[les 100 - pas de spoil UA] Ensemble

Note : bon bon écrit après la soirée drabble alors qu'il était tard et que j'avais la cervelle éteinte

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On peut mettre vingt ans à se rendre compte qu’on est amoureux de la même personne depuis presque toujours. A se rendre compte qu’on sort peut-être bien déjà ensemble depuis longtemps. Et pourtant il enchaîne les filles. Moi un peu moins. Mais on se retrouve après la fac. On boit un verre. On dort ensemble. Il est ma peluche préférée. Mon meilleur ami. Et maintenant je réalise qu’il est plus que ça et je ne sais même pas depuis combien de temps il est plus, ni même si lui le sait.
C’est à cause de cette manie qu’il a d’embrasser ma nuque quand je cuisine. Ou bien c’est ma faute à moi, parce que j’aime venir lui laver les cheveux quand il prend un bain. On va au ciné souvent, tous les amis de la terre le font, mais je me demande si ça leur arrive aussi de s’amuser avec les doigts de l’autres, de venir chuchoter à son oreille, si proche que les lèvres s’attardent sur la dite oreille. On se fait des restaus et on trouve amusant de se faire passer pour un couple. Ca aurait dû me mettre la puce à l’oreille mais non, même pas. Ce qui m’a fait comprendre que nous étions peut-être réellement un couple, c’est simplement quand il m’a dit :
- Tu te souviens de Sophie ?
Oui. Une de ses ex. Je les connaissais toutes.
- Ben on n’est pas vraiment sortie ensemble, en fait.
Je me suis demandé pourquoi il avait menti et s’il était vraiment sorti avec les autres du coup, ou s’il avait juste fait le malin. Et je me suis rendu compte que je n’étais pas vraiment sorti non plus avec Noémie. Ni avec Nora d’ailleurs. Un baiser échangé sous le gui ne compte pas et pour l’autre on n’a fait que se tenir la main.
J’ai alors réalisé.
J’étais amoureux de la personne à côté de moi depuis trop longtemps pour me souvenir et depuis toujours le bonheur était là et je n’avais besoin de rien d’autre que lui.
Sauf que maintenant que je savais, je n’osais pas lui dire et je n’arrivais plus à lui laver les cheveux non plus.
- Tu m’évites Monty. Se plaignit-il. Tu m’en veux parce que j’ai menti pour Sophie ?
- Pourquoi t’as menti pour Sophie ?
- Si tu pensais qu’on sortait ensemble, tu ne sortirais pas avec elle.
- Je ne voulais pas sortir avec Sophie.
- Je crois qu’elle si. On n’est jamais trop prudent.
- Et pour Chloé ?
L’ex d’avant Sophie.
- Je comptais te le dire la semaine prochaine. On n’est pas sorti ensemble non plu.
- Combien de fois tu m’as menti ?
- Pas tant que ça. C’était vrai pour Maya. On est vraiment sorti ensemble.
J’ai levé les yeux au ciel. Maya remontait à l’époque du lycée.
- Je ne comprends pas Jasper.
- Je voulais t’empêcher de partir avec elle. J’ai rien pu faire pour Nora et Noémie. Je suis un menteur, je le reconnais. Mais tu n’es pas obligé de m’éviter. Elles n’étaient pas faites pour toi de toute façon.
- Non, je sais. Tu as fais tous ces efforts pour rien.
Jasper a haussé les épaules. Il s’est assis à la table de cuisine avec son chocolat chaud. Notre table. La discussion était clause.

On vit ensemble depuis qu’on a quitté le lycée. Et avant on était toujours l’un chez l’autre. Pourquoi j’ai mis si longtemps à comprendre ?
Bon sang, on a un seul lit deux places, parce qu’on a fini par comprendre qu’on dormait toujours ensemble de toute manière. On a fait de la deuxième chambre un bureau. Pour ses expériences. Pour mes bricolages.
On est marié sans bague et sans contrat mais les mots restent coincés dans ma gorge, parce que nous deux c’est parfait et j’ai peur de tout gâcher.
Mais je recommence à lui laver les cheveux.

Jasper aime bien regarder de vieux films. Moi j’aime surtout quand on éteint le son et qu’on imagine de nouveaux dialogues. J’adore nos « disputes » parce que ça finit toujours en bataille d’oreiller, ou parce qu’on va se chatouiller, parce qu’on va courir partout et déplacer les meubles. Une fois un voisin est venu frapper à notre porte tellement on avait été bruyant. Il est fan des moments où on est allongé tête bêche sur notre lit, à bouquiner, faire nos devoirs, somnoler.
On a nos sales manies tous les deux. Il me laisse oublier de faire la vaisselle quand c’est mon tour, je ne fais pas la gueule quand il marche avec ses chaussures pleines de terre jusque dans notre chambre au lieu de les retirer dans l’entrée. Il ne râle pas quand il retrouve mes cheveux dans le lavabo, je ne dis rien quand je retrouve une de ses chaussettes sur une chaise dans la cuisine – mais je me demande comment elle a atterrit là. Il ne m’en veut pas quand je démonte le grille-pain, je lui pardonne les odeurs de chimie qui peuvent se dégager du bureau.
Il me prend dans ses bras quand je fais un cauchemar. J’ai de plus en plus souvent envie de l’embrasser. Je m’amuse alors avec ma bouche. Sur son front. Son nez. Ses joues. Tout y passe sauf ses lèvres. Ca le fait marrer. Il dit que je le chatouille. Que je suis un serial kisseur. Je le déteste. Je l’adore.

Aujourd’hui, il m’a présenté Eva. Vraie ou fausse petite copine ? Je la hais. J’ai l’impression qu’il m’est infidèle alors qu’on s’est rien promis.
Je me venge.
Je lui présente Stéphane. Oui. Un garçon.
Jasper me fait la gueule et dort sur le canapé ce soir là. Pas parce qu’il trouve ça dégoûtant, mais parce qu’il ne sait pas comment me voler Stéphane pour qu’il me quitte.
- J’ai peur de te perdre, avoue-t-il le lendemain.
- Pourquoi tu sors avec Eva ?
Il se mordille les lèvres. Ce geste est terriblement mignon. Je voudrais être ses dents.
- Je voulais… J’espérais…
Quoi que ce soit, ça le rend confus. Il bafouille. Il rougit. J’adore ça. Je voudrais caresser sa joue. Je retiens ma main.
- Et bien, dit-il enfin, j’avais envie de te rendre jaloux. Je ne m’attendais pas à ce que tu trouves Stéphane.
Je ris. Quel idiot.
- J’ai menti pour Stéphane.
- J’ai menti pour Eva.
Je prends sa main. Je caresse sa joue.

Je me souviens d’une soirée à la belle étoile où on les avait regardé ensemble toute la nuit. A chaque étoile filante il me pressait de faire un vœu. Et le matin il m’a dit :
- Je vais te dire mes vœux !
- Je ne crois pas. Si on les dit, ils ne se réalisent pas.
- Je prends le risque. J’ai souhaité qu’on reste ensemble pour toujours.
- A chaque fois ?
- A chaque fois.
Je me rends compte maintenant que c’était sa demande en mariage.

Jasper a fermé ses yeux. Il attend. Depuis combien de temps attend-t-il ? Depuis combien de temps il sait ? Je ne le fais pas attendre plus longtemps. Mes lèvres rencontre les siennes et c’est comme si elles s’étaient toujours connus tant c’est naturel qu’elles soient ensemble. Elles se parlent, se touchent, savent.
Ce n’est pas un baiser.
C’est mieux que ça. Un feu d’artifice d’émotions. Une promesse. Un commencement.
Dix mille je t’aime qu’on ne s’est jamais dis à voix haute mais qui ont toujours été entre nous.
Et puis après ça rien ne change et tout change. Maintenant, des fois, c’est moi qui l’embrasse sur la nuque. Il se prend de passion pour le lavage de mes cheveux. Certains films au cinéma sont vraiment très flous dans mon esprit parce qu’on s’est trop embrassé. On ne fait plus semblant d’être un couple au restaurant.

On sort un soir d’été et je vois une étoile filante. Je sais exactement quel est mon vœu et quel est le sien.
- Faites qu’on soit ensemble pour toujours.
Je pense qu’on peut le réaliser. Après tout, ça fait déjà depuis toujours qu’on est ensemble.

Fin.

Coucou.

Je suis dans le tram, comme je te l'avais dit, et je n'arrête pas de sourire. C'est très, très beau, et tendre et subtil.

Bravo, c'était magnifique!^^

Merci. (mais il faut quand même dormir, hein? XD)


Maeve

Roooooooh ♡♡♡
annnnnnnnnh c'était tellement bieeeeeen ♡
punaise les fausses/faux petit(e)s ami(e)s, le shampooinage de cheveux, les bisous sur la nuque, les films, les étoiles aw aw awwwwwww ♡♡♡♡
Comment j'ai kiffé ! Ca valait le coup de pas dormir eh eh