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Original - pas de spoil - Mon cœur entre tes mains

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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MessageSujet: Original - pas de spoil - Mon cœur entre tes mains Original - pas de spoil - Mon cœur entre tes mains Icon_minitimeDim 14 Sep - 21:49

Fandom: Original
Prompt: La plus grosse partie de mon coeur est entre tes mains.
Le truc qui cloche chez moi c'est que mon coeur est à toi.
Le monde aura beau être contre toi, tu sais que je suis là.
Note: J'ai eut du mal à le terminer mais le voila !!! Bonne lecture !!!


Mon cœur entre tes mains


Je vais vous raconter une histoire folle, vous ne me croirez surement pas mais vous la lirez en vous disant qu'il s'agit d'une histoire fantastique de plus. J'ai rencontré Samaël quand j'avais quinze ans, j'avais des problèmes, j'étais sur une mauvaise pente. J'étais le genre de gamin qui avait de mauvaises fréquentations, beaucoup trop influençable. C'est comme ça que je suis tombé dans la drogue, jeune, vite. C'était des injections, je suis vite devenu un pro de la piquouse, je planais.

A l'époque je vivais dans une famille d’accueil qui se fichait pas mal de moi, tout ce qu'ils voulaient, c'était les subventions de l'état, j'étais une source de revenus comme une autre pour eux et pour les autres familles d’accueil avant celle-ci.

Le plus dur pour moi, c'était de trouver de l'argent pour me payer mes doses, je finissais toujours par voler de l'argent, puis je me faisais choper, j'étais renvoyé dans une autre famille d'accueil, je faisais des périodes de manque le temps de trouver un autre fournisseur, puis je volais... Ça n'en finissait plus. C'est dans ce contexte là qu'il m'est apparu.

La première fois que j'ai vu Samaël, c'était à travers un brouillard presque opaque, j'étais stone, ça ne m'a même pas surpris de le voir apparaître comme ça, de nulle part. Je n'ai pas été étonné de ses cheveux blonds argentés, ni de son sourire stupide, je pensais qu'il planait, comme moi. Il m'a dit:

— Enzo, je suis ton ange gardien et je suis descendu sur terre pour te sauver.

Là, je me suis dit qu'il en avait beaucouuup trop pris, ça frisait l'overdose même. Du coup, ça m'a fait marré et j'ai tellement ris que j'en ai eut la nausée, je me souviens m'être penché sur le coté et avoir vomi mes tripes. J'ai entendu sa voix, comme en écho:

— Tu as trois jours pour changer, Enzo. Si tu ne changes pas... Je devrais intervenir.

Lorsque je me suis enfin calmé, il était parti, plus là, disparu, pouf. Je me suis dis qu'il s'était évaporé bien vite pour un ange gardien, il devait sûrement être parti débiter ses conneries à quelqu'un d'autre, ou alors, il était tout simplement parti vomir ses tripes dans la rue d'à coté. Le topo: quinze ans, déjà un junkie et j'avais rencontré Samaël. J'ai continué ma vie pourrie, j'allais au lycée parce que malgré tout ça me tenait occupé, je me piquais dans les chiottes, je séchais une heure le temps que le pic d'adrénaline – comprenez drogue – redescende et je retournais en cours.

J'avais complétement oublié cette histoire d'ange gardien lorsque Samaël est apparu une deuxième fois. J'étais dans la chambre qu'on m'avait assigné, je venais de voler cent euros dans la boite à billet censé être caché dans l'armoire de la salle de bain, il fallait juste que je motive à bouger. J'avais mal partout, quelque part dans ma tête, je savais que j'allais bientôt crever, je prenais beaucoup trop de drogue, trop souvent, je n'en avais jamais assez, tout mon corps protestait à chaque mouvement que je faisais. J'allais mourir. Je ne sais même plus si ça me faisait peur, je ne pense pas. Je ne me souviens pas avoir éprouver de la peur, j'étais tellement défoncé... C'est la que Samaël est intervenu. Il s'est "matérialisé", il est apparu devant moi, et cette fois-ci, je me suis bien rendu compte qu'il brillait de partout et que ses cheveux blonds étaient un peu argenté aussi. Il m'a regardé avec déception, un sourire triste au coin des lèvres.

— Enzo..., a t-il soupiré. Je t'ai donné trois jours pour changer et à quoi as-tu employé ton temps ?

Je l'ai regardé de haut en bas, il n'avait pas l'air réel. Étais-je entrain d'halluciner ? Possible.

— Vous êtes qui ? Ai-je demandé d'une voix rauque.
— Samaël, ton ange gardien. En trois jours, qu'as-tu accompli ?
— Hein ? Ai-je émis, perplexe.
— As-tu réfléchi à tes actions, penses-tu que continuer dans cette voie va t'apporter quelque chose de bénéfique ?

Je ne sais pas ce qu'il attendait de moi, je ne comprenais rien à son baratin. Samaël a fait un geste lent, comme s'il chassait une mouche, et les billets dans mes mains ont disparu. Il a fait un second geste et la porte s'est verrouillée. Je ne sais pas quelle vision il avait du monde humain, tout ange qu'il était. Pour lui, arrêter la drogue, cela ne devait être qu'une question de volonté. Il n'avait pas envisagé les effets du manque. En gros, Samaël était un novice complet, un ange nul à chier, il m'a enfermé dans une chambre en pensant que si je n'avais pas accès à des drogues, je dirais quelque chose du genre:

— Bon, ben je vais arrêter la drogue !

Ça n'a pas été aussi simple. Samaël a disparu tout aussi vite qu'il est apparu, me laissant seul ici. Je me suis senti mal une heure après, j'avais largement dépassé l'heure de ma dose et je commençais déjà à transpirer à seau. Ça n'a fait qu'empirer dans les heures qui ont suivi, la douleur s'est multiplié, j'avais envie de vomir, les vertiges m'ont fait tomber au sol. J'ai vécu la pire agonie de toute ma vie, je me suis mis à griffer les murs, le sol, à taper à la porte, à essayer de forcer la serrure et quand ça n'a pas été suffisant, j'ai pleuré en suppliant Samaël de me laisser sortir.

Il est finalement réapparu, ce salaud, et lorsqu'il s'est trouvé en face de moi, jamais je n'avais vu quelqu'un de si paniqué de toute ma vie. Je gémissais à n'en plus finir, je tremblais sans pouvoir m'arrêter, tout me faisait mal, mes articulations, c'était le pire. Je me suis entendu dire:

— Je te déteste... je te déteste...
— Je suis désolé... Je vais t'aider, tout va aller mieux, je te le promets.

Samaël s'est approché, il s'est accroupi à mes cotés et il m'a pris dans ses bras. J'ai bien essayé de le repousser, ce tyran qui me faisait subir une desintox de force et sans aide chimique, sans rien pour me soulager. Je le haïssais, et si j'avais été moins faible, je l'aurais repoussé de toutes mes forces. Je ne sais pas comment je m'en suis sorti en vie, j'aurais pu crever dans ses bras, mais il m'a soutenu, il ne s'est pas plains quand je lui ai vomis dessus, il m'a ramené dans mon lit, il a essuyé la sueur sur mon front, il me faisait à manger même si je n'avais pas faim... Il me parlait de son boulot, il me disait qu'il venait tout juste d'être nommé Ange, que j'étais son premier homme à sauver et qu'il avait cru que tout serait très vite réglé, qu'il avait pris mon cas à la légère... Je l'écoutais parler en le maudissant parfois, en m'agrippant à lui beaucoup et en priant pour que les douleurs s'effacent. Quand mes crises de manque se sont totalement évanouies, je me suis rendu compte qu'il avait arrêté le temps pour moi.

C'était un enfoiré pas très préparé, un ange médiocre, idiot, qui n'avait pas bossé son sujet, mais il avait tout de même fait de son mieux pour me sauver de moi-même. Et j'ai pas été foutu de le remercier comme il fallait. J'étais clean quand il m'a laissé un mois après, j'étais encore un peu faible, mais mon esprit n'avait jamais été aussi clair. Il s'est volatilisé après une phrase du genre:

— Tu n'as pas prié souvent Notre Père, mais il t'aime tout de même. Je te souhaite une vie longue et heureuse.

Et basta, il était parti. Le lendemain et les jours qui ont suivi, je me suis demandé si j'avais fait un tripe particulièrement bizarre ou si j'étais toujours défoncé. Je ne peux pas dire que je n'ai pas envisager de jeter à la poubelle l'occasion qui m'était offerte de vivre sans la drogue. A chaque fois que je sortais des cours, je prenais le chemin de mon fournisseur, en bon addict que j'étais. Je m'arrêtais, je regardais les gars qui tripaient, je les voyais baver et sourire dans le vide ou alors flipper grave, filer un mauvais coton... Et je faisais demi-tour. Je n'avais peut-être pas arrêté la drogue de mon plein gré, mais je me souvenais avoir été sur le point de mourir. Samaël m'avait sauvé, j'étais prêt à prendre la chance qui m'était offerte.

J'ai été accusé de vol dans ma famille d’accueil et on m'a renvoyé en foyer le temps de m'en trouver une autre. J'ai été sérieux, j'ai travaillé à l'école, j'espérais avoir un avenir. Si un ange s'était donné la peine de me sauver, ça voulait forcément dire que quelque chose m'attendait. On m'a trouvé une autre famille d’accueil, puis une autre, et encore une autre... Jusqu'à ce que je passe mes examens.

Je les ai eut, et à chaque chose positive qui arrivait dans ma vie, je pensais à Samaël, je me disais qu'il était peut-être derrière ces petites choses qui rendaient mon quotidien plus agréable. Puis il y a eut cette période... J'avais beau chercher du travail, je ne trouvais rien, j'avais été fiché toxicomane dans mes plus jeunes années, personne ne voulait m'embaucher, le bouche à oreille avait joué en ma défaveur malgré mes progrès et mes diplômes. Je me sentais... comme une sorte de bouse et tout le monde croyait que me marcher dessus était justifié, normal. On pouvait me traîner dans la boue, dire du mal de moi. Pas de problème, de toute façon ce n'est qu'un drogué, un rebuts de la société.

Alors un jour, j'ai cru malin de leur donner raison. C'est comme ça que j'ai replongé. C'est comme ça que j'ai jeté la chance que Samaël m'avait donné à la poubelle. Le pire... c'est que ça ne m'a pas fait du bien, ça ne me faisait rien, c'était une descente aux enfers, ça y était, les gens pouvaient enfin me marcher dessus sans impunité, ils avaient eut raison. J'étais à la rue, un sdf parmi tant d'autre. Et plus on m'écrasait, plus j'avais envie de faire l'overdose qui me pendait au nez. Est-ce qu'on pouvait devenir des anges ? Est-ce qu'en mourant, on montait au ciel et on montait dans la hiérarchie ? Était-ce comme ça que Samaël était devenu un ange ? J'avais terriblement envie de revoir Samaël.

Il s'était écoulé cinq ans depuis la dernière fois que l'avait vu. J'aurais aimé qu'il reste à mes cotés, je m'étais senti seul pendant toutes ces années. Je ne le connaissais pas, il m'avait tenu compagnie un mois, et pourtant il était la personne avec qui j'avais été le plus proche dans ma vie. Alors je l'ai appelé. Je n'ai pas prié, je n'avais jamais prié de ma vie, je ne savais pas comment on faisait.

— Ce serait cool si tu me donnais un coup de main à nouveau... Samaël.

Je ne m'étais pas attendu à une explosion, à de la fumée ou a des confettis mais je me souvenais de la dernière fois où il m'était apparu, si soudainement, auréolé de lumière. Cette fois-ci, il a fait son entrée en arrivant à pied vers moi, il ne brillait plus. Il avait l'air si humain que j'en ai été déconcerté un instant. Samaël a haussé un sourcil en me regardant attentivement.

— Tu n'as pas prié.
— Je ne sais pas prier, me suis-je entendu répondre.

J'étais étalé en une masse informe sur le sol, je faisais sûrement pitié, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas rasé et je devais ressembler à un mort vivant, je ne me souvenais pas de la dernière fois où j'avais mangé. Samaël s'est approché et s'est mis à genoux devant moi, salissant son pantalon immaculé. Il m'a dévisagé un moment, comme s'il essayait de comprendre l'effet qu'avait eut le temps sur moi. Il n'en avait eut aucun sur lui. Samaël a tendu doucement sa main vers moi et l'a posé sur ma joue, un sourire triste étirant ses lèvres.

— Les obstacles semés sur ta route sont là pour te rendre plus fort, pas pour t'anéantir.

J'aurais voulu geindre, me plaindre, dire que j'en avais assez de me battre contre du vent, que j'étais fatigué. Je voulais seulement qu'on m'accepte, qu'on me laisse travailler... J'en avais marre d'être seul, de devoir tout supporter dans la solitude. J'avais déjà dû m'élever tout seul, est-ce qu'il allait falloir que je vivre seul et que je meure seul aussi ? Si c'était ce qui m'attendait, je préférais encore en finir maintenant. Samaël a paru suivre les cours de mes pensées même si ma bouche avait tû mes insécurités et mes peurs, il a secoué la tête et m'a attiré contre lui.

— Tout va bien aller, m'a t-il promit.

Et je me suis permis de le croire. Il m'a aidé à me mettre debout et m'a conduit quelque part, tout était flou, c'était une sorte de petit appartement. Et dans cet apart, à deux, j'ai survécu à ma deuxième désintoxication. Les crises de manque ont été moins forte que ma première fois, je n'avais pas repris la drogue depuis longtemps et Samaël s'était renseigné, il me faisait des injections, il m'a aidé à me sevré progressivement. J'étais toujours une sorte de grosse loque tremblante et percluse de douleur mais j'étais déterminé à m'en sortir cette fois-ci. Je voulais vraiment arrêter cette merde. Samaël m'a serré contre lui et m'a de nouveau parlé.

— J'ai beaucoup appris sur les humains, je me suis infiltré dans quelques groupes quelques fois, c'était passionnant. J'ai également aidé d'autre personnes. Père dit que nous sommes toujours plus lié à notre premier humain que nous ne le sommes aux autres et il avait raison.
— Est-ce que tu parles toujours comme un personnage de roman ?
— Oh... Je vois ce que tu veux dire... Mais je ne comprends pas vraiment.

Je me souviens avoir reniflé avec amusement et haussé les épaules mais comme je tremblais comme un malade, ça ne s'est pas vu. Samaël a repoussé mes cheveux en arrière et j'ai posé ma tête contre son épaule en espérant que tout se terminerait bientôt. Les crises se sont espacées et j'ai vite récupéré toutes mes facultés, j'étais faible mais Samaël m'a fait manger. Nous avons parlé quelque temps, j'étais fasciné par sa vie, je ne parvenais plus à croire qu'il ne s'agissait que d'une hallucination de mon cerveau dérangé. Samaël était réel, il était mon ange gardien et il m'avait sauvé la vie.

Et dans les jours suivant, il a fait plus que cela. Il a fait ses drôles tours de magie et il m'a dégoté un travail, l’appartement dans lequel il m'avait amené portait dorénavant mon nom... C'était tellement insensé que je n'en revenais pas. Samaël avait changé ma vie, une fois de plus. Et pourtant, il n'avait pas l'air si ravie que cela. Une nuit, alors que j'étais allongé sur le lit et qu'il se tenait à mes cotés, il m'a avoué quelque chose:

— Le chiffre trois est symbolique pour nous. Je t'ai laissé trois jours pour changer et intervenir... Et je ne peux intervenir que trois fois dans ta vie. Cette fois-ci était la troisième, il faut que je reparte bientôt.

J'ai senti des pierres tomber sur ma poitrine. Je me suis agrippé à lui, peut-être un peu plus fort que nécessaire et je l'ai supplié du regard.

— Tu ne peux pas me laisser seul...

Samaël m'a regardé, ses yeux bleus m'ont transpercé, ils voyaient à travers moi, il savait à quoi je pensais. A ce moment-là, je ne savais pas si le fait qu'il soit tactile était lié à sa condition d'ange, mais il passait son temps à chercher le contact avec moi. Et jamais de ma vie on ne m'avait touché de cette manière, autant physiquement que mentalement. Lorsqu'il posait sa main sur ma joue, c'était mon cœur qu'il tenait entre ses mains. Quand il me réconfortait et qu'il me serrait dans ses bras, c'était mon âme qu'il embrasait.

— Le monde aura beau être contre toi... Tu sais que je suis là pour toi. Même si je ne suis pas là physiquement.
— Qu'est-ce que ça veut dire ?
— Cela signifie... que cinq années sont passées et que j'ai toujours veillé sur toi.

J'ai senti mes yeux me brûler. Samaël, en me sauvant la toute première fois, avait-il crée un lien plus profond qu'il ne l'avait voulu ? Comment expliquer ce que je ressentais maintenant alors que nous ne nous connaissions à peine ? J'avais quinze ans lorsque je l'avais rencontré pour la première fois, je l'avais haï pour me faire subir une telle douleur, puis je l'avais béni lorsque tout s'était terminé et qu'il avait été là pour recoller les morceaux. Je n'avais cessé de penser à lui durant ces cinq années, j'avais aimé imaginer qu'il était derrière toutes les choses positives qui m'arrivaient... Et après tout ce temps, il était revenu à mon appel, sans aucune hésitation, il était là, bizarre, maladroit, un ange nul à chier, en retard de cinq ans mais il était quand même là, il m'avait encore aidé...

Et c'est à cet instant que je me suis rendu compte que continuer sans lui, ça n'avait aucune saveur. Il m'avait redonné une chance, il m'avait réveillé, il devait être là avec moi. Samaël a secoué la tête tristement, bien sûr, il avait espionné ma tête, il avait suivi mes pensées.

— Enzo... Je ne peux pas rester... Et les Anges n'entretiennent pas de liaison avec des humains.
— Et pourtant, t'es là, ai-je rétorqué. Il faut que tu trouve une solution parce que me laisser ici, à affronter le monde sans toi, c'est de la cruauté pure et simple. Je ne peux pas...

Samaël ne m'a pas laissé terminer, il s'est penché sur moi et a plaqué sa bouche contre la mienne. Brusquement, sans aucune finesse, il s'était jeté à l'eau en priant sûrement pour que ses lèvres atterrissent au bon endroit. Je me suis accroché à son dos tout en sachant pertinemment qu'il éludait le sujet et qu'il ne voulait pas y répondre. Ça ne m'a pas empêcher de frissonner de tout mon corps et de faire se crisper mes orteils. Samaël s'est écarté et a posé sa main sur ma mâchoire, son pouce voyageant sur mon menton.

— C'est comme ça que vous faites, n'est-ce pas ?

Je l'ai dévisagé, triste comme les pierres et j'ai haussé les épaules.

— Je ne sais pas, ai-je répondu.

Samaël a volé mes lèvres à nouveau. Et cette fois-ci, ce soir-là, c'est mon être tout entier qu'il a consumé.

Le lendemain, Samaël était parti.

Je n'ai pas replongé dans la drogue, j'en avais terminé avec ces conneries. A la place, je me suis noyé dans mon boulot, j'étais le meilleur employé à la fin du mois. Les gens ont vite changé d'avis à mon sujet. J'ai continué jusqu'à aujourd'hui, trois ans plus tard. J'ai vingt-trois ans, je suis un employé modèle, j'ai acheté un appartement plus grand.

J'ai réussi ma vie. Le seul truc qui cloche encore chez moi, c'est que mon cœur est à lui. Mais trois ans plus tard, avec ce chiffre symbolique, j'espère encore un miracle. Je suis dans un parc, il y a encore trop de monde alors j'attends. Je regarde les mamans promener leurs enfants, les hommes d'affaires pressés rentrer chez eux, une tonne de paperasse sous le bras. Le soleil finit lentement sa course dans le ciel et je me retrouve vite seul dans ce lieu public. Je souris et je lève la tête vers le ciel.

— Samael... Je n'ai pas besoin que tu m'aides et je sais que je n'ai pas prié... Mais j'aimerais que tu me reviennes.

Je ferme les yeux, parce que je ne veux pas être déçu en ne voyant rien arriver. Et rien ne vient. Je sais que vous pensez sûrement que c'est une histoire fantastique pour midinette ou pour dépressif, mais cette histoire c'est la mienne. Je baisse la tête et je rouvre doucement les yeux, un sourire triste aux lèvres. Et soudain, alors que je m'y attends le moins, je sens une main qui se pose sur mon épaule. Je me retourne et accroche un regard bleu perçant et les cheveux les plus blonds que j'ai jamais vu.

— Enzo...

Et il est là. L'enfoiré pas très préparé, l'ange médiocre, l'idiot qui n'a pas bossé son sujet mais qui fait quand même de son mieux. Une boule d'émotion se coince dans ma gorge et je me lève pour le serrer dans mes bras.

— Tu n'as pas prié, me souffle t-il.

Je ris. Non je n'ai pas prié Dieu. J'ai juste prié pour que Samaël me revienne pour de bon et j'ai peur d'avoir été à moitié exaucé.

— Père m'a laissé partir à la condition que je vive une vie humaine et que je ne puisse jamais remettre les pieds au Paradis.
— T'as tout abandonné pour moi ?

Samaël m'écarte de lui avec fermeté, il secoue la tête, caressant ma joue du bout des doigts. Je garde mes bras serrés autour de lui, comme s'il allait encore disparaître.

— J'ai choisi une autre voie.

Je vais vous dire quelque chose de fou, vous ne me croirez surement pas : je suis tombé amoureux d'un ange et l'ange m'aime en retour.


Fin


Dernière édition par Swato le Lun 15 Sep - 11:29, édité 7 fois
Maeve
Maeve
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Mon cœur entre tes mains Original - pas de spoil - Mon cœur entre tes mains Icon_minitimeLun 15 Sep - 0:16

Coucou!

...PFFFFFIOUUU. Wow. Quelle histoire!

J'avoue avoir eu des flashbacks "destiel", mais c'est le côté "ange" qui fait cela. Pas de ta faute. Je crois que ça y est, c'est fichu, cela me le fera toujours.^^'

Sinon, waoh. C'était fantastique. Et toi, contrairement à Samaël, cela se voit que tu as travaillé ton sujet. Wink

J'ai eu bien peur que cela ne se finisse pas bien. J'ai eu très peur pour Enzo, car je ne le voyais pas survivre sans son ange.

Ouf.

Tu peux être fière. C'était magnifique. Smile

Merci d'avoir partagé ça!


Maeve
Maliae
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Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Mon cœur entre tes mains Original - pas de spoil - Mon cœur entre tes mains Icon_minitimeLun 15 Sep - 11:16

Je pleure, voilà, c'est ta faute. Bon okay c'est à cause de l'émotion et tout ça mais ohlalalalala c'était trop fort et j'aime pas le drogue alors MERCI SAMAËL, aussi ange pourri soit-il il est quand même super o/ et franchement qu'il puisse rester avec Enzo et ben c'est génial, vraiment, vraiment génial *o* !

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MessageSujet: Re: Original - pas de spoil - Mon cœur entre tes mains Original - pas de spoil - Mon cœur entre tes mains Icon_minitime

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