Fandom : Teen Wolf
Prompt : Je t'aimdore tu es mervebuleux
Note : pas de spoil, un truc qui me trotte dans la tête depuis pas mal de temps.
***
- Je te déteste !
Voilà c’était dit, assené, lancé, planté, crié, pensé. Et c’était douloureux, comme mille aiguilles qui s’enfonceraient dans la gorge de Derek et qu’il serait obligé d’avaler. Pourtant il n’en montra rien, il resta droit, les bras croisé, les yeux fixé sur Stiles dans un regard froid et distant. Les mots résonnaient à ses oreilles, lancées par cet humain qu’il trouvait minuscule – malgré sa taille – et qui pourtant avait autant de force dans la voix. Lui qui était capable de dire en toute sincérité, les yeux brillants, une bêtise comme : « je t’aimdore tu es mervebuleux », venait de hurler sa haine et sa déception à la tête de Derek.
Tout ça pour quoi ? A cause de quoi ? Qu’avait fait l’Alpha pour mériter une telle baffe de mots ? Une telle attaque qui lui explosait à la figure ?
Qu’avait-il fait de trop ? C’était à cause de son regard froid ? Ou de son dernier coup ? Parce qu’il avait encore un peu bousculé Stiles, ou qu’il avait encore fait semblant de le mépriser ? Quelle était l’action qui avait fait craquer l’adolescent ?
Mais voilà c’était dit, Stiles détestait Derek. Il le fixait attendant une réaction de l’Alpha qui était incapable de dire quoi que ce soit, qui ne pouvait que serrer plus fort ses bras pour ne pas craquer.
Seulement à l’intérieur il sentait ses os se briser et son cœur grincer. Il avait l’impression que son cerveau rouillait, que son estomac était tombé dans ses pieds et une drôle de nausée lui remontait dans la gorge. Il ne bougeait pas le petit doigt, mais Erica, Boyd et Isaac qui étaient présents s’écroulèrent. La douleur que Derek ressentait était si forte que malgré son manque de réaction, elle se répercutait sur les bêtas, ils avaient mal et ne le supportaient pas. Comment est-ce que l’Alpha pouvait rester debout sans bouger alors qu’à l’intérieur c’était une vraie tempête ? Un ouragan ?
Même Scott qui ne faisait pas partie de la meute, dût poser un genou à terre. Stiles était responsable d’une hécatombe, sans connaître pour autant son pouvoir. Il regardait les bêtas sans comprendre, il demanda à Scott à quoi il jouait ? Et personne ne lui répondit, parce que c’était trop compliqué d’expliquer le lien qu’entretenait des bêtas avec un alpha. La souffrance de Derek, personne ne la lui raconta, ne la lui décrit, mais il l’avait là devant les yeux, seulement il n’était pas sûr de la comprendre.
Stiles regarda Derek qui restait de marbre et soupira.
- Tu n’as rien à dire ?
Non il n’avait rien à dire, s’il ouvrait la bouche il avait peur de vomir, de tomber, de pleurer même.
Quand Stiles entama son demi-tour, colérique, les bêtas poussèrent un cri de douleurs. La souffrance de Derek venait d’augmenter d’un cran, Scott lui-même se retrouva couché par terre, et son meilleur ami lui jeta un regard inquiet. Qu’est ce qui leur arrivait ?
Il se retourna de nouveau vers Derek, il se doutait que l’Alpha était responsable de ça mais comment ? Et surtout pourquoi ?
- Arrête ça ! Lui demanda-t-il.
Scott se releva doucement et prit le bras de Stiles :
- Il n’est pas responsable. Il ne fait pas exprès.
Stiles fronça les sourcils, il était rare que son meilleur ami défende Derek. Ce dernier n’avait toujours pas dit un mot, il était figé comme une statue, il semblait presque ne plus respirer, d’ailleurs peut-être même qu’il ne respirait plus.
- Qu’est ce qu’il a ? Demanda l’humain.
Erica ricana malgré la douleur, mais fut bien incapable d’expliquer. Scott, étant le moins atteint, expliqua :
- Je crois qu’il est blessé.
- Il a l’air intact pourtant.
- A l’intérieur, parce que tu le détestes.
Stiles grimaça, il aurait cru à un canular, mais les bêtas avaient l’air de vraiment souffrir et Derek serrait les dents d’une manière peut-être plus brusque que d’habitude. Il soupira et haussa les épaules, il regarda l’Alpha dans les yeux :
- Bon… Je ne te déteste pas tant que ça, admit-il.
La douleur s’apaisa un peu, les bêtas purent se remettre debout. Derek avait l’impression qu’une partie du néant qui s’était installé en lui, était entrain de déménager. Ca ne lui suffisait pas évidemment, mais pour l’instant il prendrait ce que Stiles lui accordait.
L’adolescent répéta :
- Je ne te déteste peut-être pas du tout.
Cela calma tout le monde, Derek soupira et parla enfin :
- D’accord, dit-il simplement.
Stiles fit de nouveau demi-tour, mais cette fois-ci Derek l’accepta, et laissa l’adolescent partir, accompagné de son meilleur ami.
Les mots de Stiles pouvaient apparemment atteindre bien plus efficacement leur cible que les balles d’aconit de la famille Argent, il allait devoir se méfier.
Fin.