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Original - pas de spoil - Chapitre 22

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: Original - pas de spoil - Chapitre 22 Original - pas de spoil - Chapitre 22 Icon_minitimeLun 25 Mai - 1:54

Fandom: Original
Prompt: Oh il est trop adorable.
Note: C'est le dernier chapitre... Reste l'épilogue ^^"
Enjoy !





Chapitre 22





Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
L'oncle Ben avait oublié d'ajouter qu'avec un bon fait divers venait les médias.

Les informations parlèrent de ce qui s'était passé devant le lycée pendant trois jours, j'appris que sur les deux jeunes sur lesquels ma mère avait tiré, seul un avait survécu.

Des journalistes tentèrent de m'aborder, je repoussai chaque offre.

Non, je ne voulais pas m'exprimer sur ce qui s'était passé.
Non, je ne voulais pas parler de la mort de ma sœur avec ces vautours.
Oui, je me fichais d'avoir l'air insensible et irascible.


Mon coup de froid s'éternisa et bien que je ne sois pas gravement malade, les maux de gorge et mon manque de souffle m'empêchait de me concentrer sur ce que nous faisions.

Je renonçai à travailler pour Marko pour mieux me concentrer sur notre affaire, nous ne vivions plus que grâce à la fortune amassée par les compagnes de l'espoir. Amber sécha la plupart de ses cours pour nous aider avec le miroir, malgré cela, nous étions lents.

En parallèle, nous travaillions sur la potion censée servir de colle entre les éclats. Amber ramena une panoplie d'infirmière et s'occupa de faire les prises de sang:

— Je ne sais pas si je dois te trouver intelligente ou flippante...
— Les deux, j'espère. Évite de bouger, ça ira plus vite.

Le reste des ingrédients, elle le trouva sur Amazon et Ebay. Je ne voulais même pas savoir pourquoi les gens s'amusaient à faire un commerce d’écorce de Jojoba ou d'épines de porc-épic.

Je regardai Amber réduire les épines en poudre, faire infuser les écorces et mélanger les éléments entre eux... Et regrettait aussitôt de ne pas avoir de garage quand une odeur terrible imprégna mon appartement.

La puanteur était tellement prononcée qu'elle me prenait à la gorge, je passai ma journée à tousser.

— L'odeur n'est pas si forte, râla Amber. Pourquoi est-ce que tu fais ta chochotte comme ça ? Ça me dépasse !
— Elle est vraiment désagréable, tempéra Paddy en fronçant le nez.
— Chochotte, ponctua Amber.
— Amber, toussai-je.
— Chochotte ! S'exclama t-elle.

Je quittai la pièce avant de m'étouffer pour de bon, une main devant la bouche. Paddy s'expliqua avec Amber tandis que je m'enfermai dans la chambre. Ma quinte de toux se calma une fois loin de la source de cette odeur et je frissonnai en retirant ma main.

Et là, sur ma peau, il y avait de petites taches rouges.

Je déglutis et grimaçai lorsqu'un goût métallique s'installa sur ma langue.

— Jamie ?

Je frottai mes doigts sur mon jean pour effacer ce que je croyais bien être du sang et passai le dos de ma main contre mes lèvres avant de me tourner vers Paddy.

— Tu te sens bien ? Me demanda t-il.

Il s'approcha doucement, ses sourcils se froncèrent avec inquiétude et une ride délicate barra son front. Je pris une inspiration, me redressai avant de l'attirer gentiment à moi et de passer un bras autour de sa taille.

— Je vais bien.

Je dissimulai mon mensonge en caressant sa joue du bout des doigts. Paddy ferma les yeux et s'appuya contre ma paume. Son naturel me sidéra une fois de plus. C'était comme s'il avait toujours été là et j'avais beau être gigantesque par rapport à lui, son corps s'adaptait parfaitement au mien, ses courbes, les pleins, les déliés et même le tranchant de ses hanches. Je pouvais sentir sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration et aucun son n'avait été plus doux à mes oreilles.

— James...

Mon prénom sonnait comme une prière dans sa bouche.

J'effleurai sa pommette avec douceur, mes yeux tracèrent l'ovale de son visage, s'arrêtèrent sur la ligne droite de son nez et tombèrent sur sa bouche, masculine et fine. Le manque d'intérêt qui s'était emparé de moi ces derniers jours fondit comme neige au soleil et je me redécouvrais une envie nouvelle, tout aussi puissante que celle qui m'avait poussé dans ses bras et contre ses lèvres la première fois.

Les paupières de Paddy se rouvrirent, dévoilant deux yeux aussi bleus qu'un ciel d'été, je jurai dans un souffle.

— Si je ne te connaissais pas mieux que cela, je dirais que tu m'as ensorcelé.

C'était peut-être une parole légère, stupide et bateau mais elle eut le don de le faire sourire. Paddy renifla avec amusement et ses mains remontèrent le long de mon dos avec affection, froissant le tissus de ma veste sur leurs passages.

— Je n'oserais pas.

Il pencha la tête sur le coté, un sourire malicieux étira ses lèvres et je grognai. Dur de lui résister quand il se montrait si adorable. Je cédai à la tentation, pris son visage en coupe entre mes mains et l'embrassai. C'était comme revenir à la maison après des années d'absence, comme si je respirai pour la première fois depuis l'affaire du lycée.

— Les gars !? J'espère que vous êtes pas entrain de vous peloter !

Paddy grommela contre ma bouche, je dégageai ses cheveux en arrière pour mieux perdre mes lèvres sur sa nuque. Sa peau brûlante manqua de me faire perdre la tête et je tressaillis quand ses doigts se frayèrent un chemin dans mes cheveux.

— Je vous rappelle que l'un d'entre vous doit rester vierge jusqu'à ce qu'on recolle les morceaux !

Je me redressai en soupirant et posai mon front contre le sien pour reprendre mes esprits. Son souffle saccadé se répercuta contre ma joue et ne m'aida pas vraiment mais je me fis violence et me calmai, le bouillonnement dans mes veines se réduisit peu à peu.

— Elle a raison. On ferait mieux d'y retourner.
— Vraiment ? soupira Paddy.
— Malheureusement...

Les bras de Paddy glissèrent lentement de mes épaules, son nez effleura le mien lorsqu'il s'éloigna. Il piétina un moment avant de me voler un dernier baiser et de quitter la pièce.

Je secouai la tête avec un léger sourire. Je m'apprêtai à boitiller après lui lorsqu'une nouvelle quinte de toux m'arrêta, je m'appuyai contre un mur et m'exhortai au silence.

Lorsque la crise fut passée, j'examinai ma main.
Les taches étaient petites.
Mais plus nombreuses.



*




J'étais malade.

Je ne savais pas ce que j'avais mais c'était grave et je savais à quoi je la devais.
La malédiction essayait de me tuer.

Cacher mon état me prit toute mon énergie, je quittai la pièce dès qu'une quinte de toux me prenait et la mettait sur le compte de l'odeur horrible qui régnait ici.

Amber et Paddy étaient tellement focalisés sur le miroir et la potion qu'ils gobèrent mes mensonges. Le matin, je cherchais les taches de sang sur mon oreiller pour mieux les cacher. Quand j'étais chanceux, il n'y en avait pas.

Je n'étais pas chanceux souvent.




*




— Oh mon dieu.

J'essuyai discrètement la sueur froide qui perlait à mon front avant de relever la tête de mon relevé de compte. Je jetai un coup d’œil à Amber qui était penchée sur la table basse. Paddy s'interrompit dans son rangement des courses, les sourcils froncés. Amber rejeta ses boucles blondes par dessus son épaule et nous adressa un sourire extatique.

— C'est fait ! Le miroir est reconstitué !
— Tu te fous de nous.
— Pas du tout ! Il restait cinq éclats et ça y est ! Tout est parfaitement imbriqué, il n'en manque pas un seul !

Paddy se précipita vers Amber pour regarder par dessus son épaule, les yeux ronds. Il paraissait avoir le cœur au bord des lèvres. Je posai ma tablette, me levai et traînai ma jambe folle jusqu'à canapé. Amber choisit cet instant précis pour rapprocher la colle de la table, l'odeur me prit à la gorge et je me détournai en prenant une petite inspiration prudente. Amber tira son livre de potion à elle et se dégonfla comme un ballon.

— Miiiiiince ! On ne peut utiliser la colle qu'entre onze heure et une heure du matin !
— J'ai attendu plus de deux cents ans, je pense pouvoir attendre quelques heures.
— Je vais aller nous faire du café.

Contenir le sifflement de ma poitrine jusqu'à la cuisine fut plus compliqué que ce que j'avais imaginé, comme si la malédiction savait. Comme si elle se doutait que sa dernière heure était bientôt venue.

Je me penchai au dessus de l'évier, le corps parcourut de tremblement, le torse en feu, la respiration courte et douloureuse.

Une main se glissa dans mon dos. Je papillonnai des yeux et repris conscience de ce qui m'entourait, au bord de l'évanouissement. Un bras mince et frêle me remit droit. Oh non, pas Paddy.

— Reprends-toi, l'infirme.  

Je me retins de soupirer de soulagement. Ce n'était qu'Amber. Ses traits étaient durs, et sa posture laissait penser qu'elle était à deux doigts de croiser les bras pour montrer son agacement. Je tentai de sauver les apparences et lui lançai un sourire qui me parut fragile:

— La colle..., commençai-je.
— Te fatigue pas va, j'ai compris. Au fait: les mouchoirs tachés de sang dans la poubelle, c'est pas très discret.

Mince.

Je hochai piteusement la tête.

Amber prit une serviette propre dans un tiroir et la mouilla avant de me la tendre brusquement. Je la pris et m'essuyai le visage et les lèvres.

— Encore quelques heures et la malédiction sera rompue. Remue-ton cul, reprend-toi, fais ce que tu veux mais ne lui montre pas tes foutus mouchoirs sales où il va perdre les pédales. C'est déjà un miracle qu'il ne se rende compte de rien !
— Qu'est-ce qui te prends ?
— Je sais pas si tu réalises, mais je vais rompre une malédiction vieille de plus de deux cents ans, je suis nerveuse et je vais rentrer dans l'histoire.

Je reniflai avec amusement sans pouvoir m'en empêcher. Amber esquissa un sourire, je m'appuyai contre le comptoir et repris mon souffle. Elle tortilla une mèche de ses cheveux blonds:

— Plus sérieusement... ne t'amuse pas à gambader dans l'appartement, je suis pratiquement sûre que tu devrais être au lit vu ton état, chuchota t-elle. Alors tiens-toi tranquille le temps qu'on rompe le sort.
— Oui, chef.

Amber leva les yeux au ciel et me fit signe de la précéder dans le salon. Je carrai les épaules et me jetai dans la gueule du loup. Paddy était penché sur le miroir et touchait les éclats distraitement. Je m'assis pas loin de lui et tendis le bras pour le sortir de ses pensées. Son attention se porta instantanément sur moi, il me lança un sourire hésitant:

— J'ai du mal à croire que je serais bientôt libéré...

Paddy se fit une place à coté de moi. Je repoussai ses boucles brunes en arrière et embrassai son front.

— J'aimerais tellement que..., commença t-il.

Sa bouche se ferma brusquement, ses yeux se voilèrent de tristesse et il se tut.

— Quoi ? Demandai-je.
— Que Nicky soit là..., termina t-il d'une petite voix.

Le coup de poing dans le cœur qui suivit cette déclaration me prit au dépourvu, comme à chaque fois que je pensai à Nicky. Paddy posa sa tête sur mon épaule et entremêla ses doigts aux miens:

— Tu es sûr que tu ne m'en veux pas ? Chuchota t-il. Je me sens coupable.
— S'il y a quelqu'un à qui j'en veux, c'est à ma mère. Elle a pressé la détente, pas toi. Elle... elle était dérangée, elle a déjà essayé de me tuer. Je pense qu'elle ne supportait pas qu'on ne lui appartienne pas.

Paddy hocha la tête. Amber alluma la télévision et zappa jusqu'à trouver une chaîne de télé-réalité à son goût, se coupant de notre conversation, sûrement pour nous donner un peu d'intimité. Nos regards se perdirent sur le miroir encore fragmenté.

— Que vas-tu faire une fois débarrassé de la malédiction ? Demandai-je.

Un sourire empli d'espoir illumina le visage de Paddy, si pur et naïf... Je ne pus m'empêcher de suivre la courbe de ses lèvres avec mon pouce.

— Vivre, répondit-il.

Amber renifla avec dédain et leva les yeux au ciel. Je fronçai les sourcils et la fusillai du regard. Autant pour moi, cette fille se fichait complétement de notre intimité. Paddy ne se laissa pas désarçonner:

— J'ai passé ma vie caché du monde, à ne regarder la vie qu'à travers la fenêtre et les récits d'Eugénie. Je veux tout voir, de mes propres yeux.
— On pourrait voyager...
— Plus si réfractaire à l'idée d'utiliser le compte des sorcières ? Intervint Amber avec sarcasme.
— Pas depuis que j'ai vu le montant du compte... Et puis, Lily est riche, elle n'a pas d'autre héritier, tout va me revenir.

Je m'interrompis pour reprendre mon souffle. Amber enroula une de ses mèches autour de son index pensivement:

— Je pourrais nous avoir des faux papiers. Où veux-tu aller Padraig ?

Paddy se mordit les lèvres et leva les yeux vers moi, interrogateur. Je haussai une épaule:

— Où tu veux.
— Au soleil peut-être.
— L’Espagne, j'ai toujours rêvé d'aller en Andalousie, s'extasia Amber.
— Et ton père ?

Elle haussa les épaules:

— Il est occupé avec son boulot, il a l'habitude de me voir disparaître de toute façon.
— Tu disparais souvent ?
— Les sorciers sont nomades. Surtout depuis le temps où on se faisait brûler vif.

Je me laissai bercer par leur conversation sur la migration des sorciers, leurs habitudes, leurs rituels... Des sujets qui étaient devenus très familiers à mes oreilles et j'aurais peut-être dû m'inquiéter de ce fait au lieu d'en tirer du réconfort.

Je m'endormis en l'espace d'une seconde.



*



Le soleil pesait sur mes épaules, la chaleur était étouffante dans cette partie du désert et ma gorge était rapeuse, comme du papier de verre. Du sable s'était infiltré dans ma bouche et dans mes poumons semblait-il.

Le sol se déroba soudain sous mes pieds et je tombai, tombai...  

Pour mieux me réveiller. Les yeux de Paddy cherchèrent les miens, la ride d'inquiétude sur son front était de retour.

— Tu vas bien ?

J'allai répondre que oui lorsque mes poumons se contractèrent douloureusement. Je portai une main devant ma bouche et une toux violente me secoua de la tête aux pieds. Paddy essaya de me redresser mais je le repoussai faiblement, ça allait passer, il fallait que je reste le plus calme possible. Ne pas paniquer, même si l'air ne venait plus, même si l'oxygène se bloquait quelque part entre ma gorge et mes poumons.

La crise passa, comme elle le faisait toujours. Elle me laissa terrassé, plus faible que les autres. Je pris quelques inspirations sifflantes et ne parvins pas à cacher ma paume sanglante quand Paddy la tira à lui. Je rouvris les yeux et l'expression sur son visage fut encore pire que le chaos dans ma poitrine.

— Non... Pas encore, chuchota t-il.
— Je vais... je vais bien..., haletai-je.
— C'est faux !

Paddy repoussa mes cheveux en arrière en m'examinant avec attention. Il prit ma main et la frotta des siennes comme pour la réchauffer. Je fermai les yeux une seconde, juste une seconde, pour reprendre mon souffle.

— Tes mains sont si froides...
— Je suis pas encore mort, protestai-je.

Les bras de Paddy se serrèrent autour de moi brusquement.

— Je ne te laisserai pas partir. Je ne peux pas te perdre, je ne le supporterais pas, gronda t-il.
— Calme-toi... Je ne vais nulle part, Paddy.

Amber entra dans mon champs de vision, elle me détailla d'un air critique et se mordit les lèvres:

— Il reste une heure avant qu'on puisse utiliser la colle.
— Alors on a plus qu'à attendre, soufflai-je.

Ma respiration ne retrouva pas sa clarté d'origine, resta sifflante.
J'étais fatigué, je gardai les yeux fermés tandis que les doigts de Paddy passaient dans mes cheveux en une caresse apaisante.

La peur de mourir m'effleura une seconde avant de me quitter.
Comme l'avait dit Paddy... Mourir faisait partir de l'ordre naturel des choses. Tout le monde devait mourir un jour, je ne faisais pas exception. Peut-être reverrai-je Nicky, même si je ne croyais pas au paradis et à l'enfer.

Je somnolai, la chaleur de Paddy me ravissait et malgré l'étau dans ma poitrine, je me sentais relativement bien. Une secousse me fit papillonner des yeux.

— Ses lèvres sont bleues, s'inquiéta Paddy.
— Deux minutes et je pourrais commencer.
— Et si ça ne l'aidait pas ? Si c'était trop tard pour lui ? Paniqua t-il.

Il devait sûrement me penser endormi. Je refermai les paupières et ne bronchai pas lorsqu'il colla sa bouche contre mon oreille:

— Reste avec moi... Ne me laisse pas seul, je t'en prie.

Ses lèvres se pressèrent contre ma tempe et y restèrent ancrées avec détermination, comme s'il voulait me maintenir en vie avec la force de sa volonté.

— Je commence, déclara Amber.

Treize ans et déjà tant de responsabilités...
Je rouvris les yeux avec difficulté pour voir ce qu'elle faisait. Avec un gros pinceau qu'elle avait sûrement trouvé dans la cuisine, Amber badigeonna les éclats avec délicatesse et les colla les uns aux autres. La table basse fut bientôt recouverte de ce liquide rouge et épais. La puanteur m'agressa les narines, Paddy se réinstalla pour l'observer.

Amber se mit à psalmodier, le langage me fit penser à du vieux latin ou à une autre langue morte. Les accents rudes quittèrent sa bouche avec grâce et lui conférèrent une aura dangereuse. C'était une grande dame dans un si petit corps...

Malgré la couche de colle, les fractures du miroir étaient toujours visibles quand elle s'arrêta de réciter sa formule magique.

Le visage d'Amber se décomposa.

— Je... Je ne comprends pas !

Elle tourna les pages de son bouquin à toute vitesse, ses yeux semblèrent briller de larmes contenues tandis qu'elle fouillait le contenu des pages frénétiquement. Les bras de Paddy se serrèrent plus fort autour de moi:

— Elle va trouver, murmura t-il avec urgence.

Un petit sourire étira mes lèvres. J'étais au bout de ce que je pouvais supporter, il le savait.

— Ça va aller, soufflai-je. Tu n'es plus seul, Amber est là.
— Non, haleta t-il.

Ses grands yeux ciels se plantèrent dans les miens, j'admirai leur éclat tandis qu'il me fusillait du regard.

— Tu ne me quittes pas !

Je reniflai avec amusement. Même si j'étais mourant, il voulait avoir le dernier mot.

— Je t'aime, Paddy.

Paddy ouvrit la bouche pour me réprimander.
Du moins, il l'aurait fait si une lumière bleue n'avait pas jaillit de la table basse.
Amber en lâcha son bouquin qui s'écrasa avec fracas sur le sol, les yeux écarquillés et pétrifiée. Paddy se crispa de tout son corps, se plaçant à moitié devant moi pour faire écran. Je plissai les yeux.



Trois silhouettes se découpèrent dans la lumière, pâles, spectrales... magnifiques.
Leurs traits se précisèrent au fur et à mesure et des visages apparurent.
Une femme aux cheveux blonds, belle à en mourir, nous adressa un sourire avant de nous tourner le dos. La jeune-fille brune à ses cotés s'avança vers nous, les pans de sa robe grise flottant avec grâce derrière elle, elle tenait la main à une autre jeune-fille aux cheveux de feu.

— Nick...

Paddy se leva de façon pataude quand la silhouette de ma petite soeur se précipita à mes cotés. J'étais certainement mort.

Pour quelle autre raison la voyais-je ?

Nicky fronça les sourcils et posa une main sur ma poitrine. Sa bouche s'entrouvrit, je ne l'entendis pas mais je sus qu'elle avait compris d'où venait mon problème dans la terreur qui brillait dans ses yeux. Son autre main s'envola jusqu'à mon front. C'était froid, impalpable, ses doigts semblaient disparaitre sous ma peau.

Je n'avais d'yeux que pour elle, elle avait l'air si... réelle, présente. Belle, lumineuse, forte, incassable.

Nicky se tourna vers sa nouvelle amie et la poussa presque sur moi. Je grimaçai un sourire, même sous forme de spectre, elle était la même. Leurs bouches s'ouvraient et se fermaient, elles parlaient entre elles, je mourrais d'envie de les entendre, d'entendre ma petite sœur.

La jeune-fille s'agenouilla à mes cotés avec grâce, elle me lança un sourire espiègle. Un mouvement sur la gauche attira mon regard, Paddy n'avait pas bougé, les doigts tendus vers l'apparition.

— Eugénie...

Je regardai d'un oeil nouveau celle qui se penchait au dessus de moi.

Pas vraiment belle, pourtant charmante, ses longs cheveux bruns tombaient sur ses joues en un épais rideau. Ses doigts se posèrent contre mon torse et je haletai lorsqu'ils s'enfoncèrent de plus en plus, creusèrent un chemin dans ma poitrine.

C'était gelé, paralysant.

Ses doigts immatériels se refermèrent sur quelque chose et sa main fit le chemin inverse. Lentement. Comme une lente torture.

Eugénie haussa un sourcil délicat avant d'ouvrir le poing.
Une gerbe d'étincelle rouge s'envola, le froid qui s'était installé dans ma poitrine disparut et je clignais des yeux. Le voile dans ma respiration était parti. Je me sentais toujours nauséeux mais plus... vivant.

— C'était à l'intérieur de moi ? m'étonnai-je, entre incrédulité et choc.

Une secousse agita la forme lumineuse, elle riait.  

Je restai tétanisé, trop étonné pour bouger ne serait-ce qu'un orteil. Eugénie hocha finalement la tête, toujours amusée et croisa les bras avec une expression inquisitrice.

— Merci..., balbutiai-je.

Elle hocha la tête, satisfaite.
Elle était fascinante.
Mais pas autant que ma petite soeur.

Je tendis la main vers Nicky qui attendait patiemment sur le coté, mon cœur reprit une allure folle, elle était là, juste devant moi.

Je coupai tout le reste pour me concentrer sur elle.

Nicky me dévisagea de la tête aux pieds et fit une grimace. Je me redressai maladroitement pour la serrer contre moi. Tant pis si son contact était désagréable et gelé, sa présence seule agissait sur moi comme un soleil. Je me décalai pour la manger des yeux, elle leva les siens au ciel, sa bouche s'agita lentement, avec exagération:

— Je t'aime, raté.

Je m'étouffai entre rires et sanglots:

— Moi aussi, sale gosse.

Nicky se serra fort contre moi et je refermai mes bras sur elle. Je ne voulais plus la laisser partir, je voulais qu'elle reste là, avec moi. En face de moi, Amber était dans les bras de la femme aux cheveux blonds. Une main froide se posa sur mon épaule, je tournai la tête et croisai le regard doux d'Eugénie, la jeune-fille qui m'avait guéri. Elle lança un regard appuyé à Nicky et ses lèvres s'agitèrent. Mon cœur se serra lorsque je devinai le message général: elles devaient partir.

Nicky soupira, me sourit et me redressa le menton en un message clair. Je hochai la tête avec un sourire tremblant:

— Au revoir, Nicky.

Du coin de l’œil, je vis Eugénie déposer un baiser sur la joue de Paddy avant de s'éloigner pour prendre la main de Nicky. La dame aux cheveux blonds serra une dernière fois Amber dans ses bras, remit une de ses mèches folles en place et toutes les trois se rapprochèrent du miroir.

La lumière bleue les enveloppa comme un manteau.
Elles ressemblaient à des princesses de glace sur un piédestal.

Le sourire paisible de Nicky leva un poids de mes épaules qui menaçait de m'écraser depuis qu'elle était partie.
Mes lèvres s'étirèrent vers le haut, dernier au revoir.

La lumière augmenta en intensité et brilla si fort que je dus fermer les yeux.

Lorsque je les rouvris, elles étaient parties et le miroir était réparé.






A suivre...
Maeve
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 22 Original - pas de spoil - Chapitre 22 Icon_minitimeLun 25 Mai - 22:20

Et coucou.

Et je pleure encore.^^'

(tu as dû bien rire, à ma review précédente qui disait "contente que ce n'était qu'une angine"... :'D)

J'ai eu très, très peur, mais toute la scène du miroir est simplement magnifique. Tellement contente, de revoir Nicky une dernière fois. Je pense, maintenant, que James va pouvoir remonter la pente (et ne pas mourir de tuberculose, merci bien ;'D).

C'était vraiment bien de revoir Eugénie, aussi. Sacrée Eugénie qui a sauvé à la fois Padraig et James. Smile

Et Amber est tellement super! ç.ç La pauvre petite trop mûre pour son âge. Sad

Merci. J'ai hâte de lire l'épilogue mais merci. Cette histoire est magnifique, et je suis vraiment heureuse d'avoir pu la lire.^^

Plein d'inspiration pour cet épilogue! Et continue d'écrire, et ne perds pas courage avant d'être publiée car je suis sûre qu'un jour, tu le seras. Smile


Maeve
Maliae
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 22 Original - pas de spoil - Chapitre 22 Icon_minitimeMar 26 Mai - 11:45

wooooooh je suis contente, j'ai vachement flippé là vers la fin et tout et paf le miroir se répare ! Faut plus le briser maintenant hein !
J'ai aussi eu peur que Paddy utilise la pierre, non celle là il vaut mieux l'oublier, l'enterrer, s'en débarrasser, avec le miroir.
Je suis contente que James survive (non parce que moi je sais que je l'aurais tué ahaha).
Bref c'était chouette Smile
Swato
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 22 Original - pas de spoil - Chapitre 22 Icon_minitimeMar 26 Mai - 12:19

Franchement ... j'aurais pu le tuer ca aurait été hyper sadique muhahahaha
Surtout de la même façon que Eugenie t'imagine le truc ? XD
Maliae
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 22 Original - pas de spoil - Chapitre 22 Icon_minitimeMar 26 Mai - 13:29

Mais grave, en plus pile au moment où tu rompts le sort... OHMONDIEU tant de sadisme *o*
Swato
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 22 Original - pas de spoil - Chapitre 22 Icon_minitimeMar 26 Mai - 13:46

Mdr j'vais y réfléchir du coup Razz
Maliae
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 22 Original - pas de spoil - Chapitre 22 Icon_minitimeMar 26 Mai - 14:02

Mdr je vais me faire assassiner moi un jour.

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Chapitre 22 Original - pas de spoil - Chapitre 22 Icon_minitime

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