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Effet papillon - Marc (1)

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
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Date d'inscription : 08/08/2013

Effet papillon - Marc (1) Empty
MessageSujet: Effet papillon - Marc (1) Effet papillon - Marc (1) Icon_minitimeSam 8 Déc - 21:35

Fandom: Original
Prompt: Ses ongles cliquetèrent contre la table





MARC




Une masse de gens se tenait entre lui et son but. Essoufflé et légèrement agacé, Marc souffla entre deux grandes enjambées et évita le cinquième passant apparemment pas décidé à dévier de sa trajectoire, quitte à lui marcher dessus au passage. Son portable vibra dans la poche de son jean et il l'en extirpa en tentant de ne pas ralentir pour autant. Un petit coup d’œil vers l'écran le fit grogner, il se dépêcha de décrocher malgré tout.
— Ouais ?
— T'es où ? Demanda son père sans préambule.
— Je suis bientôt arrivé, j'y suis dans cinq minutes.
— OK. En tout cas, quand tu l'auras récupéré, il est interdit d'ordi, de télé...

Marc leva les yeux au ciel et écouta la liste interminable des punitions que son paternel destinait à son petit frère.
— D'accord, d'accord, le coupa-t-il. J'ai compris.

Les grilles du collège apparurent dans son champ de vision, Marc réajusta sa prise sur son téléphone pour voir l'heure à sa montre. 11H36. Sa minute d'inattention lui valut de percuter le sixième passant incapable de partager un bout de trottoir avec ses concitoyens. L'épaule de Marc bouscula durement celle de l'inconnu, son portable lui échappa des mains et alla s'écraser sur le bitume. Dans le même temps, une liasse de papiers glissa du dossier que l'autre tenait dans les bras et virevolta autour d'eux dans la confusion la plus totale. Marc jura en même temps que l'étranger et ils se penchèrent pour récupérer leurs affaires.
— Désolé, je ne vous avais pas vu, marmonna l'homme.

Après avoir ramassé les différents morceaux de son téléphone, Marc l'aida à rassembler ses papiers et les lui tendit:
— Tenez.

Une main longue et fine saisit les feuilles et les yeux de Marc firent un rapide allé-retour sur les bagues qui ornaient trois de ses doigts. L'homme se redressa et il fit de même avec un sourire distrait avant de reprendre sa route sans y repenser à deux fois. Marc regarda à droite et à gauche avant de traverser la route et courut en petite foulée jusqu'à arriver aux grilles du collège. Les pierres de l’édifice étaient beiges et immaculées, très loin des tolles taguées de l'établissement où lui-même avait fait ses propres études. Perdu et préoccupé, il passa les portes et s'arrêta à l’accueil où une vieille dame à lunettes examinaient un registre avec l'air de s'ennuyer.
— Bonjour, on m'a appelé, je dois passer chercher mon petit frère chez le CPE ? Dit-il en grimaçant avec hésitation.
— Prenez les escaliers jusqu'au premier, c'est à gauche. Il y a une pancarte, vous ne pouvez pas le louper.
— D'accord, merci. Est-ce que vous savez ce qui se passe ? La CPE n'a pas voulu me dire...
— Non, je ne sais pas, la coupa-t-elle.
— Oh...

Marc se mordit l'intérieur de la joue et observa les escaliers avec appréhension. La vieille réceptionniste haussa un sourcils:
— Il n'y a qu'une façon de le savoir, c'est d'y aller.
— Ouais, bien sûr, répondit-il en reniflant avec amusement.

Marc lui adressa un signe de tête poli et suivit ses indications. Une fois en haut des escaliers, il s'arrêta une seconde pour souffler et prit la résolution de retourner à la salle de sport. Si une trentaine de marches avait raison de lui, c'était qu'il était grand temps d'y retourner. Marc se dévissa le cou jusqu'à apercevoir la pancarte CPE. Il se passa une main dans les cheveux, ignora la vague de nervosité qui serrait son estomac et toqua à la porte avant de la pousser doucement.
A l'intérieur, des pions remplissaient de la paperasse et des élèves attendaient à la file indienne. Marc s'apprêtait à expliquer son cas à un surveillant lorsqu'il vit la tête de son frère dépasser derrière une vitre. Le visage renversé en arrière, il tenait quelque chose sous son nez, un genre de tissus roulé en boule. Stupéfait, les pieds bougèrent tout seuls et il poussa le battant avant de réaliser qu'il avait omis de toquer. Les yeux écarquillés, il oublia également de saluer la personne assise derrière le bureau et posa une main sur l'épaule de son frère.
— Hey...
— Bonjour, Monsieur Froment. Comme vous pouvez le voir, nous avons eus un petit soucis avec Jules.
— Un petit soucis ? Répéta-t-il, abasourdi.

Marc prit le menton de son petit frère entre ses doigts pour lui lever la tête, il retira le tissus de sous son nez et examina l'étendu des dégâts. Jules refusa de croiser son regard, il haussa une épaule :
— Ça va.

Du sang avait séché sous ses narines et au dessus de sa lèvre, ça saignait encore un peu mais le flot commençait à réduire. Jules grimaça lorsqu'il posa ses pouces de chaque coté de son nez pour voir s'il était brisé.
— L'infirmière l'a vu, son nez n'est pas cassé, intervint la CPE.

Mark se tourna finalement vers elle, la main posée sur l'épaule de son frère.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?

La CPE lui montra une chaise et Mark s'assit à contrecœur après avoir jeté un coup d’œil à sa montre. Jules se dandina sur sa chaise, la figure tournée sur le coté. La situation était de plus en plus énigmatique. Mark haussa un sourcils à l'attention de la CPE, cette dernière relata enfin les faits :
— Jules s'est battu avec un autre garçon pendant la récréation.
— Une bagarre.
— Oui, acquiesça-t-elle.
— Jules, insista-t-il.

Mark jeta un coup d’œil perplexe sur le coté mais son frère était trop occupé à regarder dans le vide pour s'intéresser à la conversation. Jules. Se battre. L'image était presque aussi incongrue que celle d'un poisson volant dans le ciel.
— Pourquoi ?

La CPE réaligna les crayons sur son bureau et écarta les mains avec impuissance :
— Ils ont refusé de nous expliquer ça. Je sais que ça ne ressemble pas à Jules, c'est la première fois qu'il se fait remarquer et il a de bons résultats en classe, c'est un bon élève... Mais vous devez comprendre qu'on ne peut pas cautionner ce genre de comportement.
— Non, oui, bien sûr, balbutia Mark.

Les lèvres pincées en un pauvre sourire, la CPE hocha la tête et glissa quelques papiers dans sa direction. Marc fronça les sourcils mais les tira vers lui et se passa une main sur le front en lisant l'intitulé du document.
— Une exclusion temporaire, c'est vraiment nécessaire ? Comme vous l'avez dit, c'est la première fois que ça arrive...
— Jules n'a pas le nez cassé mais l'autre garçon a été ouvert à la tête. C'est grave, Monsieur Froment, je ne permettrai pas que ça se reproduise. D'ailleurs, je vous autorise à reprendre votre frère aujourd'hui puisque vous êtes majeur mais j'aimerais prendre rendez-vous avec votre père et Jules pour que nous puissions discuter de ce qui s'est passé aujourd'hui.

Avec un soupir, Marc opina du chef. Ses yeux glissèrent une fois de plus vers son frère, en vain. La CPE réclama le numéro de téléphone portable de son père et il le lui donna sans rechigner, signa le billet de sortie... Jules bondit de sa chaise dès qu'il le put, évita la main de Marc qui allait se poser dans son dos et se glissa hors du bureau. Bizarre.
— Papa est au courant ? Demanda Jules.
— Ouais, ils l'ont appelé à son boulot, il était en rendez-vous il ne pouvait pas venir.
— Fun...

Marc grimaça. Après avoir descendu la flopée de marches, il envoya un message rapide à leur père pour lui faire savoir qu'il avait récupéré Jules à l'école. Une fois dans la rue, il essaya encore d'arrêter son frère d'une main sur le bras.
— Hey. Tu peux m'expliquer un peu ?

Les mâchoires de Jules se serrèrent, il haussa une épaule négligemment :
— J'ai pas envie d'en parler.

Entre exaspération et confusion, Marc pressa l'épaule de son frère :
— Je te signale que papa était super inquiet et que j'ai lâché mon job pour venir te chercher. Ça veut dire que je vais devoir prendre l'horaire du samedi pour rattraper mes heures, ce qui veut dire pas de foot pour toi ce week-end.

Les traits de Jules se crispèrent au fil de sa phrase, il se dégagea quand il eut terminé.
— C'est bon, j'ai compris.
— Jules... , soupira Marc.
— Je suis désolé qu'ils t'aient appelé pour venir me chercher.
— C'est pas le problème, gros. On était inquiet, ça te ressemble pas de te bagarrer...

Une pensée fugitive frappa Marc, il leva les sourcils :
— Est-ce que ce mec te harcèle ? Est-ce que c'est pour ça que vous vous êtes battus ?

Jules leva les yeux au ciel tout en grognant un long « nooon ». Marc se gratta le crâne.
— Ok, alors je suis perdu. Est-ce que c'est un coup des aliens ? Ils ont remplacé Jules par un clone de contrefaçon ?

Sa plaisanterie eut le don de tirer un petit rire à son petit frère. Marc soupira, ébouriffa ses cheveux et le poussa d'une main entre les omoplates.
— Allez, viens. On rentre. Avec un peu de chance, je vais pouvoir retourner bosser cet aprem et on pourra quand même aller au foot samedi.
— Tu ne vas pas me cuisiner ?
— Je croyais que tu n'avais pas envie d'en parler, lui rétorqua Marc.

Jules fit une moue hésitante avant de secouer la tête. Marc pencha la tête sur le coté :
— Ok. Alors on en parle pas, on en parlera quand tu voudras. Mais t'attends pas à la même chose avec papa, il va être furax.
— Fun...

Ouais, fun.


**


Lorsque Marc rentra du travail ce soir là après avoir raccompagné Jules et l'avoir laissé avec la liste de ses punitions, la maison était silencieuse. La télévision était allumée au salon, son père était assis sur le canapé, la tête en équilibre précaire sur un coin de dossier, endormi comme une souche. Marc se glissa silencieusement dans la cuisine, se prépara quelque chose à manger en quatrième vitesse et alla toquer à la porte close de Jules. Le battant s'entrouvrit.
— Est-ce que t'as mangé ? Demanda Marc.

Son petit frère secoua la tête. D'un coup de menton vers la cuisine, il lui fit signe de le rejoindre. Ils passèrent sur la pointe des pieds devant le salon et se mirent à table. Discrètement, Marc dévisagea Jules. Douze ans et déjà en train de se battre. Jules n'était pas vraiment un poids plume pour son âge, le foot lui avait donné quelques muscles secs qui se voyaient à peine sous les rondeurs de la pré-adolescence. Sa masse de cheveux blonds et ses yeux bleus lui valaient déjà quelques regards de la part des jeunes filles, accompagnés de rougissements la plupart du temps et il était à une étape de la puberté où les boutons d'acnés ne faisaient pas encore leurs apparitions. Un entre deux âges, pas vraiment enfant mais pas adolescent non plus.
— Papa t'as passé un savon ? S'enquit Marc.

Jules haussa une épaule. C'était son nouveau moyen de communication favoris. Entre deux bouchées de raviolis, son petit-frère laissa sa main pianoter sur la table. Ses ongles trop longs cliquetèrent sur le panneau de bois avec une régularité qui fit se dresser les petits cheveux sur sa nuque. Après le pianotage, la jambe de Jules se mit à battre la mesure sous la table. Marc prit une profonde inspiration et s'exhorta au plus grand calme. Il tint une minute. Sa main aplatit celle de Jules pour arrêter le « clic clic clic » de ses ongles.
— Stop, ça me rend dingue.
— Comment c'était le boulot ?

Marc baissa sa fourchette et roula des yeux :
— Ennuyeux, comme d'habitude.
— Je me suis battu avec Hugo, dit abruptement Jules.
— Avec Hugo ? Je pensais que c'était ton meilleur pote ?

Jules serra les dents, inclina légèrement le menton :
— J'ai voulu l'embrasser alors il m'a donné un coup de poing.

Marc faillit s’étouffer avec sa gorgée d'eau. Il reposa prudemment son verre sur la table, s’éclaircit la gorge et regarda fixement son frère. Les yeux de Jules étaient rivés sur ses couverts, ses sourcils froncés, ses joues rouges et ses mains crispées.
— Il m'a traité alors je l'ai poussé par terre et il a cogné sa tête par terre en tombant, c'est pour ça qu'il a du faire des points de souture.
— De suture, corrigea Marc par réflexe.

Jules lui jeta un petit coup d’œil, ses lèvres formèrent silencieusement le mot « suture » et il hocha la tête. Quant à Marc... Son cerveau venait de geler. Aucune réponse ne lui venait à l'esprit. Que dire à ça ? L'embarras lui noua la gorge, il fit tourner son verre sur la table pour se donner une contenance.
— Et pourquoi est-ce que tu as voulu l'embrasser ? Demanda Marc.

Jules se recroquevilla sur lui même avec un grognement gêné, il s'empourpra d'avantage et geignit :
— Je sais pas, moi.
— Ok, ok...

Marc prit une inspiration et se passa une main dans les cheveux. Ce n'était pas grave après tout, c'était juste une dispute stupide qui avait mal tourné. Pas de quoi en faire un drame. Marc glissa une œillade vers son petit frère.
— Mais tu l'aimes bien, Hugo ?

Il eut à peine terminé de parler que Jules éclatait en sanglots. La panique immobilisa Marc une longue seconde, il regarda avec horreur son petit frère se décomposer devant lui et perdre pied.
— Hey, hey...

Les mouvements engourdis par le choc et l'hésitation, Marc se leva. Dans sa hâte, il bouscula un verre qui se renversa mais il s'en fichait comme de sa première chaussette. Il s'accroupit à gauche de son petit frère et passa un bras dans son dos.
— C'est rien du tout, lui dit-il maladroitement.
— Le dis pas à papa, supplia Jules.
— Bordel, Jules...

Dépité, Marc secoua la tête et attira celle de son frère contre son torse d'une main. Jules renifla contre lui et trempa son tee-shirt de larmes, les épaules tremblantes et le visage caché par ses cheveux. Marc chercha ses mots en tapotant gauchement ses boucles blondes.
— Écoute, OK ? T'es encore un gosse alors c'est normal de se poser des questions sur ce genre de truc... Et puis même si tu finis par vraiment aimer les gars plus tard, c'est pas la fin du monde non plus.
— Tu me détestera pas ? L'interrogea Jules d'une petite voix.

Avec un petit rire stupéfait, Marc se décala pour mieux le voir :
— Tu me prends pour qui au juste ? Je te détesterai jamais. Laisse-moi juste cinq minutes avant de me demander de t'accompagner à la Gay Pride et de m'enrouler dans un drapeau arc-en-ciel, ok ?

Jules renifla encore et se frotta les yeux :
— C'est quoi la Gay Pride ?
— Super, continue comme ça.

Marc lui ébouriffa gentiment les cheveux et lui donna une accolade affectueuse.
— Je suis content que tu m'aies raconté ce qui s'est passé. Est-ce que tu veux que j'aille casser la gueule de Hugo ?

Jules le repoussa avec un rire encore mouillé d'un reste de larmes.
— Pas la peine.


**


Les jours qui suivirent, Marc garda un œil sur Jules. Juste au cas où. Les deux jours d'exclusion passèrent sans heurts, mais ce n'était pas les journées passées à la maison qui l'inquiétait. C'était bel et bien celles que Jules allaient passer à l'école. Peut-être que Hugo avait tout raconté à tout le monde... Les jeunes n'étaient pas tendres entre eux, Marc en savait quelque chose pour avoir assisté à certaines scènes, pour avoir vu sans rien dire...
— Ça se passe bien au collège ? S'enquit Marc au bout de trois jours de suspens interminable.
— Ouais...

Jules se mordit les lèvres, haussa une épaule :
— Hugo n'est plus mon pote mais il l'a dit à personne...


**


Cette histoire de baiser en resta là. Tout le monde oublia la bagarre et tout redevint comme avant.
— Putain mais quel pédé, celui-là.

Marc fronça les sourcils et se tourna vers son collègue avec les poings serrés.
Presque comme avant.
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