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[Les 100 - UA] Les barres de chocolat (7)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: [Les 100 - UA] Les barres de chocolat (7) [Les 100 - UA] Les barres de chocolat (7) Icon_minitimeDim 19 Aoû - 23:04

Prompt : Il n'est pas évident de s'ouvrir à l'autre.
Note : Pas relu, un peu mieux que le précédent. Désolé pour le traumatisme.


***

7. Les premières expériences.

Jasper.

Les jours ont passé se ressemblant tous. Jusqu’à ce qu’un mois entier soit déjà terminé et que je soupire parce qu’il n’en reste plus qu’un seul avant la fin des vacances et la reprise des cours. Peut-être qu’on faisait toujours la même chose avec Murphy et Monty, mais ces choses-là étaient géniales, bien mieux que rester visser sur une chaise pendant des heures de cours. Et puis quand l’école reprendrait, je verrais moins Monty qui allait dans un collège privé, alors que j’allais dans celui du quartier avec Murphy.
- Tu me verras moi, avait dit Murphy quand je m’étais plaints, très souvent.
- Tu parles, on pourra même pas s’amuser, ce sera nul. Avais-je rétorqué.
- Mais tu me verras moi, avait-il insisté.
Certes, mais je ne verrais pas Monty et il me manquerait comme il me manque à chaque fois. Et ce ne serait pas drôle du tout. Je ne l’ai cependant pas dit à Murphy, parce qu’il aurait râlé en disant qu’il était la troisième roue du carrosse et nyanyanya. Mes amis peuvent être ennuyant à ne pas comprendre que j’ai envie de les voir tous les deux.
Bref. Cela fait donc un mois et alors que Monty monte sur son vélo et qu’on s’apprête à partir pour la forêt, Murphy lance :
- Et si on allait aux barres ?
Monty se fige de tout son long. Je sais que Murphy le provoque exprès. Je sais aussi que Monty ne peut pas aller aux barres, que ça lui est totalement interdit, que sa mère préférerait qu’il ait la galle plutôt qu’il aille aux barres et qu’il ne peut pas donc pas accepter cette invitation. Il va donc dire non. Et Murphy va l’emmerder et le traiter de lâcher et ça va mal tourner. Alors j’ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais Monty me devance, il souffle et annonce :
- D’accord, allons aux barres.
- Euh... Monty… T’es sûr de toi ?
- Oui, allons aux barres. Je veux voir où tu habites.
- On a déjà vu les barres à la télé, tu as déjà vu où j’habite.
- Je veux le voir en vrai.
Il a l’air déterminé mais j’insiste :
- T’as pas peur que ta mère te tue si elle l’apprend ?
- Ma mère ne l’apprendra jamais, elle ne va pas aux barres.
Murphy renifle avec mépris :
- Comment elle peut parler de nous si elle ne vient jamais nous voir ?
Monty hausse les épaules :
- En tout cas, moi je viens.
Et il commence à pédaler pour que je ne l’en empêche pas. Je le suis. Direction les barres de chocolat.

xxx

Monty.

En fait, je ne suis pas sûr de moi. Plus on approche des barres et plus je me sens bizarre. Je brave un interdit, mais ce n’est pas comme si je faisais une bêtise, là je franchis carrément une limite et si ma mère l’apprenait je pourrais lire la déception et l’effroi dans son regard, sans savoir ce qui serait le pire. Je ressens aussi beaucoup d’appréhension. J’entends tellement de choses sur les barres que j’ai peur de m’y faire agresser, de tomber sur une seringue et de tomber malade, de voir ou d’entendre des choses que je ne devrais pas. Je serre plus fort mon guidon et secoue la tête, tout ça ne se sont que des préjugés. Des choses idiotes qu’on entend par des gens qui parlent à tort et à travers, des choses que ma mère pourrait dire. Les barres sont le repère des pires racailles. Mais Jasper y vit alors il n’y a pas que ça.

Nous arrivons devant les immeubles et parcourons la cour en vélo. C’est plutôt calme. Je m’attendais à voir pleins de monde rassemblé pour une mini révolution, mais en fait il n’y a presque personne. Quelques jeunes jouent sur le terrain à côté. Aux fenêtres on voit des gens en train de fumer ou de regarder dehors. Mais pas de gros dealeurs violeurs hyper dangereux, pas de gros bras, pas de femmes battus en train de hurler. Juste une vieille mamy qui promène son chien et que Jasper salue depuis son vélo. Je souffle de soulagement, je ne suis qu’un idiot. Jasper va garer son vélo dans la cave et il accroche le mien avec le sien.
- On va lui voler, commente Murphy.
- Mais non, fait Jasper.
- On va lui voler, il est trop tentant.
- Le seul voleur qu’il y a dans les barres, c’est toi, si tu n’y touches pas, ça devrait aller, dit alors Jasper.
Murphy lui pince le bras et Jasper lui fait un clin d’œil :
- Tu l’as cherché.
Puis il me prend par le bras :
- Allez viens Monty, je vais te montrer où j’habite.
- Je ne viens pas, dit Murphy.
- Si tu viens.
- Je ne rentre pas chez les gens qui insultent ma mère.
- Ma tante n’est pas là, alors c’est comme si tu rentrais chez moi et je n’insulte pas ta mère.
Murphy pince les lèvres et j’interviens :
- À moins que tu ais peur ?
La réplique fait mouche, Murphy me fusille des yeux, enfonce ses mains dans ses poches :
- Je n’ai peur de rien, on y va.

L’appartement de Jasper est vide et celui-ci se réjouit :
- Ma cousine n’est pas là, c’est trop cool ! On est libre de faire tout ce qu’on veut.
J’essaie de ne pas me boucher le nez tant l’air sent le tabac froid et le moisi. L’appartement est dans un état lamentable, il y a de la cendre et de la poussière sur la table du salon, les canapés sont troués et de la mousse sort d’un accoudoir. Je suis sûr que quand on s’assoit dessus, on sent les ressorts. Le ménage est à peine fait. Très peu de décoration. Seulement des poupées en porcelaine dans une vitrine. Elles ont l’air abimé et aussi sales que le reste. Quand Jasper nous propose à boire, j’ai du mal à ne pas loucher sur les verres qui sont pleins de traces. Je sais que c’est pas la faute de Jasper. Murphy en revanche prend les verres et se gêne pas pour les relaver avant que Jasper ne nous serve du jus d’orange sans paraître vexé par ce geste.
- En fait ton oncle et ta tante sont des gros crades, commente Murphy.
Et je lui fous un coup de pied sous la table pour qu’il se la ferme. Jasper regarde autour de lui comme si c’était la première fois qu’il le voyait. Ses yeux s’attardent sur la saleté, sur les cendriers qui trainent partout, sur la nappe de la table qui est un peu brûlé à certains endroits. Je vois ses joues rougir à cause de la honte et je comprends que ça fait tellement longtemps qu’il vit ici qu’il ne fait plus attention à la crasse de l’endroit.
- Je… Je fais le ménage des fois, dit-il. C’est juste que là on n’a pas nettoyé et…
Je pose une main rassurante sur son épaule :
- C’est bon, dis-je. C’est très bien ici.
- C’est un mensonge, siffle Murphy.
Et je lui mets un autre coup de pied sous la table. Jasper s’excuse à nouveau puis fait la moue :
- C’était peut-être pas une bonne idée de vous emmener ici.
- Mais non, c’est bon Jasper. On s’en fout de la saleté. On n’est pas là pour ça.
Jasper hoche la tête en gardant ses joues rouges. Murphy ne touche pas à son jus d’orange et je bois le mien d’un trait. Seul Jasper boit naturellement.
- Vous voulez voir ma chambre ? Finit-il par demander.
Je hoche la tête, Murphy secoue la sienne, Jasper hésite et je dis :
- Oui je veux la voir. Murphy tu n’as qu’à rester là.
- Non c’est bon, je viens regarder.
La chambre de Jasper est l’endroit le plus propre de la maison. Elle sent moins le tabac froid – même si ça sent quand même. Les fenêtres sont ouvertes aérant la pièce. Jasper doit nettoyer sa chambre, parce qu’il n’y a pas vraiment de poussière, juste ses fringues qui trainent sur sa chaise et son lit qui n’est pas fait. Il a un placard fermé sans doute pour ranger ses vêtements, et un bureau avec un vieux lecteur CD dessus et quelques CDs en vrac. Sur son mur il y a un dessin de panda roux et un poster de Rainbow Dash, puis c’est tout. Jasper regarde dans ma direction pour voir ce que j’en pense et je lui souris :
- C’est une jolie chambre, dis-je.
- C’est ce qu’il y a de plus beau dans l’appartement en tout cas, commente Murphy.
Je le fusille des yeux, parce qu’il a décidé d’être contrariant et j’appuie la paume de ma main sur le dos de mon meilleur ami :
- Elle est chouette ta chambre, insisté-je. Ce qui compte c’est que tu t’y sentes bien.
Jasper a un petit sourire hésitant :
- Ouais, dit-il.
Puis j’ai l’impression horrible d’avoir dit ce qu’il ne fallait pas. Peut-être qu’il ne s’y sent pas bien. Murphy me fixe et ses yeux me disent que je suis idiot. Je préfère l’ignorer.

xxx

Murphy.

- Bon c’est chouette, on a vu ta chambre, on fait quoi maintenant ?
Jasper hausse les épaules puis une idée germe :
- Et si on regardait un truc sur l’ordinateur ? Y a peut-être des films.
Je trouve pas l’idée fantastique. On va être collé tous les trois devant un petit écran pour mater un film qui a des chances d’être nul, mais Monty hoche la tête.
- Pourquoi pas ?
- Ce serait pas mieux dans ton home cinéma ? Je demande.
- Je n’ai pas de home cinéma, me répond-il.
- Mais il a une télé géante, renchérit Jasper, avec des hauts parleurs.
- Un home cinéma donc.
Monty se mord les lèvres l’air agacé et ça m’amuse. Si un jour je m’attache à lui, ce sera uniquement parce qu’il est marrant à embêter.
- On peut regarder un film ici, marmonne Monty. D’ailleurs on y va allez !
Il ressort de la chambre et Jasper le suit avec un sourire. Je roule des yeux, mais les suit quand même. On installe trois chaises devant le petit ordi qui se trouve dans le salon, j’ai déjà mal au cul rien qu’à m’asseoir. Les chaises sont abîmés, la paille ressors de tous les côtés. Je suis blasé et j’ai envie que le film se termine alors qu’il n’a même pas commencé. Jasper regarde dans les fichiers ce qu’il pourrait mettre :
- Je sais pas trop y a quoi, on a qu’à mettre un truc au hasard.
Je hausse les épaules et Monty acquiesce. Jasper clique sur un fichier au pif et un film s’ouvre. Ça commence avec une femme peu habillée qui va ouvrir la porte à un homme qui porte une salopette sur son torse :
- C’est le plombier m’dame, je viens réviser la tuyauterie.
Je commence à me dire que quelque chose ne va pas, les acteurs jouent trop mal et ce film est bizarre, et puis je réalise avec horreur que l’homme et la femme commencent à se déshabiller et on a un gros plan sur le pénis de l’homme et le vagin de la femme et je sens Monty et Jasper à côté de moi se mètrent à rire. Mais leurs joues sont rouges et ils ont pas l’air d’être bien. Moi-même je suis figé devant la scène qui est en train de se dérouler sous nos yeux alors que… Que…
AH BEURK.

xxx

Jasper.

Je coupe le film aussi vite que je le peux alors que je me sens soudain très mal. Cette femme et ce monsieur, ils faisaient… enfin… Des trucs. Je connais les bruits, j’entends ça dans la chambre de mon oncle et ma tante, mais là j’ai vu, j’ai vu. Je ris nerveusement, je me sens pas très bien. Je me tourne vers Monty qui prend ma main et écrabouille mes doigts, puis il chuchote :
- C’était un film porno ?
Murphy ricane et répond à ma place :
- Oh que oui.
Il semble à l’aise mais je le connais assez bien pour savoir qu’il peut cacher ses émotions et que plus il paraît placide, plus il est secoué à l’intérieur.
- Je… Je suis désolé. Je ne savais pas que mon oncle et ma tante gardaient ça sur l’ordi.
Monty se secoue comme pour supprimer les images qu’il vient de voir et j’ai envie de faire pareil que lui. Murphy se frotte les yeux et continue de ricaner, je crois que c’est nerveux.
- Un porno… Grommelle-t-il.
J’essaye de détendre l’atmosphère en demandant à Monty :
- C’était ce genre d’expérience dont tu parlais la dernière fois ?
Monty se dépêche de secouer la tête puis il hoche la tête, puis il la secoue à nouveau.
- C’était vraiment trop dégueulasse, lâche-t-il.
Je ris un peu hystérique, il me suit et Murphy pareil. On expulse notre gêne et le dégoût de ce qu’on a vu. Finalement on se lève et je dis :
- Okay, faisons autre chose.
Et c’est Murphy qui a l’idée :
- Tu as des marqueurs ?
- Non.
Comme je n’en ai pas, il file en chercher chez lui. Il ne nous laisse pas entrer, sans doute parce qu’il ne veut pas que Monty voit sa mère. Je suis un peu triste qu’il le repousse comme ça mais je ne dis rien. Je suis encore un peu sous le choc de ce qu’on vient de voir. Quand Murphy revient, il a trois marqueurs dans les mains et j’ai une bonne idée de qu’il veut en faire :
- C’est parti pour décorer un peu les barres.
On se planque dans la cage d’escaliers et on écoute s’il y a du passage avant de se mettre à dessiner. Murphy fait une bite et je lui mets un coup de crayon sur le bras :
- On reste dans le thème, dit-il.
- Je préférerais oublier, j’annonce.
- Moi aussi, murmure Monty qui a l’air malade.
- Okay, okay, c’est bon, détendez-vous les gros bébés, on va faire autre chose.
Il transforme son pénis en bonhomme mais on voit toujours ce que c’est. Je décide d’être plus mature et gribouille un arbre. Monty est le seul à rien faire, il me souffle :
- Vous êtes sûr qu’on a le droit de dessiner comme ça sur les murs ?
Murphy se marre :
- Bien sûr qu’on n’a pas le droit, c’est pour ça que c’est marrant.
- Mais c’est interdit !
- Et alors ?
- Et si on finit en prison ?
- Pour avoir dessiné sur les murs ? S’étonnes Murphy. Aucune chance. Au pire on se fera tiré les oreilles et on devra nettoyer. C’est tout.
Monty regarde dans ma direction pour avoir confirmation et je hoche la tête :
- Détend-toi, c’est pas très grave.
- Tu l’as déjà fait ?
- Jamais, c’est la première fois.
Monty parait hésiter encore une seconde, puis il débouche son crayon et dessine à son tour. Notre œuvre d’art ne ressemble pas à grand-chose et nos dessins sont ridicules. Murphy s’amuse à écrire des insultes et nous ne l’imitons pas. Au bout d’un moment on se lasse de cette activité, et on rebouche nos stylos pour les rendre à Murphy qui va les ranger. Quand il revient il regarde Monty droit dans les yeux et demande :
- Alors ça fait quoi de devenir un vrai délinquant ?

xxx

Monty.

J’imagine déjà le regard de ma mère si elle apprenait ce que j’avais fait aujourd’hui. D’abord le film porno et ensuite les gribouillis sur le mur. Elle aurait tellement honte. Elle dirait « tu vois que ce ne sont que de la mauvaise graine, même Jasper, et il t’influence en mal ». Et comment je pourrais lui donner tort ? Pourtant, elle ne comprendrait pas. Que c’était amusant (bon, pas le porno), que c’était mal mais drôle. Peut-être que je n’étais qu’une future racaille moi aussi, mais j’avais envie de continuer à me dévergonder. Sauter dans le lac en vélo, aller aux barres, tagguer les murs.
Non, jamais elle ne pourrait comprendre.
Ma mère a une vie bien rangée, tout ce qu’elle fait est juste et droit, au moins pour elle. Jamais elle ne se permettrait un pas de travers, que ce soit dans son boulot ou dans sa famille. Elle a un mari qu’elle aime, qui présente bien et qui a un bon boulot. Elle a de l’argent qu’elle ne dépense pas à tort et à travers et qu’elle a durement gagné avec mon père. Elle ne profite pas du travail des autres pour s’enrichir. Elle a un fils, qui jusque-là était sage et obéissant, à peu près. Un fils qui s’habille bien, qui se tient bien à table et devant les invités, qu’elle peut exhiber comme un trophée ou un animal de foire. Un fils bien élevé mais qui ne l’est plus.
On retourne dehors et Jasper attrape mon bras :
- Y a Bellamy, vient on va lui dire bonjour.
Puis il me souffle à l’oreille :
- Je t’ai déjà parlé de lui.
Oui.
Jasper me l’a décrit comme hyper beau gosse tout étant une vraie crème de gentillesse. C’est la bouche pleine de bave pour ce mec qu’il m’a avoué être bisexuel. Il ne s’est même pas imaginé une seule seconde que j’aurais pu le repousser à cause de ça, et je ne l’ai pas fait. Quand bien même je savais ce que penserait ma mère de ça. En fait, quand il me l’a dit, ça m’a fait quelque chose dans le ventre, comme un mélange de peur et d’espoir. Mais je n’ai rien dis juste :
- Ah okay.
Et j’allais rencontrer le fameux Bellamy.

Objectivement je le trouve beau et souriant, peut-être même est-il gentil, je n’en sais rien, je ne le connais pas, mais il n’est pas désagréable à regarder et je comprends l’attirance de mon meilleur ami pour ce Bellamy. Mais je ne ressens rien pour ma part. Murphy appuie sa main sur la tête de Jasper pour qu’il la baisse :
- Arrête de le regarder comme ça, tu m’agaces, se plaint-il.
Et je lui demande :
- Il te plaît à toi aussi ?
Murphy rougit violemment avant de crier :
- Non pas du tout !
Jasper se tourne vers nous étonné de la réaction de Murphy qui se reprends aussitôt.
- Pas du tout, répète-t-il calmement. Il était juste mon baby-sitter avant, alors je le connais un peu. C’est tout.
Je fais semblant de le croire, ou bien peut-être que je lui offre le bénéfice du doute. Il n’a pas de raison de mentir sur son attirance, sauf si bien sûr il veut que j’ignore son orientation sexuelle. Tout le monde n’est pas comme Jasper, ce n’est pas évident de s’ouvrir aux autres. Alors je n’insiste pas – malgré le fait que je pourrais le faire pour l’emmerder et me venger un peu de lui.
Jasper se penche vers moi :
- Alors tu le trouves comment ?
Bien sûr il parle de Bellamy.
- Pas mal, dis-je.
- C’est tout ?
- Ouais.
- Bon ben c’est bien alors, tu risques pas de me le piquer.
Je ris doucement et demande :
- Il t’intéresse à ce point ?
- Peut-être pas à ce point non. Mais je n’ai rien contre le fait de pouvoir le mater librement de temps en temps.
J’ignore pourquoi ça me dérange pas. Quand il m’a parlé de Murphy comme de son pote, j’ai sorti les griffes, et là il me présente son crush et je ne dis rien. Je ne sais pas, peut-être que je ne prends pas ça au sérieux, peut-être que ça ne me paraît pas réel. Pas même quand nous échangeons quelques passes avec Bellamy.
Murphy le charrie :
- Tu sais faire autre chose que jouer au basket ?
- Je garde très bien les gamins, répond-il.
Bonne réponse. Murphy lui fait un fuck et je suis diverti par leur comportement.

En vrai, je m’amuse vraiment bien aux barres, et je ne regrette pas d’être venu. C’est très différent des descriptions que les gens de mon quartier en font, de ce que ma mère en dit. Les jeunes sont plus sympas et même si ce n’est pas l’endroit le plus beau du monde, ça reste un coin où je passe un bon moment avec mon meilleur ami.
Quand je rentre chez moi, je fais glisser sur ma langue ce goût d’interdit qui m’a tellement plu. Mon père me demande si j’ai passé une bonne journée et je hoche la tête. Ma mère me salue le soir quand elle arrive. Elle ne se doute de rien, elle me voit comme elle me voit d’habitude. Le petit fils parfait et je prends plaisir à ne pas l’être, à avoir pour moi ce secret qui la rendrait folle. Je la regarde droit dans les yeux, je lui souris et je lui dis :
- Bonsoir maman.

À suivre.
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