Sorry, Try Again - 5

Titre : Sorry, Try Again.

Couple : WangXian.

Disclaimer : Rien ne m'appartient!! L'histoire est à MXTX et j'emprunte l'univers du drama.

Prompt : Est-ce que tu me crois?

Note 1 : Cela avance super lentement, mais la conversation était nécessaire. :')

Note 2 : EDIT du 28/02/2021 : j'ai rajouté tout un passage!

Bonne lecture!!!

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Wei Wuxian se réveilla au son d'une mélodie incroyablement familière. La lumière du jour venait taquiner ses paupières et il l'accueillit en papillonnant ces dernières, ses membres délicieusement engourdis de sommeil, sa respiration calme. Il ne se souvenait pas avoir jamais eu un jour un réveil aussi paisible.

Un soupir lui échappa, profond et Irrépressible. Son corps était de miel, chaud et sucré, dégoulinant sur les draps. Il aimerait pouvoir se réveiller ainsi tous les jours.

La musique cessa.

- Wei Ying?

La musique. Le Jingshi.

Lan Zhan.

Wei Wuxian se redressa en sursaut :

- Désolé, il est quelle heure??

Lan Zhan l'observait depuis son bureau, son guqin devant lui. Wei Wuxian n'en était pas certain, mais le pli de sa bouche, vu d'ici, semblait indulgent, ses yeux étincelant étrangement :

- Il est 9h. Je t'avais promis que je te réveillerais.

Wei Wuxian cligna des paupières. Et cligna encore.

!!!!!!

Son premier réveil, une heure auparavant, lui revint en mémoire, et il sentit ses joues cuir. Horrifié, il s'enterra sous les couvertures, visage camouflé derrière ses mains. Il était tenté de faire une réflexion à Lan Zhan - ce nouveau Lan Zhan, plus vieux, qui osait le taquiner - mais son coeur battait trop vite, volant son souffle, volant ses mots.

Cette fois-ci, même sans le voir, le sourire dans la voix de Lan Zhan était évident :

- Quand tu seras habillé, nous prendrons le petit-déjeuner.

Le coeur de Wei Wuxian fit une embardée.

Ce nouveau Lan Zhan était cruel. Cruel !

xxx

Wei WuXian enfila le premier vêtement de son lui plus âgé venu. Il était un peu trop grand pour lui, mais pas tant que cela. Wei WuXian n'était pas certain de s'en réjouir, même si présentement, cela lui rendait service.

Son lui plus âgé n'avait pas changé de goût vestimentaire, par contre. C'était rassurant.

(Wei WuXian se demandait si son lui plus âgé possédait des vêtements Lan. Il n'avait pas osé fouiller pour le découvrir.)

Habillé avec les couches de vêtements appropriées, il sortit de derrière le paravent et rejoignit Lan Zhan à son bureau. Il eut un instant d'hésitation en voyant Lan Zhan lui verser une tasse de thé fumante, ses mouvements naturels comme si c'était quelque chose qu'il faisait tous les jours (est-ce que c'était quelque chose qu'il faisait tous les jours, lui servir du thé???).

Wei WuXian déglutit difficilement. Il lui dit merci du bout des lèvres, et s'assit maladroitement à ses côtés. Les prunelles de Lan Zhan clignotaient, paisibles et secrètes.

Wei WuXian avait toujours voulu le regard de Lan Zhan sur lui. Toujours. Mais est-ce que ce regard avait toujours été aussi… Aussi ? Aussi Lan Zhan ?

- Est-ce que c'est quelque chose qu'on fait tous les jours?

Lan Zhan cligna des paupières. Wei WuXian se maudit intérieurement : la question lui avait échappé.

- Prendre le thé?

Non. Toi, ici, dans le Jingshi, jouant de la musique en attendant mon réveil, puis me servant du thé resté chaud grâce à un talisman. Poussant vers moi un bol de petits gâteaux. Tes genoux frôlant les miens.

Wei WuXian toussa :

- Non. Euh… Prendre le petit-déjeuner ensemble.

Lan Zhan le fixa, impassible. Étrangement, il mit plus de temps à répondre que ce à quoi s'attendait Wei WuXian :

- Parfois, je ne peux pas rester jusqu'à 9h, alors non.

Wei WuXian aimerait lui demander " mais tu aimerais ?", mais les mots refusèrent de sortir. Un sentiment de trépidation le paralysa, mêlé d'espoir et de peur.

Lan Zhan sembla voir quelque chose sur son visage, parce qu'il ajouta :

- On essaie de manger ensemble à midi aussi. Et on dîne toujours ensemble.

- Oh.

Oh. C'était logique. Wei WuXian vivait aux Cavités des Nuages. Il dormait dans la chambre de Lan Zhan. Il fallait au moins que-

Wei WuXian leva les yeux vers lui :

- Alors… Nous sommes de bons amis, dans le futur?

Il se sentait si jeune, soudain. Si adolescent. Puéril et immature. Mais c'était une vieille peur, que Lan Zhan ne l'aimât pas. Il n'arrivait pas à la faire taire.

L'expression de Lan Zhan s'adoucit. C'était fascinant à voir, comme une légèreté qui apparaissait aux coins de ses yeux, de la paix dans les plis de sa bouche. Wei WuXian n'arrivait pas à détacher ses yeux de lui :

- Wei Ying… À dix-sept ans, nous étions déjà amis.

Les prunelles de Wei WuXian s'écarquillèrent. Lan Zhan baissa la tête, contrit :

- Même à quinze ans, je ne t'ai jamais détesté, Wei Ying. C'est quelque chose que j'avais beaucoup de mal à exprimer, et que tu n'as compris que trop tard. Je suis désolé.

C'était beaucoup. La gorge de Wei WuXian était sèche, son coeur lourd. Il devinait des regrets, ici, du côté de Lan Zhan. Une souffrance derrière les mots, un repentir.

Wei WuXian n'était pas au courant de tout, mais il était certain que Lan Zhan n'avait pas à se repentir de quoi que ce soit. Et que son lui plus âgé pensait pareil.

Wei WuXian attrapa les mains de Lan Zhan entre les siennes. Vu l'expression de ce dernier, ce n'était pas quelque chose qu'il faisait "tous les jours", mais c'était tellement naturel qu'il devrait :

- Je suis sûr qu'en fait, tu n'as pas à te reprocher quoi que ce soit. Et même si tu te fais des reproches à toi-même, je suis sûr que mon moi plus âgé ne le voit pas ainsi et ne t'en veut pas. J'ai pas raison?

Wei WuXian accrocha son regard et insista avec défi, passant ses doigts sur les siens inconsciemment :

- J'ai pas raison? Est-ce que mon moi plus âgé t'a déjà fait des reproches?

Lan Zhan secoua la tête.

- Cela ne change rien. Wei Ying, tu ne savais pas tout. Tu t'es cru seul. Et-

Et là, Lan Zhan s'interrompit. Il examina Wei WuXian de haut en bas, comme se rappelant soudain qu'il était sa version jeune et amnésique. Ses yeux dévièrent. Son visage redevint impassible, excepté pour ses oreilles, rouges d'embarras. Ou peut-être de honte.

Wei WuXian lui adressa un petit sourire :

- Mais maintenant, je ne suis plus seul, pas vrai?

Lan Zhan le fixa, ses prunelles d'or arrondies comme s'il venait de lui faire le plus beau des cadeaux. Comme s'il n'avait pas besoin de plus.

Le rouge monta aux joues de Wei WuXian. Il tenta de lâcher les mains de Lan Zhan, mais ce dernier le retint, serrant ses doigts entre les siens à son tour.

xxx

…Bon. Passé tragique? (enfin, "futur", pour lui)

Passé tragique. Check.

xxx

(Plus tard, Wei WuXian osa; dans le Jingshi, à l'abri des regards, ses mains dans celles de Lan Zhan et ses yeux dans les siens. Il répéta, avec une conviction plus brûlante que jamais :

- Mon moi plus âgé n'a pas menti quand il a dit qu'il était heureux, Lan Zhan. Est-ce que tu me crois?

Et Lan Zhan lui sourit, de ce sourire que seuls pouvaient voir ceux qui savaient observer, et dont Wei WuXian ne pouvait déjà plus se passer. Il lui sourit, et, mû peut-être par la conversation, ou des souvenirs, ou un sentiment dont on commençait juste à apercevoir la silhouette, il se pencha en avant, posant son front contre le sien, paupières fermées :

- Hm. Oui. Je crois Wei Ying.)

xxx

Premier arrêt : la guérisseuse des Lan. Même si Lan Zhan n'avait rien trouvé en l'examinant par lui-même, il avait insisté, et Wei WuXian, la sensation fantôme de doigts autour des siens et d'un front contre lui, un sanglot interdit aux oreilles, n'avait pas réussi à dire non.

Lan Ju, d'apparence, était une Lan parfaite, sa tenue immaculée et sans un pli, sa posture impeccable, son ton poli et posé. Mais son regard de médecin s'était verrouillé sur Wei WuXian dès qu'il était entré, attentif, et ses iris possédaient un éclat métallique qui, étrangement, lui rappelait Wen Qing, bien qu'il connût finalement peu la doctoresse des Wen.

(comment allait-elle, Wen Qing, dans ce futur plein de surprises? Et Wen Ning?)

Lan Ju n'avait pas roulé des yeux en le reconnaissant, parce que les Lan étaient trop dignes pour rouler des yeux, mais ses mots sonnèrent avec ce que Wei WuXian soupçonna être un brin de résignation :

- Bien sûr. Le Seigneur Wei.

Wei WuXian sentit ses joues s'empourprer d'indignation - d'accord, d'accord, de toute évidence, ce n'était pas la première fois qu'elle devait le soigner, MAIS-! Il se calma cependant quand l'expression de la doctoresse s'adoucit, professionnelle mais gentille, son salut profond et respectueux :

- Qu'est-ce que je peux faire pour vous, Seigneur Wei?

Puis, ses prunelles s'écarquillèrent en remarquant brusquement qu'il était plus jeune, et son examen commença.

Etrangement, elle passa de longues secondes à palper son pouls à son poignet, un pli sur son front. Lan Zhan était toujours dans la pièce avec eux, parce que Wei WuXian avait refusé quand il avait proposé de sortir, mais, parce qu'il était Lan Zhan, la meilleure personne que Wei WuXian connaissait, il s'était éloigné de plusieurs pas et leur tournait le dos, pour leur laisser de l'intimité lors de l'examen. Lan Ju lui jeta un bref regard puis formula son observation d'une voix parfaitement claire pour les oreilles d'Hanguang-jun :

- Votre Noyau d'Or est parfaitement intact, plus gros que ce à quoi on s'attendrait à votre âge. En fait, je pense que vous avez tout simplement le Noyau d'Or que vous aviez réellement quand vous aviez dix-sept ans.

Cela avait été l'impression de Wei WuXian : pour lui, il avait le corps qu'il avait toujours eu depuis ses dix-sept ans, avec le Noyau d'Or qui allait avec. Rien d'étonnant à cette observation.

Mais Lan Zhan, un bref instant, ses yeux parcourant les rayonnages de la bibliothèque de Lan Ju... se figea. Une infime seconde.

Wei WuXian fronça les sourcils. Lan Ju détourna son attention en lui frottant gentiment le sommet du crâne.

Wei WuXian se recula avec un couinement dont il n'était pas très fier, stupéfait. Lan Ju fit un pas en arrière dans une attitude digne et professionnelle, sa main derrière son dos comme si elle n'avait rien fait :

- Désolée, Seigneur Wei... Je ne suis pas habituée à vous voir aussi jeune. Je copierai des lignes en punition.

Wei WuXian resta coi. Lan Zhan se rapprocha d'eux en silence, le sérieux incarné :

- Pas besoin de copier des lignes, Lan Ju. Tu nous as beaucoup aidés... et je comprends ton impulsion.

Impulsion... Quoi?

Lan Ju hocha la tête, solennelle :

- Alors, Hanguang-jun me comprend : le Seigneur Wei, rajeuni, est adorable.

Un mini volcan explosa dans la poitrine de Wei WuXian. Sa lave brûla sa nuque, enflamma ses joues et son front.

Cela voulait dire... Indirectement, Lan Zhan...?

Il pointa un index accusateur sur l'homme à ses côtés :

- Depuis quand les Lan taquinent?!

Lan Zhan cligna des paupières dans sa direction avec innocence. Lan Ju camoufla un rire dans sa manche.

Ugh.

Lan Ju retrouva son sérieux :

- Vous avez dix-sept ans et vous êtes en parfaite santé. Mais vous ne devriez pas avoir dix-sept ans.

Cela résumait bien la situation.

xxx

Après cette consultation médicale sans surprise mais nécessaire - en tout cas d'après Lan Zhan - ils avaient prévu de faire des recherches à la bibliothèque. Il fallait comprendre la nature du sortilège, mais cela n'empêcha pas Wei WuXian de râler à qui mieux mieux :

- Je dois me rendre dans la bibliothèque des Lan et je ne suis même pas puni.

Lan Zhan lui adressa un regard en coin; le coup qu'il lui avait fait devant Lan Ju encore en tête, Wei WuXian l'observa en rétrécissant les yeux :

- Tu es en train de rire intérieurement de moi, pas vrai?

- Hmm…

Lan Zhan passa devant lui, sa posture parfaite, une main plaquée contre son dos. Wei WuXian le suivit :

- Lan Zhan! C'était un "Hmm" oui, ou un "Hmm" non? Un "Hmm" peut-être?

Lan Zhan ne répondit rien et accéléra le pas.

- Lan Zhan! Réponds-moi!

Des Lan jetèrent des regards désapprobateurs à Wei WuXian sur leur passage (il parlait beaucoup trop fort). Aucun des deux n'y fit attention, et Lan Zhan ne lui demanda jamais de baisser le volume.

Depuis leur conversation ce matin dans le Jingshi, quelque chose s'était dénoué en Wei WuXian : ce sentiment d'être tout petit à côté d'un Lan Wangji adulte, qui avait vécu des années sans lui (selon ses souvenirs, du moins). Mais voir Lan Zhan vulnérable avait un peu rétabli la balance :

Lan Zhan s'était montré ainsi parce qu'il lui faisait confiance. Lan Zhan le traitait, toujours et absolument, comme Wei Ying.

Wei WuXian avait le sentiment que même s'ils n'arrivaient pas à briser le sort, Lan Zhan serait toujours là, et le traiterait toujours de la même manière.

Sizhui et Lan Jingyi devaient les rejoindre dès qu'ils avaient fini leurs obligations de disciples pour la matinée. Wei WuXian les aimait beaucoup (son fils!!!!), et cela irait plus vite si les disciples les aidaient dans leurs recherches, mais…

Mais. Il aurait bien aimé rester seul avec Lan Zhan. C'était le seul visage familier, ici, pour lui (malgré ses Bizarreries d'Adulte).

Wei WuXian n'avait pas osé poser des questions sur les Jiang, de peur de découvrir ce qui leur était arrivé. Un "passé tragique" (ou futur) ne pouvait vouloir dire que certaines choses, le concernant. Depuis le sortilège, Wei WuXian s'était concentré sur son environnement immédiat - et Lan Zhan - de peur d'être submergé s'il agrandissait son champ de vision. C'était du déni à l'état brut, et il en était parfaitement conscient ; il demanderait des nouvelles à Lan Zhan, parce que cela le déchirait de ne pas savoir ce qu'était devenu Jiang Cheng. Sa Shijie.

Il demanderait à Lan Zhan... mais pas tout de suite. Il préserverait cette bulle de déni encore un peu.

Et dans cette bulle de déni, le seul visage véritablement familier et réconfortant, c'était celui de Lan Zhan.

Lan Zhan lui ouvrit la porte de la bibliothèque et le fit entrer en premier. Il était toujours aussi poli; même à quinze ans, c'était ce qu'il faisait, alors que Wei WuXian l'y rejoignait pour être puni.

Wei WuXian rentra dans la bibliothèque avec un petit sourire - puis se figea à l'entrée.

Dans la bibliothèque, Lan Qiren était là, rangeant des livres.

- J'étais sûr que tu finirais par venir ici, Wangji.

Il se tourna vers eux.

XXX

A suivre.

Olalalala !!!! Nooooon, pas Lan Qiren !!! XD

J'ai kiffé le fait que Wei Ying rassure Lan Zhan sur le fait qu'il ne lui en veut pas du tout et qu'il ne lui fait aucun reproche. C'est hyper LUI de réagir comme ça. La mention de Jiang Cheng et de sa Shieje m'a fait HYPER mal au coeur. T.T
Pauvre Wei Ying

Et sinon j'ai aussi adoré les petits gestes affectueux j'ai hâte de voir où tu vas emmener les personnages avec ton histoire !