Fandom : Supernatural
Prompt : Mais la terre sans toi c'est petit.
Note : Dean/Sam Angsty, spoil s03
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Sur terre, il y a des vastes étendues. Des hautes montagnes. Des océans démesurés. Sur terre il y a des villes immenses, des puits sans fond. Sur terre il y a le grand canyon et l’Himalaya. Sur terre il y a la route sans fin, qu’on a parcouru ensemble en Impala. Parfois ça parait infini, la terre. Pas de terminus, pas d’endroit où se poser. Sur terre, même moi parfois je me sens minuscule.
J’ai jamais regardé la terre dans son immensité, mais j’ai adoré toutes ces routes interminables, tous ces kilomètres passés à tes côtés. Qu’on se dispute ou qu’on discute. Que tu chantes faux sur une chanson que tu adores et m’entraîne avec toi dans ton délire. Le bonheur c’est quand dans tous nos silences, il y a juste un apaisement. Les paysages qui défilent, la prochaine chasse qui se profile. J’aime la route infinie.
J’aimais la route infinie.
Aujourd’hui faire des kilomètres me pèsent à un point, tu ne peux pas imaginer. Je passe d’un point à un autre et tout me semble pareil. Comme si tout était pareil.
Sur terre les étendues se réduisent, les montagnes s’abaissent, les océans se terminent. Sur terre les villes sont des villages, les puits sont bouchés. La route prend fin, je n’atteins que des terminus, je ne sais plus où me poser. Sur terre, je me sens immense, immense.
J’ai jamais regardé la terre dans tout ce qu’elle a de petit, mais je déteste ces routes qui sont toujours les mêmes, tous ces kilomètres passés à rester seul. A supporter le silence. Je chante et ça sonne faux, ça sonne vide, alors je ne chante plus. Le bonheur n’existe plus, il s’est échappé, le silence est juste pesant. La route j’en vois le bout.
Tu es parti en Enfer, et tu l’as laissé sur terre. La terre sans toi c’est petit, c’est moche, ça pue. J’ai envie de tout détruire, j’ai envie de tout laisser tomber. Qu’est ce que ça peut me faire qu’un fantôme sévisse ici, qu’un démon s’amuse ailleurs ?
La terre sans toi c’est tellement petit que personne n’a de réponse. Tu ne peux pas être sauvé, tu ne peux pas revenir, tu es condamné. Je suis condamné.
Tu as vendu ton âme pour me sauver, mais me sauver de quoi ? La terre ce n’est jamais que quatre murs qui m’enferment et me séparent de toi.
Je conduis l’Impala et je voudrais la jeter contre un arbre, je pourrais presque t’entendre crier "prends soin de Baby". Je ne veux pas prendre soin de ta voiture, je veux que ce soit toi qui en prennes soin.
Je veux que tu me conduises sur des routes interminables, que tu chantes faux et qu’on s’engueule. Je veux qu’on se réconcilie et qu’on rigole. Je veux pouvoir te trouver quelque part sur la terre immense, savoir que j’ai quelqu’un à appeler.
Mais tu n’es pas là. La terre est vite parcourue et tu n’es nul part. Je roule sans toi.
Fin.