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The 100 - spoil s3 - La faute à personne

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Swato
Swato
Dieu vis sur une tortilla.
Messages : 1062
Date d'inscription : 08/08/2013

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MessageSujet: The 100 - spoil s3 - La faute à personne The 100 - spoil s3 - La faute à personne Icon_minitimeSam 24 Sep - 23:06

Fandom: The 100
Prompt: Ils ne savent pas ce qu'ils font ; Je suis à deux jours de toi ; C'est toi le héros, c'est pas moi ; Je sais maintenant que je ne sais pas ; Tu n'es pas elle ; Ses mains se sont mises à saigner



La faute à personne



Les pétales de la fleur s'arrachent un à un entre mes doigts cruels. La faute à tout le monde, la faute à personne, la faute à pas-de-chance, la faute à tout le monde, la faute à personne, la faute à pas-de-chance, la faute à...

La faute à personne, donc.

La marguerite sauvage finit sur le sol, écrasé par un troupeau de pieds qui se dirigent tous dans le même sens. Assis au milieu de la cour, mon regard les suit avec perplexité, mon cerveau déconnecte, comme si mes yeux c'était plus les miens. Ah, des lycéens, c'est vrai, j'en suis un aussi. Est-ce qu'ils savent au moins où ils vont et ce qu'ils font ? Est-ce que leur routine à un sens ? A force d'aller d'un point A à un point B, comment ils font pour ne pas devenir zinzins ?

Les yeux qui ne m'appartiennent qu'à moitié se baissent et mes mains se posent sur mon torse. Parce que c'est vrai que je suis là moi aussi, j'ai bougé de ce même point A maison à ce point B lycée. Mais maintenant ça me rend dingue. Je ne vois pas l'intérêt, le but profond. Je suis comme un gars qui reste sur le quais de la gare alors que les passants s'affairent à monter dans le train qui va les conduire... Où ? Où ils vont ? Pourquoi ?

- Jasper...

Quelqu'un soupire. Je pourrais répondre mais ma bouche n'a plus l'air d'être à moi non plus. Dans mon corps, je suis sur le banc de touche, c'est un remplaçant qui va prendre la suite. Une main me saisit brusquement le menton, un visage se place devant moi, Monty.

- Allez, viens. On va être en retard, ça a sonné, déjà.

Ta main insiste et va de mon menton à mon bras, essaye de me soulever. Le béton crisse sous le caoutchouc de mes baskets, mes genoux craquent d'être resté immobile si longtemps, mon bras à un tic nerveux qui le fait se dégager de ta prise. Le banc de touche disparait, le remplaçant s'effondre, je suis de retour aux commandes. Et avec le retour de l'acteur principal vient l’ébullition, les fourmis, les pensées qui encombrent et un océan d’amertume. Tous mes traits se plissent, comme si on relâchait un élastique trop tendu, mes lèvres se pincent hargneusement, mes sourcils se froncent, la bile me monte à la gorge.

- Dégage, fous-moi la paix, craché-je.

La colère te fait hésiter, avant que tu puisses faire quoi que ce soit d'autre, mes yeux te fusillent.

- A force de repousser les gens, tu vas finir tout seul. Je suis pas ton punchingball, Jasper.

Tu patientes, comme pour voir si ça va changer quelque chose. Non, il y a encore un puits à sec dans ma poitrine et il n'a pas envie de se remplir de sitôt. Tes pieds reculent, te rapprochent du troupeau qui va dans la même direction, puis font demi-tour, t'emportent avec eux, d'un point A à un point B. Mes yeux tombent sur la marguerite sauvage, puis sur mes mains, doigts ouverts, paumes vers le ciel. J'ai arraché la seule fleur qui avait réussi à fleurir dans un trou de béton.


**


Non, c'est vrai que t'es pas mon punchingball. Mes sourcils se froncent tout seul. Ça fait un bail que tu m'as dit ça, non ? Deux jours, je crois. Je suis à deux jours de toi. Le remplaçant s'est barré, il a pris le relai deux jours et me voilà. On est...

En cours de math apparemment. J'ai jamais rien pigé aux mathématiques, il aurait pu rester une heure de plus, le temps qu'on arrive à un autre point B. Mes mains tremblent, ma gorge se serre, la vraie panique. Deux jours, c'est long quand même.


**


Le remplaçant a rasé mon crâne et a du frapper si fort dans quelque chose que mes jointures sont écorchées et bleuies. Bien joué, mon gars. Encore 206 os à cabosser avant que l'extérieur ressemble à l'intérieur.



**


- Ça ne peut pas continuer comme ça, Jasper.
- Je suis bien d'accord. Quelqu'un a un flingue ?

Une gifle. Première fois que je me fais gifler par une fille et c'est par ma mère. Un sanglot lui échappe, quelque chose se recroqueville à l'intérieur de moi, le remplaçant sûrement. Lui non plus, il n'a pas envie de voir ça. Regard désapprobateur de mon père. Mère qui sanglote encore. Mes yeux devient sur la porte de la cuisine, une furieuse envie de me barrer me tenaille.

- Je sais que la mort de Maya te fait de la peine..., pleure t-elle.

L'euphémisme du siècle. Mes jambes décident de se mettre en marche toute seule, elles me soulèvent et me dirigent vers la porte.

- Jasper ! Reviens ici tout de suite, il faut qu'on parle !

Un corps se place devant la porte, père, mère, ça n'a pas d'importance finalement. Du coup, la fenêtre à l'air très intéressante vu d'ici. Mon coeur se met à pulser comme un fou contre ma cage thoracique, ses battements envahissent ma tête et cognent douloureusement, au point que c'est dur d'entendre autre chose. La fenêtre refuse de s'ouvrir, c'est vrai qu'elle ne s'ouvre qu'à demi par le haut. Les fourmis se réveillent et s'affolent encore plus à l’intérieur de mes veines, piégées, comme moi. Enragé, mon bras tire comme un dingue sur la poignée et le battant finit par céder. Libre, j'enjambe le rebord, je me sauve.

Il me faut quinze minutes pour remarquer que mes pieds sont nus et que mon t-shirt fins n'est pas vraiment adapté au temps. Tant pis.

Dehors, le vent souffle et le ciel s'obscurcit, les gens rentrent à leur point A avec un sourire soulagé aux lèvres. Mes doigts me démangent de leur arracher, de leur donner une immense frappe, pas la petite gifle qu'on m'a donné il y a deux secondes, non. Une grande et violente baffe, pour leur faire ouvrir les yeux. Pourquoi tu souris abruti, tu vois pas que la vie c'est de la merde ? Les passants disparaissent, ils évitent la grande perche mal rasée, courbée sur elle-même comme un tube de dentifrice vide qui a un pack de whisky à la main. Elle va se bourrer la gueule ce soir, pour oublier les cons qui vont d'un point A à un point B comme des moutons bien dressés. Le parc est vide, l'intérieur du tube en plastique est sec, me glisser à l'intérieur n'est pas facile mais j'y arrive, en me faisant des futurs bleus et en insistant un peu. C'est comme à la maison et dehors, pire de minutes en minutes et y a rien à faire à part rester immobile.

Le temps va peut-être s'arrêter si rien ni personne ne bouge.


**


- Putain, t'es là !

Wow, moins fort enfoiré. Mes paupières lourdes se soulèvent difficilement, un visage à l'envers m'apparait. Pas trop envie de voir qui que ce soit, elles se referment tout de suite. Des doigts agacés s'enroulent autour de mon poignet et tire fort vers le haut, ma tête tourne tandis que je glisse hors du tube contre ma volonté. Les bouteilles vides se bousculent entre elles en sortant avec moi, avec un bruit de cliquetis. Joli et terriblement douloureux pour un crâne embrumé par l'alcool. Un grognement étouffe s'échappe de mes lèvres, mon corps retombe comme une pierre sur le sol humide, mon front douloureux se colle contre.

- Super Monty, marmonné-je. Avec ses collants et sa cape rouge.

Des aiguilles s'enfoncent dans mon cerveau. Froid est un mot, glacé en est un autre. Je souffle fort, un clodo est certainement plus propre que je le suis maintenant, mes pieds sont gelés.

- Ta mère m'a appelé, râles-tu, sans aucune patience.

L'herbe fait velcro avec ma barbe, ma tête dodeline par terre. Mes paupières s'entrouvrent, tu prends une bouteille et fronce le nez avant de soupirer, fatigué d'avance. Dans le genre chiant, je suis comme une merde de chien dans laquelle t'aurais marché. Ta semelle chlingue et ça s'incruste dans les fissures, tu pourras jamais t'en débarrasser, même si tu le veux très fort. La comparaison m'arrache un rire hystérique, une main sur la bouche, des crampes à l'estomac, une nausée terrible me prend. Si je ris encore, je vais gerber mais j'arrive pas à m'arrêter de rire.

- Ça va faire un an. Un an, Jasper. Tu penses pas qu'il est temps... de parler à quelqu'un ?

Quelqu'un, quelqu'un, quelqu'un... Peu importe comment mon cerveau l’interprète, ce mot n'a pas de sens. Quelqu'un. Personne. C'est pareil. Personne, quelqu'un, quelqu'un...

- Est-ce que tu m'écoutes ?
- Personne...

Personne, une personne. C'est pas pareil. Dans le gouffre entre la personne et personne, j'y suis. Mes mains tremblent. Une autre fait mine de soulever mon menton, je la saisis au vol parce que j'ai peur. Un soupir.

- Jasper...

Mes yeux se ferment, les doigts de ma main libre se crispent sur les brins d'herbe, s'y agrippent. Pas que ça tourne, pire. C'est comme si mon corps se faisait aspirer par le sol, qu'il s'y enfonçait petit à petit, millimètre par millimètre. Quelqu'un s'assoit. Quelqu'un. Une personne. La personne au bout du poignet auquel mes doigts s'accrochent. Mon front bute contre une cuisse, reste appuyé contre.

- Je sais pas quoi faire pour t'aider...

Trouve du cyanure, et vite. Ta main s'enfonce dans mes cheveux courts, comme s'il y avait encore des boucles sur ma tête, avec insistance, comme si tu les cherchais et qu'elles se cachaient sous cette masse compacte de duvet dru qui couvre à présent mon crâne.

- Une fuite de gaz, c'est de la faute à personne...

La faute à tout le monde, la faute à pas-de-chance, la faute à personne... Ma bouche s'ouvre avant que mon cerveau puisse contrôler le flot de conneries qui en sort.

- Elle devait passer la soirée avec moi. Si tu m'avais pas appelé...

Un pli amer déforme la courbe de mes lèvres. La main se crispe dans mes cheveux, dans ma tête, il y a une tempête, il pleut des "et si".

- Si je t'avais pas appelé, elle serait venue chez toi et elle serait encore en vie, termines-tu. C'est de ma faute alors, pas vrai ? Je l'ai tué, c'est ça que tu veux dire ? Tu penses que j'y ai jamais réfléchi ? Que je m'en veux pas ? C'est déjà assez dur de culpabiliser, tu crois que c'est facile de t'entendre dire que c'est de ma faute ?

Ma gorge se serre, mon corps s'enfonce d'un millimètre de plus dans la terre. Les doigts se serrent sur mon crâne, comme des griffes.

- Alors, ta mère m'appelle pour te chercher, on se fait renverser par un camion... Est-ce que ma mère doit en vouloir à ta mère de m'avoir appeler ? Est-ce que ça veut dire que tu m'auras tué ?

Non. Oui. Je ne sais pas. Je sais maintenant, que je ne sais pas. Que je ne sais plus.

- Tu n'es pas elle, craché-je.
- Je suis moins important, pas vrai ? Craches-tu en réponse. J'aurais du crever à sa place, te laisser vivre ton conte de fée mais j'ai tout défoncé avec mon gros cul d'éléphant dans ton putain de magasin de porcelaine ! Exploses-tu.

Tu ne jures jamais. Jamais. Le choc que ça me fait, c'est affolant, c'est pas toi, c'est pas ta bouche, c'est pas moi en face de toi, c'est pas à moi que tu parles comme ça, que tu dis tout ces trucs dégueulasses qui me donnent envie de t'en foutre une. Ta main se déloge quand je me redresse, vacille à cause de l'alcool, tu me toises de haut, les yeux emplis de rage.

- Je vais pas m'excuser de t'avoir appelé, Jasper. Je regrette pas de t'avoir appelé, pas une seconde.

Mon poing s'envole tout seul et atterrit sur ta joue, j'entends un cri lointain, guttural, presque animal. Puis je me rends compte que c'est de ma poitrine qu'il sort. Tu tombes sur le dos, emporté par le coup, mon cerveau disjoncte, je t'enjambe, alcool oublié, mon poing s'abat encore, comme le marteau d'un juge, final, décisif. Pour casser la dernière chose qui m'ancre à la vie, couper la dernière corde qui m'empêche de m'évanouir dans le vide, qui me retient ici, comme j'ai déjà tout cassé autour de moi, comme tout ce qui est brisé chez moi, de ma caboche à mes orteils et les entre deux, tout.

Il y a du sang sur mes mains, pas le mien, comme d'habitude. Le coup qui me tombe sur l'arcade sourcilière, je l'attendais, il me surprend malgré tout. Un coup dans les cotes, ton corps fait basculer le mien sur le coté sans attendre que je me remette, tes articulations percutent ma joue, la douleur explose sous mes paupières, mais rien. Tes mains saisissent mon col, tu me secoues comme un prunier, ta respiration est hors de contrôle, tes cheveux noirs dans tous les sens, ta lèvre ouverte, du sang qui dégouline jusque ton menton.

- Tu vas arrêter !? Hurles-tu.
- Pourquoi ? On s'amuse tellement !

Un rire de dingue m'échappe, le goût métallique du sang se répand dans ma bouche, sur ma langue. Tu me regardes, lèvres entrouvertes, peut-être qu'avec un coup de poing de plus, ce sera fini. J'ai envie de t'embrasser, pour t'emmerder et pour voir si ça provoquerait une quelconque émotion chez moi, une étincelle, n'importe quoi qui me fasse me sentir vivant. Mon bras se tend encore, tes doigts se serrent sur le tissus de mon tee-shirt, lorsque je te pousse, tu m'entraînes dans ta chute. Un grognement te quitte lorsque mon corps tombe lourdement sur le tien, comme une enclume. La bulle de colère éclate, s'évapore, ne laisse que des infimes particules d'agacement derrière qui finissent par s'évanouir elles aussi.

Le remplaçant reste sur le banc de touche, j'aimerais qu'il prenne ma place, le vide, c'est épuisant.

La tête appuyée contre ton épaule, sur le tissus vert de ton sweat-shirt, tu sens un mélange de gel douche et de sueur, t'as du me chercher longtemps, courir partout. Quant à moi... je pue l'alcool et le froid. Le cordon de ton haut est complétement entortillé, c'est un vieux sweat-shirt, ton préféré. Il y a des taches de sang dessus maintenant, il est sûrement foutu. Bien fait. Mon poing s’abat sans conviction sur ton torse, faiblement.

Mes yeux sont secs, un cadavre, ça pleure pas. Mes doigts se crispent douloureusement dans ta saleté de sweat-shirt, mes épaules sont tendus, proche de la rupture. Des fois, je me demande quand toute la masse osseuse qui me tient debout va finir par exploser en petits morceaux. Quand. Quand, et pas si.

Tes doigts décrispent les miens, ils ont du mal, mes jointures sont blanchies, endolories. Tu y parviens, les entremêle en un geste qui se veut réconfortant.

- Parle-moi, réclames-tu.
- Ta gueule. Ça te va ?

Un soupir. Mes pieds glacés se collent contre tes mollets à la recherche de chaleur, tu siffles entre tes dents lorsqu’ils percutent ta peau. Mes yeux se perdent dans le vague, sur une balançoire qui va d'avant en arrière, poussée par le vent. Il fait noir mais la lune est claire.

- Dis-moi quelque chose que je ne sais pas, insistes-tu.

Mon esprit est vide. Tout ce que tu sais, je sais. Tout ce que tu ne sais pas, je ne sais pas. Comment savoir ce que tu/je ne sais pas non plus ?

- Est-ce que tu me détestes ? Souffles-tu.

Oui. Non.

- J'ai pas encore décidé.
- Raconte-moi ce que tu ressens.
- Rien.
- Jasper...

C'est la vérité, pourquoi tu ne me crois pas ? Je ne ressens rien. Pas de joie, pas de désespoir, constamment dans cet entre deux. De brefs éclats de colère, d'amertume, de violence. Mais à part ça rien. Que dalle. Comme là, même pas de réconfort, même si t'es là. Un vrai cadavre ambulant. Tes bras s'enroulent autour de moi, se resserrent au point de me faire mal.

- Je vais t'aider.

Un reniflement dédaigneux m'échappe.

- Que tu le veuilles ou non.


**


Tu me traines chez un psy, je freine des quatre fers mais je finis sur une chaise devant une petite femme potelée malgré moi. La première heure est ennuyante, mes sarcasmes n'impressionnent pas, la répartie de la psy est banale, ne traverse pas les murs autour de moi.  Toujours un cadavre donc.


**


Point A, Point B, Point C.

Point A maison, Point B lycée, Point C... psy.


**


Le remplaçant reste sur le banc de touche de plus en plus souvent, le match a beau mal se passer, le score a beau aller dans les négatifs, il ne bouge pas, reste en retrait et me laisse me démerder avec tout ce bordel.


**


Douzième séance, la chaise finit dans le mur, la psy flippe, je flippe, je cogne, je perds... Je me noie.

Tu me récupères en morceaux à la sortie, et la torture commence.

Une année de deuil et de déni me rattrape, me détruit, tout déborde, se fissure, je craque. Ma mère essaye de me faire monter dans la voiture, en vain. Mes bras sont comme une prison de fer autour de tes épaules, je ne peux pas te lâcher, si je le fais, je vais couler. Ma mère disparait à un moment, mes yeux voient rien, trop brouillés. Je chiale comme un sale gosse qui fait un caprice, les joues rouges et les poumons en feu, les sanglots qui secouent les épaules, la totale. Mes larmes trempent ton tee-shirt mais tu ne dis rien.

On finit chez toi, sans savoir comment. La tête posée sur tes jambes, ta main dans mes cheveux qui repoussent doucement mais sûrement, la plaie à vif, le couteau tout juste retiré. Mes yeux sont gonflés, par intermittence, ils se remettent à larmoyer, je pars dans des crises de larmes incontrôlables, qui me donnent l'impression que je vais crever pour de vrai. La nuit est terrible, pour toi autant que pour moi.

Le lendemain, on sèche les cours avec l'accord de nos paires de parents, on ne fait rien. Je prends une douche, ma peau semble fine comme du papier. Pas que ma peau d'ailleurs, moi en entier. Tu me prêtes des vêtements trop grands, on traîne devant la télé, je m'endors devant un téléfilm idiot, encore emmêlé contre toi, ma bouée de sauvetage. Quand je me réveille, tes doigts tracent les traits amaigris de mon visage comme si tu essayais de combler les creux par la force de la pensée.

Ma peau brûle et c'est la première fois depuis longtemps qu'une sensation positive se fige quelque part dans ma poitrine.

- Monty...

Tu remues, baisses la tête pour voir ma figure sans y parvenir, ton menton se cale contre mon front.

- Quoi ? Dis-tu, la voix rendue rauque par le sommeil.

Mes paupières se ferment, mes lèvres s'étirent légèrement. Le sommeil me prend de nouveau par surprise.


**



A la maison, un repas par jours, puis deux, puis trois. Ma langue se délie au fur et à mesure, avec des ratés et des explosions de temps à autres, quelques assiettes cassées, une étreinte, des échanges de regards qui en disent long.

Au lycée, les couloirs me perdent, le remplaçant disparaît, me laisse confus. Les gens retrouvent leurs visages. Clarke, Lexa, Miller, Brian, Monroe et même Murphy. Et Monty, qui n'a jamais perdu le sien.

Chez le psy, c'est dur, les séances craignent, la baguette magique n'existe pas. Les médocs et les conseils, oui par contre. Dur, perturbant, douloureux, difficile, éprouvant.

Doucement... La boucle infinie commence à prendre un sens.



**


Le temps, c'est ce que j'ai apparemment. Le temps de comprendre que j'y suis pour que dalle, que personne n'y est pour rien, que ce genre de chose, c'est bête mais ça arrive. Et du temps, il m'en faut. Jusqu'aux examens, et au delà. L'université, le changement d'environnement, le nouveau rythme et notre appartement, ça aide.

Aujourd'hui, il fait beau, on est assis dehors, mon cahier est ouvert sur mes cuisses, tu lis un livre en prononçant silencieusement les phrases. Aujourd'hui...

J'ai envie de t'embrasser. Pas pour t'emmerder, même pas pour savoir si ça provoquerait quelque chose chez moi ou non. J'ai juste envie de t'embrasser. Parce que je sais que ça me fera quelque chose, que j'en ai des papillons dans le ventre d'avance. Que je sais qu'il y a quelque chose, dans la façon dont tu me souris, dont on se tient la main parfois, dans les sourires, dans ce truc dans tes yeux que je n'arrive pas à définir avec des mots.

Tu te tournes vers moi, lèves un sourcil, prononce un "quoi" silencieux auquel je hausse les épaules en secouant la tête. Tu lèves les yeux au ciel, souris et me coiffes au poteau en te penchant pour déposer un baiser bref sur mes lèvres. Tu sens le gel douche et la lessive, ma mine étonnée te fait rire:

- Révise, abruti.

Je pense que je t'aime... Et c'est de la faute à personne.





Fin


Dernière édition par Swato le Mer 5 Oct - 20:30, édité 1 fois
Maliae
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Piou piou piou piou piou piou piou piou piou piou
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Date d'inscription : 30/07/2012

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MessageSujet: Re: The 100 - spoil s3 - La faute à personne The 100 - spoil s3 - La faute à personne Icon_minitimeDim 25 Sep - 9:41

okay je pleure et je frissonne en même temps tellement c'est magnifique wouahou.
Rahlalala purée de bois, Monty c'est vraiment l'encre de Jasper, peu importe la douleur infinis et s'il lui en veut. Et puis bouaaaaah c'est beau purée, c'est trop beau *o* j'en peux plus, c'est super dur aussi, mais tellement bien décrit, tellement bien écrit... Je vibre...
J'ai même pas les mots pour mettre des mots là dessus.
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