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[Les 100 - pas de spoil] Anatomie de l'Abîme (18)

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Maliae
Maliae
Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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MessageSujet: [Les 100 - pas de spoil] Anatomie de l'Abîme (18) [Les 100 - pas de spoil] Anatomie de l'Abîme (18) Icon_minitimeMer 4 Jan - 20:37

Note : à mon avis ce chapitre craint un peu par son inutilité.

***

18. Abîme.

À un moment, dans une autre époque, un autre temps, une autre vie, elle avait été un rayon de soleil. C’est ce que se disait Jasper alors que Maya tenait sa main. Elle était là depuis plusieurs jours et ne le lâchait pas d’une semelle. Elle surveillait sa consommation d’alcool, dormait avec lui, tenait à voir les étoiles, toucher les fleurs et le faire parler. Jasper avait conscience qu’elle faisait ça pour son bien, mais elle le forçait à vivre et il n’avait plus envie. Il était entouré de gris et même Maya n’était plus qu’un nuage de plus. Son sourire, sa gentillesse, sa beauté, sa musique, sa voix, sa douceur… Tout ça ne suffisait pas à Jasper. Ses câlins et ses baisers non plus, et s’il y répondait, ce n’était pas par amour mais pour ne pas la blesser. Elle n’avait rien fait de mal, elle n’avait pas à souffrir à cause de lui. Il aurait juste voulu qu’elle l’oubli et passe à autre chose. Jasper était content quand Murphy venait s’en mêler et demandait à Maya d’aider à faire tel ou tel truc. La jeune fille voulait refuser mais n’osait pas le faire, puisque le peuple d’Arkadia l’accueillait gentiment et que c’était grâce à ce même peuple qu’elle était dehors en liberté.
Jasper profitait de son absence pour boire et elle le retrouvait souvent complètement saoul dans un coin. Il pouvait lire dans son regard, la pitié qu’elle éprouvait pour lui. Il entendait dans sa voix la colère à son égard, même si elle essayait d’être douce. Elle lui en voulait, et elle avait raison de lui en vouloir.
- Je t’aime, lui disait-elle.
Presque comme un reproche. « Je t’aime, je suis là, pourquoi est-ce que ça ne peut pas suffire ? ». Jasper ne savait pas. Monty lui manquait, c’était comme ça. Maya ne suffisait pas, rien ne suffisait. Même l’alcool ne remplissait pas le manque laissé par l’absence de son meilleur ami.
Tout ce que Jasper voulait c’était que tout s’arrête. Mourir était attirant, plonger dans un oubli éternel, nourrir la terre et rejoindre Monty dans le néant.

Maya ne le lâchait pas pourtant. Elle était là, elle n’abandonnait pas, elle voulait lui prouver qu’il y avait quelque chose encore à vivre, que tout ça valait le coup quand même. Le coup pour quoi ? Pour qui ? Monty n’était même pas là pour voir toutes ces belles plantes sur la Terre. Celles qu’il connaissait par cœur dans ses bouquins et qu’il n’avait jamais pu voir en vrai ou même espérer toucher. On l’avait bassiné depuis tout petit avec le blé, et il n’en planterait jamais. Et c’était vraiment trop triste.
Jasper essayait pourtant, des fois. Il se souvenait de ses sentiments pour Maya, il se souvenait du gâteau au chocolat, des choses joyeuses, des choses bonnes qui valaient le coup. Il se souvenait surtout qu’il ne pouvait pas se retourner vers Monty pour lui sourire. Et c’était insupportable.

La vie continuait pourtant. Autour de lui. Clarke continuait de se battre pour la paix, et du peu qu’il en savait, ça semblait fonctionner puisque Lexa proposait un traité, aussi bien avec le Mont Weather qu’avec Arkadia. Clarke restait forte et pourtant, son meilleur ami était mort, elle avait dû tuer Finn – Jasper avait fini par l’apprendre – et elle avait énormément de sang sur les mains, peut-être encore plus que Jasper. Pourtant elle n’abandonnait pas.
De leur côté Abby et Kane dirigeait Arkadia et chacun y trouvait sa place. Même Murphy. Pourtant il n’avait plus ni famille, ni amis, il avait tout perdu une fois et il tenait encore debout, il se battait encore. Même s’il s’était remplis de sarcasme pour se défendre, il était hors de question pour Murphy de baisser les bras ou de mourir et Jasper se demandait comment il faisait. Où est-ce qu’il trouvait la force de combattre dans la solitude ?
Mais Murphy n’était plus seul. Murphy avait Bellamy non ? Ils étaient amis, ça se voyait. Ce n’était pas seulement que Murphy suivait Bellamy et lui obéissait, c’était qu’ils s’entendaient bien, voilà tout. Quand bien même Murphy emmerdait Bellamy parfois, Bellamy revenait toujours vers lui. Avec un ordre, un truc à manger ou rien du tout, juste lui-même et Murphy acceptait sa présence.
Il y avait Raven aussi, qui souffrait de sa blessure dont elle ne s’était jamais tout à fait remise. Pourtant elle se battait pour pouvoir marcher, pour avancer. Elle ne se plaignait pas de la douleur, elle avançait. Elle avait un trou dans la poitrine parce qu’elle avait perdu Finn, mais elle avançait encore.
Jasper était à la traîne, loin, très loin derrière d’eux tous.
Et pourtant Maya était là, à vouloir à tout prix le maintenir en vie.

Jasper avait réussi à s’éclipser pour boire. Il s’attendait à ce que Maya débarque mais c’est Murphy qui le trouva en premier.
- Moi qui pensait que l’amour guérissait tout, lâcha celui-ci.
- Plutôt l’alcool, marmonna Jasper.
Murphy lui prit la gourde des mains et en but une gorgée avant de lui rendre.
- Et ? ça marche ?
Jasper but une grande rasade qui lui brula la gorge.
- Pas tellement.
Murphy resta silencieux et Jasper tourna ses yeux vers lui :
- Alors ?
- Alors quoi ?
- Alors j’attends la remarque sarcastique que tu vas me sortir, en me disant que tu m’avais prévenu et que je suis un idiot.
- Je t’avais prévenu, tu es un idiot.
Jasper ricana amèrement.
- Tu te sens mieux maintenant que je t’ai dit ça ? Demanda Murphy.
- Pas tellement.
- Est-ce qu’il y a quelque chose à faire pour que tu t’en sortes ?
- Me ramener Monty.
- Quelque chose de possible ?
Jasper haussa les épaules.
- J’en sais rien, répondit-il.
- Qu’est-ce qu’il avait de si spécial pour que tu lui préfères la fantastique Maya ?
- C’est drôle que tu dises ça, tu détestes Maya.
- C’est pas faux.
Jasper prit une autre rasade d’alcool. Le problème c’est qu’il s’habituait et qu’il en fallait toujours plus. Qu’il n’en avait jamais assez.
- Il était si bien que ça ? Insista Murphy.
- Pas tellement, répondit Jasper. Il avait un humour bien à lui, il était gentil jusqu’à ce qu’on l’enquiquine un peu trop, il était un peu trop mignon même quand il n’était pas content. Il était un peu trop passionné par la mécanique, les fleurs et les ordinateurs, quand bien même il ne pouvait pas en avoir un à lui. C’est à cause de lui si on a fini en prison, mais il ne manquait pas de courage et d’audace.
Jasper serra le poing. Monty avait toujours été là, il fermait les yeux et il avait dix mille souvenirs avec son meilleur ami. Sa mère disait parfois qu’elle avait deux fils et pas un seul. Ils se soutenaient, ils se complétaient. Les moments difficiles devenaient moins difficiles ensemble.
- C’est pire que perdre un bras.
- On peut vivre avec un seul bras. Lui fit remarquer Murphy.
Jasper secoua la tête.
- Pas dans ce monde.
Murphy posa sa main sur l’épaule de Jasper. Qui finit sa gourde et regretta de ne pas en avoir une deuxième sur lui.
- Et pourtant tu réussissais à t’en sortir au Mont Weather, rien n’a changé. Dit Murphy.
- Non. Rien n’a changé, murmura Jasper.
Rien. Parce que Monty était bel et bien mort depuis le début. Le croire en vie, ça avait été le faux espoir de trop. Ce n’était pas juste, c’était tellement pas juste. Monty aurait pu être là, il aurait pu être sur un des bouts de l’Arche qui avait atterrit sans exploser. Jasper aurait pu retrouver son meilleur ami, comme Miller avait retrouvé Bryan.
Jasper ne remarqua pas quand Murphy s’éloigna de lui. L’adolescent avait peut-être essayé de l’aider, de montrer qu’il n’était pas si seul qu’il le pensait, que même un petit merdeux avec qui Jasper se disputait souvent, pensait à lui. Mais ça ne fonctionnait pas, rien ne fonctionnait. Rien.

Un autre jour, on tendit un talkie-walkie à Jasper et Clarke lui parla. Cela lui rappela cette fois où il avait parlé à Monty par radio interposé. Cette fois-là où son meilleur ami était encore vivant et où ils étaient sûrs de bientôt se revoir.
- Comment tu te sens ? Lui demanda Clarke.
Jasper ne trouva rien à répondre. Il mentit donc :
- Ça va.
- Bellamy m’a dit l’inverse.
- D’accord.
- Je suis désolée de ne pas être très présente en ce moment.
- Je sais que tu dois t’occuper de pleins de choses, la paix pour commencer. Tout le monde compte sur toi, alors le fait que tu ne sois pas présente pour un idiot tel que moi n’a aucune importance.
- Tu es effectivement idiot si tu penses que tu n’as aucune importance.
Jasper préféra changer de sujet :
- Alors ? Comment ça se passe avec Lexa ?
Il pensait évidemment aux traités de paix, mais Clarke parut soudainement gênée à l’autre bout et Jasper fronça les sourcils :
- Clarke ?
- Oui ?
- Il se passe un truc avec Lexa ?
- Non rien.
Jasper sentit au ton qu’elle mentait.
- Il se passe donc bien un truc avec Lexa.
- Je n’ai pas le temps d’y penser, on a d’autres choses dont on doit s’occuper.
- Et quand est-ce que tu l’auras le temps alors ? S’il lui arrive un truc, tu ne le regretteras pas ?
Un long silence à l’autre bout lui répondit. Puis finalement la voix de Clarke :
- Tu as raison.
- Tu peux négocier la paix et prendre soin de toi, fais les deux. Lui dit Jasper.
- D’accord. Fais en autant de ton côté Jasper. Je veux te retrouver vivant à mon retour.
Jasper se retint de lui dire « trop tard, je suis déjà mort à l’intérieur », il se contenta de promettre quelque chose qu’il ne pouvait pas tenir.

Maya avait beau être là, Jasper buvait quand même.
- Tu ne peux pas faire un effort pour moi ? Lui demanda-t-elle.
Est-ce qu’il pouvait faire un effort pour elle ?
- Tu m’as dit que tu m’aimais, tu devrais pouvoir faire ça !
Est-ce qu’il pouvait faire ça ?
- Je t’en prie Jasper, je supporte plus de te voir te détruire comme ça.
- Je suis désolé.
- Je sais que ton ami te manque et que c’est dur, mais tu n’es pas seul, je suis là. Avec le temps ça deviendra moins difficile. Il ne faut pas que tu abandonnes.
Il ne fallait pas qu’il abandonne. Pourtant c’était tellement plus simple de laisser l’alcool empoisonner ses veines, se saouler jusqu’à ce qu’une nouvelle journée commence. Noyer la douleur et l’absence. C’était plus simple que de se battre. Plus simple que de prendre Maya dans ses bras et lui dire qu’il allait faire un effort pour elle, parce qu’il l’aimait.
Il resta là, la gourde d’alcool dans ses mains et elle poussa un soupir à la fois désespérée et agacée. Elle en avait marre de lui, et ce n’était peut-être pas une mauvaise chose.
Pourtant elle le serra contre elle, de toutes ses forces.
- Laisse-moi t’aider.
- Il n’y a personne d’autre qui te plaît ?
- C’est toi que j’aime, abruti !
Jasper ne ressentit rien quand elle l’embrassa. Peut-être qu’il l’aimait encore, mais il était trop vide pour s’en rendre compte.

Il continua à boire, jusqu’au désespoir, jusqu’à l’évanouissement, jusqu’à s’écrouler et finir comme un cadavre sur le sol, sans en être tout à fait un. Pas encore.
Et puis la paix cessa.

À suivre.
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