Fandom : Sherlock
Prompt : Je te cherche des yeux pour rire avec toi.
Note : Spoil saison 2
***
Je crois que personne ne te connaissais mieux que moi. Pas même ton frère. Je comprenais le moindre haussement de sourcils, je décryptais tes airs grognons, je savais ce qui allait te faire bouder et ce qui allait t’amuser. Les gens croyaient que tu ne riais pas, que tu ne faisais que te sentir supérieur, les gens sont idiots, bien entendu que parfois tu riais, même si c’était souvent aux dépends des autres. Je me souviens de soirées passés avec toi à discuter, tu adorais discuter, quand cela te permettait d’étaler ton génie, de montrer comme tu avais tout compris sur tout. Et pourtant tu évitais de me faire passer pour l’idiot, quelque part tu me respectais, je crois. Tu n’avais sans doute pas besoin d’ami, mais tu m’avais moi, et ça te convenait.
Aujourd’hui je suis à une fête banale, je crois que Lestrade m’a invité par pitié, parce qu’en ce moment je reste cloitré chez moi, chez nous.
- Allons, m’a-t-il dit, vous n’êtes pas comme lui, vous ne pouvez pas rester enfermé comme il l’aurait fait.
Allons, John reprend toi, allons, pourquoi es-tu aussi stupide ? Ce n’était que Sherlock n’est ce pas ? Ce n’était rien du tout, c’était un imposteur en plus. Tu devrais sortir, voir des femmes, te marier. C’était tout cela qu’il pensait. Ou alors essayait-il juste d’être gentil. J’ai été obligé d’accepter de venir à sa fête, même si je n’en avais aucune envie.
Il y a pleins de gens que je connais, mais pas de ceux que j’apprécie le plus. Notamment Anderson et le sergent Donovan, qui ne flirtent pas du tout discrètement. Lestrade est sympa, il me parle, je n’écoute guère, je souris simplement pour ne pas le vexer. La soirée me paraîtrait plus amusante si tu étais là pour la gâcher avec tes remarques cinglantes et cyniques. Je t’entends presque insulter Anderson, lui demandant de se taire parce que sa bêtise risque de t’être toxique. Je suis sûr que ça se passerait comme ça. Alors, malgré moi, en pensant à ce que tu pourrais lui dire, je te cherche des yeux pour rire avec toi. L’illusion est presque parfaite, sauf que je ne te trouve pas.
Evidemment tu n’es pas là, tu n’es pas là parce que tu es mort et pendant quelques secondes je l’avais oublié. Je ne suis qu’un idiot. Tu ne reviendras plus, je ne t’entendrai plus, et même si cette pièce est remplie de monde je me sens seul.
Terriblement seul.
Fin.