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[Galek - Sans spoil (lol) - UA - La plaie]

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KoalaVolant
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Danashulps
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MessageSujet: [Galek - Sans spoil (lol) - UA - La plaie] [Galek - Sans spoil (lol) - UA - La plaie]  Icon_minitimeSam 12 Déc - 22:14

Prompt : Fermer son cœur à clé
Note : Okay. Alors c'est long. J'suis sorry. Mais. Cette fic a été écrite en me basant sur Maléfique. y a quelques trucs du film mais y a des trucs différents aussi xD Enfin vous verrez.

Il y a bien longtemps, ou pas forcément, existait deux contrées. Elles n’étaient pas forcément en guerre, étaient plutôt unies. En fait, la seule différence qui pouvait à peu près les différencier, était que l’une des contrées était ancrée dans le surnaturel, quand l’autre ne l’était pas du tout. Soit parce qu’ils ne savaient pas pour ce fait, soit parce qu’ils n’avaient pas envie de savoir, soit parce qu’ils n’y croyaient pas.
Mis à part ces faits, les deux contrées ne se reprochaient rien à l’autre. Juste qu’elles ne partageaient rien entre elles. Et qu’elles restaient à distance. Histoire de ne pas effrayer la populace des non-croyants.

Dans celle du surnaturel, vivait un jeune garçon du nom d’Aleksey. Celui-ci était d’une gentillesse sans bornes, bien qu’il ait souvent tendance à pleurer pour rien. Il passait son temps dans les jupes de sa mère, et n’osait faire connaissance avec le reste du monde. Son père était un régulateur. C'est-à-dire qu’il faisait en sorte que les créatures surnaturelles, n’envahissent pas trop le reste du monde. Et ne soient pas néfastes non plus. Aleksey aimait ses deux parents et son petit frère Zach, qui venait de naître depuis peu.
Il était heureux, mais un peu seul. Il n’arrivait pas à devenir ami avec les gens. Surtout que ceux-ci pouvaient être parfaitement effrayants s’il ne faisait pas attention.
Néanmoins, il était d’un naturel particulièrement curieux. Une caractéristique propre aux humains vivants dans le monde surnaturel.

Sûrement pour cette raison, que lorsqu’il entendit qu’un garçon de l’autre contrée, s’était introduit chez eux, il fonça pour le retrouver.
Quelques minutes plus tard, il fit face au visiteur. Celui-ci avait l’air gentil, un peu perdu surtout. Il pleurait doucement, et Aleksey voulu aller le rassurer. C’était étrange comme la timidité de l’enfant s’envola à cet instant. Peut-être parce qu’Aleksey avait bon cœur, et qu’il ne pouvait pas laisser un autre que lui pleurer.

- Comment tu t’appelles ? lui demanda Aleksey, du haut de ses huit ans
- Antony…
- D’accord ! Moi c’est Aleksey !! Tu t’es perdu ?
- Oui... répondit l’autre, en pleurant à moitié
- C’est trop triste ! Je vais t’aider t’inquiètes pas !

C’est ainsi qu’Aleksey prit Antony sous son aile, comme il l’aurait fait avec un plus jeune que lui, bien qu’il apprit plus tard, qu’ils avaient le même âge. Il sut donc qu’Antony venait du royaume à côté, gouverné par un roi très puissant. Aleksey qui se savait gouverné juste par quelqu’un nommé Dieu et qu’il n’avait jamais vu, et qui ne donnait jamais d’ordres, fut très intéressé par les récits d’Antony.
D’ailleurs, l’enfant ignorant du surnaturel questionna aussi Alek, qui lui parla du monde des créatures surnaturelles, mais en lui disant de pas le dire. Parce qu’Aleksey savait que l’autre pays n’était pas censé y croire ou le savoir.

Aleksey et Antony devinrent les meilleurs amis du monde. Parce que le garçon qui visitait le pays du surnaturel, était sympathique, qu’il avait beaucoup de répartie, qu’il était drôle, et qu’au fond, Aleksey l’admirait énormément.
Tant et si bien que les années passèrent sans qu’ils ne se quittent jamais des yeux, sans qu’ils ne se cachent une seule chose, sans qu’ils ne discutent au moins une fois par jour. Personne ne le leur reprocha, et Antony savait tenir sa langue vis-à-vis de sa connaissance du surnaturel.

Aleksey n’avait pas d’autres amis qu’Antony, il était celui auquel il faisait le plus confiance, et c’est sûrement pour cette raison, qu’il resta très naïf vis-à-vis de l’amitié.
Mais lorsqu’il eut treize ans, Antony ne vint plus. Lui qui venait tous les jours, s’absenta durant toute une semaine.
Puis durant un mois. Puis deux. Aleksey se retrouvait à nouveau seul, sans pouvoir comprendre pour quelle raison, son ami de toujours, l’avait laissé tout seul. Jamais encore il ne s’était absenté autant.

Inquiet de cette absence, il décida d’aller dans le pays d’Antony, pour le retrouver, voir comment il allait. Il se promit de ne pas dire d’où il venait, ni pour le surnaturel. Il se présenta comme un garçon normal de treize ans, il s’appelait Aleksey Hutcherson, il venait d’ailleurs mais trouvait ça chouette de visiter. Même si en fait, dans sa tête, il s’en moquait totalement de voir un autre endroit que celui où il avait toujours vécu. Lui, il voulait retrouver Antony. Il voulait savoir pourquoi celui c’était autant absenté.

Il voulait retrouver son meilleur ami et qu’ils puissent partager un moment ensemble.

Et cela ne tarda guère, car la ville où vivait Antony était petite : Aleksey retrouva Antony. Celui-ci lui avait suffisamment parlé de lui, pour que l’enfant venant de l’autre pays, connaisse ses lieux préférés, et tout le reste.
Antony était là, dans un parc. Il était aussi brillant qu’à l’accoutumé, à l’air aussi confiant de d’habitude. Sauf qu’Antony était entouré, d’un petit groupe d’amis avec qui il riait, dans l’insouciance.
Antony était entouré d’amis qui n’étaient pas Aleksey. Et il semblait réellement s’amuser, sans penser à son ami de l’autre contrée.
Aleksey regarda ce qui lui faisait face. Il se dit que peut-être qu’Antony avait le droit d’avoir des amis. Après tout, il était suffisamment social et moins timide que celui venant du pays du surnaturel.
Alors, il se dit qu’il pouvait toujours s’incruster dans le groupe d’amis.

Il s’avança, salua le petit groupe, demandant s’il pouvait venir avec eux. Il essaya de ne pas trop être timide, d’élever la voix, de faire un effort. De montrer, que lui aussi il était capable de se faire des amis sans problème.
Antony se tourna vers lui, surpris :

- Qu’est ce que tu fais là ? S’exclama-t-il, d’un air dérouté, un peu brusquement
- Euh… Ben tu ne venais plus alors…

Aleksey prit un air un peu triste, et fit un petit sourire à Antony. Ses yeux brillaient d’un air de dire « tu m’as manqué, quand est ce que tu reviens hein ? » Il alla droit sur lui, en tendant ses bras pour faire un câlin à Antony.
Aleksey était un peu enfantin dans sa tête, mais ce n’était pas franchement de sa faute. Il était comme ça. Et Antony ne lui avait jamais interdit de le câliner.
L’autre enfant le fixa, et eut un rire. Ce n’était pas un rire amusé. C’était un rire nerveux. Un rire gêné.

- Aaah oui c’est vrai… marmonna-t-il avant de repousser brusquement Aleksey

L’enfant aux cheveux en bataille et aux yeux marron foncés, regarda son ami de toujours, d’un air d’incompréhension. Jamais Antony n’aurait refusé un de ses câlins.

- Antony…. ? Tu ne veux plus que je… demanda doucement Aleksey, d’un air inquiet
- Tais-toi. Le coupa brutalement Antony.

Celui qui était entouré d’amis, se sentait observé. Dans sa tête, ses pensées défilaient à toute vitesse. Il n’avait pas envie de se taper la honte parce qu’un « ami » venait l’embêter. Et d’ailleurs, que faisait Aleksey ici ? Il n’aurait jamais pensé que lui qui se comportait comme un bébé, pourrait avoir le courage de venir jusqu’ici.
En plus, il faisait partie du pays des monstres, de ceux qui croyaient en des choses horribles. Antony eut un frisson. Peut-être qu’Aleksey était un monstre aussi ? Même si son ami ne lui avait jamais rien caché, on ne savait jamais.
Il fit la grimace à cette idée. Il n’était plus revenu vers Aleksey parce qu’il n’était qu’un idiot naïf vivant avec des fous. Il n’avait pas envie de se retrouver encore avec ce pot de colle pleurnichard. Antony décida d’en finir avant que ses amis, ses vrais amis, ceux cools et sympas et pas crétins, ne le lâchent.

- Mais Anto…
- J’ai dit tais-toi. Ecoute Aleksey, t’as pas compris pourquoi je ne venais plus ?
- Ben non…Justement… fit Aleksey, d’une toute petite voix attristée
- Qu’est ce que t’es con. Putain, faut tout t’expliquer. Bon, je suis gentil, je vais t’expliquer.

Antony se plaça bien devant Aleksey qui le regardait, sans comprendre vraiment pourquoi soudain son meilleur ami devenait un pauvre abruti décérébré, de ceux qui avaient toujours eut tendance à l’embêter à l’école. D’ailleurs, il voulu lui demander. Antony le coupa de court, en le poussant assez fort. Aleksey tomba sur les fesses, et il était aux bords des larmes.

- T’es plus mon ami c’est tout. T’es trop con, tu chiales pour rien… commença Antony, en guettant la réaction de ses amis, qui s’étaient mis à rire en entendant ça. Il supposa qu’il pouvait continuer : En plus tu fais flipper avec tes histoires. Et pis sérieux, t’as pas d’autres amis que moi, ça craint. T’es vraiment nul.

Aleksey écouta ce que lui dit Antony en silence. Il l’écouta, et tandis que les insultes se déversaient, il ouvrit la bouche. Il se sentit mal. Il cherchait à répondre quelque chose. Il devait répondre quelque chose. Il devait se défendre.
Mais que pouvait-il répondre à ça ? En plus, son ancien meilleur ami décida de continuer. Comme pour enfoncer le clou. Comme pour être sûr que jamais Aleksey ne reviendrait. Que jamais il ne viendrait l’embêter.

- Pis t’as vu comment tu t’habilles ? C’est trop démodé. Et t’es encore un gamin, tu grandiras jamais dans ta tête ou quoi ? Et les câlins que tu fais…Punaise, mais je sais même pas comment j’ai pu trainer avec toi. T’es une plaie, Aleksey. Une véritable plaie.

Les copains rirent autour. C’était drôle, de voir Antony traiter un autre comme un moins que rien. Bien sûr. C’était amusant. Tu parles.
Aleksey sentit son cœur se serrer. Jamais il n’aurait pensé qu’Antony pouvait réagir comme ceux qui aimaient à se moquer de lui.
Il se releva. Il ne savait pas comment réagir. Il sentait qu’à tout moment il pouvait se mettre à pleurer. Pleurer encore et encore. Sans s’arrêter.
Sauf qu’il ne voulait pas pleurer. Pas devant Antony. Pas encore. Il savait qu’Antony ne ferait que se moquer encore.
A la place il se mit debout. Fixa Antony qui attendait peut-être qu’il pleure ou quelque chose d’autre. Aleksey resta silencieux, puis, enfin, parla :

- Oh. Je vois. Je suis une plaie ?

Il s’interrogeait sur ses plaies. Est-ce qu’aux yeux de ses parents il était aussi une plaie ? est-ce que les gens qui le traitaient comme un bouc émissaire, le voyaient comme une plaie ? Etait-il un poids ? A pleurer toujours ? Ou est-ce juste que les gens n’aimaient personne ? Parce qu’Aleksey n’était pas stupide. Il avait bien vu qu’Antony se la jouait devant ses amis. Ses amis. Etaient-ce vraiment des amis ?
Tout n’était il que mensonge ? Est-ce qu’en fait, on ne pouvait pas avoir d’amis sans se faire trahir ?
Aleksey se sentait bancal. Il avait l’impression qu’il ne pourrait plus jamais remarcher. Que plus jamais il ne pourrait sourire.

- D’accord. Je suis une plaie. Je vois.

Antony lui aurait enfoncé un couteau dans le cœur, que ça aurait fait le même effet.
Aleksey tourna son dos à cette immondice qui fut son ami. Son regard qui autrefois brillait de joie, vrilla de haine.
La haine l’envahi en un instant seulement. Elle ne perdit pas de temps. Et Aleksey alla voir ailleurs si Antony n’y était pas. Demander. Quémander. Tester. Analyser.
Est-ce qu’il pourrait se retrouver un ami ? Un vrai ? Est-ce qu’Antony n’était qu’un échantillon ? Mais tous les gens lui semblaient fades. Lui semblaient faux. Non, ça n’était pas possible. Il ne trouverait pas d’amis.
Aleksey retourna chez lui. Son cœur s’était fermé. Définitivement. Il était fermé à clé, et sûrement que la clé s’évanouit dans la nature.
Il revint chez lui. Il regarda ses parents. Etait-il une plaie pour eux ? Sûrement que oui. Sûrement que ses parents ne l’aimaient pas autant qu’ils le prétendaient.
Aleksey retourna dans sa chambre. Il y réfléchit. Aleksey n’était pas bête. C’était Antony l’abruti.
C’était les autres, les imbéciles. A prétendre que tout va bien, qu’il n’y a pas de surnaturel. Que ce n’est qu’une histoire pour les grands-mères. Aleksey s’y connaissait en surnaturel. Son père était régulateur, et sa mère trempait dans la magie.
Lui ne pratiquait pas, mais il connaissait.
Aleksey songea à Antony. A ses mots.
Il se recroquevilla sur lui-même. Ferma les yeux. Réfléchit.

* * *

Aleksey se trouvait contre le mur. Il fixait le monde. Il songeait au fait que ceux du pays d’à côté étaient des abrutis. Tous les uns que les autres. Qu’ils étaient inutiles. Qu’ils étaient faux. Qu’Aleksey n’était pas une plaie, c’était les autres qui l’étaient.
Son regard était rempli de haine, et de défi. Il était bien décidé à se venger d’Antony. D’Antony et de tous les autres menteurs de l’autre pays.
C’était facile en plus. Ca semblait facile.
Arioch, un démon du côté surnaturel, voulait même l’aider dans cette tâche, trouvant apparemment « chouette » qu’Aleksey ait enfin ouvert les yeux sur les faits.
Aleksey l’écoutait, il avait de bonnes idées. Alors, du haut de ses treize ans, Aleksey continua à se laisser tenter par la vengeance. C’était pas mal, de détruire les gens, c’était amusant. Ils vous pensaient parfait, puis en fait, non. Pas du tout.

Mais si Arioch aimait faire dans la subtilité, il aimait souffler d’autres choses aussi, au creux de l’oreille de son nouvel « ami ». Il lui rappela que sa mère s’y connaissait en magie. C’est vrai, madame Hutcherson était douée en la matière.
Si la psychologie, c’était bien, la magie c’était mieux. D’autant que les autres de l’autre pays de minable, ils n’en voulaient pas de la magie. C’était leur point faible.

Aleksey apprit la magie. C’était pas mal comme trucs. Surtout la noire. La sombre. Celle qui faisait mal. Celle avec les malédictions. Et des malédictions, il y en avait à foison. Aleksey cultivait sa vengeance, balançant des sorts ça et là, se contentant d’abord de petits.
Mais son plus grand coup ne tarderait pas à venir. D’autant qu’Arioch ne cessait de se coller à lui, de lui murmurer tant de choses. Regarde, cette personne, tu pourrais lui jeter tel sort. Et pourquoi pas une petite malédiction ? Aleksey trouvait ça chouette. Il ne réfléchissait pas aux conséquences, il se fichait bien qu’il pouvait tuer, pousser au suicide ou quoi. Qu’importe si des gens mourraient. Ils le méritaient.
Aleksey passait son temps dans l’autre pays, y insérant le désordre, et le chaos, sans que jamais on ne puisse l’attraper. Il savait effacer ses traces, et de fait, pouvait faire régner en toute liberté, tout ce qu’il adorait.

Par un étrange fruit du hasard, il apprit des nouvelles d’Antony. Il n’avait jamais voulu en avoir, même s’il avait secrètement toujours rêvé de le retrouver et de lui faire la peau.
Il apprit qu’Antony convoitait la famille royale. Il convoitait le royaume, il désirait se faire Prince, et semblait bien s’entendre avec celui actuel d’ailleurs.
Le Prince Gary. Qu’on disait bon, naïf, blablabla. Aleksey avait déjà entendu ce genre de discours quinze fois. Les gens étaient toujours trop bons trop cons, ou juste pas assez bons.
Mais ce qu’il était sûr, c’est qu’Antony convoitait quelque chose. Il convoitait ce Gary de mesdeux, il était son ami.
Et Aleksey avait bien envie de lui jouer un tour.

Il avait vingt et un ans, quand il alla trouver le Roi. Aleksey était un magicien puissant, il sut s’imposer sans problème, rentrer, faire face au trône, sans qu’on ne puisse jamais le repousser. Il fit face à cet homme minable.
La famille royale comptait aux yeux d’Antony ? Fort bien. Il allait s’en débarrasser. Ce n’était pas grand-chose, mais dans sa tête, ce n’était que le commencement.
Le prince n’était pas là ce jour là. On le disait parti prendre des photos. C’était étrange, mais Aleksey se ficha bien des goûts du prince Gary. Il oublia même ce détail. A son avis c’était juste des affabulations.
Il fit face au roi, et avec un sourire plein d’amusement malsain, il leva les bras. Arioch l’accompagnait, resté collé contre le mur. Le démon servait parfois à Aleksey pour décupler ses pouvoirs. De toute façon, Arioch savait qu’à force de jouer avec la magie noire, Aleksey serait bientôt tout aussi démon que lui. Il suffisait juste d’attendre. Donc en attendant, il pouvait bien l’aider un peu.
Antony était là. Antony était venu pour cirer les bottes du roi quitte à faire. Antony le vit. Antony pâlit. Où était passé l’Aleksey naïf ? Où était-il ? Comment se faisait-il qu’il semblait si dangereux ?

- Majesté. Et ses invités… Le regard d’Aleksey se tourna vers Antony. Je suis venu vous voir, car je suis bien déçu.
- Déçu ?
- Oui déçu. Quand je vois avec quoi vous fricotez…

Le roi n’avait rien fait. Le roi était innocent. Toute sa famille l’était. Mais la haine qui envahissait Aleksey était plus noire que jamais. Alors ils payeraient d’être tombé sous le joug d’Antony.
Et traîner avec Arioch le démon n’avait rien fait pour l’arranger.

- Comme vous avez mauvais goût, je décide de vous maudire. Vous, et toute votre famille. Dans une année, jour pour jour, la famille royale plongera dans un sommeil éternel. Il n’y aura plus de monarchie. Et il sera impossible de les remplacer.

Les éclairs étincelèrent autour d’Aleksey qui préparait sa malédiction. Une fumée bleue envahi la pièce, éclairant de façon terrifiante le visage du magicien.
Le roi était horrifié.
Aleksey souriait à Antony avec haine.
Il se moquait de la monarchie. Par contre, il savait que leur laisser un espoir impossible, saurait les achever.

- Sauf si…

Arioch ne s’attendait pas à ce sauf si, et il se décolla du mur, surpris. Qu’avait donc prévu son protégé, celui qui deviendrait bientôt un démon à ses yeux ?

- Sauf si…. Vous avez un prince non ?

Le nouveau « meilleur ami » d’Antony. Sa nouvelle cible.

- Si le Prince Gary reçoit un baiser d’amour sincère, suite à ce sommeil, alors…Alors la malédiction sera brisée.

Mais l’amour n’existait pas. Ce n’était qu’une illusion. Surtout dans un monde comme la monarchie. Personne n’aimait sincèrement. Ce n’était que des mensonges. Des foutaises. Ca n’arriverait jamais.
Aleksey le savait, parce qu’il avait cru des années qu’Antony était son ami, et ce n’avait pas été le cas.
Mais il prenait du plaisir à lancer une pareille punition. Parce qu’Antony allait devoir charmer jusqu’au bout Gary, s’il voulait devenir prince. Et que sûrement il allait abandonner.

- Ainsi, ceux qui vous cirent les bottes auront une raison de le faire. Lança-t-il en ne cessant de fixer cet imbécile d’Antony. Oh j’oubliais… Cette malédiction, rien ni aucun pouvoir sur Terre, ne pourra le défaire.

Les éclairs tonnèrent encore un peu. La fumée se fit foudroyante. Aleksey disparu sans prévenir, accompagné d’Arioch.
Le roi était dévasté. Il ne parvenait même pas à y croire. Le surnaturel n’existait pas, n’est ce pas ? C’était juste des idioties. Il secoua la tête, désespéré.
Aleksey lui, se fichait bien d’avoir puni une famille innocente. Il savait que ça ferait les pieds à Antony, il savait que cet abruti allait sûrement faire des pieds et des mains pour faire preuve d’une sincérité dont il était incapable. Et qu’il abandonnerait sûrement.
Et ce n’était que le début, parce qu’Aleksey comptait bien aussi lui faire d’autres maux.
Il ne se préoccupa pas du prince Gary ou du roi, ou de la reine. Il avait lancé sa vengeance, c’était tout.

* * *

La vengeance avait été jetée depuis presque un mois. Aleksey se délectait du plaisir qu’il en ressortait. Il avait eut vent qu’Antony n’avait de cesse de tenter de charmer un peu toute la famille royale. Il essayait encore malgré tout. Quel abruti. Ca ne serait jamais quelque chose de sincère.
Aleksey savait aussi qu’Antony avait mystérieusement perdu son argent, ses amis, un peu tout ce qui l’entourait. Mais ça, il le savait parce qu’il en était la principale cause. Mais ce n’était pas suffisant à ses yeux. Ca ne le serait jamais.
Et il y avait toujours une armée d’Antony, dehors, aux noms inconnus, mais qui étaient tous semblables.
Alors le magicien ne s’était pas arrêté de s’amuser des gens. Il continuait toujours, même en ce jour de pluie.

Finalement, il passait plus de temps dans le monde normal que dans celui du surnaturel. Et il pleuvait beaucoup ce jour là. Mais Aleksey se fichait bien de la pluie. Il aimait ça. Et si jamais ça le dérangeait, il aurait toujours des sorts pour l’arrêter.
Il pleuvait comme au déluge.
Et Aleksey filait, en sweat shirt et pantalon, sans parapluie. Il était trempé jusqu’aux os, et sortait de chez quelqu’un. Ce quelqu’un s’était pris un sort, et Aleksey l’avait détruit manuellement aussi. Ca avait été drôle. Arioch ne l’avait pas accompagné. Parfois Arioch n’était pas là.
Aleksey retournait chez lui en silence, sans utiliser de magie. De toute façon, un chez lui, il en avait un aussi dans ce pays. Un maigre appartement qui lui convenait tout à fait.
Il sentit soudain que les gouttes cessèrent de tomber. Il releva sa tête. Il vit quelqu’un. Recula. Encore un imbécile voulant faire preuve d’une soi-disante générosité.
Ca lui donnait envie de vomir.

L’homme qui se tenait en face de lui, semblait plus âgé, avec des cheveux bruns frisés, et un sourire doux sur le visage. Aleksey le fixa et se dit qu’il ferait un jouet parfait, s’il ne pleuvait pas autant, et qu’il n’avait pas autant envie de rentrer chez lui.

- Il pleut. Fit remarquer l’inconnu en tendant encore son parapluie.

Aleksey recula encore.

- Je sais. J’aime bien la pluie, rétorqua le magicien avec un sourire
- Mais vous allez attraper froid.
- Pas faux. C’est un fait auquel il faut se risquer quand on aime la pluie.

Aleksey resta caché dans l’ombre. Seul l’inconnu au parapluie était éclairé par les lampadaires présents. Le mage n’avait pas envie de se coltiner un crétin et de discuter avec. Il n’avait pas vraiment envie de s’amuser. Il voulait juste profiter de la pluie.

- Vous êtes sûr ? Vous semblez avoir froid.

Et c’était vrai, Aleksey avait froid. Il tremblotait doucement, frissonnant sous le mauvais temps. Il le savait, il s’en était rendu compte. Il était surpris que l’inconnu insiste autant. Aleksey fut tenté de lui balancer une remarque cinglante, mais se retint finalement.

- Ca va.

Pourtant, l’inconnu plaça une nouvelle fois son parapluie sous Aleksey. La pluie cessa de couler sur le magicien qui se sentit au sec un instant. Aleksey voulu se réfugier dans l’ombre. Un peu plus profondément. Cracher après cette aide dont il n’avait pas besoin, et qu’il jugeait sûrement hypocrite.
Mais il se tût. Il resta sous le parapluie, amusant sûrement son propriétaire.

- Bon. Juste un peu, capitula doucement Aleksey.
- Où alliez vous ?
- Chez moi. Par là bas. Montra rapidement du doigt le mage sans donner plus de détails. Il ne comptait pas rester éternellement avec ce type au parapluie. Il rentrerait chez lui tout seul. Il était grand.
- J’habite aussi par là bas. Allons-y.

Génial. Pensa Aleksey, même s’il était content de se retrouver à l’abri. Ils marchèrent ensemble. En silence d’abord, puis en discutant ensuite. L’inconnu posa des questions à Aleksey, qui y répondit promptement. Il se nommait Aleksey Hutcherson. Il avait vingt et ans. Des études…Oh oui il en faisait. Dans quoi. Hum. Vas savoir.

- C’est bien beau de me passer un interrogatoire, mais toi, qui es-tu ?

Ils avaient fini par se tutoyer au bout d’un moment.

- Gary.
- Juste Gary ?
- Juste Gary, répondit Gary avec amusement.

Aleksey fut amusé aussi de cette réponse. Gary. C’était le même nom que le prince qu’il avait maudit. Sûrement était-ce une coïncidence. Malgré son allure, il y avait peu de chance qu’un prince se promène comme ça, tout seul, sous la pluie. Surtout depuis qu’Alek avait lancé la malédiction. Sa famille devait plutôt s’accrocher à lui. Sauf s’ils n’y croyaient toujours pas.

- Et à part ça ?
- Je suis photographe.

Oui, il n’était pas le prince. Le prince se serait vanté quinze fois de l’être. Enfin sûrement. Aleksey imaginait toute la noblesse du même gabarit. Il était juste Gary le photographe.
Ils discutèrent encore, mais Aleksey ne vivait pas si loin que ça. Il rejoignit son appartement et le photographe lui sourit.

- Bon et bien, à la prochaine.

Ils s’étaient échangé leur numéro sur le chemin. Aleksey ayant jugé, que quitte à faire, il pourrait toujours le détruire plus tard. Il semblait être quelqu’un de particulièrement amusant à manipuler.
Ils se quittèrent là. Et Gary fit demi-tour. Parce qu’il n’habitait pas vers chez Aleksey. Il habitait dans le château. Là où il rejoint sa famille, qui déprimait en ce moment à cause de la malédiction. Même en étant pas sûr qu’elle soit vraie, il y avait toujours un risque. Ils n’avaient pas informé le Prince de ces faits. Ils ne lui avaient rien dit.
Et si Aleksey ne savait pas qu’il venait de rencontrer celui qu’il avait maudit, Gary ne savait pas qu’il venait de rencontrer celui qui avait jeté la malédiction.

* * *

Gary et Aleksey se revirent. Mais Gary restait toujours aussi modeste sur son statut. Aleksey se marrait beaucoup avec lui. Parce qu’il était carrément naïf, parce qu’il aimait des trucs assez cocasses comme la poésie, prendre des photos de tout et n’importe quoi…
Et puis, Gary s’amusait de tout et de rien.
Mais Aleksey ne tarda pas à apprendre qui il était vraiment. C’était facile, quelqu’un le reconnu dans la rue. Il était le Prince Gary.
Quand il l’apprit, le mage en fut surpris, et il ne sut pas réellement comment réagir. Il s’était tellement attendu à ce que le prince Gary soit un âne, arrogant, mauvais et crétin.
L’image qu’il se faisait de lui s’était totalement brisée quand il avait appris la vérité. Mais c’est vrai. Il avait oublié. Le jour de la malédiction, le prince prenait des photos.

Et peut-être que ça rendit Gary intéressant.
Peut-être que c’est ça qui donna un peu plus envie à Aleksey de continuer de le connaître. Il était sa principale cible, et devenait son principal jouet.
Aleksey voyait Gary comme quelqu’un de naïf, et ne se rendait pas compte, que si même c’était le cas, Gary savait observer.

Peut-être pour ça qu’Aleksey ne vit pas combien le prince le connaissait bien. Ils devinrent « amis » et le mage était toujours persuadé que ça n’était qu’une blague. Qui durait, mais qui allait se terminer. Un jour viendrait où il annoncerait à Gary qui il était, et où il le briserait sûrement.
Mais c’était tellement marrant de se promener avec Gary. Aleksey lui faisait des blagues, en faisant se hanter les lieux, en lui faisant des frayeurs, auquel Gary trouvait toujours une explication rationnel. Ca et l’emmener manger au restaurant, ou le fait que Gary répondait à ses « blagues ».

A force de trainer autant avec Gary, Arioch trouva douteux le fait qu’Aleksey reste autant sur un même jouet. Il proposa de le droguer. Il proposa de lui faire des mauvaises choses. Mais Aleksey disait toujours non.
Non je ne veux pas. Epargnons le encore un peu. C’est amusant, tu ne vois pas ? C’est ce qu’il ne cessait de prétendre. Ne se rendant pas compte à quel point il s’attachait à Gary. A quel point, finalement, ce n’était pas si mal de trainer avec lui.

Le démon, dans son coin, voyait pourtant combien cette relation grandissait. Cela l’agaçait. Alors il commença à trainer avec Gary et Aleksey. Il se fit appeler Alan, et tentait toujours de faire des sales coups au prince, qui s’en sortait toujours.
A croire que Gary avait beaucoup de chance.
Enfin, presque toujours. Il y eut une fois où il prétendit une chute dans l’escalier. Alors que c’était Arioch qui lui avait fait mal.
Il ne le dit pas à Aleksey. Il lui avait juste dit :

- Tu devrais faire attention à Alan.

Aleksey n’avait pas compris que Gary s’inquiétait pour lui. Il ne voyait pas comment quelqu’un pouvait s’inquiéter de lui. Il ne voyait rien. Et Gary voyait beaucoup de choses. Si Gary n’avait pas encore compris pour la malédiction – malgré sa famille dont l’état empirait psychologiquement – il avait compris des choses sur Aleksey.
Et ça, le mage, ne le savait pas.

* * *

Au bout d’un moment, Aleksey comprit. Il n’était pas bête. Il n’avait juste pas envie de faire confiance à quelqu’un.
Mais il comprit, combien il s’était attaché à Gary. Surtout quand celui-ci lui montra qu’il savait qui était vraiment Aleksey.
Il lui avait tout dit. Un jour qu’Aleksey avait voulu cracher la vérité. Il lui avait dit toute la vérité. Pour se détacher de lui. Pour ne pas a être ami avec pour de vrai. Ca ne se pouvait pas. Il lui expliqua qu’il tuait des gens. Qu’il aimait ça. Qu’il les détruisait. Que c’était un véritable plaisir.
Et pourtant, Gary n’alla pas s’enfuir. Il ne rejeta pas Aleksey. Au contraire.
Il lui sourit. Il voulait être son ami. Il le voulait vraiment.
Le magicien le traita de menteur, d’autant qu’il comprit à cet instant qu’Arioch avait peut-être raison quand il soupirait au fait qu’il s’attachait un peu trop au prince.
C’était tellement vrai. Et il était hors de question qu’Aleksey redonne sa confiance à quelqu’un.

Hors de question.

Mais Gary était convaincant. Gary était toujours là. Gary avait toujours été là. Depuis le début. Depuis leur rencontre.
Gary était pas si mal. Avec Gary on pouvait vraiment s’amuser.
Et puisque Gary continuait d’insister, l’invitant même chez lui, alors qu’Aleksey fit de son mieux pour ne pas se faire voir. Puisque Gary ne cessa de lui prouver sa loyauté. Aleksey décida.

Le Prince Gary serait son ami.
Celui qu’il avait maudit. Celui à qui il ne restait que six mois de vie à tout cassé.
Aleksey se sentit bête. Il s’en voulu. D’autant qu’Antony n’avait plus donné de signes de vie depuis un bail. Antony avait abandonné depuis longtemps.
La malédiction n’avait plus lieu d’être.
Alors il pouvait toujours l’enlever non ? Mais oui. Il était suffisamment puissant pour ça. Il se fichait bien qu’Arioch trouve ça stupide ou pas. Il se fichait d’Arioch tout court. Il se fichait d’Antony. Il se fichait des gens. Il voulait juste garder Gary. Il ne voulait pas que Gary lui en veuille après. Il ne voulait pas que Gary croie qu’il l’ait trahi. Il ne voulait pas que Gary supporte la malédiction.
Alors il décida de la retirer.

* * *

Gary dormait rarement profondément, mais cette nuit là c’était le cas. Sûrement que le sortilège qu’Aleksey avait lancé en entrant, avait aidé à cela. Son meilleur ami dormait à poing fermé, et le magicien se plaça devant lui. Il se savait puissant, peut-être pas autant que d’autres, mais il avait confiance en lui.
Il avait lancé la malédiction, il saurait la retirer.

Il commença le rituel, criant presque, malgré le monde dans le château. Il vit la magie agir, il le vit tournoyer autour de Gary, eut un sourire satisfait. C’était bientôt fini. Il pourrait bientôt de nouveau, être ami pour de vrai avec lui. Sans avoir à se dire qu’il l’avait trahi. Lui qui avait détesté se faire trahir. Sans avoir à se dire qu’il le perdrait. Lui qui ne redoutait que cela.
Il insista sur les mots. Il usa de toute sa puissance.
La malédiction allait partir, n’est ce pas ?
La magie continue de tournoyer toujours plus.

Mais ne se retira pas de Gary.
La malédiction resta là où elle était.
Elle ne bougea pas d’un gramme.

Aleksey insista. Recommença. Persévéra. Puis se rappela.
Durant le lancer, il avait insisté sur le fait que jamais cette malédiction ne pourrait être retirée. Jamais.
Lentement, il baissa les bras. Regarda Gary qui dormait, insouciant. Et s’en voulu. La culpabilité l’envahi. Lui qui n’avait eut de cesse de tuer, de faire du mal, pendant toutes ses années, il se retrouvait bien puni.
Il avait jeté une malédiction qui le punissait à son tour. Parce que si elle se réalisait, Aleksey perdrait Gary.
Aleksey ne voulait pas perdre Gary. Mais il le perdrait parce qu’il avait agi comme un idiot. Parce qu’il s’était laissé aveuglé par la vengeance. Aleksey rentra chez lui en silence.
Peut-être qu’Antony avait eut raison, il y a des années de cela. Aleksey était une plaie. Une plaie qui s’était rouverte à nouveau.
Il se recroquevilla sur lui-même à nouveau, dans son lit. Peut-être valait-il mieux s’éloigner de Gary ? Peut-être valait-il mieux lui dire la vraie vérité réelle… Gary le rejetterait sûrement, le détesterait. Il ne l’avait pas détesté même en apprenant que son ami était quelqu’un d’horrible, mais là. Là… Là il lui en voudrait sûrement.

* * *

- Gary. Dans cinq mois, toi et ta famille, vous allez plonger dans un sommeil éternel.
- Bien sûr que non Aleksey. La magie ça n’existe pas.
- Gary. La magie existe. Je viens d’un pays où il n’y a que ça. Et c’est moi. C’est moi qui t’aies maudit, tu comprends ?
- Je sais que tu as peut-être encore du mal avec le fait qu’on est amis, mais je te l’ai déjà dit : je ne t’abandonnerais pas.
- Je sais.
- Alors pourquoi tu sors cette histoire de malédiction tout à coup ?
- Parce que c’est vrai.

Gary ne comprit pas vraiment, mais ce qu’il comprit encore moins, c’est comment Aleksey fit pour partir aussi vite.
Aleksey disparu en effet, loin. Il s’en voulait. Et décida d’aller se venger sur des gens qui n’avaient rien fait eux non plus. Ne cherchant pas à voir combien c’était bête. Il ne tua pas. Il ne tuait plus. Arioch l’avait d’ailleurs laissé tomber, de colère de voir ce que devenait Aleksey à cause de Gary.
Aleksey se défoula, mais cela ne lui fit pas du bien. La malédiction était toujours là.
Il repensa à sa condition de baiser sincère.
Et il se rappela qu’il restait cinq mois. Il avait cinq mois pour trouver quelqu’un qui saurait l’aimer réellement. Aleksey aimait Gary. Mais en toute amitié. Et il doutait qu’un jour cela soit plus fort. Aleksey n’avait pas assez de cœur pour ça, n’est ce pas ?
Le magicien espéra néanmoins que ça existait. L’amour sincère. Mais s’il avait su trouver Gary, c’est qu’il devait y en avoir d’autres ?

* * *

Gary tombait facilement amoureux. Et il était quelqu’un de gentil non ? Trouver la personne idéale serait sûrement simple. Il fallait une princesse, un prince, quelqu’un. Ca marcherait sans aucun doute.
Aleksey se mit en quête de cette personne, faisant fi des moqueries d’Arioch qui trainait quand même toujours autour de lui.
Arioch était toujours là pour lui dire « mais non, mais laisse tomber ce type » mais Aleksey n’écoutait jamais.

Il trouva des candidats plausibles, et commença à jouer les entremetteurs.
L’une était intéressante, drôle et jolie. Elle plu à Gary, Aleksey en fut content, et fit tout pour qu’elle tombe amoureuse de lui. Mais elle avait un penchant pour l’infidélité. Il la renvoyait d’où elle venait.
Aleksey trouva plusieurs personnes, qui malheureusement s’avéraient bien au début, mais qui au final ne semblaient penser qu’à l’argent. Ou bien, elles n’étaient pas assez bien pour Gary. Certains étaient trop naïfs. D’autres trop stupides. D’autres pas assez cultivés. Il suffisait d’un seul détail pour qu’Aleksey ne fusse finalement pas convaincu que tel ou tel personne soit la bonne. Personne n’était assez parfait pour Gary. Personne ne le méritait. Pas même lui. Surtout pas lui.

Aleksey les testa quand même, s’amusa un peu en même temps, mais il en restait atrocement mal. Parce que la malédiction planait toujours, et que les échecs restait toujours là.
Gary du se rendre compte de cet étrange plan, puisqu’au bout d’un moment, il décida d’interroger son ami :

- C’est moi où tu me fais rencontrer beaucoup de personnes en ce moment ?
- Moi ? Non pas du tout ! Mentit Aleksey, même si la façon dont il le fit, fut fait de façon « plaisantin »
- Pourquoi fais-tu cela ?
- Comme ça.
- Aleksey. Tu ne fais jamais les choses « comme ça ». Surtout que je sais comment tu es avec les autres.
- Oh. Ah bon ?
- Qu’est ce qui t’arrives ?
- Rien.

Aleksey haussa les épaules, et Gary eut beau lui faire tous les regards les plus mignons du monde, le mage ne céda pas. Il failli néanmoins. C’est fou combien ce type pouvait être adorable quand il s’y mettait.
Aleksey y songea, en même temps que de repenser au fait que le temps passait.
Il ne restait qu’une semaine. Un amour sincère ne se construisait pas en une semaine.
Le cœur du brun se serra très fort. C’était de sa faute. C’était son erreur. Il ne pouvait rien faire contre cela. Il avait puni Gary alors qu’il n’aurait jamais dû.
Et dans une semaine, le si joli sourire de Gary, son si joli regard, s’effacerait.

* * *

Le jour J était là. Il restait trois heures. Trois heures avant que la famille royale ne soit condamnée. Car cela ferait un an jour pour jour qu’Aleksey aurait jeté sa malédiction.
Il avait trois heures pour créer l’amour et Aleksey s’en savait incapable. Il savait créer la haine, la discorde, la tristesse, la colère. Mais pas l’amour. C’était un sentiment bien trop subtil, bien trop vague, et trop loin de lui. Il ne le comprenait même pas.
Dans trois heures, Aleksey perdrait Gary, et il le savait. Alors, il tenta le tout pour le tout, et interrogea Gary :

- Mais il n’y a personne qui est amoureux de toi ?
- Oh ça je ne sais pas.
- Et toi ? Tu es amoureux en ce moment ?

Gary se sentit un peu gêné, parce qu’ « amoureux » justement. Il haussa les épaules.

- Un peu…

Les yeux d’Aleksey s’étincelèrent. C’était toujours mieux que rien.

- De qui ?
- D’Aurora…Tu sais celle qui..
- Celle qui a voulu voir tes photos, je sais. Merci Gary !

Aleksey manqua de partir sur le coup. Gary qui ne croyait toujours pas à la malédiction, ou à la magie aurait été encore tout surpris de le voir disparaître. Mais le magicien se rappela qu’il mettrait sûrement trois heures ou plus à mettre son plan en marche.
Il fixa Gary. Et le serra contre lui très fort. Il ne voulait pas le laisser. Pas maintenant. Il ne voulait pas que la malédiction se réalise. Mais il n’avait rien pu faire pour l’arrêter. Et il avait encore moyen d’essayer de la faire cesser.
Gary ne comprit pas pour quelle raison Aleksey le serrait aussi soudainement. Mais il en fut content, et partagea cet enlacement sans attendre.

- Gary. Tu es mon meilleur ami. Merci d’avoir été là.

Aleksey disparu. Il laissa là un Gary abasourdi.
Peut-être que si le brun magicien se dépêchait, il aurait encore le temps de le revoir ? Sauf que tout se passa de travers. Aleksey retrouva Aurora. Au bout de deux heures et trois quart d’heure. Et qu’il s’avéra que la demoiselle sortait déjà avec quelqu’un.
Les trois heures passèrent, et Aleksey se retrouva sans espoir.
Il baissa la tête, sentit qu’Arioch – qui aimait encore venir le tourmenter – lui tourna autour, dans le seul espoir de pouvoir obtenir toute sa haine, sa vengeance, et d’avoir ce qu’il voulait depuis le début.
Mais Aleksey repoussa Arioch. C’était de la faute à ce maudit démon. C’était de la faute à ces gens stupides. C’était de la faute à Antony. C’était à cause de tout ça, qu’il s’était emporté sans réfléchir.
Mais surtout. Surtout. C’était de sa faute à lui.
Et peut-être que même si la colère su l’envahir, ce fut la tristesse qui gagna le combat.
Aleksey n’était pas une plaie. Pas forcément. Mais celle qu’il possédait au fond du cœur, se rouvrit brusquement.

* * *

Gary était là endormi. Profondément. Eternellement. Lui qui n’avait jamais semblé dormir vraiment. Il ne bougeait pas. Il ne bougerait sûrement plus. Parce qu’Aleksey n’avait pas trouvé de personne pour l’embrasser. Parce que ça lui apprendrait, à détester les gens.
Et Aleksey se retrouvait à nouveau seul.
Tout seul.
Il resta assis devant le lit. Il se sentait tellement mal.

Les larmes coulèrent. Ces larmes qu’il avait retenues pour Antony. Ces larmes qu’il n’avait cessé de laisser enfermer en lui-même. Aleksey pleurait. Beaucoup. Sans pouvoir s’arrêter. Il n’aurait pas pu s’arrêter de toute façon.
Il eut un rire nerveux. Il s’était puni. Il n’entendrait jamais plus la voix si étrange de Gary. Si agréable.
Il ne pourrait plus jamais profiter de son sourire doux, de son sourire amusé. Il ne pourrait jamais plus l’entendre parler de poésie. Il ne pourrait plus jamais le voir plaisanter. Il ne pourrait plus jamais. Jamais. Jamais.
Parce qu’Aleksey avait été trahi. Parce qu’il avait toujours cru que personne ne serait bien. Parce que Gary avait été trop bien. Parce qu’il s’était laissé avoir. Parce que. Trop de « parce que ». Trop de « il ne pourrait plus »
Et aucun « et si ». Il n’y aurait pas de « et si ». Parce que les gens étaient des cons qui n’aimaient pas sincèrement. Parce que les malédictions ne se retiraient pas comme ça.
Parce qu’Aleksey ne pouvait pas dire « et si un prince charmant débarquait là » « et si une princesse amoureuse débarquait là » « et si l’amour existait vraiment ».
La rage lui tordit le ventre. La plaie de son cœur explosa en mille morceaux. Il ne savait plus s’il vivait encore. S’il avait encore le droit de vivre. Il eut envie de se gifler. Il se gifla. Un peu. Encore un peu.
Il avait envie qu’on le frappe. Il avait envie qu’Arioch le tue quitte à faire. Arioch y arriverait sûrement. Il avait envie de mourir.
Mais pas avant d’avoir dit au revoir.

- Je vais partir. C’est fini. Je suis désolé, Gary.

Aleksey se pencha vers Gary. Et puis, il l’embrassa.
A la base, ce n’était pas du tout ce qu’il voulait faire. A la base, il voulait juste le serrer un peu. Mais il l’avait embrassé. Parce que…Parce qu’il n’avait plus rien à perdre. Parce que peut-être que ça marcherait tiens. Et parce que c’était bien, ce n’était pas si mal. Le goût des lèvres de Gary.
Il se retira doucement.
Il n’avait plus de temps à perdre ici. Il se leva, doucement. Se retourna, prêt à s’en aller, à laisser le château plus mort que jamais.

- …Aleksey ?

Aleksey se retourna. Gary était réveillé.
Un amour sincère. Bien sûr. Même si Aleksey avait toujours pensé qu’il ne méritait pas Gary, Aleksey avait toujours aimé Gary. Il était celui qui le chérissait le plus.
Et ce, quoiqu’en dise Aleksey sur son propre cœur. C’était un amour sincère.

Le brun magicien fixa un instant Gary. Ses bouclettes. Ses yeux brillants. Et il se jeta sur lui. L’embrassant à nouveau. Parce que c’était sincère, parce que ça venait du cœur, parce qu’il l’aimait plus que jamais.
Et qu’importe les démons hurleurs et les faux meilleurs amis. Aleksey avait Gary. La malédiction était brisée.
C’est tout ce qui comptait.

* * *

- Alors vous êtes le prince du pays voisin ?
- Oui c’est ça.

Aleksey avait le regard ailleurs, ses pensées pourtant centrées sur ce qu’il se passait. Gary était là, à manger doucement un plat de pâtes au fromage, pendant que la mère d’Aleksey l’interrogeait. C’était une femme douce. Le père les écoutait aussi.
Aleksey était revenu chez lui, enfin. Ca faisait des années qu’il n’était plus revenu voir sa famille. Mais Gary l’avait motivé. Gary était du genre très persuasif, surtout avec ses petits yeux brillants, ses petites cicatrices et son air adorable.

Aleksey avait arrêté la magie noire. Il continuait encore de s’amuser avec les gens, mais moins souvent. Il se lassait de ça. Arioch était reparti loin, après qu’Aleksey ait menacé de le tuer.
Le royaume de Gary avait reprit des couleurs, Antony avait disparu – sûrement avait-il fini dans les égouts, où était-il mort, qui sait -. Le roi avait eut bien du mal à pardonner la malédiction à Aleksey. Mais sûrement que le fait qu’il l’ait lui-même brisé, avait du aider à calmer le jeu.

Puis Gary a fini par croire au surnaturel. Parce que c’était là, parce qu’Aleksey ne le cachait pas. Bien qu’il en fût effrayé, il se savait en sécurité avec lui. Il apprit ainsi qui étaient les parents de son petit ami. Parce que maintenant, Aleksey et Gary sortaient ensemble.
Gary voulu rencontrer la famille Hutcherson et ils se retrouvaient à ce repas. Aleksey était de retour chez lui. Et il ne voyait plus sa famille comme une gêne.
Il ne se voyait plus comme une plaie. Il n’en était pas une. Il avait brisé une malédiction. Il avait Gary.
Il avait l’amour. L’amour sincère. Et il savait qu’il vivrait heureux sûrement avec celui-ci. Pendant encore longtemps.

Fin
Maliae
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Oooooooooooooooooooooow <3 Cetaiiiiit troooooooooooooooooooop mignon<3 uuuuuh j'ai adoré. Quel andouille cet Aleksey. La réponse était sous son nez en plus !!! Il était amoureux de Gary et Gary était amoureux de lui aussi et pas d'Aurora uhuhu. Trop choupi <3
Maeve
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Coucou!

Je finis cette fic, cette fois-ci.^^

C'était très mignon, et on sent Maléfique en filigrane dessous, ahaha! Very Happy (quel film magnifique^^) Aleksey met du temps, le pauvre petit. Et j'adore Gary tout mimi qui réussit à faire fondre son coeur. Very Happy

Merci pour cette histoire!!^^


Maeve

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