre son meilleur ami. Il avait essayé de demander à Sainclair ou à Wick, s’ils avaient jamais eu une idée pour aller sur Terre, mais aucun des deux ne sut vraiment lui répondre.
Est-ce qu’ils étaient réellement aussi peu préparés à retourner sur Terre ? Ils pensaient avoir le temps, avoir encore des centaines d’années peut-être, remettant au lendemain les préparations pour un retour sur Terre. La fabrication d’autres navettes. Et désormais, ils se rendaient compte que l’oxygène venait déjà à manquer et que peut-être qu’ils n’avaient plus de temps. Et rien ne semblait prêt pour partir.
Monty n’abandonnerait pas, dans tous les cas, il irait sur Terre, il rejoindrait Jasper, même s’il n’avait aucune idée de comment.

Après plusieurs jours, des gardes armées vinrent frapper à sa porte. Hannah ouvrit et demanda ce qu’il se passait.
- Monty Green doit venir avec nous, fut la réponse d’un des gardes.
Monty était à table, en train de prendre son petit-déjeuner avant d’aller travailler. Sa mère le regarda en fronçant les sourcils, et plutôt que de s’inquiéter, elle lui demanda assez froidement :
- Qu’est-ce que tu as fait encore ?
Est-ce qu’ils avaient découvert que c’était lui qui avait déclenché toutes les alarmes de l’Arche ? Avec tout ce qu’il se passait, Monty croyait qu’ils avaient laissé tomber leurs recherches. D’autant plus que ça faisait longtemps que son père avait rendu l’ordinateur.
Cela ne l’arrangeait pas, il ne voulait pas retourner en prison, parce que depuis là-bas, ce serait encore plus difficile de trouver un moyen pour aller sur Terre.
Monty ne répondit pas à sa mère, les gardes insistèrent.
- Monty Green, vous devez venir avec nous, ordre du Chancelier.
- Monty dépêche-toi d’obéir, lui dit sa mère.
Monty se leva, mais son père intervint :
- Attendez, qu’est-ce qu’il se passe ? On peut peut-être s’arranger. Je suis sûr que quoi que mon fils ait fait, ce n’est pas si grave.
- On ne nous a rien précisé, il doit venir et c’est tout.
Monty s’étira. Bien tant pis. La prison ne ferait que le retarder, mais il irait sur Terre, coûte que coûte. Rien d’autre ne comptait pour lui. Son père essaya encore de parlementer, mais il le coupa :
- C’est bon, j’y vais.
- C’est bien Monty, tu prends tes responsabilités, lui dit sa mère.
- C’est ça, répondit-il avec écœurement.
Il ne se retourna pas vers ses parents et suivit les gardes dans le couloir. Monty regardait autour de lui, s’il s’y prenait bien, il y aurait peut-être un moyen pour lui de s’enfuir. S’il se mettait à courir d’un coup, il pourrait se planquer dans une bouche d’aération, il les connaissait par cœur. Au moins, jouer à cache-cache avec Jasper lui aurait servi réellement à quelque chose. Il lui raconterait ensuite, quand ils se retrouveraient.
Ils arrivaient à un croisement. Monty compta jusqu’à trois dans sa tête.
Un.
Deux.
Trois.
Il commença à courir, prêt à tout donner dans un sprint pour semer ses gardes, mais la chance n’était pas de son côté et il rentra dans une femme qui arrivait à ce moment-là. Il tomba en arrière. Les deux gardes le rattrapèrent, le forcèrent à se mettre debout et gardèrent une prise sur lui pour l’empêcher de tenter une nouvelle fuite.
- Bien tenté, se moqua un des gardes.
Monty grinça des dents. Il venait de rater sa meilleure occasion, mais il n’avait pas dit son dernier mot. Peut-être réussirait-il à fuir après avoir parlé au Chancelier.
Les gardes l’emmenèrent jusqu’à la salle de radio et Jaha s’approcha d’eux.
- Monty, vous êtes là, venez avec moi.
Monty fut surpris qu’il lui parle aussi familièrement, mais suivît le Chancelier, poussez par les deux gardes.
- Inutile de le traiter ainsi, dit Jaha, il n’a rien à craindre, il n’est pas ici pour être puni.
- Pour quoi alors ?
Jaha lui sourit et le fit asseoir devant la radio. Il parla dans le micro, posant le casque sur une oreille :
- Clarke ? C’est bon, il est là, je te le passe.
Jaha passa ensuite le casque et le micro à Monty :
- C’est pour vous.
Monty ne comprit pas tout de suite. Pourquoi Clarke voudrait-elle lui parler à lui en particulier alors qu’ils ne s’étaient jamais adressé la parole auparavant ? Il mit le casque sur ses oreilles et demanda, presque timidement, au micro :
- Clarke ?
Ce ne fut pas Clarke qui lui répondit.
- Monty ?
Cette voix, il ne l’avait plus entendu depuis longtemps. Même dans sa tête elle avait fini par s’éteindre, et aujourd’hui, elle résonnait à nouveau. Pour de vrai et pas seulement dans son esprit. C’est comme-ci le cœur de Monty avait décidé de monter dans des montagnes russes. Monty avait l’impression que pendant un long moment, il s’était arrêté et venait de décider de redémarrer, et cela lui donnait la tête qui tournait.
- Monty ? Tu es là ? C’est toi ? Insista la voix.
Monty dut reprendre son souffle avant de murmurer :
- Je suis là.
Il y eut alors un long silence, comme si la voix à l’autre bout avait-elle aussi besoin de se remettre les idées en place avant de parler.
- Je suis là, répéta Monty plus fortement pour être sûr d’être entendu.
- Monty… Tu es vivant.
Monty souffla, fort, de soulagement.
- Toi aussi... Toi aussi, tu es vivant, Jasper.

À suivre.
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