Fandom : Merlin
Prompt : Pour que l'orage s'annonce.
Note : Ua. Vraiment trop Merthur.
***
Merlin était parti vite ce matin là, il s’était levé en retard, n’avait pas eu le temps de petit-déjeuner, et ensuite il avait eut tellement de travail, qu’il ne se rendit compte qu’il avait oublié d’apporter son déjeuner bien longtemps après midi. Son estomac criait famine et il se dit qu’il pourrait aller s’acheter un petit quelque chose, jusqu’au moment où Arthur sortit de son bureau et déposa encore tout un tas de papier.
- Il y a encore tout ça à faire, Merlin, ce n’est pas le moment de bailler aux corneilles.
- Je n’ai pas encore mangé, se plaignit-il.
- Et bien mange et dépêche toi !
Merlin hocha la tête mais n’osa plus se lever du bureau pour aller s’acheter quelque chose. Il appela donc Freya, qui ne travaillait pas ce jour, pour lui demander si elle pouvait lui apporter son repas. La femme fut ravie de pouvoir rendre service, accepta avec plaisir, et lui promit de se dépêcher.
Pendant ce temps Merlin s’attaqua à la pile de papier que lui avait laissé Arthur.
Freya fit vraiment vite. Merlin fut soulagé de voir son repas arriver, il se jeta presque sur la jeune femme et l’embrassa tendrement :
- Merci tu me sauves.
Freya lui sourit et regarda autour d’elle :
- Alors c’est là que tu travailles ?
- Oui c’est là.
- Tu as l’air d’avoir beaucoup à faire, dit-elle en constatant la pile de papiers qui s’entassait sur le bureau de Merlin.
- Mon pauvre.
Et elle consola Merlin en embrassant sa joue, puis à nouveau sa bouche, ils s’échangèrent un long baiser et ils étaient toujours dans les bras l’un de l’autre quand Arthur sortit de son propre bureau avec d’autres papiers à remplir et à signer.
Il eut un arrêt en voyant Merlin entrain d’embrasser une femme. Les papiers lui échappèrent des mains et il ouvrit la bouche dans un « oh » surpris. Merlin l’entendit et se sépara de Freya pour se tourner vers lui :
- Désolé, je me remets vite au boulot, Freya est juste venu m’apporter mon repas.
- Freya ? Demanda Arthur.
La jeune femme s’avança en souriant :
- Je suppose que vous êtes Arthur, le patron de Merlin ? Je suis Freya, sa voisine, mais aussi sa compagne.
- Sa compagne ? Interrogea Arthur comme s’il ne comprenait pas le sens de ce mot.
- Oui. Depuis au moins… Deux mois ? C’est bien ça Merlin ?
Merlin acquiesça en silence.
- Vous êtes sa compagne depuis deux mois au moins ? Répéta Arthur.
- Oui.
Arthur hocha la tête, puis eut un sourire, sera la main de Freya, lui dit qu’il était enchanté de la rencontrer :
- Bon je vous laisse j’ai du travail, ajouta-t-il ensuite.
Puis il alla s’enfermer dans son bureau, sans ramasser les papiers qu’il avait fait tomber et en claquant la porte.
Merlin soupira :
- Je crois que l’orage s’annonce…
Freya ne parût pas comprendre, embrassa une dernière fois Merlin puis le laissa manger et travailler.
Merlin s’inquiétait de la réaction d’Arthur, qu’il l’ait trouvé entrain de flirter au bureau n’avait pas dut lui plaire. Est-ce qu’il allait lui faire payer ? Peut-être devrait-il aller s’excuser tout de suite. Merlin remplit encore quelques papiers pour se donner du courage, puis il se leva et frappa à la porte, entendant Arthur lancer :
- Entrez.
Merlin ouvrit et Arthur leva les yeux vers lui. Quand son patron se rendit compte qu’il s’agissait de Merlin ses yeux lancèrent des éclairs.
- Ah. C’est toi.
- Je suis désolé, dit Merlin, je ne voulais pas flirter au bureau alors que vous m’avez donné beaucoup de travail.
Arthur pinça ses lèvres d’un air qui semblait furieux :
- Très bien, si c’est tout, tu peux disposer.
Merlin ouvrit la bouche cherchant quoi ajouter mais Arthur le coupa :
- Il te reste du travail il me semble, ce n’est pas le moment de lambiner.
Son ton était vraiment froid et Merlin n’insista pas. Il sortit du bureau, en se demandant quelle mouche avait piqué Arthur pour qu’il soit aussi en colère.
Merlin se rassit et prit d’autres papiers à remplir. Quelques secondes plus tard Arthur sortait du bureau, claquait une nouvelle fois la porte et se plantait devant Merlin avec colère.
- Deux mois, lâcha-t-il avec fureur.
- Quoi ? Fit Merlin sans comprendre.
- Deux mois que tu sors avec cette femme.
- Oui et alors ? Interrogea Merlin perplexe.
- Et alors ? ET ALORS ? cria Arthur incapable de contenir plus longtemps sa colère.
Merlin se recula sur sa chaise, surprit de l’entendre crier ainsi.
- Qu’est ce qu’il se passe ? Je ne comprends pas.
- Je pensais que nous étions amis Merlin, je croyais vraiment que nous l’étions.
- Nous le sommes.
- Et cela fait deux mois que tu sors avec cette femme sans m’en parler, comment je dois me sentir à ton avis ?
Merlin comprit alors ce qui n’allait pas.
- Je ne voulais pas vous le cacher…
- Mais tu ne m’en as pas parlé.
- Je n’y ai pas pensé c’est tout.
- Tu ne m’en as pas parlé. Je te parle de tout Merlin, je te raconte tout ce que je fais avec Gwen, même nos relations sexuelles.
- Oui d’ailleurs je m’en passerais bien de ça.
- Et toi tu ne m’as rien dit, parce que tu n’y as pas pensé, fit Arthur plus calmement mais sur un ton blessé.
Merlin se sentit bête, il n’avait pas pensé à mal, il ne savait juste pas comment il aurait pu annoncer à Arthur qu’il sortait avec quelqu’un.
- Je ne pensais pas que c’était important, murmura Merlin.
Arthur tiqua et fixa Merlin :
- Je ne suis donc pas important pour toi…
Merlin voulu contredire les propos d’Arthur mais ce dernier s’était déjà détourné.
- Ce n’est pas vrai Arthur, dit-il quand même.
Arthur haussa les épaules :
- Ca m’a tout l’air d’être vrai.
Puis il s’enferma à nouveau dans son bureau, laissant Merlin seul avec son travail.
Merlin n’arrivait pas à remplir les papiers. Tout cela n’était qu’un malentendu, Arthur ne pouvait tout de même pas lui en vouloir pour ça ? Ce n’était rien.
Mais en y réfléchissant, Merlin comprit qu’Arthur avait raison. Il savait beaucoup de choses sur Arthur, il connaissait son père, son fils, et même sa demi-sœur. Il connaissait les sentiments d’Arthur pour Gwen, il aurait pu parler de tous ce qu’il faisait avec elle parce qu’Arthur aimait lui en parler et demander des conseils. Arthur ne lui mentait jamais sur rien, et s’il le taquinait des fois, il restait assez honnête avec lui. Merlin savait beaucoup de chose sur sa vie, mais finalement qu’est ce qu’Arthur savait sur lui ?
Arthur avait découvert qu’il avait un meilleur ami, seulement parce que le dit meilleur ami était venu au bureau. Et qu’il sortait avec Freya, seulement parce qu’il les avait surpris. Merlin ne lui avait parlé de rien sur lui. Il n’avait jamais parlé de sa mère, de son oncle, de sa vie en général.
Comme s’il lui cachait. Comme s’il n’était pas vraiment son ami, et qu’il ne lui faisait pas tellement confiance.
Merlin comprit enfin pourquoi Arthur avait eut l’air aussi blessé. Quel idiot il avait été. Il soupira, laissa tomber sa tête sur le bureau. Il allait devoir essayer de réparer les dégâts maintenant…
ooo
Arthur n’était pas rancunier mais il se sentait presque trahis. Merlin ne lui disait jamais rien. Comme s’il n’avait pas confiance ou pire comme s’il s’en fichait complètement. Ce n’était pas important pour Merlin. Il n’était pas important pour Merlin. Il ne comptait pas vraiment. Arthur se sentit soudainement très déprimé, il avait besoin de voir Gwen, de sortir avec elle, de passer du temps avec elle. Il la contacta, lui proposa de l’emmener au restaurant plus tard dans la soirée et Gwen accepta ravie.
Ils sortirent donc ensemble ce soir là – Arthur avait évité Merlin le reste de la journée. Gwen paraissait un peu ailleurs et Arthur se sentait plutôt mal de son côté. Pourtant il interrogea quand même la jeune femme :
- Quelque chose ne va pas ?
- Tu crois que Lohot va m’accepter comme maman ?
- J’en suis sûr, Lohot t’adore.
- Hm.
- Tu as des doutes ?
- Peut-être un peu. J’ai peur que Lohot ne m’accepte pas.
- Il me le dirait je pense. Quelque chose s’est passée ? Lohot t’as donné l’impression de ne pas t’aimer ?
- Non pas vraiment. Je pense que Lohot m’aime bien.
- Alors ?
- Alors cela ne signifie pas qu’il me voudrait comme maman.
Arthur prit la main de Gwen pour essayer de la rassurer :
- La situation est un peu bizarre pour lui, mais Lohot est encore petit, il s’y fera ne t’inquiète pas.
Gwen parut hésiter quelque seconde puis fini par retrouver son sourire et hocher la tête :
- Tu as sûrement raison, merci.
Arthur caressa la main de Gwen avec son pouce :
- Tout va bien se passer.
Puis il la relâcha et tous les deux mangèrent leur repas et discutèrent d’autres choses. Mais Arthur n’était pas vraiment là. Il était loin. Il pensait à Merlin et à Freya. A leur relation. Et il se sentait triste.
ooo
Merlin comprit qu’Arthur lui en voulait vraiment puisque durant toute la semaine il l’ignora et l’évita. Il donnait son travail à quelqu’un d’autre ou chargeait une personne de lui donner les papiers que Merlin devait remplir.
Et chaque fois que Merlin s’approchait pour essayer de lui parler, Arthur prenait la fuite, sans jamais lui laisser le temps d’ouvrir la bouche. Chaque fois il avait un air de chien battu et blessé, et Merlin s’en voulait. Il avait fait mal à Arthur. Sans le vouloir, mais il l’avait fait quand même et Arthur n’avait plus envie de lui parler. Il s’éloignait. Il s’éloignait tellement vite que Merlin prit peur de réellement le perdre. C’était comme si Arthur coupait complètement les ponts pour être sûr de ne pas souffrir, de ne plus souffrir. Et Merlin ne savait pas quoi faire pour l’empêcher de disparaître de sa vie.
Il ne voulait pas qu’Arthur soit uniquement son patron. Il était son ami. Son ami très spécial et un peu différent. Merlin se dit qu’il fallait qu’il le coince quelque part, qu’il l’empêche de s’enfuir, et le seul endroit auquel il pensa, furent les toilettes. Ce n’était pas glamour, c’était même totalement ridicule mais Arthur serait obligé de l’écouter.
Merlin suivit donc Arthur quand il le vit se diriger vers les toilettes, y entra derrière lui et poussa le verrou de la porte.
- Bon sang Merlin qu’est ce que tu fais ?
- Il faut qu’on parle.
Arthur le regarda avec fureur et tristesse et secoua la tête :
- Je ne suis pas là pour parler…
Merlin eut un petit sourire et montra les pissotières :
- Faites ce que vous avez à faire, mais nous allons parler quand même !
Arthur rougit et détourna les yeux, il alla se mettre plus loin mais ne s’approcha pas des urinoirs.
- S’il vous plaît écoutez-moi.
- Est-ce que tu me donnes le choix ? Demanda Arthur le dos tourné.
Merlin se dit qu’il s’en contenterait.
- Je sors avec Freya depuis deux mois, c’est ma voisine.
- Merci, mais je le sais déjà.
- Au début on ne faisait que se parler mais finalement on s’est trouvé pleins de points communs et un jour on s’est embrassé et … Voilà.
- C’est un peu tard pour les confidences.
- Je…
- C’est inutile Merlin, tu n’es pas obligé de me parler si tu n’en as pas envie.
- Mais…
- Je pensais que nous étions amis voilà tout, je me suis peut-être trompé sur le sens de ce mot.
- Non…
Arthur se fâcha et se tourna enfin vers lui :
- Non ? Vraiment ? Je ne me suis pas trompé mais tu ne me dis rien et surtout pas les choses importantes !
- Je suis désolé…
- Ca ne suffit pas Merlin, d’être désolé.
- On a couché ensemble.
Arthur leva les bras en l’air, pleins de colère :
- Ce n’est pas la peine de me le dire. Je m’en fiche maintenant. Je m’en fiche. C’est trop tard.
Merlin baissa la tête.
- C’est tout ce que tu voulais me dire ?
- Oui…
- Alors maintenant laisse moi tranquille et va travailler, je t’ai laissé assez de papier pour t’occuper non ? Je ne veux plus te voir flâner comme ça. Je te rappelle que tu es mon employé.
Ca sonnait tellement définitif que Merlin sentit les larmes lui monter aux yeux :
- Oui…
- Bien, fit Arthur, alors au boulot !
Merlin sortit des toilettes, le cœur brisé, et se dirigea vers son bureau pour travailler, s’enterrer sous le travail, oublier.
Arthur s’appuya sur un lavabo, horriblement déprimé. Il avait été en colère, il était toujours énervé, mais il était entrain de réellement perdre Merlin et cela le blessait tellement.
Il repensait aux sourires de Merlin, il repensait à sa façon d’être avec Lohot, à toutes les fois où il avait regardé Arthur de près ou de loin avec ce quelque chose dans le regard. Arthur avait l’impression d’avoir un film dans sa tête sur tout ce qu’il avait vécu avec Merlin. Des moments qu’il ne pouvait pas mettre de côté, ni oublier. Et surtout il n’avait pas envie de perdre Merlin. Il soupira, se calma, puis sortit des toilettes pour se diriger vers le bureau du brun.
Une fois devant lui il prit son bras et le força à se lever :
- Est-ce que tu as autre chose à me dire ? Est-ce que tu as oublié de me parler de quelque chose d’important ?
Merlin sembla réfléchir, vraiment, puis fini par dire :
- Ma mère s’appelle Unith. Mon père a disparu. Mon oncle se nomme Gaïus. Je suis maudit. Et vous êtes le seul à ne pas m’avoir renvoyé pour cela.
- Comment ça maudit ? Demanda Arthur en fronçant les sourcils.
- Ce n’est pas important n’est ce pas ? Je ne suis que votre employé. Murmura Merlin la tête baissé.
Arthur lui donna une claque derrière la tête, puis prit son menton entre ses doigts pour forcer Merlin à le regarder :
- Je te pardonne d’accord ? Mais si on est ami, j’aimerais que tu me parles plus de toi.
Merlin hocha doucement la tête, pas très sûr de lui.
- Bien. Fit Arthur.
Puis il donna une grande tape dans le dos de Merlin avant de le serrer dans ses bras.
- Vous êtes important pour moi, bafouilla Merlin.
Et Arthur sourit.
- Tu es important pour moi aussi, c’est pour ça que j’étais aussi en colère. Je me suis senti bête que tu ne me dises même pas ce genre de chose.
- Je comprends, je suis désolé.
Le blond le serra plus longtemps qu’il n’était sans doute nécessaire, puis il fini par le relâcher et lui sourit :
- Très bien, je déteste quand on se dispute.
- Moi aussi.
- Alors essayons de ne plus nous disputer.
Merlin hocha la tête, puis Arthur toussota et montra le bureau de Merlin :
- Bien il te reste encore beaucoup de travail ! Donc …
- Je vais m’y remettre.
- Très bien.
Arthur lui sourit, tapota son épaule, puis alla s’enfermer dans son bureau. Merlin s’assit, regarda tout le travail qui lui restait à faire, mais eut un petit sourire content et s’y remit.
ooo
Le soir, Merlin appelait Lancelot pour lui parler de Freya. Il ne l’avait pas mis au courant non plus et avait compris que cela aurait pu être mal pris…
Fin.