Prompt : Pour son bonheur
Maintenant que Domeki avait compris ce qu’il ressentait envers Watanuki, il ne le voyait plus de la même façon. Pas que soudain Watanuki c’était transformé en extra-terrestre juste que bizarrement il étincelait un peu. Ses sourires, même pour Himawari, lui faisait comme une délicieuse omelette salée qu’il pouvait goulument avaler, de loin, spirituellement. Ses râlages lui vrillaient moins les oreilles que d’habitude.
Pourtant, il savait bien que le médium, lui, ne devait sûrement pas ressentir la même chose et que de toute façon c’était parfaitement impossible qu’un jour ils soient ensemble. Alors, quand il revint en classe, il vit Watanuki flirter – enfin essayer – avec la jeune fille aux couettes. Il savait que de toute manière, le binoclard n’avait qu’elle dans la tête, et pas lui. Domeki sentait encore ce mal de ventre le remuer, sauf que cette fois c’était pire. Sûrement parce qu’il savait pourquoi il avait aussi mal, pourquoi la douleur ne faisait qu’empirer. Lui, maintenant, il n’avait qu’une envie, c’était être avec Watanuki. D’une façon ou d’une autre. Ses bentôs ne le contentaient plus vraiment, et une fois terminé, c’est comme s’il avait encore fin, comme s’il avait toujours besoin de plus. Encore et encore.
Domeki se tourna vers Watanuki et le regardait papilloner autour de la demoiselle qui ne semblait rien comprendre. Fallait-il par bonheur de l’autre le laisser aimer cette jeune fille, plutôt que tout gâcher et lui avouer des sentiments qui seront de toute façon rejeté ? Son propre bonheur n’était plus rien sans la présence du médium, et maintenant qu’il y pensait, cela faisait bien longtemps que c’était ainsi.
Cela faisait bien longtemps, que d’une façon ou d’une autre, les deux s’étaient retrouvés à être inséparables, comme lier par un fil rouge du destin, incassable.
Mais Domeki ne s’en était jamais rendu compte. Et maintenant qu’il le savait, qu’il le voyait, qu’il le sentait dans tout son corps, cela le détruisait en même temps que de le rendre heureux. Ca ne se voyait pas, bien sûr, il gardait toujours cet air taciturne.
Mais s’il fallait pour le bonheur de Domeki ou de Watanuki se taire, alors valait mieux parler, plutôt que de succomber à cette douleur plus persistante qu’un esprit.
C’est à ce moment là, alors, qu’il attrapa le bras de Watanuki, et qu’il le fixa droit dans les yeux. Sans le lâcher.
Puis, le silence vint à faire sa place, pour mettre en œuvre ce moment qui allait être décisif.
- Quoi ? Pourquoi tu me tiens ?! Lâche-moi ! Ton bentô était pas bon ?
- Si.
Et Domeki lâcha le bras de Watanuki.
Il réessayerait demain.
Fin.