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Le coeur de l'artiste - SPN, destiel, pas de spoil

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Maeve
Maeve
Je suis ton père Luke
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MessageSujet: Le coeur de l'artiste - SPN, destiel, pas de spoil Le coeur de l'artiste - SPN, destiel, pas de spoil Icon_minitimeLun 26 Fév - 0:09

Titre : Le coeur de l'artiste.

Fandom : SPN.

Couple : Destiel.

Prompts : Il n'en a pas que des bons souvenirs; il me faisait voyager.

Note : Fic commencée au précédent marathon. J'éditerai demain, et je risque de changer un peu la fin...

Bonne lecture. Smile




Le coeur de l'artiste

.

Depuis qu'il était devenu humain, Castiel s'était mis à dessiner. Il avait expliqué à Dean que maintenant qu'il avait la mémoire d'un simple être humain, il voulait pouvoir conserver ses souvenirs avant qu'ils ne devinssent trop vagues : il avait donc commencé à parsemer sa chambre au bunker de croquis, et quand il avait regardé Dean avec ses yeux brillants, ce dernier n'avait pu lui refuser d'en afficher également quelques-uns sur les murs du couloir à l'étage.

- Mais pour ceux que tu décides d'afficher, je dois d'abord donner mon approbation avant!

En réalité, il n'y avait pas d'approbation à donner; Dean avait trouvé cette excuse pour pouvoir jeter un coup d'oeil aux dessins de Castiel, c'était tout. Cas faisait partie de la famille; le bunker était autant à lui qu'à Dean et Sam. Il pouvait faire ce qu'il voulait.

Ce qui ne gâchait rien, c'était que quel que fût le moyen utilisé par Castiel pour réaliser ses oeuvres - du simple crayon de bois à la peinture - le résultat obtenu avait la justesse d'une photographie. Les visages, les animaux représentés, ressortaient du papier comme s'il étaient vivants, les expressions étreignant le coeur, les animaux donnant envie de toucher leur pelage duveteux. Si Castiel dessinait des fleurs inondées de rosée un matin de printemps, Dean voulait inexorablement en sentir les parfums, son nez collé au papier, doigts tendus comme pour essayer d'attraper les gouttes d'eau constellant les pétales telles des étoiles perlées.

Une prairie un jour d'été, le pic glacé d'une montagne, l'océan à perte de vue... Castiel faisait voyager, remplissait la poitrine de Dean de joie avec l'image d'un simple jardin rempli de marmots surexcités, le faisait bouillir de culpabilité et d'injustice devant les peintures froides d'une vie menée dans la rue. Il ressuscitait Ellen, Jo, Bobby, Meg à coups de pinceaux, il soulignait des aspects du bunker que Dean n'avait jamais remarqués auparavant. Il transportait.

Quand Cas lui avait amené, conformément à ce qu'il avait demandé, le premier dessin qu'il voulait exposer dans le couloir - la peinture d'un ange, de dos, les deux mains ouvertes vers le ciel, ses ailes déployées derrière lui noires, luxuriantes, magnifiques - Dean avait bégayé. Etait resté interdit.

- Je... je plaisantais, en fait. Tu peux faire ce que tu veux, Cas, tu sais?

Mais Cas avait attendu, silencieux, solennel, comme s'il tenait tout de même à avoir l'avis de Dean. Ses yeux avaient brillé en le fixant, attentifs, et Dean avait senti de la chaleur envahir sa nuque et ses joues :

- Je-

Sa voix s'était cassée, rauque; un petit rire lui avait échappé.

Il avait osé demandé dans un souffle :

- Celui-là, est-ce que je peux le garder...?

Et Cas avait souri, secret, quelque chose de doux et d'étrangement perspicace dans son regard :

- Bien sûr, Dean. Bien sûr.

xxx

xxx

Castiel n'avait pas que des bons souvenirs. Excepté pour sa peinture d'un jardin lumineux, immense, un homme à l'expression douce y faisant voler un cerf-volant ("Un morceau de paradis personnel que j'aimais visiter", avait-il dit à Dean), la plupart de ses représentations du Paradis étaient, avec le recul, glacées, vides, voire carrément sordides. Castiel ne montrait pas à Dean toutes ses oeuvres alors Dean ne savait pas si quelque chose le hantait autant que les massacres que l'ex-ange avait pu perpétrés là-bas, les croquis pleins de cendre et de visages tordus par la douleur, les mains de Castiel tachées par le fusain.

Castiel ne montrait pas à Dean toutes ses oeuvres; mais, parfois, quand de mauvais souvenirs refaisaient surface, rendus vivants de nouveau de sa main, il venait chercher Dean, le regard perdu, les doigts tremblants. Et Dean, toujours, passait un bras familier autour de ses épaules et le faisait asseoir pour regarder un film stupide ou lui préparer un café, bavardant non-stop à propos de choses et d'autres et surtout pas de sujets graves, ses mains traçant des cercles réconfortants dans le dos de l'ex-ange sans trop s'en rendre compte.

Et Cas soupirait; il se redressait, lentement, et regardait Dean comme s'il détenait le Soleil, et Dean avait envie de lui dire, non, c'est toi qui brilles, toi qui affrontes tes démons du bout des doigts et renais à chaque peinture.

xxx

xxx

Un jour, Dean surprit Sam debout et immobile dans la bibliothèque du bunker, les yeux rivés sur un carnet ouvert entre ses mains, figé comme un idiot. Il reconnut aussitôt le carnet à croquis de Castiel (enfin, l'un des carnets à croquis de Cas, mais celui-ci ne pouvait être que reconnaissable vu que c'était Dean qui le lui avait acheté, la couverture d'un bleu céruléen, doux et sombre, lui ayant rappelé l'ex-ange).

- Dis donc. C'est le carnet de Cas, ça.

Sam sauta. Non, sans rire. Heureusement que le plafond était haut.

- Dean!

Les prunelles de Dean se rétrécirent. Sam venait de refermer le carnet dans un claquement sonore et tentait de le dissimuler derrière son dos; voyant que c'était inutile à l'expression de son grand frère (franchement, il le prenait pour qui?), il le posa sur la table et s'appuya contre cette dernière avec une fausse nonchalance, cachant le carnet à sa vue, manquant trébucher dans sa précipitation. Il lui sourit alors de toutes ses dents, de son sourire qui disait Non J'ai Les Doigts Pleins De Chocolat Mais Ce N'est Pas Moi Qui Ai Mangé Le Dernier Cookie et qui n'avait pas changé depuis qu'il avait sept ans.

Dean leva les yeux au ciel.

- J'espère que t'étais pas en train de fouiller dans les affaires de Cas...

- C'était un accident! Je... J'ai fait tomber le carnet en posant mes affaires sur la table. Cas a dû l'oublier là...

Effectivement, l'ordinateur de Sam était branché et des livres jonchaient la table en piles éparses et désordonnées. Dean imaginait très bien Sam s'installant maladroitement et poussant le carnet par terre par inadvertance avec son coude d'éléphant.

Dean soupira. Sam le fixait, ses yeux brillants et penauds, mais derrière sa culpabilité, il y avait autre chose : une insistance quand il l'observait, lentement, de haut en bas, son regard se tournant de manière quasi imperceptible vers le carnet avant de se focaliser de nouveau sur lui.

Dean haussa un sourcil, mais finit par craquer devant sa mine de chien battu :

- C'est pas mon carnet. C'est pas moi que tu dois regarder comme ça. Prends-le et va lui ramener, il doit le chercher partout.

Etrangement, Sam ne se fit pas prier, et, reprenant le carnet, il le serra contre lui avec une infinie délicatesse, comme s'il était en cristal.

Wow. Il devait vraiment se sentir coupable.

Quand il passa près de lui, Dean lâcha :

- Et excuse-toi!

- Oui, maman!

La remarque sarcastique étira les lèvres de Dean.

Sur le seuil de l'entrée de la bibliothèque, Sam s'arrêta. Il demanda se retourner :

- Tu les as vus, les croquis de Cas?

Dean étudia sa silhouette, perplexe :

- Cas ne me les montre pas tous, mais j'ai dû voir la plupart... Pourquoi?

Sam lui offrit un sourire sincère :

- Oh... Pour rien, Dean.

Ses doigts se refermant un peu plus autour du carnet, il quitta la pièce.

xxx

xxx

L'image de Sam sur le seuil de cette bibliothèque, le carnet de Cas à la main comme le plus précieux des trésors, ne quitta pas Dean, aussi indélébile que son tatouage anti-possession. Son sourire avait certes été honnête, mais cela avait été le sourire qu'il réservait à Dean quand ce dernier l'attendrissait (pour Dean, c'était un sourire qui devait être réservé aux grands frères vis-à-vis de leurs petits frères, pas l'inverse, mais Dean n'était pas assez aveugle pour ne pas savoir que le besoin de protection qu'il ressentait envers Sam était réciproque). Et ses yeux, surtout. Il y avait eu quelque chose dans son regard à ce moment-là, taquin et secret, une lueur presque puérile reconnaissable pour Dean entre mille : c'était un regard qui avait signifié "je sais quelque chose que tu ne sais pas".

Je sais quelque chose que tu ne sais pas.

Tu les as vus, les croquis de Cas?

Donc, oui : depuis ce jour, Dean était... hum.

Surtout qu'il n'arrivait pas à se souvenir si Cas lui avait déjà montré des dessins provenant du carnet bleu.

- Cas, tu es là?

Au "Entre, Dean" de Cas, Dean ouvrit la porte de la chambre de l'ex-ange. Castiel était sur son lit, en train de dessiner au fusain dans son carnet bleu, tout son matériel répandu partout sur les couvertures. Quand Dean entra, il leva les yeux, les plissa en ce sourire invisible sur ses lèvres que Dean lui connaissait bien, puis referma le carnet doucement mais fermement.

Il vit Dean puis referma le carnet bleu, doucement mais fermement.

Le coeur de Dean eut un accroc. Une curiosité folle envahit ses synapses, bourdonnant dans ses oreilles.

Tu les as vus, les croquis de Cas?

Cas se redressa :

- Dean? Tu voulais quelque chose?

Sa voix avait la même intonation que d'habitude, le prénom de Dean Important et familier dans sa bouche, chaud comme un feu de cheminée. Dean avait toujours perçu son prénom prononcé par Cas comme quelque chose qu'il ne méritait pas.

Dean hésita; il n'arrivait pas à détacher son regard du carnet bleu.

- Je... Je voulais me mettre un film, et savoir si tu voulais descendre avec moi regarder?

Les yeux de Cas sourirent encore plus :

- Quel film?

Ce que tu veux.

Dean haussa les épaules. Il se gratta l'arrière du crâne avec une fausse nonchalance :

- J'avais envie d'un Marvel... Thor, peut-être?

Bien entendu, vu son histoire personnelle, Cas adorait Thor. Dean, lui, le trouvait un peu stupide, même s'il s'améliorait par la suite.

Les iris de Cas pétillèrent, et Dean sut qu'il avait gagné.

- J'arrive tout de suite.

Cas posa une main sur son carnet bleu et le caressa avec un air tendre, ses lèvres étirées. N'entendant aucune réaction de Dean, il l'observa avec un sourcil haussé mais son expression était toujours touchée, ses épaules déliées comme du caramel fondu.

Dean bafouilla. Ses joues chauffèrent.

Il lança qu'il l'attendrait en bas, puis referma la porte.

xxx

xxx

Dean avait envie de demander à Cas, pour le carnet bleu. Il avait eu envie de le faire dès le début, quand Sam avait quitté la bibliothèque avec son expression secrète. Il avait eu envie de le faire devant Thor, tandis que Cas souriait lentement devant les maladresses d'un personnage non humain. Il avait eu envie de le faire après, alors que Cas s'était endormi contre son épaule, du fusain sur sa joue, sa respiration paisible.

Il avait envie de demander le matin, quand Cas, au travers de son brouillard pas encore caféiné, lui adressait quand même toujours ses yeux-sourire. Il avait envie de demander le jour, en interrogeant les témoins de leur mission du moment, coude contre coude avec Cas. Il avait envie de demander une fois rentrés, une invitation pour que Cas passât un moment avec lui déjà sur les lèvres - film, repas, partie de cartes, lecture. Juste un moment pour respirer côte à côte, juste un moment à eux seuls.

Il avait envie de demander tout le temps; mais, il ne le faisait pas, comme il n'avait pas exprimé sa déception quand Castiel avait choisi la chambre au fond du couloir alors que Dean avait espéré qu'il prît celle juste à côté de la sienne, déjà préparée pour l'accueillir. Il ne disait rien comme il ne disait pas sa peur, à chaque fois que Castiel quittait le bunker seul, de ne pas le voir revenir. Il se taisait comme il taisait les trois petits mots qui hantaient sa poitrine, des mots brûlants qui hurlaient CAS continuellement et expliquaient tout.

Il ne disait rien. Parce qu'il avait déjà trop fait, trop dit, que Dean avait toujours été égoïste avec ceux qu'il aimait et qu'il l'était plus que tout avec Cas et que Castiel, Castiel à la loyauté sans faille, était capable de faire quelque chose juste parce que Dean le désirait et, non. Non.

(Il n'avait pas pu. Quand Cas, nouvellement humain - par choix, ne cessait-il de répéter - avait hésité quant à l'endroit où il resterait, Dean n'avait pas pu se taire car cela faisait trop mal. La réponse aurait dû être évidente. Et après des jours d'indécision, Castiel errant dans le bunker comme un fantôme persuadé que sa place était ailleurs, Dean avait craqué et lui avait dit, ta maison, c'est nous. Tu es ici chez toi alors s'il te plaît, reste. C'est ce que j'ai toujours voulu.

S'il te plaît, reste avec moi.

Et ces mots, c'était déjà une confession. Et Castiel, ses yeux plus larges que le ciel, avait accepté et jusqu'à ce jour, Dean ne savait toujours pas si c'était ce qu'il voulait vraiment.)

Dean se tairait.

xxx

xxx

Dean apprit la vérité au sujet du carnet bleu par accident. Il revenait de faire les courses et il avait hâte de retrouver Cas car il lui ramenait une surprise : à côté de sa boucherie habituelle (de temps en temps, Dean appréciait un vrai steak, idem pour Cas), une petite boutique vendant des produits artisanaux avait ouvert et, ils avaient du miel.

Du vrai miel. Fait par de vraies abeilles, élevées par de vrais apiculteurs, dans un vrai pot en terre cuite. Du vrai de chez vrai miel.

Et Dean avait humé le miel, et il avait pensé "Cas", et il avait acheté le pot. Et maintenant, il était bêtement excité de retrouver Cas, et avait bêtement couru dans les escaliers pour monter jusqu'à sa chambre, et il était tellement bêtement enthousiaste qu'il ouvrit sa porte sans frapper.

Et il trouva Cas endormi à son bureau, bouche ouverte, un crayon encore dans les mains.

Dean rit légèrement devant la scène. Castiel avait encore du mal à s'habituer à son endurance de simple être humain et il lui arrivait encore parfois d'être pris par surprise par son propre épuisement. Durant les chasses, il était très prudent, mais durant les journées "calmes" au bunker, il se relâchait et était capable de s'endormir sans crier gare, partout, à tout instant, à n'importe quel endroit et dans n'importe quelle position.

Là, il était assis à son bureau dans une position somme toute assez classique, tête tournée en direction de Dean, ses mains à ses côtés, joue gauche écrasant le support sur lequel il dessinait. Il fronçait légèrement les sourcils, un très léger ronflement échappant ses lèvres, et Dean se permit simplement de dégager ses mèches de cheveux de son front, sa poitrine chaude.

Cependant, il ne pouvait pas le laisser ici; ce n'était pas confortable.

- Mon grand, on va se mettre sur le lit, d'accord? Tu seras mieux.

Cas remua légèrement au son de sa voix. Un mot lui échappa sans qu'il ne se réveillât pour autant : quelque chose comme "GueanN?", qui accéléra le coeur de Dean et fit naître des papillons dans son ventre.

Dean soupira.

- Allez, Cas. Tu me remercieras demain, quand tu n'auras pas de courbatures.

Dean se rapprocha et décolla Castiel du bureau, doucement. La tête de l'ex-ange vint aussitôt se lover contre son cou avec un soupir et Dean se figea. Après quelques secondes, son coeur retrouva un rythme correct et il glissa un bras sous ses fesses pour le porter contre lui.

Il faillit le lâcher en voyant sur quoi Cas s'était endormi.

...Okay. Aussi vite et délicatement que possible, il déposa Cas sur le lit et remonta le drap jusqu'à son cou. Puis il se précipita vers le bureau.

Cas s'était endormi sur un dessin de Dean. C'était un dessin simple, au crayon, mais c'était indubitablement Dean, un sourire qui ressemblait à celui de son père sur les lèvres, les taches de rousseur de sa mère en poussière d'étoiles sur son nez. Son regard était confiant, sur le dessin, sa mine déterminée et presque taquine, et le souffle de Dean se coupa devant les détails du crayonné, de la couture de sa chemise (il reconnaissait cette chemise) à la poussière qui recouvrait ses chaussures montantes, du pli de sa bouche à la densité de ses sourcils.

Et Dean réalisa, alors, que le dessin n'était pas réalisé sur une simple feuille, mais dans un cahier de croquis; et, pris d'un pressentiment fou, il referma avec délicatesse le cahier et tomba sur sa couverture bleue, céruléenne comme l'océan, comme les yeux de Cas.

- ...Tu l'as vu, alors. Je savais que tu finirais par tomber sur l'un d'eux et te rendre compte.

Dean sursauta. Il crut faire une crise cardiaque.

- Cas, bon sang!

Mais en se retournant, il vit que Cas n'était pas en colère. Son expression était résignée, et tellement douce, aux coins de ses paupières, que Dean eut envie de pleurer.

Cas sourit, las et tendre et fragile comme du cristal.

Cela fit réagir Dean. Il s'éloigna d'un bond du bureau, mettant de la distance entre lui et le carnet.

- Je-je voulais pas! Je-

Ses yeux tombèrent sur le sol, sa poitrine serrée. Ses membres étaient lourds comme du plomb :

- Je n'aurais pas dû rentrer ici sans ta permission. Et après, je t'ai vu endormi à ton bureau et je voulais juste-

- Dean-

Dean le fixa, l'empêchant de l'interrompre. Ses yeux se rétrécirent avec le besoin pour Cas de comprendre et d'effacer le moindre doute :

- C'était une atteinte à ta vie privée et je suis désolé. Je suis désolé. Je ne le referai plus jamais et je vais - si c'est ce que tu veux, je peux faire semblant de -

- Dean !

Dean sursauta au ton de Cas. Cas s'était rapproché sans qu'il ne s'en aperçût et le contact de ses mains chaudes sur les joues de Dean fut un choc; comme le dessin, comme une avalanche. Dean déglutit, les paumes contre sa peau douces et tendres et purée, purée, il redressa la tête et la conviction dans les yeux de Cas balaya le reste de ses barrières, son sourire souffla le reste de ses excuses.

Dean était fou amoureux. Dean était fou tout court.

Comme s'il était encore capable de lire son âme, les joues de Cas rosirent légèrement et il rit. Il rit, à peine, une joie véritable déplissant son front, et Dean en eut les jambes coupées, l'affection éclatant sa poitrine comme un fruit trop mûr.

Sans un mot, Cas le soutint, ses deux bras dans son dos; Dean utilisa cette excuse pour se pencher vers lui, posant son front contre le sien. Un soupir lui échappa et au mouvement d'air, Cas rit encore, envoyant des vibrations dans les doigts que Dean avait posés à son tour sur ses joues, aux coins de ses lèvres.

Cas confia entre eux :

- Je ne veux pas que tu fasses semblant de ne rien avoir vu...

Dean déglutit. Il caressa la joue gauche de Cas, croisant ses yeux juste à temps pour y voir naître leur lueur espiègle :

- En plus, tu n'as vu qu'un seul dessin de toi. Ce carnet en est rempli.

Bon sang.

- Alors, ça veut dire que...

Cas l'observa, ses lèvres douces d'évidence :

- Ca veut dire je t'aime, Dean Winchester. Ca veut dire que moi aussi, je veux rester à tes côtés.

Les larmes de Dean coulèrent. Son coeur bégaya, joie ivre.

Il serra Cas contre lui; il ne le lâcherait plus jamais.

XXX

FIN.
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