Fandom: Teen wolf
Prompt : Je veux rentrer à la maison et Gros câlin.
Note: Attention, violence trèèèès prononcée.
La meute
Il avait oublié de prendre son traitement, voilà ce qu'il avait oublié. Ou alors il ne trouvait plus son traitement, est-ce que c'était ça ? Stiles ne savait plus, ne savait plus rien. Il savait que Malia lui avait demandé de lui faire couler un bain et qu'il était appuyé contre la baignoire. Son dos était trempé, pourquoi ?
« Bordel mais que... Est-ce que t'es stupide à ce point-là ! Hurla Malia. »
Stiles sursauta violemment. Malia venait de revenir dans la pièce, elle le dévisagea froidement. L'eau dans son dos ne cessait de s'accumuler et il comprit enfin pourquoi. Le bain avait débordé, il avait oublié de fermer les robinets. Malia se jeta sur lui, elle le prit par le col, le souleva sans effort apparent et lui plongea la tête sous l'eau. Stiles ne réagit pas tout de suite, trop surpris pour comprendre ce qui arrivait. Puis il saisit que Malia le tenait par la nuque, les ongles acérés, pratiquement changés en griffe et qu'elle le maintenait sous l'eau. Stiles se débattit, il n'arrivait pas à boucher ses narines et l'eau s'infiltra dans son nez, l'empêchant de retrouver son souffle. Il se noyait. Il allait mourir. Malia allait en finir avec lui pour de bon. Stiles n'avait pas pu dire au revoir à son père, ne lui avait même pas parlé ce matin avant qu'il ne parte au travail... Il ferma les yeux, ne cessant de se débattre, il aimait trop la vie pour l'abandonner.
Malia maintînt sa prise sur lui et ses poumons se mirent à lui brûler. Sa tête allait exploser, la pression était trop forte, il avait mal, il n'arrivait plus à respirer, il voulait juste que ça s'arrête. Il se rappelait de Matt, de la façon dont il était mort, noyé de cette façon. Il ne voulait pas mourir comme ça, il ne voulait pas que son père le retrouve de cette façon, il ne voulait pas laisser son père seul. Il avait besoin de vivre, pour lui et pour le sheriff. Pour tout ce qu'il allait vivre plus tard. Sa vie ne pouvait pas se terminer comme ça, il était nul, il ne valait pas grand chose, il n'était plus aussi intelligent qu'avant et il n'arrivait pas à rendre Malia heureuse. Mais il ne méritait pas de mourir sans avoir au moins tenter de se rattraper. Il avait au moins le droit à une deuxième chance... pas vrai ?
La prise sur sa nuque se relâcha alors qu'il commençait à s'endormir, son esprit commençant doucement à se renfermer sur lui-même, son corps cessant de lutter. Il fut soudain sorti de l'eau, mit sur le coté et quelqu'un lui tapa dans le dos. Stiles n'arrivait pas à recracher, sa respiration ne revenait pas. L'eau coulait de sa bouche sans s'arrêter, comme s'il avait avalé le contenu entier de la baignoire.
« Recraches, lui ordonna Malia. »
Stiles voulut se recroqueviller sur lui-même pour lui échapper, il aurait voulu qu'elle disparaisse. Elle lui faisait trop de mal, il ne pouvait plus le supporter. Stiles finit par tousser et expulser toute l'eau qui était entrée dans son corps. Il ne parvint pas à se redresser, il se sentait trop faible, il allait sûrement s'évanouir. Malia renifla avec dédain.
« J'espère que ça t'auras servi de leçon. »
Elle claqua la porte derrière elle et Stiles voulut soupirer de soulagement mais il n'avait pas assez de souffle pour le faire. Il resta au sol, pressant sa tête douloureuse sur le carrelage froid. Stiles aurait pu pleurer, mais il avait vu assez d'eau pour toute une vie. Il voulait rentrer à la maison. Mais le pire dans toute cette histoire, c'était qu'il était chez lui, dans sa propre maison. Il avait mal aux poumons, il avait l'impression que sa gorge était entrain de prendre feu. Il allait s'évanouir, il ne fallait pas qu'il s'évanouisse de cette façon, il ne voulait pas que son père le retrouve comme ça. Stiles se rappela que Derek lui avait donné un portable, il fouilla dans sa poche, les mouvements lents, les doigts gourds. Il sortit le téléphone, ce simple effort fit danser des lumières noires devant ses yeux. Il espéra que l'objet était un minimum waterproof pour supporter toute l'eau qui recouvrait le sol. Il posa le portable par terre et pianota faiblement dessus, usant de ses dernières forces. Sa vision commençait à se troubler et à se noircir. Il parvint à appeler quelqu'un, il ne sut pas qui. Il réussit à mettre le haut parleur.
Il pria pour que Malia soit vraiment parti, il ne pouvait pas attendre, il allait... il allait...
« Allo ? »
Stiles prit une petite inspiration, il n'était pas sûr de pouvoir parler mais il le devait. Il ne parvint pas à reconnaître la voix à l'autre bout du fil, son cerveau était embrumé, pourquoi avait-il appelé déjà ? Il ne se souvenait plus.
« Allo ? Insista la personne. »
Une voix plutôt jeune. Liam ? Stiles prit une autre inspiration, il devait parler, lui dire quelque chose. Mais que devait-il dire ? Il fronça les sourcils. Quelque chose à propos de Malia, à propos de...
« Si vous ne répondez pas, je vais raccrocher ! S'énerva Liam. »
Une panique pure prit possession de lui et peut-être qu'il ne se souvenait pas pourquoi il avait appelé, ni ce qui lui arrivait, seulement il était sûr d'une chose, c'était qu'il ne voulait pas rester ici, qu'il ne s'y sentait pas en sécurité.
« Viens me... me chercher, balbutia t-il.
- S... Stiles ? S'étonna Liam. »
Stiles entendit son nom encore, plusieurs fois. Il n'arrivait plus à garder les yeux ouverts. Il avait trop mal. Peut-être qu'il mourrait quand même, que son cerveau n'avait pas été assez irrigué ou il ne savait quoi. Les taches noires se firent plus insistantes, un mal de tête terrible s'installa sous son crâne... Il perdit conscience.
.oOo.
« Stiles ? »
Stiles se sentait vraiment, horriblement, terriblement mal. Tout son corps le faisait souffrir, surtout sa poitrine et sa gorge. Pourtant, à part cela, il était plutôt bien. Au chaud et à l'abri. Il était allongé sur quelque chose de moelleux, comme sur un lit, quelque chose de doux effleurait sa joue. Il ouvrit doucement les yeux et tenta d'embrasser du regard la scène qui se jouait autour de lui. Il devait se trouver chez Derek, l'endroit lui était plutôt familier mais pas comme la maison de Scott l'était. Stiles cligna des yeux, certain que le reste n'était pas réel. Liam, Scott, Isaak et Derek étaient assis devant lui, les trois premiers assis par terre et le dernier assis à son chevet, fronçant les sourcils avec inquiétude :
« Comment tu te sens ? Demanda t-il. »
Les yeux des autres étaient fixés sur lui et Stiles était tellement certain que tout n'était que dans sa tête, qu'il ne put s'empêcher de sourire légèrement. Il ouvrit la bouche pour parler mais sa gorge se rappela encore à lui de la pire des façons. Il porta une main à son cou et grimaça.
« Juste mal à la gorge, dit-il difficilement, en un murmure. Qu'est-ce qui s'est passé ? Ajouta t-il, perdu »
La douleur était si réelle et intense qu'il sut qu'il ne rêvait pas et que tout ses amis étaient réunis devant lui. Il avait le cerveau embrouillé encore une fois, ses pensées lui échappaient. Scott remua avec inconfort, lançant un regard aux autres. Derek hocha la tête et lui céda sa place. Scott s'assit sur le lit et le fixa avec incertitude.
« Tu as appelé Liam en lui disant de venir te chercher... et quand il est arrivé, tu étais évanouis sur le sol de ta salle de bain avec ta baignoire emplie à ras-bord... Liam t'a amené ici et Derek nous a expliqué la suite... Bon sang, Stiles..., dit Scott, la voix toute petite, nouée et les yeux brillants de larmes. Pourquoi tu ne nous as rien dit ? »
Stiles baissa les yeux, certain que Scott était déçu, qu'il ne voudrait plus jamais lui parler maintenant qu'il savait à quel point il était une déception pour lui et pour les autres. Il sentit l'angoisse lui nouer l'estomac. Maintenant qu'ils savaient, les autres n'allaient plus jamais le regarder de la même façon, ils le verraient comme un gars faible, pas capable de satisfaire sa petite-amie, un gros nullard même pas fichue de se défendre... Il avait peur, il avait honte. Il aurait voulu s'enterrer dans le sol pour ne plus jamais avoir à se retrouver face aux autres, il aurait mieux fait de disparaître... Derek, qui était resté juste à coté de Scott, prit son menton pour le relever et chercha à planter son regard dans le sien. Stiles finit par coopérer, pour en finir, pour ne plus jamais avoir à le faire. Derek secoua doucement la tête.
« Tout ce qui vient de te passer par la tête est faux. Tu peux être sûr qu'on ne pense pas de cette façon.
- Comment tu sais ce que je pense... ? murmura t-il faiblement. »
Derek ne détourna pas une seule fois le regard, sûr et déterminé. Scott les dévisageait avec perplexité et Liam fronçait les sourcils, à demi tourné vers Isaak qui venait de lui dire quelque chose. Derek pointa son nez de son index.
« Parce que je le sens. Les autres ne sont pas aussi perceptifs que moi, ils ne sont pas nés loup-garous. »
Stiles les examina un à un, son regard passant de Scott, à Derek, puis à Liam et Isaak. Tous le regardaient avec sincérité, il n'y avait aucune animosité dans leurs yeux. Scott était perplexe concernant ce qu'il avait entendu, seulement lorsque ses yeux se posaient sur Stiles, il n'était qu'amitié et dévotion, tristesse, mais pas pour ce qu'il était. Pour ce qu'on lui avait fait. Stiles avait toujours l'esprit embrouillé à cause du traitement qu'il avait manqué, et pourtant, ses amis lui servaient d'ancrage là où Malia ne lui avait pas suffit. Stiles se mordit les lèvres, touché et lucide sur sa situation.
Malia lui faisait du mal. Elle avait faillit le tuer. Elle ne l'aimait pas, même si lui l'aimait de tout son cœur. Il fallait qu'il sorte de cette relation avant d'y perdre la vie. Derek lâcha son menton en voyant ses yeux se remplir de larmes, Stiles enfouit brièvement sa tête dans l'oreiller. Il y respira deux ou trois fois, se calmant doucement. Il renifla :
« Je crois que j'ai besoin d'un câlin groupé, plaisanta t-il. »
Scott fut sur lui instantanément, l'entourant de ses bras. Stiles n'eut pas à attendre longtemps pour sentir les autres se regrouper sur le lit autour de lui, en une pile désordonnée. Il ne put s'empêcher de sourire. Sa situation n'était pas facile, il aurait sûrement mal comme jamais, ce serait dur. Mais il avait ses amis pour le soutenir. Tout allait bien aller.
Fin